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jeudi 27 octobre 2016

LES JOIES DU TISSU

 Avec l'apparition des premiers frimas,  à l'approche de l'hiver, l'hibernation n'est pas loin, alors je vous propose un bouquet de saveurs pour réveiller vos sens.


C'est avec vos sensibilités olfactive, tactile, auditive, visuelles, gustatives que vous pourrez découvrir ce qui se cache dans les fibres des étoffes. Chacun peut y retrouver ses  souvenirs. Faisons ce voyage de concert dans notre imaginaire. C'est un exercice amusant et très instructif, laissez parler les tissus qui vous entourent, ils ont tant de choses à vous raconter.

Les étoffes s'appréhendent d'abord avec la vue et au premier coup d'œil on sait si l'on va plus loin ou pas, c'est un petit peu comme un premier rendez -vous, passer ce stade passe à l'étape suivante. C'est pour cela que les articles textiles nous font de l'œil sur les étagères ou dans les vitrines, mais attention tout ce qui brille n'est pas or. Chacun d'entre nous a une approche particulière de la matière, mais il est vrai  que la vue est le début de l'aventure.
La vision d'un taffetas de soie couleur gorge de pigeon me transporte dans le monde irréel de la couleur qui n'est qu'imaginaire, qui n'existe que par la présence de la lumière. Tout cela est sensation, une émotion exacerbée par la sensibilité de chacun. Cet aplat coloré se transforme en fonction de l'intensité de la lumière. Savez-vous pourquoi ces tissus, soieries changeantes, eurent tant de succès au XVIIIe siècle et au XIXe siècle ? Parce que les intérieurs éclairés par des bougies, dont les flammes vacillaient au gré des courants d'air, créaient une clarté étrangement instable. Les tissus changeants offraient alors un espace privilégié pour des jeux de lumière.

La main d'une étoffe est un argument de poids dans la découverte d'une étoffe. Les tapis  d'éveil pour les enfants sont de magnifiques jouets éducatifs. Rugueux, doux, poilu, rêche, lisse, frais, urticant, pelucheux,  voilà bien des sensations textiles qui au quotidien nous renseignent d'instinct sur leur destination : à porter sur la peau, à utiliser en vêtement de protection, adapté par temps chaud, utile en hiver....
Le toucher ruisselant d'un velours de soie provoque chez moi une réaction épidermique qui me donne la chair de poule. Manipuler un satin de soie c'est un plaisir tactile incroyable, cette impression de liquide qui vous glisse entre les doigts, cette sensation étonnante d'un monde lisse et brillant, ce tissu est une caresse pour la peau ; un vêtement taillé dans un satin de soie est une promesse de douceur.
Poser la main sur un tweed irlandais c'est sentir une surface rugueuse, aux poils hirsutes, dont la surface est irritante pour les peaux fragiles, mais c'est aussi toute la rudesse d'un climat que l'on touche du doigt.

L'odeur d'une laine mouillée me renvoie à mes souvenirs d'enfance, lorsque ma mère, malgré mes protestations, lavait mon doudou, ma coue, un petit morceau de couverture dont je ne pouvais me passer pour m'endormir, eh oui déjà accro au tissu.
L'odeur de la soie brûlée c'est aussi le souvenir d'un coup de fer malencontreux sur un chemisier auquel je tenais.

Le goût sucré d'un fil de lin me suggère un monde de sucreries et de bonbons, délices des délices. Et ce qui me vient immédiatement à l'esprit c'est le seersucker, ce tissu originaire des Indes et dont le nom signifie lait et sucre. 
Le plaisir n'est pas au rendez vous lorsqu'il s'agit de gouter un morceau de polyester, insipide, legerement rapeux sur la langue sans intêret.

Le bruit fait ressurgir bien des sentiments. Ouvrez grand vos oreilles et écouter ces bruits, ces bruissements, ces roucoulement, ces frou-frou. 
 Le bruit peut être insoutenable lorsqu'il s'agit de déchirer un morceau de chiffon pour faire un pansement de fortune,  il est  réconfortant et délicieux celui du satin que l'on froisse... mais le cri de la soie n'est pas un vain mot. 
Je pense que le plus bruyant, le moins timide c'est le cri de la soie et ce n'est pas un vain mot. Le taffetas de soie  hurle  à fendre l'âme lorsqu'on le coupe, il émet un frou-frou génial lorsqu'on le frôle, il résonne encore à mes oreilles dans la salle de la Comédie Française au moment de l'apparition de l'héroïne d'une pièce de Molière qui, dans le silence le plus absolu, effectue un tour de scène faisant chanter sa robe avant de prononcer une parole.
Le froissement des draps de lin  une nuit d'été est un délice à peine audible, mais si frais.

Voilà! Maintenant vous êtes le héros qui allez refaire l'histoire à votre façon. Avec un peu d'imagination vous pourrez, à votre tour, faire un petit cadeau original à un passionné de tissus.

mardi 25 octobre 2016

UNE GOURMANDISE A LA RUSSE

Comme vous le savez déjà, ma gourmandise ne s'arrête pas aux tissus, elle est aussi tout naturellement alimentaire. Ma curiosité mêlée à mes origines slaves (mon nom de jeune fille est kouliche, c'est le nom d'un gateau que l'on consomme à Pâques et qui est vendu à Paris dans le fameux Café Pouchkine de la rue des francs bourgeois, rue dans laquelle j'ai habité toute mon enfance, et  ultime précision  mon arrière grand père était pâtissier ) me poussent à chercher dans la cuisine de l'Europe de l'Est les petits plus, les secrets des plats traditionnels. C'est ainsi qu'au cours d'un diner "russe" j'ai eu l'occasion de découvrir l'origine des blinis, pardon des blini.
Ces sortes de petites galettes  épaisses plus proches des  pancakes américains que de nos crêpes bretonnes, ont  une signification rituelle  dans la tradition slave



. Les blinis sont en fait à l'origine un symbole solaire par leur forme et leur couleur que l'on peut rapprocher du disque solaire que les égyptiens vénéraient déjà comme le prouve le disque que le taureau Athor portait entre ces deux cornes.

Taureau Athor

On comprend mieux cette idée véhiculée lorsque l'on sait qu'à l'ere pré-chrétienne ils étaient préparés à la fin de l'hiver pour honorer la renaissance du soleil. Cette tradition fut adoptée par l'Eglise orthodoxe et persiste encore aujourd'hui. C'est encore  l'occasion d'une grande fête Maslenitsa ou semaine des crêpes  célébrée la semaine qui précède le carême orthodoxe. C'est une sorte de carnaval.



Etymologiquement blin vient du vieux slave mlin qui signifiait moudre
 Au singulier blinis perd sa terminaison  et devient blin. En russe, le i indique le pluriel, le s n'est qu'un ajout dû à la langue française et ne se prononce pas. 


Les blini chauds accompagnés de saumon fumé ou  d'œufs de saumon à défaut de caviar   avec évidement de la  crême fraîche avec un verre (petit) de vodka  c'est sans doute peu diététique mais si réconfortant lorsque l'hiver arrive, que le vent souffle, que la neige tombe et que les bûches flambent dans la cheminée.







lundi 24 octobre 2016

L'automne : une saison textile

L'automne c'est prendre le temps de marcher,  de voir, de sentir, de profiter de l'instant,  de déguster.
L'automne c'est la saison de la plénitude, du savoir, du vécu, de l'expérience 
L'automne c'est Carpe Diem
L'automne c'est ma saison textile



marcher sur un tapis de feuilles rousses

Marcher sur un tapis de feuilles rousses qui collent  sous nos semelles, c'est  un peu comme se  toucher de la laine bouillie, c'est épais, doux,  silencieux. Nos pas sont lourds et nos enjamées larges,  les galoches nous ancrent dans la terre avec force, c'est rassurant.


Ramasser des champignons qui se cachent sous la mousse au pied d'un grand chêne,  c'est sentir la terre et penser à une veste en Harris Tweed qui portent haut et fort les couleurs de l'automne. La mousse, les fougères, la lande sauvage, les moutons, le vent voilà ce que les Tweed nous racontent.


Se promener sur  la plage  par gros vent c'est un comme  manipuler un métrage de mousseline de soie près d' un ventilateur, les grains de sable s'enfuient sous nos pas, voltigent, tournoient, retombent un peu plus loin, comme la mousseline qui se débat lorsqu'on veut la couper, qui glisse sous l'aiguille de la machine, qui coulent entre nos mains. D'ailleurs cette étoffe ne prend vie que dans le vent et le mouvement.
  
Rentrer frigorifiée de la promenade, dans une maison  qui sent les marrons qui grillent doucement dans la cheminée et se blottir dans le plaid en mohair écossais l'automne est décidément une saison textile.
La nature se prépare à prendre ses quartiers d'hiver mais avant, elle nous offre un magnifique défilé,  avec une garde robe aux tons chauds, tous les bruns, les roux, les ocres, les jaunes orangés, le tout avec la légèreté d'une  feuille qui plane au gré des courant d'air.

Oui, l'automne est une couleur  et plus on prend de l'age et plus on aime cette saison toute en nuances.

mercredi 12 octobre 2016

CARNET DE VOYAGE : L"EQUATEUR


Ce pays  au milieu du monde et un petit paradis, tout y pousse, les paysages sont dramatiques, lunaires, désertiques, luxuriants,  hostiles, accueillants


 c'est le pays des extrêmes  tout petit et pourtant immense, du désert à la foret amazonienne, de la plaine aux hauts plateaux andins, de la montagne à la plage, de la ville aux villages , du XXIe siècle à l'époque prehispanique

Je n'ai pas rapporté beaucoup d'articles mais ceux que vous verrez dans la boutique sont des "trésors nationaux" Bien sûr qui dit équateur ne pense pas systématiquement chapeau de paille et pourtant c'est dans ce pays que le panama le bien mal nommé est né et toujours fabriqué. 
C'est aussi en Equateur que l'on trouve une matière tigua ou ivoire végétal dont on fait des bijoux, des boutons, et des dés à coudre. Des produits naturellement naturels..

Mais que vous raconte donc l'Equateur? Evidement les Galapagos, des îles volcaniques perdues au milieu de l'océan pacifique où les tortues géantes et les iguanes ont trouvé refuge. Chaque soir ils peuvent assister à ce magnifique spectacle du soleil qui tombe dans l'eau 





Voila pour les animaux étranges de ces îles du milieu de monde, mais ce qui suit est formidable car un accessoire quotidien, un simple chapeau de paille est devenu un article universel qui dans le monde entier peut être reconnu. Tout est dans la paille... 

LE PANAMA est un chapeau obtenu par le tressage d'une paille Paja Toquilla qui pousse en Equateur Il est réalisé entièrement à la main Les artisans tirent une fibre de la tige de jeunes pousses de palmiers (carludivia palmita) d'Equateur, a paja toquilla. Une fois séchée, la paille est utilisée pour fabriquer ces fameux chapeaux de paille nommés Panama. D'abord connu sous la forme de chapeau d'homme, mais il se décline sous de nombreuses formes, et ce chapeau est depuis plusieurs années adoptée par la clientèle féminine 
Le PANAMA provient exclusivement d'Equateur. A l'origine son nom est sombrero fino de paja toquilla Ce sont les ouvriers équatoriens qui travaillaient  sur le chantier du canal de Panama en 1881 qui portaient ce couvre chef Les européens et les américains présents sur le chantiers découvrirent les qualités de ce remarquable chapeau et c'est eux qui les introduisirent aux USA et en Europe. Lorsqu'on leur demandaient mais d'où vient ce chapeau ils répondaient de Panama Et voilà pourquoi c'est sous ce nom que fut popularisé cet article Le Panama vola la vedette à l'Equateur
 Les chapeaux que nous vous proposons viennent d'Equateur d'une firme familiale établie à Cuenca délicieuse petite ville coloniale Les cuenca finos sont des objets qui véhiculent plus qu'une image d'Epinal ou d'Equateur, c'est aussi le résultat du travail et du savoir faire d'un artisan.

LES PANAMA MONTECRISTI
 Ce sont les pailles les plus fines qui sont utilisées pour ce type de tissage Les Montecristi sont les plus fins, les plus légers, leur tissage est plus serré et le plus régulier Le point n'est pas le même qu'un panama tressé à Cuenca. Mais on peut donc trouver des mmntecristi plus grossiers que des cuenca finos Ces chapeaux sont tressé par une seule personne debout, penchée sur son ouvrage pour les Montécristi ou assise pour les panamas de Cuenca.







On reconnait un panama fait main parce qu'il y a toujours une rosace au sommet . Lorsque la base est prête, le chapeau est alors mené à une autre personne qui va terminer les bords, à la main toujours, c'est à dire l'arrêter selon un dernier tissage dit 'point de remate'. Selon la finesse de la paille, la fabrication d’un chapeau demande de 3 jours à 10 mois





 QUID DES PANAMAS PLIABLES : les équatoriens sourient à cette question généralement posée par des touristes qui ont entendu dire que...
Oui et non bien sur on peut rouler le chapeau  et le mettre dans sa poche lorsque l'on va au restaurant, lorsqu'on prend le train ou l'avion, ou et surtout au théatre afin de ne pas apparaître comme un fâcheux  à la mode de La Bruyrère... soit vous le mettez dans un étui en bois balsa soit vous le roulez et vous vous servez du ruban pour le maintenir roulé (en forme de cône) mais attention ne le laissez pas trop longtemps dans cette inconfortable position même pour un chapeau.


CERTAINS PANAMA SONT IMPERMEABLES 
! Les Montecristi finos dont le tissage est très serré peuvent être imperméables s'ils ne sont pas apprêtés. Attention, tous les panama apprêtés se déforment à la pluie ! Les autres aussi. Un conseil, si votre panama à mauvaise mise après une averse ou un voyage inconfortable pour lui : humidifiez le (spray ou posez le dans la salle de bain pendant votre douche en même temps que vos vêtements en lin) puis un petit coup de fer à repasser sur les bords et il reprend sa forme jusqu’à la prochaine averse
UN VRAI PANAMA N'EST PAS un déjeuner de soleil si on sait prendre soin de lui 
! En effet, le panama brut d'apprêt est souple voire pliable, il n'est donc pas sujet à se casser. Cependant, si on le plie trop souvent et sans délicate attention, celui-ci peut se fragiliser. D'autre part, plus un panama est apprêté, plus il devient cassant, notamment si on le pince pour le mettre et l'enlever
Certaines précautions sont donc nécessaires pour conserver une longue vie à votre panama
1/ Ne pas le pincer (ou du moins ne pas exercer de pression) en le portant à votre tête, le prendre de préférence par le bord
Le pays d’origine du panama est naturellement humide, nous somme sur l’équateur, et outre la saison des pluies, il y a l’amazonie et la foret humide, (rain forest) donc ce conseil n°2 s’adresse essentiellement aux « touristes » humidifier de temps en temps le chapeau avec un brumisateur
LE PANAMA EST UN ACCESSOIRE UNIVERSEL C’est un objet artisanal entièrement tissé à la main selon un rituel ancestral, dont la tradition est restée quasiment inchangée depuis son origine en 1630. Il est tissé à la main, on peut observer à son sommet le début du tissage sous la forme d’une rosace Le panama est un chapeau qui a une histoire. Derrière chaque panama, il y a la sueur et le savoir-faire d'un homme ou d'une femme, il y a le soleil et la terre d'Equateur, la culture d'un pays, la fierté et la simplicité de ses artisans. Le panama est un chapeau qui a une âme !

Alors après cette description je pense que l'on peut classer ce Panama dans les GTC. Et si vous désirez en voir un de plus près, alors pas de problème venez leur rendre visite à la boutique De Gilles qui les accueille pour quelques temps encore