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jeudi 7 juin 2012

LES HABITS DE L'HABITATION N°1


Après le mobilier de table, et les us et coutumes de nos ancêtres,  partons à la découverte de l'histoire  et de l'entretien des habits de la maison : les nappes, serviettes, torchons, draps.

Au cours de siècles, cette garde- robe a subit bien des modifications. Certaines pièces ont disparue, beaucoup se sont transformées. Leur utilisation donne lieu à de nombreuses anecdotes et à quelques expressions que la langue française a conservé.
Aujourd'hui serviettes, draps, housse de couettes, nappes sont devenus des éléments incontournables de notre vie quotidienne. Dans la chambre, la salle de bain, la cuisine, la salle à manger, nous les consommons sans modération, sans même y prêter attention ; ce sont des articles qui ont perdus au cours des siècles leurs valeurs, pécuniaire et sentimentale. Ils se sont banalisés en s'industrialisant.

Les fabricants proposent de nouvelles des collections chaque saison suivant le principe de la mode vestimentaire. Les  créations se  limitent à la gamme de couleurs, ou d'imprimés. Les dimensions  et les modèles ne changent pas. Il faut pourtant séduire une clientèle pour qui  le renouvèlement du linge de maison n'est pas indispensable.
 Le prix de vente demeure un point essentiel. La qualité n'est pas le premier critère de sélection. En général la qualité est moyenne, pour ne pas dire très moyenne. Prenez un drap en coton  57 fils au cm2 comparez le avec  un drap de coton longues fibres  87 fils au cm2  et vous comprendrez pourquoi le premier fera moins d'usage que le second. Usure, lavages et  séchages répétés et au final une utilisation réduite Inimaginable dans ce cas de transmettre ces articles  comme des présents de valeur aux générations futures. Si autrefois le linge de maison était fabriqué dans des tissus blancs, il est aujourd'hui tributaire de  la mode comme l'habillement. Rose, rayé, vert, ou jaune. 

LE TROUSSEAU  : UN ARTICLE DÉSUET

 Le trousseau est devenu un objet obsolète. Les  articles  faits maison, brodés durant des années par les filles qui iront remplir leur  corbeille de mariage inutiles. On trouve encore dans les brocantes provinciales des draps brodés aux chiffres de familles locales. Dans les sociétés occidentales, les jeunes filles ne se prêtent plus guère à ce genre d'exercice, l'idée même ne se justifie plus si cela devient une obligation, par contre les travaux manuels choisis comme un loisir sont très prisés, il n'est qu'a constater le nombre de boutiques consacrées à la broderie au point de croix, les salons  entièrement dédiés aux travaux d'aiguilles, à coudre ou à tricoter... 

LES FIBRES TEXTILES SE DÉCOUVRENT POUR EMBELLIR NOS INTERIEURS

LE LIN : DES LANGES AU LINCEUL EN PASSANT PAR LE LINGE
Le linge de maison fut jadis constitué d'articles textiles de grande valeur. Le mot linge  prend ses racines directement dans le lin qui fut des siècles durant une des fibres les plus utilisées en Europe avec le chanvre et la laine.
Tout ce qui concernait l'habillement de la maison (draps, nappes, serviettes...) à l'évidence était en lin, généralement brodé voir damassé ( motifs obtenus par tissage) pour les plus fortunés
Pourquoi privilégier cette fibre pour les torchons par exemple ? Parce que un torchon en lin ou en métis ne laisse pas de peluche, et pour essuyer les verres, il n'y a rien  de mieux. 
L'intérêt des draps de lin? Il se fait sentir par grande chaleur car le toucher du lin est frais.
Mais aujourd'hui les acheteurs sont rares, les articles en lin ont du mal à se démocratiser parce que leur prix est trop élevé. Un autre handicap vient freiner les ventes : l'entretien d'un drap en lin implique plus de contraintes que celui d'un drap polycoton. Le repassage indispensable semble être un élément négatif bien que les fer à repasser soient de plus en plus performants.


LE CHANVRE POUR LES CLASSES POPULAIRES

Les articles en chanvre étaient bon marché, plus rustiques, cependant très solides Ces qualités nous commençons à les redécouvrir et je souhaite la réhabilitation de cette fibre.


LE COTON ENTRE EN SCENE ; LE LINGE DE MAISON SE DEMOCRATISE

Au XIXe siècle, le traitement du coton s'industrialisa (égrenage, filage, tissage)  les articles proposés étaient attractifs car  leur coût était moindre par rapport au lin.  Lin contre coton, c'est le coton qui remporte le marché
Une concurrence qui jusqu'aujourd'hui se fait sentir. Petit à petit le coton l'emporta sur le lin encore que  la production du métis, mélange coton /lin continua jusqu'à l'arrivée des fibres chimiques . 

LES FIBRES SYNTHETIQUES SIMPLIFIENT LA VIE QUOTIDIENNE DE LA MAISON

Les industriels ont dû s'adapter à la demande d'une clientèle pour qui le coté pratique  prime sur la qualité ; coton pour les draps, les nappes et les serviettes  oui à condition d'être easy- care, mais les articles les plus demandés sont les cotons/polyester,  les cotons enduits pour les nappes, et l'essuie tout" en guise de torchon, les serviettes de table, parfois des nappes en papier ... Les articles en lin  comme des draps ou des housses de couettes tentent une entrée timide sur le marché, mais leur prix élevé ne rencontre qu'un succès très modéré.   
La production doit répondre à des critères réclamés par la clientèle : articles fonctionnels c'est à dire lavables en machine et ne réclamant que peu ou pas de repassage. Le mode de vie que nous nous sommes forgé, a entraîné la disparition du trousseau.  Bien ou mal, il n'est pas question de porter un jugement, c'est simplement un constat. Ce que je vous propose c'est  un petit tour dans le quotidien de nos ancêtres,  afin de découvrir ce que fut le linge de maison, avant l'invention du consommable/jetable

DRESS CODE POUR LE FOYER

Le linge de table considéré comme un trésor familial, il est évident que son utilisation était  codifiée. Et dresser une table devint un art. C'est à propos des arts de la table et de la convivialité en général vous donnera peut être envie de renouveler votre trousseau ou de le commencer. 

L'art de la table est un rituel, régit par des codes qui, au cours des siècles sont devenus  si complexes, que pour les observer il faut 
soit avoir recours à
-  création de cours de savoir vivre
- des écrits sur le savoir vivre, l'art de recevoir..
soit ne plus  s'en préoccuper ; ce désintérêt  se traduit par un mode de vie familiale déstructuré, que l'on dit " moderne". Un peu plus de belles choses dans le  quotidien de notre vie cela ne peut qu'être bénéfique pour tout le monde.

LE HAND- MADE IN HOUSE

Le linge de maison fut jadis considéré comme un trésor parce que ces ouvrages représentaient des heures, des mois, des années de labeur quasi obligatoire, et non pas vécu comme un hobby. Des siècles durant, une partie du trousseau, se transmettait de générations en générations  bien que de nouvelles pièces étaient rajoutées à chaque nouvelle union et les articles usés étaient remplacés au fur et à mesure des besoins. Qui n’a pas au fond  d’une armoire une nappe blanche brodée ayant appartenue à une grand mère ? En général on la garde pour les grandes occasions, on la donne même à laver et à empeser, ensuite elle reste pliée dans un papier de soie jusqu’à la prochaine occasion. On tente de la conserver immaculée afin à notre tour de transmettre un jour ce trésor d’un autre age.

LE HOME MADE

Au Moyen-Age, il n'était pas rare dans les familles aisées, d'avoir une servante qui durant les mois d'hiver, lorsque les travaux des champs étaient arrêtés, tissait l'étoffe courante en laine ou en  lin, nécessaire à la fabrication de l'habillement  de ses maîtres. Elle produisait la quantité d'étoffe courante, (laine ou lin suivant la région)

 Les tissus plus riches étaient achetez à l'extérieur, souvent sur les foires, parfois chez les drapiers, et lors des croisades, les plus beaux tissus étaient considérés comme de véritables prises de guerre, et rapportées avec mille précautions...


Avant  la naissance des grands magasins, il était difficile d'acheter  les draps, les nappes, les serviettes . La solution restait le home made.

"AU BONHEUR DES DAMES" LES GRANDS MAGASINS OUVRENT LEURS PORTES

Aux XIXe siècle on découvre une nouvelle manière d'acheter pour  s'habiller ou pour d'habiller sa maison.  C'est la version achat facile : on voit, on achète, on emporte et les prix sont fixes.
L'industrialisation  permet  de produire en grande quantité, de réduire les prix, et  d'avoir du stock pour chaque produit. 

LAVER SON LINGE SALE EN FAMILLE

L'expression aurait été utilisée par Napoléon parlant des conflits qui couvaient dans sa fraterie, qu'il tentait de ne pas ébruiter.
Les familles étaient nombreuses,  et dans les maisons qui menaient grand train, les réceptions étaient fréquentes. C'est pourquoi  un grand nombre   de draps, de serviettes, de torchons était nécessaire
Si aujourd'hui nous avons des machines à laver et à sécher, si aujourd'hui nos familles ne sont de moins en  moins "nombreuses",  pourquoi donc proposer des nappes dites service 12 couverts, c'est à dire avec 12 serviettes? Sans doute un souvenir d'une autre époque.
Jadis la lessive était une chose importante mais peu fréquente. Importante car elle prenait du temps et employait une grand nombre de personnes. Quasiment toute la maisonnée était mobilisée pour  blanchir ce linge.
Peu fréquente car les armoires regorgeaient de linge, tant les trousseaux étaient importants. On pouvait se contenter de deux ou trois lessives par an, et cela jusqu'au XIXe siècle
Pour l'entretien des articles courants,les petites pièces, robes, chemises, pantalons, articles courants lavés à l'eau froide mais à l'huile de coude, il y avait le lavoir municipal  lieu idéal pour les des commérages
Par contre les pièce de linge plus importantes, comme les draps ou les nappes devaient être blanchies et pour cela la mise en route des lessiveuses réclamait du temps et de la main d'oeuvre. Entre deux "blanchisseries" il fallait  avoir de la ressource. " La richesse d'une demeure  était proportionnelle à l'importance des piles de draps, de nappes et de serviettes dans les armoires.
Et c'est toute une famille voir tout un village qui se préparait à la lessive. C'était devenu un rite plus qu'une habitude  Les lessiveuses étaient mises à contribution et à ébullition. Tous les bras étaient réquisitionnés pour cet événement dans les villages. Mais difficile de laver ainsi son linge en ville, c'est pourquoi, des blanchisseries, ancêtres des pressing, commencèrent à fleurir dans les quartiers urbains.


Mon conseil
Si nos grands mères n'hésitaient pas à faire bouillir  les draps et toutes les pièces vestimentaires taillées dans du lin,  alors pensez y lorsque vous achèterez un article en lin. Le lin aime l'eau, le lin ne craint ni l'eau chaude ni la chaleur du fer à repasser. Les tissus en lin sont de plus en plus beaux, plus souples,  au fur et à mesure des lavages. Le nettoyage à sec le dessèche, mais si votre vêtement est doublé et ou brodé, alors c'est la seule solution. A choisir préférez un article simple, sans doublure, c'est plus facile à entretenir et plus agréable à porter. Pour le linge de table , blanc sur blanc, c'est à dire damassé ou brodé mais ton sur ton de manière à pouvoir laver à haute température  et le détacher sans risques.

A SUIVRE : DE LA NAPPE COLLECTIVE A LA SERVIETTE INDIVIDUELLE

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