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mes tissus

dimanche 30 juin 2019

MON METIER : DECOUVREUSE DE TISSUS

J'ai cette chance d'avoir une passion et d'avoir réussi à en faire ma profession : découvreuse  de tissus!  C'est une chance aussi de rencontrer les personnes qui les fabriquent et celles qui les achètent. 
C'est avant tout parce que j'aime mon métier, que j'aime ces produits qu'ils sont devenus au cours des ans des amis.
Bien que je ne sois pas à l'origine de la création de ces étoffes, un lien se crée entre elles et moi et il m'arrive de regretter de me séparer de certaines d'entres elles. Mais c'est le jeu, j'achète et je vends, je ne suis pas propriétaire de ces articles j'assure simplement une transition, pour ne pas dire une transmission.
Je sais qu'après être passés entre mes mains ces tissus ont une vie, et quelle vie! Ils habillent des cantatrices, ils griment des comédiens, ils protègent des acrobates, ils se transforment en vêtements extravagants ou classiques.



Ils décorent des fenêtres ou redonnent une nouvelle jeunesse à de vieux fauteuils...

Des coussins réalisés avec des tissus trouvés à Madras, aujourd'hui Chenai

Par choix, je m'inscris dans un univers éminemment sensoriel 

Avec mon nez je hume les matières
Les odeurs réservent parfois quelques surprises, pas toujours agréables!


Avec mes yeux, je me délecte des couleurs

Avec mes mains, je jauge la qualité d'un tissu, j'apprécie la finesse des fibres, leur texture douces, rêches, lisses, peignées ou hirsutes. 




Il m'arrive de me mettre à la place des autres ici en Ouzbekistan

 

Quelquefois, devant un article je m'oblige à modérer mon enthousiasme ou bien  je fonce sans retenue, au risque de me tromper. Je ne suis certaine d'avoir fait le bon choix qu'une fois que la marchandise a trouvé preneur! C'est le client qui qui, au final, me décerne un bon point ou un avertissement.



Un avion en retard, une boutique  ouverte dans l'aérodrome d'une petite ville en Bolivie, et c'est le temps qu'il me faut pour  un petit shopping chapeau!
   Les tissus, les étoffes, les textiles, peu importe le nom qu'on leurs donne,  
m'invitent aux voyages, me font rêver, son des sources d'inspiration,  un espace dédié à l'imagination et à la créativité.


Si ma curiosité me pousse vers l'avant, vers l'inconnu, vers l'aventure si je vais plus loin, recherchant sans cesse les exceptions, les étoffes  importables, introuvables, insolites, rares, uniques, c'est pour l'amour du métier. J'aime les défis, je les relève.

Depuis de nombreuses années je chine dans le monde, je me rends dans les lieux dont je ne soupçonnait pas l'existence. Mon plus grand plaisir, ce qui couronne un bon voyage c'est de revenir avec un tissu exceptionnel. Parmi mes plus belles découvertes : la black mud silk en Chine et  le tissu en fibres de lotus royal en Birmanie. Ma plus belle rencontre : une tisserande Toraja au Sulawesi. 

En Irlande avec l'un des derniers tisserands de Tweed

En Irlande à la rencontre d'un producteur de laine


A Madagascar même en vacances je ne m'éloigne jamais de mes passions

  




Dans une plantation d'hévéa au milieu de la foret Amazonienne coté Brésil,
des plaques de caoutchouc en train de sécher

sur le lac Inlé en Birmanie on file et on tisse les fibres de lotus

Tressage par des mains très habiles d'un panama à Quito

Heureusement, il me reste encore beaucoup d'endroits à découvrir et d'artisans à rencontrer. Ma curiosité ne s'est pas encore émoussée malgré plus de 30 années passées à traquer les trésors textiles à travers le monde.

Je souhaite ainsi pouvoir m'étonner et vous étonner encore longtemps avec des articles comme celui-ci. Je vous souhaite à tous et toutes de belles vacances. On se retrouve à la rentrée!

jeudi 27 juin 2019

SURVEILLER SA LIGNE....VESTIMENTAIRE



Il y a des règles de base qui ne sont que du bon sens. 


Le choix des vêtement (couleurs, formes ou 


des matières)  doit s’effectuer en fonction du climat, de la 


silhouette, des habitudes de vie.


Les formes qui contraignent le corps ou les matières qui

 
peuvent être néfastes pour la santé sont à éviter au 


quotidien, voir pour certaines personnes à proscrire
.

Lorsque ni la politique ni la religion n’interfèrent dans le 


choix des vêtements il faut en profiter  pour éviter les 


erreurs, minimiser les inconvénients, et prendre plaisir à

 
se vêtir. 


Donner du sens à une garde-robe est une idée
 

satisfaisante à bien des égards sur le plan physique et 
 

mental

Un  petit effort consenti pour mieux couvrir son
 enveloppe corporelle permet de  prendre conscience de son existence. Se ménager de l’intérieur en surveillant son alimentation et de se protéger de l’extérieur en améliorant son vestiaire devient alors une évidence


mardi 25 juin 2019

DICTIONNAIRE D'UNE AMOUREUSE DES TISSUS

C'est toute une histoire et pleins d'histoires. L'ouvrage avance rapidement, mais ce qui manque évidemment c'est encore et toujours un éditeur. Pour que cette aventure se transformer en livre il faut trouver soit un mécène, soit un éditeur passionné par le sujet soit un éditeur mécène!...Si cette personne existe, alors avec votre aide, j'ai la conviction que nous la trouverons.

lundi 24 juin 2019

UNE FEE DANS SA TOUR


En passant par là j'ai vu de la lumière et je suis entrée. Cela pourrait commencer ainsi mais non, en fait j'ai fait ce voyage uniquement pour découvrir l'atelier de la belle Susan. Il n'est pas nécessaire d'aller au bout du monde pour découvrir des artistes. A quelques heures de Paris dans un village médiéval de l'Aveyron, il y a Najac



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 et il y a Susan. Grande, blonde, le teint halé, svelte, une silhouette faite pour mettre en valeur ses créations qu'elle porte comme personne et c'est normal, elle a commencé par s'habiller puisqu'elle ne trouvait pas ce qui lui convenait dans le commerce.
Susan et moi c'est une longue histoire et des passions communes qui nous ont rapprochées : le tissu d'abord et puis l'amour du travail bien fait avec une dose de joie, de certitudes, un soupçon de doute,  un petit peu de manque de confiance en soi, et puis aussi le bon vin et les bonnes tables.




 le soleil se couche sur Najac 

C'est dans une tour, un donjon presque une forteresse, parce qu'il faut monter très haut pour parvenir dans ces quelques mètres carrés qui dominent la ville. Dans sa tour d'ivoire, elle est une reine prisonnière volontaire de son travail.


 A Najac, où elle s'est installée par amour, puisque cette américaine a suivi son mari poète, peintre, dépositaire des clefs des ruines du chateau de Najac et guide à la belle saison... Un univers merveilleux dans une grande maison à la façade couverte de lierre, et à l'arrière de laquelle se cache un somptueux jardin. Il n'est pas grand, mais il a tout d'un parc, des massifs de fleurs, des arbres centenaires et ce calme délicieux rompu par quelques piaillements d'oiseaux...
Ce lieu est propice au rêve, à l'écriture et lorsque le soleil brille, notre styliste vient y terminer ses plis à l'ombre des massifs gigantesques d'hortensias.




Les doigts agiles mais meurtris par les surpiqûres de milliers de plis. Elle utilise des matériaux difficiles à maîtriser, comme des jerseys d'une extrême finesse ou des peaux de moutons ou de chèvres.
Ce sont des pièces uniques qui sortent de la tour, et c'est justement ce  tour de force qui force l'admiration. Dans cet environnement si zen, Susan travaille sans horaires, jour ou nuit, soir ou matin selon l'humeur mais elle ne "signe" pas un vêtement sans être satisfaite du résultat.






 Et voilà comment débute cette incroyable histoire des vêtements de Susan. Elle aime la maille et la travaille, la transforme, la coupe, la triture pour en faire un habit de fée. Dans son atelier, on se croirait plutôt chez un sculpteur, les vêtements semblent attendre qu'un client vienne les réveiller. Ils sont  recroquevillés, froissouillés, inertes sur les portants.

 Mais lorsqu'ils couvrent le corps d'une femme, alors ils donnent toute la puissance qu'ils avaient cachée. Et c'est avec grace et volupté qu'ils offrent le plus beau des écrins. Comment donc ? C'est magique, ce petit morceau de tissu peut vous faire tourner la tête, vous rendre belle, belle, belle, différente des autres parce que unique. Le plus de ce travail c'est l'amour qui remplace presque le fil de l'aiguille. Susan se perd dans ses repères, elle compte les points, elle moule, elle essaie sur elle puis sur le mannequin, encore et encore jusqu'à atteindre la perfection. Son imagination n'a pas de limite, la forme d'une peau l'inspire, la souplesse d'un jersey lui dicte une coupe...



 Ce que Susan fait admirablement, ce sont des photos. Celles qui parsèment cette rubrique sont bien sûr signée Susan... Rien que du bonheur à voir cette jeune femme affairée, oubliant l'heure, le dîner, les jours passent, les nuits blanches se succèdent et elle se dit qu'elle a encore beaucoup de choses à faire. Encore une corde à son arc, parce cette jeune femme excelle aussi dans l'art de teindre les étoffes ; elle n'a jamais ou presque utilisé une matière sans la teindre. Sa cuisine de couleurs est au sous-sol. Elle a sacrifié deux machines à laver uniquement pour ses teintures. Mais superbe réussite des demi-tons, des teintes indéfinies, des couleurs uniques, des harmonies si douces. Jamais forte, jamais faible, jamais douceâtre, la couleur est simplement parfaite laissant la vedette au vêtement sans pour autant cesser d'exister.
Susan vit au rythme des saisons.
C'est le rouge de l'automne





et le vert tendre du printemps


Comment ne pas faire des merveilles lorsque l'on vit dans un tel endroit ? Un jour peut être sur le portant d'une boutique comme l'Eclaireur vous verrez une veste ou une robe créée par Susan Waller Maurau et alors vous vous souviendrez de cette description et de mes souvenirs enchantés.

 C'est un plaisir de pouvoir partager avec vous ces émotions textiles et tactiles. J'espère que ce quelques lignes vous donneront  l'envie de découvrir cette personne et ses pièces uniques. Vous désirez en savoir plus sur Susan Waller?
www.sacreuse.com