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lundi 1 octobre 2018

BLOG /CONSO N°1 : UN REGIME VESTIMENTAIRE VEGAN

PREAMBULE
C'est à la suite d'une rencontre avec une  adepte du véganisme qui cherchait du tissu, mais pas n'importe lequel que l'idée de ce post  m'est venue.
Tout d'abord le mot végan d'où vient il? Il fut inventé  en 1944  à partir du mot VEGetariAN par Donald Watson co-fondateur de la vegan society. pour se démarqué de l'ovo-lacto-végétarisme 
Elle cherchait un tissu qui ne contenait ni laine, ni soie, en fait une étoffe qui n'aurait aucun lien avec le monde animal. Curieuse, comme  à mon habitude, je  lui demandais quelle était la raison de cette recherche spécifique : d'ordre médical?religieux? ou simplement par gout? Mon interlocutrice m'expliqua brièvement qu'elle était végane, le véganisme étant un mouvement  implanté aux USA depuis longtemps et qui prend de l'importance en France. C'est ainsi que je découvris les codes qui régissent le mode de vie  des adeptes du véganisme.  Le premier et plus important point étant la condamnation  de la consommation de tout produit issus du monde animal qu'il s'agisse d'aliments, de vêtements ou d'accessoires Nous parlâmes  des difficultés qu'elle rencontrait  pour trouver les bonnes matières textiles.
Le but de ce post est d'aider les personnes véganes à se  constituer un vestiaire à la fois confortable, élégant, fonctionnel, écologique si possible mais toujours en  respectant les fondamentaux du véganisme. J'espère apporter ma pierre à l'édifice en élargissant  le choix des matières plus rares, plus étonnantes, moins connues, insoupçonnées,  artisanales ou industrielles.

UN VESTIAIRE RESPECTUEUX DES INTERDITS
Un des problèmes à résoudre pour les personnes qui observent les règles du véganisme au quotidien, se situe au niveau de l'habillement. Certes les interdits vestimentaires sont  énoncés avec moult précisions mais il est parfois difficile de savoir comment et avec quoi sont confectionnés les articles textiles que l'on trouve dans les commerces traditionnels. Les matières colorantes  peuvent être obtenues à partir de tout ou partie de corps d'animaux. Ainsi  le E 124 colorant rouge ponceau ou rouge cochenille, colorant alimentaire et textile est obtenu par le broyage de petits animaux, les cochenilles qui vivent sur les cactus au Pérou et au Mexique. Les étiquettes  précisent  rarement et même jamais l'origine des teintures, et pourtant de nombreuses personnes sont allergiques à des produits utilisés dans les colorants. Le cuivre peut provoquer des rougeurs, des démangeaisons.Trouver les produits dans la fabrication desquels n'entre aucune substance animale, ni dans les fibres ni dans les teintures  peut  s'assimiler à la quête du Graal. Il existe des sites, des boutiques en ligne ou des magasins traditionnels qui  proposent une sélection d'articles adapté à une demande particulière, et spécialement pour les végétariens et les végans.

EXIT LAINE, LANITAL,  SOIE NATURELLE ET CUIR, VEGETAL OU PAS.
Après avoir écarté de votre armoire les articles en  laine provenant pour la majorité de la toison des moutons, les article en lanital, fibre chimique à base de proteine animal(caseine du lait),  le cuir  obtenu avec les peaux tannées de vache, boeuf, mouton, chèvre...etc, la soie matière première qui constitue les cocons des vers à soie,  il vous reste les fibres végétales, minérales et les fibres chimiques (artificielles et synthétiques) pour votre garde-robe.
Prêtez une attention particulière aux fournitures, examinez à la loupe des détails qui de prime abord ne se voient pas, mais qui sont souvent indispensables pour la fabrication d'un vêtement. La doublure d'un vêtement haut de gamme  est parfois en soie (pongée), les entoilages classiques sont en laine et poils de chèvres, les surpiqûres, les boutonnières et les boutons peuvent  cousus avec des fils de soie. Et pour terminer cette liste,  il y a les boutons qui eux se voient. Eliminez  les boutons  en corne, en cuir, l'ivoire ou en nacre puisque tous issus du monde animal.(coquille, peau, corne)
Préférez le corozo (obtenu à partir du fruit d'un palmier) ou encore le tagua autrement appelé ivoire végétal, et sans controverse cette fois puisque la matière provient de la noix d'un palmier qui pousse dans la foret amazonienne. Au Pérou, en Equateur, en Colombie ou encore en  Bolivie  cet ivoire végétal est largement utilisé,  il est  aussi exporté dans de nombreux pays pour fabriquer des boutons, des bijoux, des manches de parapluie, des peignes. C'est une matière intéressante à plus d'un point, Lisse, douce, si sa teinte originelle est le blanc cassé, elle se teint très bien, et son prix est très très accessible...Plus d'ivoire végétal cela implique une diminution du braconnage et de la mise à mort des éléphants et des rhinocéros.  N'oubliez pas que les matériaux utilisés pour fabriquer les boutons sont très variés : verre, pâte de verre,  bois,  métal,  liège, porcelaine, résine, acrylique et bien sûr  plastique.

WELCOME FIBRES CHIMIQUES 
La chimie dans les placards : bien sûr  le recours aux vêtements en fibres chimiques est essentiel pour les végans. Ces fibres se plient à tous vos désirs ou presque des sous vêtements aux vêtements de protection en  par les accessoires, chaussures, sacs, ceintures...etc.
Les fibres chimiques aujourd'hui se sont adaptées aux besoins des consommateurs. Se protéger de la pluie, du vent, du froid, ce sont des choses que les fibres fabriquées par la main de l'homme peuvent faire et avec en prime un coté esthétique qui parfois n'envie rien aux fibres animales.
Sachez ce que vous aller  acheter et ce que vous pouvez attendre des différentes fibres chimiques
Fibres synthétiques :
Le polyester (Tergal)  crée à l'origine pour remplacer les lainages.  Les tissus sont secs, lourds, mats, solides. Ils sont parfait pour les plissés, attention ils sont souvent mélangé à la laine (poly-laine) pour augmenter la chaleur. Ils se présentent sous des poids et des aspects très variés, en fonction de leur destination Mais les finitions, la grosseur des fils peuvent changer l'aspect du tissu. Les microfibres sont des polyester.
Le polyamide (nylon) pour sa légèreté, sa solidité, son imperméabilité. Les toiles de nylon légères et imperméables vous protègent de la pluie, avec les célèbres articles K- Way, vous êtes frileux alors passons à la version vêtement de protection avec les doudounes en polyamide, doublées en polyester légères et chaudes, et les chaussures  qui vous sont proposées dans quelques boutiques et surtout sur internet  sans cuir mais avec des matières synthétiques, parfois du caoutchouc recyclé ou pas pour les semelles.l
Les chlorofibres (Rhovyl) pour ses qualités : ininflammable, bon isolant thermique, résistant aux bactéries. Ces fibres sont commercialisées en France sous la marque Rhovyl et proposées en produits finis(sous -vêtements), par Damart  "froid? moi jamais!" une pub qui a marqué une génération. Le thermolactyl est le produit phare de la marque. Cette fibre entre dans la composition de caleçon, t-shirt, et autres sous-vetements avec la promesse de soulager les rhumatismes. 
Les fibres chimiques sont de plus en plus performantes tant au niveau du confort que de l'efficacité. La technologie entre dans le vêtement. Sous le soleil de l'été il est de bon ton de porter des t-shirts anti uv,
pour les personnes qui transpirent énormément des pieds des chaussettes anti-odeur sont désormais commercialisées...et les progrès ne sont pas près de s'arrêter, les recherches continuent dans les laboratoires. L'homme n'a de cesse de copier la nature, voire de la dépasser.
Acrylique (Crylor,Orlon)  , le toucher est doux proche de celui de la laine , l'aspect des "mailles" acryliques est proche  du mohair ou de l'angora,- Les articles sont  légers et chauds, la fibre sèche rapidement.
Le PVC ou polychlorure de vinyle. C'est une matière plastique souple, (composée de sel et de pétrole)
Largement utilisé pour fabriquer des articles imitant le cuir. Le skaï est une marque déposée.
Quant à  l'Alcantara il s'agit également d'une marque déposée, qui est une imitation en fibres de polyester   du daim. Ce tissu ne possède pas d'envers, les deux faces sont identiques, il est imperméable et  lavable. Idéal pour les vêtements et l'ameublement (sièges)

Fibres artificielles
viscose fibre chimique qui se rapproche de l'aspect de la soie Tencel, Lyocell, acétate Arnel, cupro Bemberg, modal... Les fibres artificielles permettent d'obtenir des tissus brillants, souples, soyeux.
Ce qu'il faut savoir au sujet des tissus de bambou. Il s'agit généralement d'une viscose dont la base est la pulpe de bambou. Si les fabricants allaient au bout de leur raisonnement on pourrait parler de tissus de bois ( la viscose classique ayant pour base la pulpe de hêtre) Il faut donc être plus rigoureux dans les appellations, mais un consommateur averti saura distinguer le bon grain de l'ivraie.

LE CUIR VEGETAL: UNE APPELLATION TROMPEUSE.  CUIR VEGAN : UN VRAI BON PRODUIT VEGAN
 Il existe de nombreux sites surtout anglo-saxons qui proposent sur le net des accessoires comme des chaussures, des sacs et des ceintures véganes  c'est à dire fabriquées en matières synthétiques ( imitation cuir, caoutchouc de synthèse). Il est fait  référence à une matière curieuse : le cuir végétal. Cela m'a intrigué , et je suis allée voir sur ce site marchand quel était ce produit étonnant. En fait de cuir végétal, il s'agissait de chaussures en matière synthétique ( semelle, doublure et extérieur). Le terme cuir végétal est mal choisi ou plûtot trop bien choisi, mais trompeur. Le terme cuir végétal s'applique  à la méthode de tannage de la peau qui est végétale par opposition au tannage traditionnel de l'industrie qui est minéral et plus polluant. Donc attention les végans d'obédiance Tom Regan ne tombez pas dans le piège le cuir végétal n'est pas fabriqué à partir de feuillage ou de sève, non c'est simplement une peau d'animal tannée d'une manière moins polluante, mais il s'agit tout de même de cuir.
Les sites spécialisés vendent des accessoires  en "cuir vegan" ou vegan leather" c'est à dire en imitation cuir parfois doublés en coton comme le propose la marque anglaise Vegetarian shoes. Pas de problème les articles sont  en adéquation avec les idées des végans . La marque canadienne Matt et Nat s'engage à sauvegarder   la nature,  et assure la protection  des droits des animaux. Ces marques sont respectueuses de ces idées et surfent sur une vague qui milite en faveur des produits bios, naturels et recyclés très en vogue outre-atlantique. Lorsque l'on parle de cuir végan ou vegan leather, on ne parle pas de cuir mais d'un article composé de matériaux recyclé (bouteilles plastiques, pneus réchappés). On peut ainsi  dire que le mot cuir est usurpé dans un but commercial. Il semble que proposer des produits en matière synthétique à des prix plutôt élevés serait moins vendeur, l'image serait moins sophistiquée, et dans l'esprit du client le terme cuir est rassurant, concret, alors que le terme synthétique est abstrait, un mot "fourre-tout" et n'importe quoi. Chaussures en cuir végétal végan ok mais pour l'hiver. Choisissez  pour l'été les chaussures, les sacs et les ceintures en fibres végétales  et caoutchouc naturel. Le mélange chanvre et coton est idéal pour les espadrilles, un produit hors mode et fort confortable.

 A SUIVRE : QUELLE ALTERNATIVE  POUR LES VEGANS "VERTS"?  LES FIBRES VEGETALES, MINERALES, LES FIBRES INEXPLOITEES A DECOUVRIR, FAITES ENTRER LA NATURE DANS VOTRE DRESSING ...ETC.

LA FARANDOLE DES FOURNITURES OUBLIEES

MON PETIT MUSEE A MOI
Laissez moi vous  entrainer dans mes souvenirs d'enfants. Je me suis fabriqué un petit musée personnel de fournitures pour tailleurs. de mots magiques . Je les ai connus "vivants" et aujourd'hui ils  sont considérés comme des ovnis  et se révèlent sans utilité, ou plutôt les fabricants s'en passent
Petit à petit ces termes techniques , désuets, abstraits, peu ou plus utilisés disparaissent des pages des dictionnaires.  Alors avant qu'ils ne disparaissent corps et bien, je vais  vous les présenter tour à tour,   sous-titre à l'appui.

LA FARANDOLE DU PETIT TAILLEUR
Poltaise, talonnette, mignonnette...Comme ils chantent, comme ils résonnent à mes oreilles ces noms
Une farandole joyeuse, des mots mystérieux mais chargés de souvenirs.
Dans les années 70 ces fournitures étaient encore  vendues dans des boutiques spécialisées notamment celle de mon père rue des francs bourgeois à Paris. Il y avait les  grossistes  chez qui  les tailleurs venaient s'approvisionner et quelques merceries proposaient  un choix restreint d'articles  nécessaire à la fabrication de vêtements pour  les clients particuliers et les couturières.
Moi je jouais avec les boutons comme les autres enfants jouaient avec des cubes. J'adorais l'ambiance de la boutique de mes grands parents rue de Sévigné à Paris, le bruit des ciseaux, des maîtres en bois que l'on posait sur le comptoir,  les mots lancés brièvement et qui étaient pour une enfant indéchiffrables, comme bougran, percaline...La sonnerie stridente du téléphone en bakélite noire,  le toucher de la toile en poils de chèvre "capella" qui piquait mes petits doigts, la douceur des doublures satin que j'aimais caresser..  Dans ce magasin  de vente en gros de  fournitures pour tailleurs il y avait tout cela et bien plus encore, une atmosphère indescriptible, fondement de mes souvenirs. Ces mots  je les entends, voltigeant entre les comptoirs en bois  :  deux boites de craies tailleurs blanches,  cinq rouleaux de ceintures de pantalons, trois pièces de  percaline grise par ici, 100 mètres de bougran  gris d'accord, 25 rouleaux de toile tailleur, de la capella oui monsieur! Mon apprentissage commença ainsi, par  les fournitures pour tailleurs. C'est avec un sentiment  à la fois de  bonheur et de nostalgie  que je me replonge dans cet univers.

Ce qui me chagrine c'est que l'on oubli qu''un vêtement, un vrai est avant tout un montage de divers éléments, un puzzle qui comporte un certain nombre de pièces, si ce nombre est revu à la baisse,  le motif  sera pas incomplet, ce qui est un comble pour "un complet". Pour un vêtement si le compte n'y est pas, l'équilibre est rompu, "il y a comme un défaut"  Bien sûr  le prêt à porter ne peut pas rivaliser avec un produit réalisé sur mesures, voire de la semi- mesure, mais il n'en demeure pas moins que le client a droit à un minimum, ce qui n'est pas toujours le cas.
Des articles  jadis indispensables pour fabriquer un véritable vêtement, ayant du corps, de la tenue, de l'allure, un vêtement fait  pour durer.
Ces fournitures sont aujourd'hui oubliées dans la confection industrielle, mais  préservées  dans le domaine du luxe, du sur-mesure, réduites à un rôle de figurante dans la demi mesure,
Tout doit aller vite depuis la fabrication du vêtement jusqu'à sa  durée de vie. On constate que malgré les progrès de la technique, les industriels  négligent pour le moins les fournitures pour tailleurs traditionnelles. Elles sont  remplacées par des matières de substitution, moins couteuses, plus faciles  à travailler, plus rapide à poser. Cette simplification a pour conséquences la disparition d'une main d'œuvre spécialisée
 Les maîtres tailleurs anglais et italiens  perpétuent la tradition avec succès, en France cela me semble beaucoup moins évident.
 Avant de vous offrir ce bouquet de mots délicieux je ne peux pas ignorer un fait qui aujourd'hui plus que jamais résonne très fort. Pourquoi ces fournitures, étaient des  "outils" indispensables aux tailleurs et rarement utilisés  par les couturières ...? J'ai une réponse mais elle ne me satisfait pas vraiment.  Les hommes ne changeaient pas de costume tous les ans, la mode leur permettait  de conserver ce vêtement plusieurs années, donc les costumes étaient fabriqués pour durer plusieurs saisons. La mode féminine était et est toujours plus changeante, et c'est sans doute  ce qui justifie la différence de conception du vêtement et des prix. Si l'on compare un manteau féminin et un pardessus masculin, il y a déjà une différence au niveau du vocabulaire, mais également au niveau du poids. Un pardessus réalisé dans les règles de l'art est beaucoup plus lourd qu'un manteau, on retrouve cette différence dans les vestons et les vestes


LE MEMO DU TAILLEUR


PERCALINE ou LUSTRINE  : doublure de qualité ordinaire,  fortement apprêtée et quelque fois lustrée sur l'une des faces.  Utilisée pour les poches de vestons.  Elle avait une fâcheuse tendance à rétrécir au lavage. Une fois décatie,  elle pouvait servir de pattemouille Elle se vendait en laize de 0,70m. A l'occasion,  la percaline était utilisée  pour faire des robes ou des chemisiers.
…"sa robe de percaline lui venait de son père câlin"…in Idylle philoménale. Paroles de Yves Montand

LA TALONNETTE OU EXTRAFORT
Elle se coud  au bas des jambes des pantalons afin d'éviter l'usure provoquer par le frottement du tissu sur la chaussure. Cet accessoire  est nécessaire surtout pour les tissus légers, il plombe le bas des pantalons. Pour les étoffes plus lourdes, il suffit de poser la talonnette sur l'arrière, protégeant ainsi la partie en contact avec la chaussure.

LA POLTAISE
Un coton ou coton / polyester solide, qui sert de fond de poche  pour pantalons et pour veston. La gamme de couleur est restreinte, gris, beige, blanc cassé ou noir. Longtemps les vêtements pour hommes évitèrent la couleur.


LA MIGNONETTE
C'était une doublure utilisée pour les manches. La plus classique était blanche avec des rayures bleues.  Cette doublure en satin de coton ou en acétate/viscose était plus glissante que les autres, ce qui évitait que les manches des chemises ne s'accrochent.

TOILE TAILLEUR
Ce métier n'est que patience, savoir faire, expérience et tradition. Savil Row à Londres est toujours la capitale de ces faiseurs qui tiennent boutique dans cette avenue légendaire.
Je me souviens de celle que vendait mon grand père, il y avait le dessin d'une chèvre parce que elle était tissée avec un mélange de laine de mouton et de poil de chèvre. La marque ?capella c'est à dire petite chèvre!,Certes elle piquait, mais c'était une très belle toile utilisée pour renforcer les devants des pardessus .
Le tailleur construit un vêtement, aujourd'hui le vêtement n'est qu'un squelette, sans consistance qu'une machine commandée par un ordinateur qui se contente d'assembler pièce par pièce. Il faut connaitre le passé pour juger du présent. Qui n'a pas eu entre les mains un costume d'homme des années 50 ne peut pas comprendre.
Comme une recette de cuisine, chaque tailleur avait ses secrets, la grandeur du point, la coupe de l'entoilage, les fournitures


Ce n'était certes pas mieux avant c'était différent. Mais tout de même le savoir- faire de ces artisans découlait d'un long apprentissage, et ces faiseurs étaient  des artistes, ils savaient construire une veste, choisir la bonne étoffe, adapter  la forme à la morphologie du client. C'était un métier.
 Jusqu'au vocabulaire qui change,  se vêtir ou s'habiller versus se saper ou se fringuer...
  Ne croyez pas que je sois passéiste, je suis plutôt perfectionniste.

Quand c'est trop, c'est TROPICAL

Je sais cette phrase tirée d'une publicité pour une boisson française sucrée date un peu, bien qu'aujourd'hui   la marque Tropico  fait la une de l'actualité économique , puisqu'elle a été rachetée par le géant du soda "coca-cola" en septembre 2018. C'est grâce à cette soudaine mise en lumière que j'ai fait le rapprochement entre  Le tropical et le tropico. Tiré par les cheveux? Non je dirais tiré à quatre épingles, british style of course. Tropico était du pur années 80 et c'est précisément ce qui nous amène à ce tissu nommé tropical.
Les britanniques expatriés dans leurs colonies situées dans les zones tropicales s'habillaient pour dîner,  lorsqu'ils le pouvaient,  afin de maintenir la tradition et de se sentir proche du pays. On imagine que le climat chaud et humide inciterait  à faire tailler les vêtements dans des cotonnades ou du lin. Mais les britanniques sont intraitables lorsqu'il s'agit de faire bonne figure. Le tropical lainage léger était alors la référence pour les costumes masculins. Infroissable, léger, de belle tenue,  il rendait le costume supportable sous toutes les latitudes.
 En fait le tropical vous ne le trouverez plus dans les boutiques de tissu. En effet c'est l'ancêtre du tonic des années 80, de la cool wool qui vient quelques décennies plus tard et des désormais classiques  super 100,120, 150 etc..
De plus en plus de légèreté voilà la demande d'une clientèle masculine désireuse d'associer élégance et confort.
C'était un tissu en laine peignée à deux brins sur-tordus Il était commercialisé en.uni, prince de galles ou chiné. La fraîcheur de cette étoffe était étonnante. J'utilise l'imparfait puisque le tropical ne se fabrique plus. Afin d'accroître le lustre il y eu un tropical mohair /mérinos. Ce dernier connu un grand succès. Les fabricants continuèrent à innover proposant des draperies comme le fresco. Ce dernier, était tissé avec un fil de laine à trois brins, donc un peu plus lourd que le tropical mais plus léger que la plupart des articles classiques.