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mercredi 26 mars 2025

LA NEPHILA MADAGASCARIENSIS OU LE FIL D'OR DE MADAGASCAR

 filLa Soie d'Araignée de Madagascar : L'étoffe du futur ou un fil trop fragile ?

Si la soie classique — celle du ver — évoque la douceur et le luxe, sa cousine arachnide, elle, relève presque de la science-fiction. La soie d'araignée de Madagascar est l'une des matières naturelles les plus rares et fascinantes au monde. Alors, fil d'or ou fil d'illusions ?  

Un fil hors du commun

Contrairement à son homologue produit par le ver à soie, la soie d'araignée est l'œuvre de la Néphile dorée (Nephila madagascariensis), une araignée tropicale dont le talent de fileuse ferait rougir les plus grands artisans. Sa soie se distingue par sa couleur naturellement dorée et ses propriétés exceptionnelles : elle est cinq fois plus résistante que l'acier, tout en restant incroyablement légère et extensible. Un textile parfait pour les super-héros, ou presque.



Une histoire de patience (et d'extinction locale)

L'idée d'utiliser la soie d'araignée pour le textile ne date pas d'hier. Un des premiers à s'y essayer fut le prêtre français Jacob Paul Camboué, missionnaire à Madagascar à la fin du XIXe siècle. Fasciné par cette fibre unique, il entreprit un projet titanesque : récolter la soie de dizaines de milliers d'araignées pour confectionner un tissu destiné à être exposé à la grande Exposition universelle de Paris en 1900. Hélas, l'entreprise fut si ambitieuse qu'elle entraîna une quasi-disparition locale de l'espèce, tant le prélèvement des fils était intensif. Un exploit technique, certes, mais un désastre écologique qui fit entrer cette soie dans la légende... et l'oubli.

Une production époustouflante (et épuisante)

Transformer cette soie en tissu relève de l'exploit. Contrairement au ver à soie, que l'on peut élever par milliers, ces araignées sont  solitaires et même... cannibales. Autant dire que la création d'un textile en soie d'araignée demande une patience digne d'un moine tibétain. En 2009, après huit années de labeur et l'extraction minutieuse du fil de plus d'un million d'araignées, Simon Peers et Nicholas Godley, deux passionnés de textiles rares, ont présenté une cape en soie d'araignée d'un jaune resplendissant. Une pièce unique, digne d'un conte de fées... 

Un futur plein de promesses

Malheureusement, cette soie miraculeuse ne sera pas prête de sitôt à remplacer notre bon vieux coton. Sa production artisanale est démesurément coûteuse et fastidieuse. Cependant, elle fascine les scientifiques et inspire des recherches en biomimétisme : des laboratoires tentent désormais de reproduire artificiellement cette fibre magique, notamment pour des applications médicales ou aéronautiques.





Aujourd'hui il faut se  contenter d'admirer les prouesses techniques de quelques passionnés qui armés de patience parviennent à exploiter artisanalement le fil d'or de ces araignées En ce moment une salle est consacrée à  la néphila  au musée du quai Branly  dans l'exposition "au fil de l'or" c

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