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mardi 2 juillet 2019

LE BYSSUS : LEGENDE OU REALITE ?


UN TEXTILE "MARIN"
Pour les curieux qui veulent en savoir un peu plus sur ce cadeau de la mer voici quelques précisions qui je l'espère les combleront
Quel drôle de nom pour une étoffe!
Elle mérite que l'on s'attarde. Jadis hissée au firmament, admirée et convoitée par les personnages les plus illustres de l'histoire, elle sera délaissée au profit de la soie terrestre puis oubliée un temps avant de renaître dans le cœur des amateurs de raretés.
Son étymologie est une histoire à elle toute seule
D'abord bissum puis busse et enfin byssus
Mot emprunté au grec =lin fin , lui même emprunté à l'hébreu (buwts= byssus ; ce mot buwts signifie décoloré, c'est à dire sans couleur, donc blanc (curieux pour le blanc qui est la somme de toutes les couleurs ) et à l'araméen bus, enfin du latin byssus = lin fin. Pline écrit que "le byssus etoit une espèce de lin très fin." Pausanias remarque que" dans toute la Grèce, il ne croissoit de Byssus qu'en Elide."
Mais il y a une autre hypothèse plus concrète peut être qui serait la corruption d'un mot grec signifiant barbe et qui désigne l'ensemble des filaments soyeux sécrétés par testacés des bivalves (animaux à coquilles)
Unique en son genre, cette fibre ne trouva pas vraiment sa place et pour la décrire les anciens ne purent qu'user de comparaisons. La fibre antique qui offrait le plus de similitudes avec le byssus était le lin, d'où parfois la confusion.
Tissu de soie marine ou tissu de lin, l'un ou l'autre ou l'un et l'autre? "sorte de lin jaunâtre dont ils fabriquaient les plus riches étoffes" Littré. Il est fait référence à un fil de lin fin autrefois filé à la main, dans les pièces humides et sombres afin justement obtenir plus de finesse. Ce produit était la fierté de la région de Valenciennes, et sa richesse aussi puisqu'il était utilisé par les dentellières de la région, mais les conditions de travail des ouvrières étaient extrêmement pénibles. Aujourd'hui si la fabrication des dentelles du nord est entrée dans les musées c'est que la tradition ne se perpétue plus faute de fil. Aucune machine à ce jour ne permet d'obtenir un fil de lin équivalent en finesse à celui obtenu par le processus manuel. Les conditions climatiques optimum n'étaient bonnes que pour la fibre et néfastes pour les ouvrières qui filaient : l'obscurité et surtout l'humidité étaient les conditions nécessaires pour l'obtention d'un fil de qualité.
S'il est une étoffe historique c'est bien le byssus,  très souvent mentionnée dans la bible :
"David était revêtu d'un manteau de byssus, il en était de même de tous les Lévites qui portaient l'arche, des chantres et de Kenania chef de musique parmi les chantres Et David avait sur lui un éphot de lin" (chroniques 15. 27)
" La Syrie trafiquait avec toi , à cause du grand nombre de tes produits d'éscarboucles, de pourpre, de broderies, de byssus , de corail et de rubis..." (Ezechiel 27.16)
-"Salomon demande au roi de Tyr de lui fournir un maître artisan habile au tissage du byssus et aux teintures violettes ou cramoisies faites avec la pourpre du murex.
. (chroniques II°chant)
- "ton costume était de byssus, de soie et de broderies…" (Ezechiel chapitre 16- verset 13).
Le byssus décrit dans la Bible n'est en fait que du lin fin, utilisé pour la fabrication des tunique
En Egypte ce tissu obtenu à partir de fil de lin très fin était utilisé pour envelopper la tête des momies. Le lin de la vallée du Nil, donna le byssus alexandrin. La spécificité de ce tissu était sa finesse, sa quasi transparence, qui en faisait un tissu d'exception même 3 000 ans avant Jésus Christ. On a retrouvé des bandelettes entourant les momies tissées avec une fibre d'ortie, la ramie, plus blanche et plus fine encore que le lin. Cela prouve que les anciens utilisaient à la fois le lin et la ramie.
Plus proche de nous, Jules Verne dans 20 000 lieues sous les mers évoque le byssus" Bientot j'eus revêtu mes vêtements de byssus, fabriqués avec les filaments lustrés et soyeux qui rattachent aux roches les "jambonneaux" sortes de coquilles très abondantes sur les rivages de la Méditerrannée. Autrefois on en faisait des bas, des gants, car ils étaient à la fois moelleux et très chauds."


Les machines si promptes habituellement à remplacer l'homme, ne sont pas encore capable de produire un fil aussi fin. Le pourront elles un jour ? La question ne se pose pas en ces termes , mais plutôt est il nécessaire de fabriquer une machine capable de produire un fil de lin d'une extrême finesse ? Si le marché potentiel existe pourquoi pas, sinon laissons notre imagination naviguer dans le monde merveilleux des fibres oubliées. Ici encore une fois je ne peux m'empêcher de faire un rapprochement avec notre alimentation et cet engouement pour les légumes oubliés.
Aujourd'hui le véritable byssus est un produit rare car très peu de personnes sont capables de récupérer cette soie marine de la filer et encore moins de la tisser. L'Italie et plus spécifiquement la région de Tarente fut un grand centre de production de byssus Quelques familles continuent à fabriquer un fil de soie marine généralement utilisé pour broder sur des supports de soie ou de lin fin. Le tissage est plus rare, car il demande plus de matière et de ce fait le prix d'une pièce entièrement en byssus atteindrait des sommes vertigineuses. Ce savoir- faire se transmet de génération en génération sous le sceau du secret. Chiara Vigo en Italie est probablement la dernière "ouvrière" capable de "récolter",de filer , de tisser et de broder avec la soie marine. Sa fille qui vit en Irlande ne sait pas si elle continuera la tradition familiale ou si elle coupera à jamais le fil historique qui lie sa famille au byssus.
Pour voir et admirer des articles confectionnés avec cette fibre il faut aller dans les musées qui possèdent des collections textiles rares. La plupart se trouvent en Italie, mais les collections américaines sont assez fournies.
Qu'est ce que le byssus ? Une soie marine, mais encore?
Au XIX e siècle, le terme byssus est employé en botanique par l'intermédiaire du latin scientifique byssus, utilisé par Linné en raison de l'analogie entre les fils de lin fin et les filament de certains cryptogrammes formant des moisissures. Ce même terme fut repris en zoologie vers 1810 pour désigner les filaments soyeux sécrétés par une glande située dans le pied de certains lamellibranches (mollusques bivalves) telle "pinna" marine et qui leur sert à se fixer sur un rocher c'est 'origine de la soie marine
Le byssus a donc une double identité : végétale /animale.
Au XIX e siècle, une industrie locale sicilienne prospéra autour du byssus. La pinna sorte de coquillage que l'on trouvait encore en grand nombre en Méditerranée au siècle dernier possède la faculté de filer une soie solide . Cet animal ne file pas vraiment comme la chenille du bombyx du mûrier, mais elle retire une sorte de pâte d'une fente située dans sa langue. Le byssus est en fait une touffe composée d'une très grand nombre de fils extrêmement fins. Cette substance sert d'amarres à l'animal qui se fixe sur un corps étranger. Malgré et à cause de sa finesse, le byssus de la pinna devint une matière première très recherchée pour la filature. Une industrie naquit en Sicile et devint un important commerce.
Cet artisanat réclamait savoir faire et patience. Les opérations telles qu'elles sont décrites dans un manuel de filature de 1914 résument à elles seules la difficulté de récolte et surtout la difficulté du filage.
La pinna se retirait de la Méditerranée à une profondeur variant entre 6 et 9 mètres Les fils constituant la touffe étaient parfois si résistants que de grands efforts étaient nécessaires pour détacher l'animal de son lieu d'attache. On se servait d'une sorte de grande fourche à dents ou crampon. Cette masse fibreuse ou "lana pinnae" était séparée du coquillage et lavée à l'eau savonneuse. Ensuite elle était séchée à l'ombre et l'on coupait les radicelles endommagées ou inutiles. Le triage et peignage étaient les opérations suivantes. D'abord un premier démêlage s'effectuait avec un peigne à larges dents, suivit d'un peignage avec un peigne plus fin. Pour 500g de fils bruts on obtient environ 150 g de fils fins filables. La filature réalisée au fuseau était une opération délicate étant donné la finesse de la fibre .
Le fil obtenu était lavé dans une eau citronnée, frotté à la main avant d'être lustré au fer chaud. La couleur se situe entre le jaune, le brun et le doré. A Madagascar j'ai eu la chance de voir quelques articles tissés avec la soie d'araignée, et les similitudes sont flagrantes : la couleur dorée, la brillance, la finesse du fil sont présentes dans les deux cas. En ce qui concerne le toucher, malheureusement je ne peux pas me prononcer, ces articles étant placés dans des vitrines....
Le byssus permettait de fabriquer des accessoires de luxe : des gants, des châles, des chaussettes dont l'aspect très brillant et le toucher soyeux surent séduire une certaine clientèle
Plusieurs raisons sont à l'origine du déclin de cette fibre, mais la plus importante demeure l'arrivée d'une concurrente . Lorsque la soie "terrestre" fut introduite en Occident, la soie marine ne fut pas à même de rivaliser. La soie terrestre était plus facile à produire, même en grande quantité, elle est plus facile à travailler, moins couteuse tout en restant un produit de luxe.
Lorsque la production de soie du bombyx du mûrier se développa, elle entraina le déclin du byssus.
La nature offre une quantité de matières qui selon les capacités humaines peuvent être filées et tissées
Ainsi retira t on un fil soyeux de la coquille des oeufs de la raie blanche (raja batis) et de la raie bouclée, la soie de l'araignée Nephila, de Madagascar produit un fil soyeux et solide plus difficile à travailler que celui du vers à soie car bien plus fin.
Comparer à tout ceci les innovations des hommes semblent parfois bien ternes, et de ce que nos ancêtres avaient entrevus et parfois exploités avec leurs faibles moyens nous ne savons pas tout, heureusement il nous reste les légendes .

dimanche 30 juin 2019

MON METIER : DECOUVREUSE DE TISSUS

J'ai cette chance d'avoir une passion et d'avoir réussi à en faire ma profession : découvreuse  de tissus!  C'est une chance aussi de rencontrer les personnes qui les fabriquent et celles qui les achètent. 
C'est avant tout parce que j'aime mon métier, que j'aime ces produits qu'ils sont devenus au cours des ans des amis.
Bien que je ne sois pas à l'origine de la création de ces étoffes, un lien se crée entre elles et moi et il m'arrive de regretter de me séparer de certaines d'entres elles. Mais c'est le jeu, j'achète et je vends, je ne suis pas propriétaire de ces articles j'assure simplement une transition, pour ne pas dire une transmission.
Je sais qu'après être passés entre mes mains ces tissus ont une vie, et quelle vie! Ils habillent des cantatrices, ils griment des comédiens, ils protègent des acrobates, ils se transforment en vêtements extravagants ou classiques.



Ils décorent des fenêtres ou redonnent une nouvelle jeunesse à de vieux fauteuils...

Des coussins réalisés avec des tissus trouvés à Madras, aujourd'hui Chenai

Par choix, je m'inscris dans un univers éminemment sensoriel 

Avec mon nez je hume les matières
Les odeurs réservent parfois quelques surprises, pas toujours agréables!


Avec mes yeux, je me délecte des couleurs

Avec mes mains, je jauge la qualité d'un tissu, j'apprécie la finesse des fibres, leur texture douces, rêches, lisses, peignées ou hirsutes. 




Il m'arrive de me mettre à la place des autres ici en Ouzbekistan

 

Quelquefois, devant un article je m'oblige à modérer mon enthousiasme ou bien  je fonce sans retenue, au risque de me tromper. Je ne suis certaine d'avoir fait le bon choix qu'une fois que la marchandise a trouvé preneur! C'est le client qui qui, au final, me décerne un bon point ou un avertissement.



Un avion en retard, une boutique  ouverte dans l'aérodrome d'une petite ville en Bolivie, et c'est le temps qu'il me faut pour  un petit shopping chapeau!
   Les tissus, les étoffes, les textiles, peu importe le nom qu'on leurs donne,  
m'invitent aux voyages, me font rêver, son des sources d'inspiration,  un espace dédié à l'imagination et à la créativité.


Si ma curiosité me pousse vers l'avant, vers l'inconnu, vers l'aventure si je vais plus loin, recherchant sans cesse les exceptions, les étoffes  importables, introuvables, insolites, rares, uniques, c'est pour l'amour du métier. J'aime les défis, je les relève.

Depuis de nombreuses années je chine dans le monde, je me rends dans les lieux dont je ne soupçonnait pas l'existence. Mon plus grand plaisir, ce qui couronne un bon voyage c'est de revenir avec un tissu exceptionnel. Parmi mes plus belles découvertes : la black mud silk en Chine et  le tissu en fibres de lotus royal en Birmanie. Ma plus belle rencontre : une tisserande Toraja au Sulawesi. 

En Irlande avec l'un des derniers tisserands de Tweed

En Irlande à la rencontre d'un producteur de laine


A Madagascar même en vacances je ne m'éloigne jamais de mes passions

  




Dans une plantation d'hévéa au milieu de la foret Amazonienne coté Brésil,
des plaques de caoutchouc en train de sécher

sur le lac Inlé en Birmanie on file et on tisse les fibres de lotus

Tressage par des mains très habiles d'un panama à Quito

Heureusement, il me reste encore beaucoup d'endroits à découvrir et d'artisans à rencontrer. Ma curiosité ne s'est pas encore émoussée malgré plus de 30 années passées à traquer les trésors textiles à travers le monde.

Je souhaite ainsi pouvoir m'étonner et vous étonner encore longtemps avec des articles comme celui-ci. Je vous souhaite à tous et toutes de belles vacances. On se retrouve à la rentrée!

jeudi 27 juin 2019

SURVEILLER SA LIGNE....VESTIMENTAIRE



Il y a des règles de base qui ne sont que du bon sens. 


Le choix des vêtement (couleurs, formes ou 


des matières)  doit s’effectuer en fonction du climat, de la 


silhouette, des habitudes de vie.


Les formes qui contraignent le corps ou les matières qui

 
peuvent être néfastes pour la santé sont à éviter au 


quotidien, voir pour certaines personnes à proscrire
.

Lorsque ni la politique ni la religion n’interfèrent dans le 


choix des vêtements il faut en profiter  pour éviter les 


erreurs, minimiser les inconvénients, et prendre plaisir à

 
se vêtir. 


Donner du sens à une garde-robe est une idée
 

satisfaisante à bien des égards sur le plan physique et 
 

mental

Un  petit effort consenti pour mieux couvrir son
 enveloppe corporelle permet de  prendre conscience de son existence. Se ménager de l’intérieur en surveillant son alimentation et de se protéger de l’extérieur en améliorant son vestiaire devient alors une évidence


mardi 25 juin 2019

DICTIONNAIRE D'UNE AMOUREUSE DES TISSUS

C'est toute une histoire et pleins d'histoires. L'ouvrage avance rapidement, mais ce qui manque évidemment c'est encore et toujours un éditeur. Pour que cette aventure se transformer en livre il faut trouver soit un mécène, soit un éditeur passionné par le sujet soit un éditeur mécène!...Si cette personne existe, alors avec votre aide, j'ai la conviction que nous la trouverons.

lundi 24 juin 2019

UNE FEE DANS SA TOUR


En passant par là j'ai vu de la lumière et je suis entrée. Cela pourrait commencer ainsi mais non, en fait j'ai fait ce voyage uniquement pour découvrir l'atelier de la belle Susan. Il n'est pas nécessaire d'aller au bout du monde pour découvrir des artistes. A quelques heures de Paris dans un village médiéval de l'Aveyron, il y a Najac



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 et il y a Susan. Grande, blonde, le teint halé, svelte, une silhouette faite pour mettre en valeur ses créations qu'elle porte comme personne et c'est normal, elle a commencé par s'habiller puisqu'elle ne trouvait pas ce qui lui convenait dans le commerce.
Susan et moi c'est une longue histoire et des passions communes qui nous ont rapprochées : le tissu d'abord et puis l'amour du travail bien fait avec une dose de joie, de certitudes, un soupçon de doute,  un petit peu de manque de confiance en soi, et puis aussi le bon vin et les bonnes tables.




 le soleil se couche sur Najac 

C'est dans une tour, un donjon presque une forteresse, parce qu'il faut monter très haut pour parvenir dans ces quelques mètres carrés qui dominent la ville. Dans sa tour d'ivoire, elle est une reine prisonnière volontaire de son travail.


 A Najac, où elle s'est installée par amour, puisque cette américaine a suivi son mari poète, peintre, dépositaire des clefs des ruines du chateau de Najac et guide à la belle saison... Un univers merveilleux dans une grande maison à la façade couverte de lierre, et à l'arrière de laquelle se cache un somptueux jardin. Il n'est pas grand, mais il a tout d'un parc, des massifs de fleurs, des arbres centenaires et ce calme délicieux rompu par quelques piaillements d'oiseaux...
Ce lieu est propice au rêve, à l'écriture et lorsque le soleil brille, notre styliste vient y terminer ses plis à l'ombre des massifs gigantesques d'hortensias.




Les doigts agiles mais meurtris par les surpiqûres de milliers de plis. Elle utilise des matériaux difficiles à maîtriser, comme des jerseys d'une extrême finesse ou des peaux de moutons ou de chèvres.
Ce sont des pièces uniques qui sortent de la tour, et c'est justement ce  tour de force qui force l'admiration. Dans cet environnement si zen, Susan travaille sans horaires, jour ou nuit, soir ou matin selon l'humeur mais elle ne "signe" pas un vêtement sans être satisfaite du résultat.






 Et voilà comment débute cette incroyable histoire des vêtements de Susan. Elle aime la maille et la travaille, la transforme, la coupe, la triture pour en faire un habit de fée. Dans son atelier, on se croirait plutôt chez un sculpteur, les vêtements semblent attendre qu'un client vienne les réveiller. Ils sont  recroquevillés, froissouillés, inertes sur les portants.

 Mais lorsqu'ils couvrent le corps d'une femme, alors ils donnent toute la puissance qu'ils avaient cachée. Et c'est avec grace et volupté qu'ils offrent le plus beau des écrins. Comment donc ? C'est magique, ce petit morceau de tissu peut vous faire tourner la tête, vous rendre belle, belle, belle, différente des autres parce que unique. Le plus de ce travail c'est l'amour qui remplace presque le fil de l'aiguille. Susan se perd dans ses repères, elle compte les points, elle moule, elle essaie sur elle puis sur le mannequin, encore et encore jusqu'à atteindre la perfection. Son imagination n'a pas de limite, la forme d'une peau l'inspire, la souplesse d'un jersey lui dicte une coupe...



 Ce que Susan fait admirablement, ce sont des photos. Celles qui parsèment cette rubrique sont bien sûr signée Susan... Rien que du bonheur à voir cette jeune femme affairée, oubliant l'heure, le dîner, les jours passent, les nuits blanches se succèdent et elle se dit qu'elle a encore beaucoup de choses à faire. Encore une corde à son arc, parce cette jeune femme excelle aussi dans l'art de teindre les étoffes ; elle n'a jamais ou presque utilisé une matière sans la teindre. Sa cuisine de couleurs est au sous-sol. Elle a sacrifié deux machines à laver uniquement pour ses teintures. Mais superbe réussite des demi-tons, des teintes indéfinies, des couleurs uniques, des harmonies si douces. Jamais forte, jamais faible, jamais douceâtre, la couleur est simplement parfaite laissant la vedette au vêtement sans pour autant cesser d'exister.
Susan vit au rythme des saisons.
C'est le rouge de l'automne





et le vert tendre du printemps


Comment ne pas faire des merveilles lorsque l'on vit dans un tel endroit ? Un jour peut être sur le portant d'une boutique comme l'Eclaireur vous verrez une veste ou une robe créée par Susan Waller Maurau et alors vous vous souviendrez de cette description et de mes souvenirs enchantés.

 C'est un plaisir de pouvoir partager avec vous ces émotions textiles et tactiles. J'espère que ce quelques lignes vous donneront  l'envie de découvrir cette personne et ses pièces uniques. Vous désirez en savoir plus sur Susan Waller?
www.sacreuse.com