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mardi 13 novembre 2018

L'ART ET LA MATIERE : LES IKATS EN OUZBEKISTAN



Boukhara, Samarkand, villes mythiques qui jalonnent une des  routes de la soie, ce sont des noms qui longtemps m'ont fait rêver. D'abord, lors de mes études à l'Ecole du Louvre, je découvris les villes à travers leur patrimoine historique notamment l'architecture, les portes monumentales, les coupoles turquoises, les écoles coraniques, les mosquées,  puis ce fut par le biais des célèbres tapis de Boukhara que je rencontrais encore une fois  l'Ouzbékistan




le turquoise du dôme sur le bleu du ciel  cette image à elle seule vaudrait le déplacement


une mosaïque de couleurs obtenue avec  une juxtaposition d' adras et
d'atlas 
Longtemps je  n'ai visité ces sites que par procuration, à travers des récits d'explorateurs, des livres d'art et des photos. Je n'avais jamais rencontré une personne physique qui était allée dans ce pays. Jusqu'au jour où un ami, grand voyageur, me parla de son séjour en Ouzbékistan avec tant de poésie, de convictions, d'émotions, de ferveur, que ma curiosité fut mise à rude épreuve. Mon imagination n'eut de cesse de rencontrer enfin la réalité. Je fut conquise, séduite, angoissée et excitée à l'idée de faire ce périple en Asie centrale.

le pays des Atlas satin de soie


un exemple d'abr (nuage)
un détail de suzani. Broderie main, point de chainette provenance Boukhara Le fil de soie sur fond satin de soie

Suzani, mot persan signifiant aiguille. Ce sont des panneaux brodés  aux dimensions variées qui  à l'origine ornaient les murs des palais comme des maisons particulières.




 macro photographie d'un ikat soie et coton   Adrass






le turquoise du dome sur le bleu du ciel  cette image à elle seule vaudrait le déplacement


une mosaïque de couleurs obtenue avec  une juxtaposition d' adras et
d'atlas 
Je ne connaissais ces sites que par procuration, à travers des récits d'explorateurs, des livres d'art et des photos. Je n'avais jamais rencontré une personne physique qui était allée dans ce pays. Jusqu'au jour où un ami, grand voyageur, me parla de son séjour en Ouzbekistan avec tant de poésie, de convictions, d'émotions, de ferveur, que ma curiosité fut mise à rude épreuve. Mon imagination n'eut de cesse de rencontrer enfin la réalité. Je fut conquise, séduite, angoissée et excitée à l'idée de faire ce périple en Asie centrale.

le pays des Atlas satin de soie


un exemple d'abr (nuage)
un détail de suzani. Broderie main, point de chainette provenance Boukhara Le fil de soie sur fond satin de soie

Suzani, mot persan signifiant aiguille. Ce sont des panneaux brodés  aux dimensions variées qui  à l'origine ornaient les murs des palais comme des maisons particulières.




 macro photographie d'un ikat soie et coton   Adrass

Alors à mon tour de vous distiller mes impressions sur ce pays oublié, perdu dans les steppes, de vous donner l'envie de visiter ces lieux enchanteurs, au passé chargé d'histoire et au présent riche de mille trésors.
Le saviez vous?
-c'est le pays les tulipes sont originaires de cette région, elles furent ensuite exportées et cultivées en Turquie avant de conquérir les Pays Bas ?
-c'est le pays où les roses poussent comme par miracle, elles sont magnifiques, fleurissent dans les jardins publics, et dispersent un parfum sucré qui vous enivre  ?
-ce fut la patrie du grand Tamerlan, dit Timor le boiteux ? Un guerrier doublé   d'un protecteur des arts et lettres. Il permit à des architectes de talent d'édifier une ville à sa gloire. Des monuments aujourd'hui heureusement restaurés donnent une idée de ce que fut la beauté de cette ville.
-Ce fut longtemps le"grenier à coton" de  l'URSS?  Aujourd'hui à force d'épuiser les sols et de puiser des quantités énormes d'eau, la nature est exsangue et le lac d'Aral a quasiment disparu.En effet dans les années 60 le gouvernement soviétique décida de transformer les steppes du pays en champs de coton et de blé  Il fallut irriguer ces cultures et pour ce faire détourner l'eau des deux grands fleuves qui traversent le pays  le Syr Daria et l'Amou Daria c'est le pays de la grenade dont on fait des boissons miraculeuses ?
-c'est est le berceau des Ikats ?  Ces ikats si colorés ne sont-ils pas la représentation de ce pays où la nature et l'architecture rivalisent de couleurs, de formes, de lignes ?    Dans les villes qui sont des Oasis, des jardins au milieu du désert,  les tissus des robes et des manteaux des habitants sont comme des bouquets de fleurs aux couleurs éclatantes qui ondulent dans les rues écrasées sous le soleil. Les textiles,  les couleurs, les motifs, les fibres sont les reflets d'une civilisation. Le tissu est un passeport, un guide, un dictionnaire, une encyclopédie, qui  donne un but à mes voyages et qui permet de communiquer avec les populations locales sans l'aide d'un interprète.

au quotidien  les femmes revêtent encore le costume traditionnel 
Ce territoire baigné de soleil l'été, recouvert de neige l'hiver, nous réserve tant de  belles surprises. Ce voyage demeure une exception dans mes souvenirs de "globe-textiles", parce que encore presque vierge de touristes, avec une production locale artisanale qui perdure malgré une économie très difficile mais avec une population déterminée à conserver ses traditions.
Les anciens prennent la pose pour une photo souvenir. Les touristes sont rares et sont encore source de curiosité 


 Pour trouver des merveilles, il faut chercher, prendre son temps, avoir de la patience, de la chance, rencontrer les bonnes personnes et bien sur, connaître son sujet. Vous ne trouverez pas les beaux ikats  facilement, c'est un travail, un cheminement, beaucoup d'obstination et au bout la passion qui peut déplacer des montagnes. Les trésors en général sont bien cachés et les découvrir est un honneur.

Il existe encore quelques artisans 

Ce qui m'a étonné durant ce voyage c'est l'attachement de la population à cette tradition textile, confondant les générations. En soie et coton ce sont des adras, en  satin de soie ce sont des Atlas, quant  aux Suzanis il s'agit de  broderies réalisées à la main au point de chainettes sur des supports de soie ou de coton, avec des motifs  traditionnels comme  les tulipes, les œillets, les grenades. Le costume national féminin, robe en atlas, est largement porté par les femmes au quotidien dans les  ville et les campagnes
Dans les villes qui sont des Oasis, jardins au milieu du désert,  les tissus des robes et des manteaux   sont comme des bouquets de fleurs aux couleurs éclatantes qui ondulent dans les rues écrasées sous le soleil. Les textiles,  les couleurs, les motifs dévoilent un instinct de survie, c'est un patrimoine que la population tient à bout de bras, mais pour combien de temps?
Pour moi le tissu est un passeport, un guide, un dictionnaire, une encyclopédie, qui  donne un but à mes voyages et qui permet de communiquer avec les populations locales sans l'aide d'un interprète

au quotidien  les femmes revêtent encore le costume traditionnel 

Les anciens prennent la pose pour une photo souvenir.  Les ouzbecks jouent les touristes, car les étrangers sont encore rare et  demeurent une source de curiosité 


deux générations, mais un même costume traditionnel

Il existe encore quelques artisans 
Ce territoire baigné de soleil l'été, recouvert de neige l'hiver,  réserve tant de belles surprises. Ce voyage demeure une exception dans mes souvenirs de "globe-textiles", parce que encore presque vierge de touristes, avec une production locale artisanale qui perdure malgré une économie très difficile mais avec une population déterminée à conserver ses traditions.

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