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mardi 18 juin 2019

S'HABILLER EN PLEINE CONSCIENCE SUITE


C.M.R. ?
Les substances dont la toxicité peut avoir des répercussions sur la santé humaine sont regroupées sous trois mystérieuses lettres C.M.R., initiales des trois catégories de risques engendrés par les textiles et les articles de maroquinerie. Le terme CMR est associé à un produit ou à un processus industriel qui dégage des particules toxiques pour l’organisme.
La protection des personnes qui travaillent dans les secteurs industriels où l’utilisation de produits classés CMR est indispensable est de plus en plus efficace. Un étiquetage visible et explicite est mis en place pour avertir de la dangerosité des produits manipulés. Mais le contrôle de la sécurité sanitaire ne dépasse pas les ateliers ou les laboratoires. La sécurité des consommateurs n’est encadrée que de façon très modérée, c’est pourquoi c’est à chacun de prendre soin de lui.   

C pour cancérogène ou cancérigène : substances qui par inhalation, par contact cutané ou par absorption, peuvent provoquer un cancer ou en augmenter le risque. En cause, entre autre produits : le chrome utilisé dans les teintures qui est un sensibilisant cutané - le dichloréthane utilisé pour la fabrication de PVC (imitations cuir), le chlorométhyl, traitement non feu des cotons. Les produits chimiques ne sont pas seuls en cause, des matières naturelles comme l’amiante, certaines huiles essentielles ou la silice peuvent avoir des conséquences néfastes sur l’organisme humain.
M pour mutagène : substances qui par inhalation, contact cutané ou absorption peuvent provoquer des anomalies génétiques, avoir des effets néfastes héréditaires sur la descendance. Ainsi, certains agents sont cause d’une transformation entraînant un changement dans la composition, bousculant parfois l’arrangement génétique et pouvant se transmettre héréditairement.
En cause entre autre produits : le formaldéhyde
R pour reproduction : substances qui par inhalation, contact cutané ou absorption peuvent porter atteinte aux fonctions ou aux capacités reproductives. En cause, entre autre produits, le TRIS, abréviation de trishydroxyméthylaminométhane, phtalate de dihexyle.
Et la liste n’est pas close : certains composés chimiques sont des perturbateurs endocriniens désignés par les deux lettres PE. Ce sont des molécules exogènes, étrangères au corps, d’origine chimique ou naturelle, dont la structure est proche d’une hormone et qui peuvent se retrouver dans l’organisme, interférant sur le système hormonal. En cause les composés perfluorés ou PFC.   
Cela continue avec les additifs comme le phénol ou le formaldéhyde qui se révèlent être des allergènes qui touchent les sujets ayant une peau atonique : dermatite de contact, d’irritations, eczémas.

DANGEREUX MAIS TOLERES
Depuis des années, l’homme à pris conscience des risques liés à l’ingestion des produits dangereux utilisés par l’industrie alimentaire, notamment des colorants, mais ces mêmes produits sont encore largement utilisés pour teindre des fibres textiles. Dans ce domaine, il est difficile d’avoir une traçabilité du fait du développement de la délocalisation. Une chemise fabriquée en Chine pourra être teinte en orange avec des produits interdits en Europe mais autorisés en Asie. Tant qu’une loi n’oblige pas à détailler clairement tous les éléments présents dans les articles textiles, les industriels se garderont bien de dévoiler les secrets de leur fabrication.
Il faudrait mentionner sur les étiquettes la présence des additifs chimiques contenus dans les fibres, les apprêts, les teintures afin d’informer de leur présence les personnes allergiques à certaines substances.
Saviez vous qu’un article étiqueté avec le label Woolmark « laine vierge » n’a pas obligation de contenir 100 % de laine ? Le fabricant est autorisé à mélangé environ 7% d’une autre fibre sans la mentionner. Par contre, dans un article étiqueté « Pure laine vierge » le mélange avec une autre fibre ne dépasse pas 0, 3%.
Vous avez un T-shirt étiqueté « 100% coton » : le fabricant n’a pas obligation de vous vendre un article avec 100 % de coton. La loi l’autorise à mélanger environ10% d’une autre fibre sans que cette information soit portée à la connaissance du consommateur.
Les articles en maille (coton, viscose, soie) sont souvent « améliorés » pour le confort du client par un mélange avec la fibre principale d’un pourcentage d’élasthanne. La présence de ce corps étranger étrange, est généralement mentionnée sur les étiquettes. Le LYCRA® ne se cache pas ; au contraire, c’est un argument de vente qui rime avec confort et modernité (bien que sa création remonte à 1958) confèrant au vêtement une plus grande extensibilité. Sachez qu’aucun article n’est jamais 100% Lycra®, cette fibre ne représente qu’un pourcentage plus ou moins important.
Son utilisation est largement justifiée dans le cas des tissus naturellement moins extensibles que les mailles. Il apporte de la souplesse : sans lui, pas de jeans moulants. Mais c’est dans les articles en maille que son ascendance est la plus visible : plus de chaussettes qui dégringolent sur les chaussures, les collants ne plissent plus, adieu les maillots de bain en tricot de mon enfance, en laine ou en coton qui ne gainaient pas vraiment. A contrario, la faiblesse de ce matériau est sa fragilité. En cause, les lavages et repassages répétés, l’eau de mer salée, l’eau des piscines chlorée, les frottements qui font apparaître des bouloches disgracieuses. L’entretien réclame quelques précautions : rinçage impératif à l’eau froide ou tiède après utilisation, séchage loin d’une source de chaleur, pas de repassage ou avec délicatesse.
Mais qu’est-ce, au juste, que le Lycra ou élasthanne ? Un produit chimique de synthèse, une matière élastique dérivée du pétrole qui contient à plus de 80% du polyuréthane, un caoutchouc synthétique (le latex est un matériau naturellement élastique, le caoutchouc est un latex chimiquement modifié). Ce qui est gênant, c’est que les articles contenant de l’élasthanne sont généralement portés à même la peau. Sachant que, pour sa fabrication, certains composants chimiques sont indispensables : le diisocyanate de toluène (TDI), produit réputé toxique et irritant pour la peau. La présence en quantité infime sur les produits finis est susceptible de déclencher certaines allergies cutanées.
Le latex, pourtant produit naturel, peut provoquer des allergies. En cause, les protéines contenues dans l’hévea brasiliensis ou arbre à caoutchouc. L’élasthanne ne contenant pas ces protéines n’est pas concerné par ce type d’allergie, il ne peut pas avoir tous les inconvénients.
Conseil : si votre peau n’aime pas le contact avec cette fibre, sachez qu’un article étiqueté « Pur coton » ne contient que du coton.

QU’EST CE QU’UNE SUBSTANCE TOXIQUE
Une matière est considérée comme toxique lorsqu’elle est susceptible de nuire à un individu en s’introduisant dans son organisme.
Les hommes n’étant pas égaux devant le danger, ils ne perçoivent pas les inconvénients de la même manière. Ce n’est, heureusement, qu’une minorité qui se trouve incommodée par les agents chimiques contenus dans certaines fibres textiles.
Des matières toxiques pour sa santé sont fabriquées industriellement, mais la nature dispose également d’un arsenal impressionnant de poisons ‘naturels’ auxquels l’être humain est sensible. Les orties piquent, la ciguë est un violent poison - Socrate fut l’une des ses plus célèbres victime -  l’amiante est à l’origine de certains cancers, le pollen déclenche des allergies oculaires ou des rhinites, etc. Nous avons appris à nous méfier des dangers naturels - on évite de toucher les orties, l’amiante est désormais interdite - Il serait sage d’envisager des solutions pour protéger notre organisme des poisons que nous avons inventés.
La nocivité sur l’organisme de certains produits chimiques est reconnue depuis longtemps, leur utilisation n’est pas, pour autant, interdite dans l’industrie textile à l’échelle mondiale. La législation est trop laxiste dans ce domaine. Le degré de dangerosité de ces substances est classé par catégorie : danger avéré, danger potentiel, ou danger seulement suspecté (1 A -1B - 2). Pour classer un produit dans « danger avéré » il a fallu qu’un accident survienne alors, faut-il attendre le prochain pour que les produits classés « danger potentiel » passent dans « danger avéré » ? Leur utilisation est laissée à l’appréciation des fabricants. Il serait honnête de leur part de mentionner le nom et le pourcentage de ces matières chimiques entrant dans la composition de leurs produits finis. Si ce classement est pratique, il manque infiniment de nuances : tout n’est pas noir ou blanc.
Les vêtements neufs sont tous plus ou moins contaminés par des substances chimiques contenus dans les fibres textiles (apprêts, teintures, produits de conservation). Laver un vêtement neuf est une sage précaution, malheureusement, ce n’est pas toujours la plus efficace. Il a été démontré que le passage d’un tissu en machine à laver peut accentuer l’activité d’une substance chimique. Une solution pour les personnes vraiment sensibles à ces produits : acheter des vêtements en seconde main ou labellisés, ou certifiés bio.

COMMENT LES SUBSTANCES TOXIQUES CONTENUS DANS LE TEXTILE PENETRENT DANS L’ORGANISME
Notre organisme est incapable de détecter seul le danger de certaines substances chimiques présentent dans les textiles. Il faut lui venir en aide en les supprimant lorsque c’est possible, en éloignant de notre garde robe les produits incriminés à l’origine des maux.

Les toxines peuvent pénétrer dans notre organisme par trois voies :
Par contact cutané : ce mode de contamination est le plus courant car le contact entre la peau et les textiles est quasi permanent. La peau ne fera pas la différence entre un tissu bio et un tissu chargé de toxines. C’est à l’usage que les résultats seront visibles. En fonction du temps d’exposition et du degré de vulnérabilité de la peau les conséquences peuvent être rapides ou différées.
La peau ne nous protège pas autant que nous l’imaginons, elle n’est pas une barrière infranchissable.
Les articles textiles contenant du chlorure de polyvinyle ou PVC peuvent, par simple contact prolongé sur la peau (échanges gazeux qui se font lorsque nous transpirons), entraîner des eczémas ou des problèmes respiratoires.
Les articles textiles contenant du chlorure de polyvinyle ou PVC peuvent, par simple contact prolongé sur la peau (échanges gazeux qui se font lorsque nous transpirons), entraîner des eczémas ou des problèmes respiratoires. 
On s’est rendu compte de ce problème avec l’amiante ; aujourd’hui, son utilisation est interdite. Il s’agit de véritables bombes à retardement. Le PVC, produit courant dans l’industrie textile, provoque des lésions et des maladies mortelles. Un ouvrier travaillant dans une usine utilisant ce produit a inhalé des particules de chlorure de polyvinyle en suspension dans l’air ; sa peau a probablement absorbé une certaine quantité du produit par contact durant des années. Il a développé un cancer du foie après plus de trente ans. Les ouvriers manipulant ce produit développent plus souvent que les autres des cancers du foie. Aujourd’hui, le PVC ne sert plus uniquement d’enduction, on le trouve sous forme de fil et, par conséquent, il entre dans la fabrication de tissus tel le Rhovyl. Ses qualités intrinsèques sont mises en avant comme argument de vente : ininflammabilité, imputrescibilité, imperméabilité. Mais les inconvénients sont à la hauteur des qualités.
Les sous-vêtements et le linge de maison (serviettes, draps, housses de couettes) sont les plus incriminés parce qu’ils sont en contact direct avec la peau et, surtout, ils touchent des endroits où la peau est très fragile (parties génitales, poitrine…). La peau du scrotum est, à cet endroit, vingt fois plus perméable aux molécules des produits chimiques. 
Le chlorure de polyvinyle entre dans la fabrication d’élastiques pour la lingerie et articles de sport ce qui est plus dangereux puisqu’il y a contact direct avec la peau et la transpiration.
Les personnes ayant un terrain allergique devraient éviter de porter des articles contenant du PVC, notamment des pantalons moulants en faux cuir, car le simple contact prolongé sur la peau peut entraîner des dermatoses et plus rarement des anémies.
Par absorption : ce mode de transmission est généralement involontaire, il s’agit d’accidents et ce sont les populations qui fabriquent et qui manipulent ces produits dans les usines ou les laboratoires qui sont les premières visées. Cependant, si la nourriture est proposée dans un lieu où l’air est contaminé, c’est par la bouche que les toxines arrivent dans l’organisme. 
Par inhalation : ce mode de contamination, inspiration par les poumons, touche un public plus restreint mais il est plus insidieux : l’air contaminé dans les ateliers est respiré par les ouvriers. Les effets peuvent mettre des années avant de se déclarer.
Les personnes travaillant dans l’industrie textile qui manipulent ces produits quotidiennement dans de mauvaises conditions en l’absence des précautions élémentaires, sont les plus impactées.
Il convient de relativiser les risques d’intoxication, la gravité est fonction de la quantité de produit ingéré, inhalée. Un produit jugé inoffensif à faible dose peut devenir dangereux en grande quantité.
Certaines populations sont plus menacées que d’autres par des mutations génétiques, notamment les ouvriers qui manipulent les produits toxiques dans les usines ou les laboratoires. Les résidus toxiques présents dans les textiles peuvent se retrouver dans le sang, les urines et même dans le lait maternel. Ils sont parfois stockés dans des organes comme le foie ou les reins pendant des années, avant de provoquer une réaction et de développer une maladie. Les substances dangereuses pour la santé ne sont pas toujours d’origine chimique, l’exemple le plus marquant est celui de l’amiante.
Depuis quelques années en occident, des efforts sont faits, de gré ou de force, dans les entreprises afin de remédier à ses dangers, mais il existe encore dans certains pays, des unités de fabrication textile qui utilisent des produits toxiques néfastes pour la santé des ouvriers et celle des futurs utilisateurs. L’interdiction de l’utilisation de l’amiante dans les matériaux de construction a été longue à mettre en place. Pourtant, la dangerosité de cette substance était avérée depuis longtemps. Devrons-nous attendre encore vingt ans pour que l’emploi du formol soit interdit dans l’industrie textile ? Qui peut fixer les limites en matière de performances industrielles, quelle institution peut s’ériger en juge et faire respecter des interdictions ? Il existe des traités de non-prolifération d’armes chimiques, pourquoi pas des traités de non-prolifération de produits chimiques hautement toxiques dans l’industrie textile ?
Certains industriels, voulant aller de plus en plus loin dans les performances techniques des textiles, sont des apprentis sorciers qui ne maîtrisent plus leur création et les grands perdants sont les consommateurs qui, innocemment, cautionnent des articles dangereux pour leur santé en les achetant. 

APPRETS ET CONSEQUENCES
Les fibres textiles naturelles ou chimiques ne sont pas toujours en cause, les additifs chimiques censés améliorer leurs qualités intrinsèques, leur octroyer de nouvelles fonctions, transformer leur aspect, les colorer, sont en majeure partie responsables des problèmes de santé provoqués par le contact des étoffes sur la peau. Ce sont les apprêts de finition.
Les tissus vont passer entre « les mains expertes » des machines pour leur donner une apparence avantageuse. Les industriels qui se consacrent à ces opérations sont les ennoblisseurs. 
Les apprêts de finition peuvent être :
- mécaniques (calandrage, feutrage) : l’aspect de l’étoffe est modifié par une action mécanique ou thermique. Ils ont très peu d’incidence sur la santé.
- chimiques (no-iron, antimite) : les substances sont déposées sur la matière textile de différentes façons ; elles sont susceptibles d’avoir des effets négatifs sur les peaux sensibles (dermatites, rougeurs, démangeaisons)
- permanents comme le blanchiment.
- temporaires comme l’imperméabilisation.

Les apprêts confèrent aux étoffes des capacités nouvelles qui s’adaptent à la fonction vêtements de pluie : imperméabilisation.
La modification de l’aspect des tissus n’est pas une nouveauté, mais ce qui est en cause c’est la toxicité pour notre organisme et pour l’environnement des substances chimiques utilisées aujourd’hui. Pour blanchir plus et plus rapidement, l’industrie a remplacé l’eau de javel par le peroxyde d’hydrogène concentré. Les conséquences sont à la hauteur de la toxicité de ces produits pour la santé humaine et l’environnement.
Les Romains avaient déjà compris qu’ils pouvaient modifier l’aspect d’une étoffe en utilisant des chardons, ou améliorer la solidité d’une teinture en utilisant de l’urine fermentée. Cette urine servait également à blanchir la laine.
Le saviez vous ?  L’empereur Vespasien, à la suite de travaux herculéens dans la ville de Rome, se vit dans l’obligation de trouver des moyens de renflouer les caisses de la ville. Il eut l’idée d’instaurer, entre autre taxes, celle sur l’urine. Dans des lieux destinés à cet usage, que depuis on nomme « vespasiennes », les utilisateurs devaient payer pour ce service. L’urine ainsi récoltée était revendue aux teinturiers.
Suétone, un haut fonctionnaire romain, contemporain de Vespasien, écrit à se sujet ‘Titus, le fils de Vespasien lui reprochait d’avoir institué un impôt sur les urines. Il lui mit sous le nez le premier argent perçu de cet impôt et lui demanda s’il sentait mauvais. Titus lui ayant répondu que non « c’est pourtant de l’urine » dit l’Empereur. Ainsi naquit le proverbe « l’argent n’a pas d’odeur ».
Jusqu’au XVIIIe siècle, on pratiquait le blanchiment sur pré des toiles de lin et de coton. Oberkampf, l’inventeur de la toile de Jouy, mit en pratique le blanchiment sur pré. Les lés de coton étaient étendus sur l’herbe et l’air, l’eau, le soleil, la rosée faisaient leur travail. Mais les résultats étaient incertains, très dépendants des caprices de la météo, et réclamait du temps et de l’espace. En un mot, cette méthode n’était pas adaptée à la production industrielle. Il fallut trouver des moyens plus rapides et des techniques donnant des résultats plus réguliers.

La percée des produits chimiques dans l’industrie textile. Produire plus, plus rapidement, à moindre coût, telle pourrait être la devise des industriels du secteur textile. Pour parvenir à ces résultats, le mode de fabrication a subi des modifications : de la manufacture où le travail était réalisé manuellement, on est passé à l’usine où les machines remplacent la main de l’homme. Les substances chimiques offrent à l’industrie textile les moyens d’innover qu’ils n’ont pas trouvé dans la nature. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, les produits chimiques utilisés pour le blanchiment sont de plus en plus agressifs. C’est un secteur qui utilise une grande quantité d’eau, qui, dans certains pays, n’est pas toujours exempte de résidus chimiques lorsqu’elle est rejetée dans la nature, contribuant ainsi à la pollution environnementale.  
Le saviez-vous ? Au XIXe siècle, Berthollet découvre l’action décolorante du chlore. En dissolvant celui-ci dans une solution de potasse, il obtient un produit parfaitement apte au blanchiment du linge, baptisé « lessive de Berthollet ». Plus tard, c’est sous le nom d’eau de Javel que ce liquide sera commercialisé. Ce n’est pas le hasard mais la situation géographique de la manufacture qui fabriquait ce produit. Elle était établie dans le quartier de Javelle, aujourd’hui devenu le XVe arrondissement de Paris. Les bords de Seine, à l’époque de Berthollet, étaient un lieu fréquenté par les lavandières qui trouvèrent dans les vertus blanchissantes de cette eau une précieuse aide. Ainsi débuta la longue histoire de l’eau de javel. Si les bâtiments ont disparu depuis longtemps, il subsiste toujours le quai de Javel.
Les industriels repoussent sans cesse les limites des performances des fibres naturelles. Mais cela se justifie-t-il toujours ? En rectifiant certains défauts, ces traitements occultent des qualités innées. Par exemple, le traitement de la laine pour contrer sa capacité à feutrer confère une stabilité dimensionnelle à la fibre.  Soit la fibre est soumise à l’action du chlore qui détruit en partie les écailles de la laine, responsables en partie du feutrage, soit les fibres sont gainées par un film de résine synthétique (polyuréthane) qui colle les écailles et rend le fût lisse supprimant, de fait, le feutrage. Dans le premier cas, la fibre n’est plus que l’ombre d’elle même mais le produit chimique est éliminé ; dans le second cas, la substance chimique est toujours présente dans le produit fini. Peut-on parler d’améliorations ? Par ces manipulations, la fibre de laine perd ce qui faisait sa spécificité. Il est vrai que l’entretien est simplifié : envolée la peur de rater le lavage et de sortir de la machine un pull pour une poupée, la durée de vie prolongée et les rides effacées ? Après quoi, on se retrouve avec un article insipide, qui n’est ni tout-à-fait de la laine ni tout-à-fait autre chose. Tout cela semble si artificiel…
Si vous voulez commencer le régime, alors c’est le moment. Achetez un pull en pure laine et transformez le lavage en plaisir. Vous aurez un instant d’intimité avec votre cher pull, il vous dira tout le bien qu’il pense de vous, il sera un peu votre doudou, votre compagnon des jours d’hiver, votre confident des soirées fraîches au bord de la mer. Alors cet ami, vous le manipulerez dans une eau tiède où vous aurez pris le temps de dissoudre une bonne lessive sans phosphate, sans parfum ou, pourquoi pas, quelques gouttes de shampoing doux ou encore un peu de savon râpé dans le bain. Trempez, retrempez, tournicotez, retournez, et puis enfin, rincez plusieurs fois jusqu’à obtenir une eau de rinçage claire. Vous suivez ? Alors les soins continuent : surtout pas d’essorage drastique : un peu de pression pour faire partir l’eau et puis, bichonnez-le en l’enroulant dans une serviette éponge. Il y restera jusqu’à ce que l’excès d’eau ait disparu, puis vous le mettrez à sécher à plat. L’entretien d’un article en pure laine réclame des attentions certes, mais elles sont la rançon du bien être. Montre en main, vous ne consacrerez pas plus de dix minutes à cette opération. L’entretien quotidien est simple. Un article en laine ne se salit pas beaucoup ; avant de le ranger dans l’armoire, secouez-le gentiment parce que la laine n’attire pas la poussière. Si d’aventure vous vous êtes trouvée dans une pièce en compagnie de fumeurs, il suffira d’aérer votre pull en le plaçant quelques minutes devant la fenêtre ouverte sur un cintre. Par contre, si vous portez ce pull à même la peau et que vous avez transpiré, c’est une autre histoire : il passera par la case lavage avant le rangement. Mais il est si doux, il vous rendra tant de services et ce d’autant plus que vous aurez pris soin de lui. Les articles en cachemire suivent le même traitement. Et voilà ! Est-ce vraiment « mission impossible » ? Si cela était, alors votre machine à laver propose certainement un programme « laine » très fiable ; c’est le moment de le mettre à l’épreuve. 
Certains créateurs ont fait de cette quête du mieux être leur cheval de bataille : robe anti-stress, pyjama somnifère, chemisier parfumé. Le tout c’est d’y croire et si ça ne fait pas de bien, qu’au moins ça ne fasse pas de mal.
Si les problèmes de santé n’étaient pas étroitement liés à la présence de substances toxiques, il n’y aurait rien de gênant à ce que les tissus subissent ces opérations, le consommateur n’aurait pas à s’inquiéter du bien fondé de ses choix.

MISSION IMPOSSIBLE
Afin que les avantages des apprêts soient exploitables commercialement, l’utilisation de produits chimiques parfois toxiques est inévitable.
Leur élimination est impérative avant la commercialisation des articles, mais ce n’est pas toujours le cas car, pour des raisons souvent économiques, cette opération finale est imparfaite.
Sage précaution qui est demandée au consommateur : laver impérativement les articles neufs avant la première utilisation afin d’éliminer vous-même d’éventuelles traces de produits indésirables. Qu’il s’agisse de tissu au mètre ou de vêtements, exception faite est articles certifiés bio, ils ont tous été en contact avec des substances chimiques plus ou moins toxiques. Le lavage ne détruit pas ces substances chimiques qui vont se retrouver dans l’eau de rinçage constituant ainsi un problème pour l’environnement.
La mission s’avère totalement ingérable car certains apprêts utilisent des combinés chimiques comme le paraphénylène qui se révèlent plus toxiques après un passage en machine.
Dans les années 70, le chlorure de phosphore était utilisé pour ignifuger les fibres de coton, il s’avéra dangereux lors du lavage, car mouillées, les fibres traitées relâchent du chlore et du formaldéhyde.
Nous sommes aujourd’hui face à un faux progrès : les tissus ignifugés entraînent plus d’incommodités que de réels avantages.
Certains consommateurs ont une hypersensiblité aux apprêts mais ne le savent qu’une fois le problème survenu et, comme chat échaudé craint l’eau froide…
Les réclamations de clients insatisfaits ne remontent pas jusqu’aux fabricants, ce sont les dermatologues qui constatent les nuisances provoquées par le contact avec la peau des produits utilisés dans les apprêts. Les plus fréquentes sont les dermites de contact, les démangeaisons, les eczémas. Les zones du corps les plus fragiles sont celles où la transpiration est importante et qui sont en contact direct avec un textile. Selon l’emplacement des lésions, il est possible de repérer quel type de vêtement est responsable et trouver quel traitement il a subi. Ainsi, à force de patience, on peut découvrir la substance à l’origine des problèmes dermatologiques.
Pour limiter les risques d’allergies, les personnes concernées devraient éviter les textiles complexes, aux qualités améliorées, les matériaux trop techniques.
Qu’est ce qu’une allergie ? C’est une réaction de défense excessive de l’organisme, consécutive à un contact avec un produit donné. Elle se manifeste par des lésions cutanées, une gêne respiratoire, ou oculaire.
Je viens d’une famille qui s’est spécialisée depuis trois générations dans la vente de tissus. Un de mes oncles était allergique probablement à un apprêt présent dans les toiles tailleur. Cela se manifestait par une conjonctivite quasi permanente avec, parfois, des rémissions de quelques semaines ou pendant les congés, mais aggravée probablement par la poussière en suspension dans l’air à la boutique. Il portait des lunettes de soleil quasiment en permanence pour protéger et camoufler ses yeux. Il supporta héroïquement ce désagrément durant sa vie active. Depuis la retraite, il va beaucoup mieux et ne souffre plus du tout de conjonctivite.

DECRYPTAGE DES APPRETS TEXTILES

LE BLANCHIMENT
Toutes les fibres contiennent plus ou moins d’impuretés qu’il convient d’éliminer avant la teinture ou la mise en vente des tissus : graisses, sucs, matières colorantes, pailles, colle.
Le blanchiment industriel a pour but de rendre la matière textile uniformément blanche et de faciliter la teinture. Cet apprêt peut être réalisé sur le fils, le tissu ou la maille.
Ce traitement concerne les fibres naturelles d’origine animale et végétale. Les procédés varient en fonction de la nature de la fibre et des matières à éliminer.
Pour que la laine devienne blanche ou qu’elle puisse se teindre dans des couleurs claires, le blanchiment doit éliminer le suint qui donne une teinte jaunâtre à la laine. On utilise soit l’ozone, le peroxyde de sodium, le permanganate de potasse ou encore le soufre ; le tétrachlorure de carbone et le trichloréthylène font aussi partie de la panoplie des industriels.
Pour la soie qui n’est pas naturellement très blanche, on utilise l’ozone, l’eau oxygénée, le peroxyde de sodium, le permanganate de potassium et un gaz sulfureux.
Pour les fibres cellulosiques comme le coton, on obtient un vrai blanc avec le chlore ou l’ozone, le peroxyde d’hydrogène, le chlorite de sodium qui sont des substances polluantes et dangereuses, et endommagent la fibre.
L’eau oxygénée est largement utilisée dans le blanchiment industriel, le blanc est stabilisé et plus persistant.
Pour le lin : eau oxygénée ou permanganate de potassium.
Pour le chanvre, le blanchiment est généralement partiel, un chanvre « blanc optique » n’existe pas.
Pour la ramie, la couleur naturelle est claire, un simple lessivage suffit.
Pour le jute, le blanchiment est difficile, on emploie du bisulfite ou encore de l’hypochlorite de sodium mais, comme le chanvre, jamais de jute blanc optique, ni même blanc.
L’azurage : on obtient un tissu très blanc dit blanc optique. Mais pour ce faire, le traitement chimique est à base de dérivés de benzazol et de pyrazoline.  Des produits qui ne sont pas amis de notre peau. Vous voulez blanchir un vêtement, mettez du bleu dans l’eau !
Les lessives « intelligentes » qui ont des agents blanchissants peuvent provoquer des démangeaisons ou des rougeurs sur les peaux fragiles, notamment celle des enfants
Conseils : pour détacher un article en laine ou en soie vous pouvez utiliser de l’eau oxygénée ; de préférence sur un vêtement de couleur claire autrement, gare à la décoloration. Jamais d’eau de Javel.
Donc, si vous avez un terrain allergique, une peau fragile… Ne recherchez pas des articles textiles blancs optique (draps, serviettes, vêtements de nuit, sous-vêtements, chaussettes). Il est vrai également que, dans un autre chapitre, je vous conseille d’éviter certaines couleurs ce qui réduit drastiquement le choix, mais c’est pour une bonne cause.

IGNIFUGATION TRAITEMENT -ANTI FEU- RETARDATEURS DE FLAMME
L’incombustibilité des étoffes est une préoccupation ancienne de l’homme.
Au XIXe siècle, Louis XVIII chargea Gay Lussac d’étudier la manière dont on pouvait rendre incombustibles les décors de théâtre.  La seule matière naturellement ignifugée est l’amiante.
Les premières tentatives industrielles sérieuses ont été pratiquées au début du XXe siècle.
Les savants avaient alors conscience des dangers pour le consommateur.
« Les meilleurs ignifuges sont donc le chlore d’ammonium, le phosphate et le sulfate d’ammoniaque. Parmi les autres produits, les suivants ne sont souvent pas pratiquement utilisables : l’acide borique, en raison de son prix élevé, l’alun à cause de sa réaction acide, le chlorure d’étain trop instable, les chlorures de calcium et de zinc sont hygroscopiques et le sulfate de zinc est vénéneux » (Les apprêts textiles encyclopédie industrielles 1914).
En réalité, aucune formule magique n’a vraiment été mise au point depuis, qui s’opposerait réellement à la combustion des étoffes. La seule chose tangible, lorsqu’un tissu est traité, est le retardement de la propagation des flammes. Les fibres sont alors moins inflammables mais pas incombustibles. L’idéal est d’obtenir des tissus qui s’éteignent d’eux-mêmes sans propager de flammes. La laine possède naturellement cette qualité.
Exercice : prenez un morceau de tissu en pure laine ou un brin de fil à tricoter. Approchez une allumette et essayez de l’enflammer ? Vous n’y parvenez pas, la flamme s’éteint immédiatement, le brin de laine se recroqueville et il reste un résidu noir, friable, dégageant une odeur de poil brulé. Faites la même expérience avec un cheveu... La laine est un matériau naturellement quasi ininflammable.

Bien que ces techniques qui retardent l’action de la flamme tombent en désuétude du fait de la concurrence de fibres ininflammables comme le Kevlar, le Nomex ou les modacryliques, on trouve encore dans le commerce des articles traités non-feu.
Les substances les plus couramment utilisées pour conférer aux textiles la capacité de résister au feu sont le sulfate de magnésium, le phosphate d’ammoniaque, le borax, le titane et le sulfate d’ammoniaque. Comment ce dernier réagit il sous l’action de la chaleur ? Il se volatilise et se dissocie en formant avec les gaz combustibles des mélanges ne pouvant plus brûler.  
Pour le traitement non feu des fibres polyester, on utilise le TRIS BP.
Lorsqu’il s’agit d’un rideau de scène ou des tissus recouvrant les fauteuils d’une salle de spectacle, c’est une sécurité nécessaire et obligatoire, mais lorsqu’il s’agit de vêtements de nuit pour enfants, il faut protester et boycotter le produit. Des pyjamas et des vêtements pour adultes traités avec ce produit ont été retirés de la vente, mais des tenues professionnelles sont encore traités non feu de cette manière, hélas pour les pompiers, les personnels médical, les ouvriers qui travaillent sur de nombreux sites industriels. L’amiante étant interdite, il ne reste pas d’autres alternatives pour l’instant.
Le pire est à venir parce que ce traitement, censé ralentir les flammes, s’avère beaucoup plus dangereux dans le cas d’un contact avec la chaleur. Malheureusement, les articles incriminés par le TRIS étaient des pyjamas pour enfants. Aujourd’hui, ces articles sont en principe interdits à la vente, mais il y a toujours une incertitude. Pour se rendre à l’évidence et renoncer à cette technique, des accidents ont été nécessaires.
Vous n’êtes pas convaincus du danger ? Alors encore un peu de courage et je pense que cette fois votre opinion sera faite.
Ne lavez pas un vêtement destiné à être en contact direct avec la peau s’il est en polyester ignifugé : le lavage élimine une partie du produit, mais le cœur de la fibre continue à diffuser vers l’extérieur le reste du TRIS, que la peau va s’empresser d’absorber.
Les études ont démontré qu’un contact quotidien peau/tissus contenant du TRIS peut entraîner la stérilité des hommes. Le TRIS n’est pas stable et une infime quantité peut se libérer des fibres. Il se crée une réaction chimique au niveau des molécules avec les enzymes de la peau et voilà le poison absorbé.
Le traitement non feu des cotons.
Le THPC, utilisé pour rendre ininflammable le coton est un vrai poison car les fibres ainsi traitées dégagent, lorsqu’elles sont mouillées, du formol et du chlore. L’association de ces deux substances forme l’éther chlorométhyl, substance cancérigène. Cette mutation se produit au cours des lavages. Autre danger : en cas d’incendie, il y a risque de formation de dioxine. Les industriels cherchent des produits moins toxiques.
Le traitement non feu des fibres de chimiques artificielles comme le tri acétate commercialisé sous la marque Arnel® : elles sont imprégnées d’une solution organique du bromure de phénol et subissent le même traitement pour la teinture.
Le phénol est un autre poison largement utilisé dans l’ignifugation des tissus, dans la fabrication des solvants, des teintures et la fabrication des fibres polyamides.
Un contact de la peau avec le phénol entraîne des dermatites.
Si le produit pur peut être accidentellement en contact avec la peau, ce qui peut se produire dans les usines ou les laboratoires au cours de manipulations, la douleur n’est pas immédiate mais la peau se ride, devient plus douce, une sensation de brûlure se fait sentir suivie d’une anesthésie locale puis d’une gangrène.
La vigilance est de mise : évitez de porter un vêtement ignifugé à même la peau. Par contre, les vêtements professionnels de protection sont encore la meilleure solution tant que rien ne les remplace.

LA MERCERISATION
Au début du 19e siècle, Persoz s’aperçut de la grande affinité entre la fibre de coton et la soude caustique. Mais ce n’est qu’un 1851, que Mercer fit breveter le procédé dit de mercerisage qui avait pour but d’obtenir un fil de coton plus solide et plus facile à teindre.
Après quelques expériences et des années plus tard, le mercerisage, procédé chimique, fut appliqué industriellement aux fibres cellulosiques conférant ainsi au coton l’aspect brillant d’un fil de soie. Le mercerisage ne s’effectue que sur les fibres longues, donc de belle qualité, le prix du produit fini est élevé.
Pour merceriser les fibres cellulosiques (coton ou viscose), les rendre soyeuses, brillantes, lisses, souples, on fait agir sur la fibre de la soude concentrée (encore elle). La fibre absorbe la soude caustique, gonfle et sa section se transforme : de plate elle devient circulaire, ce qui facilite la teinture et donne un aspect lustré mais ce traitement implique un retrait notable du tissu. Le procédé mis au point par Mercer fut amélioré au début du XXe siècle. L’agressivité de soude caustique est en cause, c’est un produit très corrosif lorsqu’il est en contact avec la peau, ses utilisations sont multiples, notamment pour déboucher les canalisations et cela devrait vous mettre la puce à l’oreille.  
Afin de limiter le rétrécissement, l’opération a lieu sous tension, le fil de coton est étiré dans une solution concentrée de soude. Il semble évident que ce n’est possible que sur des étoffes stables, donc impossible de merceriser une maille. C’est pourquoi le mercerisage s’opère sur le fil. On trouve dans le commerce du fil à broder en coton mercerisé.
L’ammoniac peut remplacer la soude ; dans ce cas, la brillance obtenue est plus faible.
Les articles les plus courants en coton mercerisé sont commercialisés en maille comme les chaussettes, les polos, les T-shirt, et se portent souvent à même la peau. Le coton perlé ou le coton à broder mercerisé est aussi utilisé pour crocheter des vêtements pour bébé (chaussons, brassières). Si j’avais lu ce livre plus tôt, je n’aurais certainement pas crocheté des petits chaussons verts et blancs en coton perlé pour mon fils, j’aurais choisi un fil de coton plus naturel.

STABILITE DIMENTIONNELLE
Pour prévenir d’éventuel rétrécissements lors du lavage, les fibres sont enrobées de résine à base d’urée formaldéhyde.

TRAITEMENT ANTI FROISSE.
Vous gagnerez du temps au repassage, votre pantalon aura toujours un pli impeccable, la chemise en coton lavée le soir sera opérationnelle le lendemain matin, mais les résines employées sont responsables d’un grand nombre de réactions d’intolérance et du manque de confort ce qui est moins dangereux mais très désagréable.
Les fibres sont gainées avec un produit qui les rend infroissables, elles sont figées, parallèles, un  peu comme la peau du visage après quelques lifting « le doigt sur la couture » c’est-à-dire qu’elles ne se cassent plus mais, comme les roseaux, gagnent un peu en flexibilité enfin, juste un peu.
Le tissu, souvent un coton perd sa souplesse, une chemise en popeline traitée « no iron » c’est-à-dire sans repassage, n’a plus vraiment de raison d’être, autant acheter une chemise en polyester.
Ce qui est malin de la part des distributeurs, c’est de considérer cet additif comme une qualité supérieure, un plus pour votre satisfaction, donc vous perdez sur tous les tableaux, le prix du vêtement est plus élevé, le confort est moindre, et son contact avec la peau peut engendrer des irritations.
Et voilà que l’on reparle du formaldéhyde.  Les fibres de coton sont traitées avec des résines urée/formol, substance dangereuse dont l’interdiction a été décidée dans les produits d’entretien et dans les bougies d’ambiance. Volatiles, ces particules sont susceptibles d’être inhalées. C’est un allergène qui, outre les irritations de la peau, est responsable de nausées, de saignement de nez…
Certains articles haut de gamme, c’est-à-dire plus chers, sont traités anti froisse avec de l’ammoniaque, moins pire que le formaldéhyde, mais pas vraiment inoffensif.
Même si le tissu est traité, un coup de fer est parfois nécessaire, alors régler le fer sur soie et non sur lin.
Wash and wear, littéralement laver et porter, sans intermédiaire. La finalité ? Faciliter la vie, simplifier l’entretien, gagner du temps. La technique wash and wear consiste à gainer les fils avec une résine thermoplastique qui évite la permanence des faux plis, qui sont de vrais plaies s’ils apparaissent sur sa jupe droite préférée.
Les fibres chimiques synthétiques sont dotées de pouvoirs magiques. Cela se vérifie avec les fibres de polyester qui ne se froissent quasiment pas mais, si d’aventure un pli était marqué par une malencontreuse manipulation du fer à repasser vapeur, il serait très difficile à faire disparaître.
C’est doublement magique par ce que le plissage permanent n’est justement possible que sur les tissus contenant au minimum 50% de fibres polyester. Un mélange laine et polyester est une bonne pioche. Le confort de la laine, la capacité du polyester à maintenir le plissage.


L’IMPERMEABILISATION :
Le but est de supprimer le pouvoir absorbant de certaines fibres et de rendre les tissus impénétrables à l’eau ou à l’eau et à l’air temporairement ou définitivement. L’eau traverse les tissus en s’infiltrant dans les fibres (naturelles) ou par les interstices qui existent entre le fils.
Plusieurs méthodes sont utilisées pour les combler. La surface du tissu peut être enduite d’une résine hydrophobe à base de silicone de substances fluorées, d’une fine couche caoutchoutée, ou d’huile siccative Barbour®.
Un vêtement imperméable possède une barrière infranchissable par l’eau et à l’air.
Une ancienne technique utilisait des enduits caoutchoutés pour imperméabiliser les tissus.
Le saviez-vous ? C’est en France, en 1793, que Besson tenta d’appliquer une fine couche de caoutchouc sur la surface d’un tissu, mais c’est Mackintosh à Glasgow qui perfectionna le procédé. Il conçut une autre technique laminant une fine feuille de caoutchouc entre deux étoffes.
Cette technique ne laisse passer ni air ni eau, elle s’applique aux textiles de protection, bâche, store. Appliquée aux vêtements, elle fut abandonnée car ils étaient inconfortables et très lourds.
Depuis, la technique s’est affinée, les progrès sont indéniables au niveau des outils de fabrication, de la diversification des substances chimiques,
Une méthode consiste à enduire la surface textile d’une fine pellicule de résine synthétique plus légère, plus souple, et qui n’est pas étanche à l’air, mais qui a d’autres inconvénients. Les traitements permanents qui résistent aux lavages répétés et au pressing sont à base de silicones et de produits fluorés. L’inconvénient est que les PFC sont des perturbateurs endocriniens.    
Le second met en œuvre des apprêts hydrofuges par imprégnation des fibres de matières grasses.
Un produit gras éloigne irrémédiablement l’eau. Pour des raisons de rendement et d’économie, les traitements les plus courants sont chimiques à base de sulfates gras. Les fibres sont imprégnées d’une émulsion de silicone.
Il est possible d’imperméabiliser un tissu artisanalement avec de l’huile de coude, de la patience et du savoir faire et le bon produit (huile de lin). Ce traitement n’altère pas la porosité des étoffes, n’a aucune incidence sur la santé, il empêche simplement le mouillage. Son inconvénient est que son action est temporaire, il faut recommencer l’opération « huilage » chaque fois que le vêtement vous le fait savoir, il perd sa fonction imperméable avec l’usure du temps. Les trench-coats en gabardine de coton doivent être réimperméabilisés régulièrement, avec un produit adapté ou, comme autrefois, confiez cette mission à un teinturier digne de ce nom… si vous en trouvez.                          

LES TRAITEMENTS ANTI BACTERIENS- ANTI FONGIQUE, LE TRICLOSAN
Le but est d’empêcher les bactéries de se développer sur un support textile.  
Cet apprêt trouve toute son utilité dans le secteur médical : vêtements professionnels et linge en milieu hospitalier. Il est moins impératif pour tout un chacun d’avoir des sous vêtements traités.  
Il y a deux méthodes pour éviter la prolifération des micro organismes et des parasites sur les tissus : la première limite leur développement la seconde les détruit. Un point essentiel : cet apprêt doit résister aux lavages. Les principes actifs contenus dans les bactéricides sont des dérivés d’arsenic, des phénols et autres substances toxiques.
Les textiles antibactériens fabriqués en Europe doivent respecter la directive « biocide 98/8 EC » qui concerne la mise sur le marché européen des molécules biocides. Ces normes ne concernent pas les articles importés. Le « made in E.U.» est alors une sécurité.
Les principes actifs (triclosan perturbateur endocrien avéré, chitosan) sont, soit incorporés aux fibres pendant le filage par pulvérisation, soit appliqués sur la surface textile ou des fils par imprégnation ou par enduction ; cette dernière méthode présente une efficacité limitée par le lavage. 
Les articles les plus soumis à ce traitement sont les collants, les bas, les chaussettes, les slips et culottes ; ils sont étiquetés traitement anti-odeurs, anti transpirant. Les labels fleurissent sanitized®,  actigard®, utilisent un pesticide le acidenzolar-S-méthyl. Sa résistance au lavage laisse à désirer. C’est pour cette raison qu’il s’applique sur les articles comme les matelas ou les oreillers
Des marques comme Bryener ont mis au point des traitements antibactériens à base de produits naturels comme les huiles essentielles. Greenfirst est labélisé Oeko Tex Standard 100. Mis à part pour les traitements labélisés, le nom des substances actives qui détruisent les micro organismes n’est pas mentionné sur les étiquettes, il ferait fuir le consommateur.
Conseil :  en cas de doute, s’abstenir.  Il est préférable de laver ses chaussettes et ses sous-vêtements plus souvent.
Ces apprêts sont cependant d’une grande utilité dans le linge médical et, bien qu’il ne soit pas parfait, il permet de limiter les inconvénients liés aux développement des bactéries en milieu hospitalier.

LES TRAITEMENTS EASY CARE- SCOTCHGUARD –  ANTI TACHE -  
Ce sont des apprêts à base de silicone ou de résines fluorées qui confèrent des qualités hydrophobes qui n’aiment pas l’eau et oléophobes qui n’aiment pas l’huile et autres substances grasses.
Easy Care® = entretien facile.  Les fils sont enduits de silicone et, coucou le Teflon, bien connu pour  ses propriétés anti-adhésives mais beaucoup moins sympathique sous sa véritable identité tétra-fluoroéthylène et ses conséquences néfastes pour la santé.
De la cuisine, il passe à la buanderie. La semelle du fer à repasser ne rencontre plus d’obstacle, elle glisse avec agilité sur la surface des tissus, mais le téflon à encore de la ressource, il est aussi anti tache. Ce traitement s’applique essentiellement sur les fibres cellulosiques : le linge de lit et les chemises.  

Scotchguard® fonction anti-tache. Une barrière est alors mise en place empêchant la pénétration de l’eau ou des produits gras qui restent en surface sans altérer l’aspect du tissu. Il suffit de les éliminer avec une éponge, ou de à l’aide d’un chiffon.
Les tissus d’ameublement sont souvent traités Scotch Guard® ce qui est très appréciable et sans conséquences sur la santé. Un canapé taché, c’est désolant ! Alors oui pour le fauteuil, les rideaux, les coussins ; un tissu anti taches surtout appréciable lorsqu’on a des enfants en bas âge ou des animaux. Mais pour le linge de table, je suis dubitative.  
Ce traitement facilite la vie : on peut renverser du vin sur la nappe, ce n’est pas plus un souci. Dans cette logique, il faudrait manger dans des assiettes en carton pour éviter d’avoir à les nettoyer et, tant qu’on y est, pourquoi faire la cuisine, les plats cuisinés c’est simple et rapide. C’est une question de confort psychique ; autant protéger la table avec une belle toile cirée qui ne se cache pas qu’utiliser la pale imitation d’une toile de lin. Le régime vestimentaire ne s’arrête pas au dressing.

LES TRAITEMEMENTS INFLIGES AUX TEXTILES SONT PARFOIS AFFLIGEANTS ET POTENTIELLEMENT PLUS DANGEREUX QUE NECESSAIRES

TRAITEMENTS ANTIMITE 
Ce sont les fibres naturelles, végétales ou animales qui sont soumises à ce traitement car ce sont elles qui attirent les larves des mites et autres acariens, pas les fibres chimiques. La laine est un matériau vivant, alors que le nylon est un matériau inerte qui n’attire pas leur gourmandise. Protéger les vêtements en laine contre les mites et les insectes, voilà une idée bienvenue mais, sous ce joli nom mitin, se cache un redoutable poison : le sulcofuron. Sa concentration dans les fibres de laine doit être sévèrement contrôlée ; malgré sa toxicité, son utilisation par l’industrie textile ne semble pas remise en cause. Les articles en laine « mitin » par exemple, sont traités d’une manière permanente, le poison reste dans les brins de laine. Je vous laisse imaginer ce que vous portez sur la peau !
Il existe d’autres traitements insecticides qui n’en sont pas moins effrayants. Ils utilisent des composés chlorés et des composés de dyphényl.
Mieux vaut un pull sans traitement et prendre des mesures simples : aérer les armoires, ne jamais ranger un pull sale dans lequel vous avez transpiré, ne pas ranger dans l’armoire un pull encore humide. Le repassage est un moyen de tuer les larves s’il y en a. Pour vos pièces favorites, par exemple ce beau pull en cachemire, vous pouvez fabriquer des petits pochons dans une cotonnade serrée et le fermer avec un zip.
Si vous aimez l’odeur de lavande, c’est le moment de glisser dans votre armoire quelques sachets de lavande dont le parfum repousse les mites. Pour éviter de retrouver la lavande éparpillée dans toute votre armoire lorsqu’elle sera sèche, coupez un vieux collant propre et remplissez le pied de lavande, de tabac, de feuilles de laurier, de thym, puis ligaturez avec un joli ruban avant d’accrocher ce petit sac sur le crochet d’un cintre. L‘odeur se diffusera lentement dans toute votre garde robe. Les mites détestent aussi le savon d’Alep et le papier journal. J’ai aussi trouvé des plaquettes en bois de cèdre. Je trouve l’idée jolie : faire entrer le cèdre dans mon armoire Ikea, c’est faire entrer un peu de nature dans la maison ; mais j’avais oublié de la « réhydrater » aussi leur efficacité est en chute libre et les mites ont eu raison d’un de mes gilets préférés. Mais je ne renonce pas, j’ai acheté un petit flacon d’huile essentielle de cèdre dont je vais verser quelques gouttes sur ces plaquettes. 

LES TEINTURES TEXTILES
Les colorants
Les tissus sont naturellement teintés mais la gamme est restreinte alors, pour la satisfaction des yeux et les besoins de la mode, notre environnement prend des couleurs. Même lorsque la tendance est au monochrome, tout n’est jamais blanc ou noir, la nuance importe : c’est le rôle dévolu à la teinture dont le but est de donner à un tissu ou à un fil une teinte différente de sa couleur naturelle.
Qu’est ce qu’un colorant textile : c’est une substance colorée qui mise en contact de façon appropriée avec une matière textile se fixe ou se dissout dans ce dernier de façon durable et lui conférant une nouvelle propriété : la couleur.
Les colorants artificiels sont des dérivés de la houille et du pétrole comme le toluène ou le phénol.  Les colorants au soufre sont préférés car plus économiques.
Les teintures bleues et les couleurs foncées sont les plus sensibilisantes, suivies par les rouges, les jaunes et les oranges.
La teinture colore toute la surface du tissu, les deux faces, elle va jusqu’au cœur des fibres lorsque c’est possible.
Le saviez-vous ? La teinture est un moyen de différencier un tissu en lin d’un tissu en coton. Elle pénètre au cœur du fil de coton alors que le centre d’un fil de lin n’est pas impacté par la matière colorante. Prenez un fil de lin assez gros, de couleur foncée et observez sa section, elle est normalement à peine colorée.
La teinture est une suite d’opérations permettant de colorer d’une façon uniforme et solide un support donné.
La méthode et les produits diffèrent mais le principe est identique pour la teinture artisanale et industrielle : il faut un produit colorant, un mordant ou fixateur et de l’eau. Les mordants renforcent l’intensité des couleurs, mais ils sont corrosifs et contiennent des métaux lourds (sel métallique, chrome, cuivre, cobalt, aluminium, nickel, fer). Un grand nombre est considéré comme potentiellement dangereux pour la santé. Les allergies dues au nickel sont courantes (boutons, bijoux et tissus teints).

Le principe de l’impression est différent. Il colore partiellement et en surface le support textile. Les impressions en plastiques (motifs collés sur un support textile souvent en relief et très colorés) sont à éviter. Non seulement elles ne résistent pas très longtemps au lavage, il n’est pas question de passer un fer à repasser par dessus, mais parmi leurs composants, on trouve les phtalates, perturbateurs endocriniens trop souvent présents dans les matières plastiques alimentaires et les cosmétiques. On trouve dans le commerce des encres plastisol qui permettent d’imprimer sur toute sorte de support textile, certaines sont à base gonflante, il suffit de les chauffer pour obtenir un relief.
Les costumiers s’en servent pour imiter les reliefs d’une broderie, le résultat est parfait vu de loin. Mais ne vous amusez pas à ce jeu, sur un vêtement que vous portez. Les vêtements de nuit pour enfant sont souvent imprimés avec ces produits ; ils ne doivent plus être accueillis dans vos armoires.
La teinture doit imprégner aussi profondément que possible la matière textile de particules qui restent fixées mécaniquement et/ou par affinité chimique.
La teinture solide doit résister à l’action de l’eau (lavages ou pluie), de la chaleur (repassage), de la lumière (soleil), aux agents chimiques (produits d’entretien et acides dilués qui proviennent de la transpiration), ce qui n’est pas toujours le cas si la mention grand teint n’est pas notifiée sur l’étiquette, sur la lisière ou par le commerçant.
Les teintures ont, de tout temps, été des dangers potentiels. Les anciens utilisaient des plantes tinctoriales dont les effets n’étaient pas toujours contrôlés. Certaines teintures se révélèrent être des poisons comme l’antimoine et l’arsenic, pourtant produits naturels.
Le saviez-vous ? Légende ou vérité, difficile à dire, mais par superstition, le vert est une couleur qui porte malheur aux comédiens. En France, longtemps, les costumiers évitèrent systématiquement de créer des costumes verts. Il semblerait que les comédiens reviennent un peu à la raison et que le vert remonte sur scène, mais ce qui est valable dans un pays ne l’est pas pour d’autres c’est ainsi qu’en Italie c’est les costumes violets que les comédiens redoutent, en Espagne c’est le jaune, qui est indésirable sur scène. Les raisons pour lesquelles cette couleur fut écartée sont mystérieuses. Pour en avoir une idée, il faut remonter au XVIe siècle. A l’époque, les pigments verts n’étaient pas stables, la teinture verte était difficile à obtenir et à se fixer solidement sur les étoffes. Afin que les costumes de scène soient présentables, les étoffes n’étaient pas teintes mais peintes avec des produits naturels certes, mais très toxiques (arsenic, oxyde de cuivre et bien d’autres mixtures empoisonantes) mais, pour autant, la couleur ne tenait pas davantage. La peinture dégorgeait sur la peau saturée de sueur des pauvres comédiens qui auraient été intoxiqués de cette manière. Je suis allée consulter les archives de la Comédie Française et je n’ai pas trouvé traces d’incidents de ce genre.  
La légende voudrait que Molière mourut sur scène vêtu d’un costume vert, mais c’est absolument faux. Alors qu’il jouait le malade imaginaire, il eut un malaise, que son rôle lui permit tant bien que mal de cacher, mais la représentation terminée il fut transporté chez lui où il mourut dans son lit quelques heures plus tard.
Aujourd’hui, les colorants chimiques sont soumis à de nombreux tests avant leur mise sur le marché et, malgré tout, on constate qu’ils sont souvent la cause de lésions cutanées et de dermatites allergique de contact.

A CHAQUE SUPPORT TEXTILE UN COLORANT OU PRESQUE ET A CHAQUE COLORANT SA DOSE DE TOXICITE
La liste des substances chimiques incriminées est aussi longue voire plus longue encore que celles des substances toxiques présentes dans les apprêts.
Benzine cancérigène, phtalates perturbateurs endocriniens, pentachlorophenol toxique et les conséquences sur la santé des ouvriers manipulant ces produits et sur celle des consommateurs sont variées : problèmes respiratoires, lésions cutanées, urticaire, irritations, allergies.
Avant de se fixer sur la fibre, le colorant doit la pénétrer et s’y répartir : ce phénomène de diffusion dépend du colorant, du support et des conditions de la teinture.
Les colorants industriels ne sont pas les seuls en cause, on trouve dans le commerce des produits de teintures tout aussi dangereux pour la santé. Sur le net, on peut commander des plastisols et toutes sorte de teintures.

Les colorants dispersés, sont utilisés pour teindre les tri-acétates, polyamides, polyesters et autres acryliques. Leur dangerosité potentielle est aussi mise en cause dans de nombreux cas d’allergies de contact d’autant plus qu’ils sont souvent utilisés pour teindre des articles de lingerie.
Attention aux couleurs sombres que l’on trouve dans les doublures en polyester ou acétate. Ce sont encore les femmes qui sont les plus touchées parce qu’elles portent ces articles souvent à même la peau (jupe, veste) alors que les hommes, en général, ne portent pas de veste sans un pull, une chemise ou un T-shirt en dessous. En revanche, les pantalons sont rarement doublés, ou alors à hauteur du caleçon.
Les colorants dispersés bleu induisent un photo contact stimulé par le rayonnement solaire :  évitez les maillots de bain en polyamide.
Les vêtements moulants en maille ou en chaîne et trame et élasthanne sont fortement déconseillés, de même que les sous-vêtements en fibres synthétiques aux couleurs vives pour les personnes ayant un terrain allergique. 

Les colorants azoïques ou colorants naphtol colorent facilement les cotons. Bien qu’interdits dans un grand nombre de pays européens, ils sont encore, malgré les effets néfastes avérés, utilisés pour la teinture des fibres cellulosiques et synthétiques dans certains pays.
Le danger réside dans le fait que ces produits colorants se fixent mal sur les supports textiles et peuvent libérer des amines aromatiques cancérigènes. Un t-shirt qui déteint, ce sont des molécules qui se dispersent dans notre organisme en traversant la barrière de la peau ou se dissolvent dans l’eau de lavage.
Lavez et relavez un vêtement neuf autant de fois que nécessaire, tant que la couleur dégorge. C’est un choix cornélien : soit vous polluez l’eau, soit votre organisme paiera la note ! La solution : les vêtements bio, certifiés Oeko tex, labélisés.
Le danger ne rode pas partout et tout le temps, il dépend des conditions d’utilisation et des substance chimiques utilisées.
Le contact prolongé avec la peau peut déclencher des dermatites importantes. Des ouvriers manipulant des tissus contenant ce type de substances furent affectés par une hyperpigmentation de l’épiderme et des dermatites de contact.

Les colorants basiques ont une affinité avec la laine et la soie mais ne sont pas irréprochables. Ils sont aussi responsables de réactions allergiques notamment le basic orange 2 et au basic violet 10.

La production des colorants directs est en progression dans les pays industrialisés. Bien qu’ils soient sous surveillance aux états unis, comme c’est le cas pour le rouge 28, le bleu 6 ou le noir 38, il existe des produits de contrebande qui se retrouvent sur le marché.
Ils sont utilisés pour teindre les cotons, le cuir. Or, cette catégorie de colorants contient du  dichlorobenzidine, produit reconnu cancérigène qui peut être absorbé par la peau et toucher la rate. On sait qu’il est très allergène et peut être cause d’anémie ou de jaunisse. On peut trouver des traces de benzidine dans les urines, ce qui implique le passage par les reins.

La catégorie des colorants réactifs n’est pas moins toxique. Ils sont utilisés pour teindre le coton, la laine et le polyamide. Le danger est de voir la réaction chimique se faire entre le colorant et la peau. Les allergies avec les articles textiles teints avec des colorants réactifs sont importantes.
Les empoisonnements par absorption sont à craindre chez les enfants qui mettent en bouche des articles textiles multipliant par deux fois le risque d’empoisonnement : par voie buccale et tactile.
Il existe désormais une offre importante de produits textiles utilisant des colorants biologiques, ce qui élimine les effets secondaires dûs à l’emploi de colorants contenant des substances toxiques.
Le label Oeko tex standard 100 est une garantie pour le consommateur.
C’est un système international de contrôle et de certification sur les substances nocives dans les textiles qui certifie la non toxicité des colorants utilisés  et qu’ils ne contiennent aucune substance allergène : ni formaldéhyde, ni phtalates, ni métaux lourd, ni impressions plastiques. Il certifie aussi la non toxicité des additifs textiles et des encres. Il s’applique aux textiles fabriqués industriellement dont les fibres ne sont pas issues de l’agriculture biologique.  
Les articles textiles en fibres naturelles certifiés bio ont un label très exigeant. Ils sont certifiés Gots.

Autre solution : se tourner vers les teintures végétales comme l’indigo, le pastel, la gaude.  
Conseil : Attention, des apprêts et des colorants sont nocifs parce qu’ils se dissolvent dans l’eau donc, si vous transpirez, des conséquences désastreuses sont à prévoir.
 Il ne faut pas limiter le danger aux seuls vêtements et sous-vêtements ; nous vivons entourés par les tissus : les draps, les serviettes de bain, les gants de toilette, les mouchoirs, les serviettes de table… Le champ d’investigation s’élargit encore un peu avec les tissus des sièges de voiture, des poussettes, des sièges auto pour bébés, les peignoirs chez les coiffeurs, les couvertures dans les hôtels, les doublures des chaussures, les doublures des gants, les chapeaux.
Puisque nous sommes désormais, informés, sortons de ce dilemme : acheter ou ne pas acheter de produits potentiellement dangereux. 
Les lobbys industriels sont influents à travers le monde. Nous venons de voir quelles sont les incidences de l’utilisation de certains produits chimiques sur notre corps, mais nous n’avons fait qu’entrevoir les dégâts occasionnés par les rejets dans la nature des déchets industriels qui entraînent la pollution de l’air, de l’eau, de la végétation et aussi des incidences sur le monde animal vivant à proximité des unités de productions des fibres chimiques.
Nous oublions trop souvent que nous ne sommes pas propriétaires de la terre, seulement ses occupants.

Ainsi se termine ce chapitre. Les chimistes apprentis sorciers n’ont pas fini de nous concocter des recettes textiles explosives. L’avenir nous promet des tissus de plus en plus techniques et de moins en moins naturels. C’est alors que notre organisme devra s’habituer à eux le contraire, bien que souhaitable, ne me semble pas imaginable.

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