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dimanche 13 mars 2022

TAPIS TISSE PLAT - TAPIS A POINT NOUÉ : QUESTION DE TECHNIQUE

 

UN FACE A FACE FASCINANT  : 

Lissier, licier, hautelissier ou tapissier, c’est, au final, à l’artisan que l’on doit le tapis a point noué. L’homme ou la femme qui, au fil des heures, crée une surface veloutée, douce et colorée va, contrairement à la machine, faire passer ses émotions dans son ouvrage, souvent involontairement. Avec un brin d’expérience on peut percevoir ce flou artistique qui donne sa noblesse au travail artisanal. Les coups de cafard, les moments de joie, les instants de fatigue sont décelables dans la manière dont sont noués les brins de laine, dans la la façon de serrer les nœuds, dans la régularité du tassage. Ce sont, pour les uns, des imperfections, pour moi il ne s’agit pas de défauts mais constituent ce petit plus qui fait vibrer les aficionados de l’artisanat. Fouler un tapis fait main, c’est comme partager un moment avec l’artisan à l’origine de sa création.

UN JEU DE MAINS :                                                                               Les tapis à point noué ou veloutés : ce sont des mains, des mains agiles, des mains habiles, des   d’artisans, des mains d’hommes et de femmes qui passent des heures, des jours et parfois des années à lier les cordes sensibles de la chaîne avec des brins de laine, de coton ou de soie. Il faut, avant de compter le nombre de nœuds au décimètre carré, imaginer ce tête à tête entre l’artisan et son ouvrage : chaque matin, ils se retrouvent, chaque soir ils se séparent. La vie se passe au rythme du nouage, lentement, régulièrement.

Le tissé plat ou tapis plat : 

L'exemple le plus évident est le kilim, mot d’origine persane qui désigne un  « tapis de laine à point plat ». Une technique proche du tissage particulièrement rapide d’exécution, sans envers ni endroit, avec une surface sans poils, des dessins géométriques et des couleurs vives. Le tissé plat fut utilisé dans la manufacture de la Savonnerie


Un sac de nœuds : 

Le mot nœud est, me semble-t-il, inapproprié, s’agissant plutôt de liens ou d’entrelacements mais, puisque l’usage fait loi, je m’y conforme.                                                                                                                                 Le nœud turc ou ghiordes :

Le nom  vient de Gordium, première capitale de la Phrygie, aujourd’hui l’Anatolie. Cette technique de ligature est adaptée aux lignes droites, le décor se caractérisant par des motifs géométriques et  symétriques qui confèrent à l’ensemble une bonne stabilité.                                                                                                                                                                  LE SAVIEZ VOUS ? Alexandre le grand, après avoir conquit la Phrygie, s'installa avec ses troupes à Gorduim, ville fondée par Gordios, le premier roi de Phrygie et père de  Midas. Il eut vent d’une légende locale qui promettait la domination de l’Asie à la première personne capable de dénouer les liens d’une complexité incroyable qui reliaient le timon et le joug de la charrette de Gordios, religieusement conservée. Alexandre ne parvenant pas, par les moyens officiels, à dénouer cet inextricable nœud, utilisa un artifice officieux : de son épée, il trancha les liens. Cette action radicale fut néanmoins une réussite puisqu’il parvint à ses fins, faisant de son royaume un empire. « Voilà le nœud gordien qu'il fallait qu’Alexandre rompît de son épée et réduisît en cendre ».(Alfred de Musset)                                                                

Le nœud persan ou  Senneh :

Du  nom de la ville de Sanandaj . Il se caractérise par son asymétrie. C’est davantage un entrelacement qu’un nœud, ce qui favorise les motifs à lignes courbes. Cette technique autorise une subtilité dans les contours des motifs et une lisibilité des détails des dessins. Ces deux techniques ont chacune leurs qualités, c’est pourquoi il n’est pas rare de les retrouver sur un même ouvrage. Généralement, le nœud turc est en bordure pour solidifier les surfaces proches des lisières, laissant la place au nœud persan sur le reste de la surface. L’appellation tapis persan est très vague, puisqu’en Chine et en Inde, cette technique est employée depuis des siècles. 


La densité ou KPSI : 

Elle résulte du nombre de nœuds au pouce carré, les tapis les plus fins pouvant aller jusqu’à1000/pouce. Le chiffre définit la finesse et souvent la qualité d’un tapis noué mains                                                                         

Les techniques 

Le nouage permet de distinguer le tapis des autres textiles. En Orient, les fils de chaîne sont liés ou entrelacés avec « un bouquet » de cinq ou six brins courts de laine ou de soie dont les extrémités forment le velours, une fois les extrémités coupées ou rasées sur toute la surface du tapis, afin d’uniformiser leur hauteur. Cette opération, manuelle jadis, est automatisée aujourd’hui. La qualité d’un tapis se mesure à la hauteur du poil et à la densité des points. Ce sont les tapis persans qui sortent vainqueurs dans cette catégorie, les belles pièces ne dépassant pas 6 mm d’épaisseur et environ 50 000 nœuds au dm2. La technique du nouage des tapis de la Savonnerie est particulière :  les fils de chaîne sont liés par un fil continu qui forme des boucles qui sont ouvertes à la fin du travail. C‘est une technique similaire à la fabrication des tissus de velours.   


L’effet velours :  

De la lumière à l’ombre : le nœud turc s’apparente au nœud coulant sur lequel il faut exercer une tension pour le maintenir en place. Cette manipulation crée le sens du poil. Selon que l’on caresse le tapis dans le sens du poil ou à rebrousse poil, la surface de l’ouvrage s’éclaircit ou s’assombrit. Ce détail est plus flagrant avec des fils de soie qu’avec des brins de laine ; c’est ce qui caractérise les velours. 


Les tapis tuftés : 

Une réalisation qui peut être manuelle, semi-manuelle, avec un pistolet électrique ou totalement automatisée. Cette technique est appréciée pour sa rapidité d’exécution et sont prix de revient modique. Suivant le principe du canevas, un dessin est imprimé sur un support préfabriqué tendu verticalement, les fibres étant piquées par touffe côte à côte suivant le motif, formant ainsi les poils du tapis. La densité de l’ouvrage est fonction des attentes : il est possible d’obtenir des épaisseurs de velours différentes lors du rasage pour créer un relief décoratif. Pour terminer l’ouvrage et permettre la cohésion des touffes, l’envers est enduit d’une couche de latex.  

                                                                                     

LES MATIERES PREMIERES : 

Elles varient en fonction des zones géographiques, du prix, des techniques et des modes. Au XIXe siècle, pour les tapis fabriqués à la Savonnerie, la préférence fut donnée au chanvre, et au coton pour les fils de chaîne, plus solides et moins sujets aux attaques des insectes que la laine. Les tapis persans sont souvent composés de fils de soie pour le velours, de coton pour la chaîne. L’usage des fibres artificielles et synthétiques est devenue courant, parfois en mélange avec des fibres naturelles. Le consommateur demeure seul juge.

  

LE TAPIS HEROS POPULAIRES

Le tapis est devenu une pièce incontournable de la décoration d’intérieur, il fait partie de notre quotidien,  pièce unique ou fabriqué en série. 

Expressions populaires :

- Le nœud du problème : point essentiel d'une difficulté 

- Un sac de nœuds : une situation sans solution qui peut engendrer des conflits

- Envoyer au tapis : de la salle de sport à la bagarre de rue, c’est aussi vaincre un adversaire.    

- Dérouler le tapis rouge :  mettre les petits plats dans les grands, recevoir avec tous les honneurs.

- S’enfarger dans les fleurs du tapis :  se laisser arrêter par de menus obstacles.

- Marchander comme un marchand de tapis: perdre du temps et de l’énergie pour peu de chose.

- Se prendre les pieds dans le tapis : s’engager dans des explications confuses.

- Faire tapisserie : faire partie d’un groupe sans prendre la parole, être en retrait.

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