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vendredi 24 février 2023

N1LE BAZIN, UN MELANGE DES GENRES

 


Une étoffe qui, à la suite de ses nombreuses configurations, a perdu une part de son identité. Une histoire ancienne : la première manufacture de bazin en France est établie en 1580 à Lyon. En 1733, un bazin à double armure et effets de rayures est tissé à Marseille, en 1806 le bazin  « parisien »  est accueilli avec succès.

Parallèlement, diverses étoffes viennent enrichir l’offre textile. Elles se nomment  rouenneries, siamoises et autre bombazine.  Aujourd’hui, le bazin se confond avec les damassés ou fait référence à une étoffe africaine.


PORTRAIT CHINOIS  

Les hypothèses fourmillent autour de l’étymologie de ce tissu ; en voici quelques unes :

De l'italien “bombaggino“, tissu fabriqué dans la région de Côme influencé par les soies damassées de Damas.

Du latin“ bambax" emprunté au grec « pambax", coton (pambuk= coton en turc). Mais pambax, par altération, donne « bambax", terme trop proche de "bombux" ou bombyx= ver à soie sans doute à l’origine d’une fausse identification.

De bombasine, tissu soie et laine, armure sergé, noir, qui était destiné aux vêtements de deuil au courant du XIXe siècle en Angleterre. 

La bombazette, toile de laine importée d’Angleterre.

De bombasin, toujours de l'italien bombaggine (bombyx). Une altération de la première syllabe "bom" qui devient bon d’où “le bon basin“ en soie et coton.

De “bombax », arbre dont les fibres molles, semblables au coton, furent un temps transformées en fibres textiles.

Peut être d'après un tisserand lyonnais nommé Bazin qui au XVIe siècle aurait crée cette étoffe…


SIMPLIFICATIONS

Les mots se faisant et se défaisant, bombazine devint bombaizin, bon bazin puis simplement bazin. La fabrication du bazin évolua elle aussi et ce tissu rayé et coloré devint monochrome, son lustre se jouant des jeux d'armures à la manière des damas.

Une chose demeure : la  valse hésitation dans les dictionnaires entre le S et le Z entre bazin et basin !


DES RAYURES TEINTÉES D’EXOTISME

Il était une fois l’incomparable éclat des couleurs qui embrasait les costumes des trois Ambassadeurs du Siam et de leur suite, venus rencontrer Louis XIV qui les reçut en “grandes pompes“ à Versailles en 1686.  Le cortège débarqua dans à Brest, vêtu de leur costume traditionnel et de leur curieuse coiffe pointue. Les rayures multicolores rehaussées par l’éclat de la soie eurent un effet hypnotique une clientèle avide de nouveautés. 

 

CONSÉQUENCES INATTENDUES DES VISITEURS DU SIAM 

Si les suites politiques de cette visite ne furent pas à la hauteur des espérances de Louis XIV, ces nouvelles étoffes contribuèrent au développement des manufactures textiles dans le royaume.

Dans un numéro de 1686 du “Mercure Galant“ on trouve la liste détaillée des nombreux cadeaux offerts par le roi de Siam à Louis XIV. De somptueuses étoffes figuraient en bonne place. De cette ambassade naquit un nouveau tissu français baptisé siamoise. La mode était lancée, relayée par la presse et les gravures de mode qui circulaient dans tous le pays.

Le saviez vous ? En 1687, le mercure galant annonça dans sa rubrique “mode d’été“ la naissance d’un nouveau tissu à rayures multicolore baptisée Siamoise qui connu un vif succès auprès des marchands.


LA SIAMOISE « DE LA COUR A LA RUE »

Les premières siamoises furent tissées avec un fil de soie écru en chaîne et un fil de coton teint en trame, mais le coût de la matière première étant très élevé, les tisserands utilisèrent le lin pour la chaîne et le coton pour la trame. Ce changement rendit la siamoise plus accessible, plus populaire. On retrouve cette étoffe dans de nombreux costumes régionaux.

Le saviez vous ? C'est une siamoise “ordinaire“, rayée en rouge et en bleu qui servit à faire des pantalons pour les hommes du bataillon des fédérés de Marseille, vêtement repris par les "sans culottes" en 1789.

 

A SUIVRE


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