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vendredi 8 avril 2022

  

vendredi 1 avril 2022

LES DOC MARTENS : ENTRE MYTHES ET REALITE

52 DECENNIES MARQUEES ET REMARQUEES PAR LES AFICINADOS DES Dr MARTENS                                                    

Pourquoi consacrer un post aujourd'hui à cet article ? Parce que la première paire de Doc Martens fut commercialisée le 1er Avril 1960.

1946 : Dr MAERTENS CHERCHE CHAUSSURE A SON PIED     

Klaus Maertens ou Märtens, médecin allemand, souffre à la suite d'un accident de ski, d'une blessure au pied. La légende raconte qu'avec l'aide de son ami ingénieur ou docteur (?) Herbert Funk, il cherche un moyen d'améliorer le confort de ses chaussures pour soulager ses douleurs engendrées par la marche. Avec les moyens du bord, c'est-à-dire le caoutchouc d'un vieux pneu, et une bonne dose de créativité, ils élaborent une semelle "orthopédique" qui, adaptée à une chaussure classique, lui facilite la marche en atténuant les douleurs.

1947  L EBAUCHE D'UN SUCCES                                                                                     

Les petits plus font les grands succès commerciaux : des améliorations techniques sont apportées à la chaussure montée sur des "semelles à coussin d'air". Techniquement, l'air est emprisonnée dans une cavité de la semelle qui est soudée à chaud. La production de chaussures orthopédiques "hand made" est lancée dans un atelier situé dans la localité allemande de Seeshaupt. Le produit s'adresse dans un premier temps aux personnes souffrant de problèmes orthopédiques  et le constat est sans appel : ce sont les femmes de plus de 50 ans qui sont les principales clientes, des chaussures qui dès le début de leur commercialisation étaient unisexe.. Les modèles seront affinés et modifiés petit à petit, le succès commercial s'étalant sur des décennies. Au passage, l'aspect médical sera délaissé pour se concentrer sur l'attrait de la nouveauté, le confort, la sécurité, la mode. Un autre constat étonnant : hormis pour des raisons médicales, le marché allemand des chaussures du docteur Maertens se développe auprès des ouvriers en bâtiments et, en général, auprès des milieux populaires impressionnés par le confort de la semelle et la solidité de cette chaussure comparée aux "godillots" habituels lourds et aux semelles rigides. Le succès commercial étant acquis, le dépôt d'un brevet s'imposa.

1952 L ABOUTISSEMENT D UN PROJET

Pour répondre à la demande, la production industrielle devient inévitable et une toute nouvelle usine, située à Munich, est ouverte. Désormais associés, Maertens et Funck décident d'élargir leur clientèle hors des frontières allemandes et, pour ce faire, ils passent par la réclame et des annonces dans divers journaux européens.

1959 : B. GRIGGS UN CHAUSSEUR SACHANT CHAUSSER        

Bill Griggs, un anglais chef d'une entreprise familiale qui fabrique industriellement des chaussures "utilitaires" types bottes de mineurs et chaussures de soldats, découvre par hasard un encart publicitaire dans un journal professionnel le " Shoe & Leather News" qui vente les mérites d'une semelle révolutionnaire sur coussin d'air du docteur Maertens. Mr Griggs  mise sur le succès potentiel de cette nouveauté et obtient la licence exclusive de la  production de la bottine et, bien sûr, de la semelle du docteur Maertens.  

Les modifications seront immédiates en commençant par un changement d'orthographe du nom et Maertens devient Martens qui sera suivi par une amélioration drastique du confort. Son but : oublier l'aspect médical du produit pour conquérir le marché du vêtement de travail.

1960 :  A STAR WAS BORN                                                             

Le modèle iconique voit le jour :  14.60 simple indication de date pour 1 04 60. La première paire de Dr Martens sort de l'usine implantée à Wollaston au centre de l'Angleterre. Aujourd'hui, si quelques dizaines de chaussures "des spécimens" des "made in England" sortent encore de cette unité de production avec les semelles Airwair®   la grande majorité des Dr Martens est produite en Chine. Depuis ce moment le combat des anciens et des nouveaux fait rage parmi les inconditionnels de la marque. Pour les uns la qualité des articles chinois n'est pas au rendez vous, pour les autres le produit made in England n'a rien perdu de sa prestance et demeure sacré grace sans doute à l'utilisation d'un cuir qualité Quilon pleine fleur. 

En 2014, l'entreprise passe aux mains d'un fonds d'investissement et, après quelques décennies financièrement douloureuses, l'équilibre précaire de la société reprend des forces et, en 2021, elle fait part de son intention de  s'introduire en bourse ! Merci le courant végan qui lui à rendu ses couleurs et au regain d'amour  pour l'époque des  trente glorieuses.                                                                           

Le perfectionnement : le succès se mérite et, dans le cas présent, les raisons sont multiples : une semelle cousue selon la technique Goodyear® qui est un assemblage de la tige et de la semelle  sont cousus ensemble  par  une seule couture, évitant l'utilisation de la colle, le cuir étant traité pour résister aux liquides  gras et ou potentiellement toxiques, une semelle rainurée, translucide et anti dérapante, une amélioration du confort au niveau de la voute plantaire et les huit œillets rouge cerise, une  surpiqure très visible jaune et une languette noire et jaune cousue sur l'arrière de la chaussure portant la mention brodée "airwair whith bouncing soles" (aérien avec des semelles rebondissantes). On dit que le  type de police utilisé  ressemble à l'écriture de Bill Griggs, mais ce ne  sont que des "on dit". Résultat : une chaussure qui respecte la configuration du  pied, qui est solide, légère et qui reste souple. La solidité et le confort deviennent les principaux arguments de vente.  Ainsi, les Dr Martens entrent dans la panoplie vestimentaire des pompiers, les employés du métro londonien et, dans les années 70, elles équiperont les policiers britanniques. Ces derniers furent dans l'obligation de passer au feutre noir les surpiqûres jaunes afin de ne pas déroger aux couleurs de leur uniforme. 

 1970 LES DR MARTENS  : UN STYLE VESTIMENTAIRE  ANTI CONFORMISTE

Une partie de la jeunesse occidentale marche sur les pas des punks et autres skinheads, chaussés de "bottines lacées en cuir noir".  La révolte qui gronde se traduit souvent par un choix vestimentaire en dehors des clous, et souvent avec ! Dans Orange mécanique, M. McDowell ne mêne t'il pas la "danse" chaussé de Dr Martens ? Version hard : qui dit sécurité dit prévention alors voici qu'apparait la Doc Martens coquée, c'est-à-dire avec le bout arrondi mais renforcé avec une coque en métal, créée pour prévenir des chutes d'objets lourds survenant dans les chantiers de construction, mais utilisé comme "outil" efficace en cas de bagarres en bandes. 

"POT DE FER CONTRE POT DE TERRE"                                         

Les hooligans ayant fait un usage trop intensif des Dr coquées détournées en mode "arme",  ces modèles sont interdits de stade depuis 1970, mais les  Doc Martens coquées sans fer sont autorisés.

1980  UN OBJET DEVENU CULTE                                                   

Les décennies passent et la Doc Martens résiste, revisitée au gré de l'imagination fertile des créateurs comme JP Gaultier ou V.Westwood. et des vedettes qui les chaussent.

1990 UN DRESS CODE POUR LES LYCEENS ET LYCEENNES BOBOS ET UN ACCESSOIRE  A LA DEMESURE DES ADEPTES DU MOUVEMENT GRUNGE

La version hard : Jean's lacérés, allure misérabiliste, chevelure longue mais les pieds des grunges "au chaud" dans les Docs un genre un style une certaine idée de la mode. La version soft  : la famille  des Doc Martens  s'agrandit, se féminise, se colore : basses, medium ou hautes, la chaussure se décline en uni,  rouge,  rose, vert tendre ou en imprimé fleuri, sans perdre une note plus légère mais toujours rebelle. Ne les retrouve t'on pas dans la vitrine de la célèbre boutique parisienne ultra branchée Colette ?

2016 : QUAND LA BOTTINE LACEE SE LASSE DU CUIR          

La bottine "emboite le pas" au mouvement végan et propose des modèles sans cuir animal et, au passage, diversifie ses modèles qui, de bottines se font derby, ou sandales. Le cuir cuir est donc remplacé par une matière baptisée cuir Félix Rub Off qui, comme son nom de l'indique pas, est un produit synthétique : le polyuréthane, une matière qui peut se rapprocher de l'aspect d'un cuir. Le Skaï ® est une marque emblématique de simili cuir obtenu à partir du polyuréthane.  Les pour : le  Felix rub off utilisé pour les Dr Martens est moins cher que le cuir véritable, est respirant grâce à sa structure microporeuse, mais il résiste moins à l'usure ; il n'absorbe pas l'humidité contrairement au cuir véritable et il est charitable pour le monde animal contrairement au cuir. En ce qui concerne les contre, je vous laisse juge de faire la part de choses si vous êtes vegan. Pour les autres, le problème ne se pose pas.

 

Voila pour aujourd'hui et encore joyeux anniversaire aux Docs Martens.