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mercredi 8 septembre 2010

BACK FROM ECUADOR



Ce pays  au milieu du monde et un petit paradis, tout y pousse, les paysages sont dramatiques, lunaires, désertiques, luxuriants,  hostiles, accueillants


 c'est le pays des extrêmes  tout petit et pourtant immense, du désert à la foret amazonienne, de la plaine aux hauts plateaux andins, de la montagne à la plage, de la ville aux villages , du XXIe siècle à l'époque prehispanique

Je n'ai pas rapporté beaucoup d'articles mais ceux que vous verrez dans la boutique sont des "trésors nationaux" Bien sûr qui dit équateur ne pense pas systématiquement chapeau de paille et pourtant c'est dans ce pays que le panama le bien mal nommé est né et toujours fabriqué. 
C'est aussi en Equateur que l'on trouve une matière tigua ou ivoire végétal dont on fait des bijoux, des boutons, et des dés à coudre. Des produits naturellement naturels..

Mais que vous raconte donc l'Equateur? Evidement les Galapagos, des îles volcaniques perdues au milieu de l'océan pacifique où les tortues géantes et les iguanes ont trouvé refuge. Chaque soir ils peuvent assister à ce magnifique spectacle du soleil qui tombe dans l'eau 





Voila pour les animaux étranges de ces îles du milieu de monde, mais ce qui suit est formidable car un accessoire quotidien, un simple chapeau de paille est devenu un article universel qui dans le monde entier peut être reconnu. Tout est dans la paille...

LE PANAMA est un chapeau obtenu par le tressage d'une paille Paja Toquilla qui pousse en Equateur Il est réalisé entièrement à la main Les artisans tirent une fibre de la tige de jeunes pousses de palmiers (carludivia palmita) d'Equateur, a paja toquilla. Une fois séchée, la paille est utilisée pour fabriquer ces fameux chapeaux de paille nommés Panama. D'abord connu sous la forme de chapeau d'homme, mais il se décline sous de nombreuses formes, et ce chapeau est depuis plusieurs années adoptée par la clientèle féminine
Le PANAMA provient exclusivement d'Equateur. A l'origine son nom est sombrero fino de paja toquilla Ce sont les ouvriers équatoriens qui travaillaient  sur le chantier du canal de Panama en 1881 qui portaient ce couvre chef Les européens et les américains présents sur le chantiers découvrirent les qualités de ce remarquable chapeau et c'est eux qui les introduisirent aux USA et en Europe. Lorsqu'on leur demandaient mais d'où vient ce chapeau ils répondaient de Panama Et voilà pourquoi c'est sous ce nom que fut popularisé cet article Le Panama vola la vedette à l'Equateur
 Les chapeaux que nous vous proposons viennent d'Equateur d'une firme familiale établie à Cuenca délicieuse petite ville coloniale Les cuenca finos sont des objets qui véhiculent plus qu'une image d'Epinal ou d'Equateur, c'est aussi le résultat du travail et du savoir faire d'un artisan.





LES PANAMA MONTECRISTI
 Ce sont les pailles les plus fines qui sont utilisées pour ce type de tissage . Les Montecristi sont les plus fins, les plus légers, leur tissage est plus serré et le plus régulier Le point n'est pas le même qu'un panama tressé à Cuenca. Mais on peut donc trouver des montecristi plus grossiers que des cuenca finos Ces chapeaux sont tressé par une seule personne debout, penchée sur son ouvrage pour les Montécristi ou assise pour les panamas de Cuenca.












On reconnait un panama fait main parce qu'il y a toujours une rosace au sommet . Lorsque la base est prête, le chapeau est alors mené à une autre personne qui va terminer les bords, à la main toujours, c'est à dire l'arrêter selon un dernier tissage dit 'point de remate'. Selon la finesse de la paille, la fabrication d’un chapeau demande de 3 jours à 10 mois














 QUID DES PANAMAS PLIABLES : les équatoriens sourient à cette question généralement posée par des touristes qui ont entendu dire que...
Oui et non bien sur on peut rouler le chapeau  et le mettre dans sa poche lorsque l'on va au restaurant, lorsqu'on prend le train ou l'avion, ou et surtout au théatre afin de ne pas apparaître comme un facheux  à la mode de La Bruyere... soit vous le mettez dans un étui en bois balsa soit vous le roulez et vous vous servez du ruban pour le maintenir roulé (en forme de cône) mais attention ne le laissez pas trop longtemps dans cette inconfortable position même pour un chapeau.




















CERTAINS PANAMA SONT IMPERMEABLES 
! Les Montecristi finos dont le tissage est très serré peuvent être imperméables s'ils ne sont pas apprêtés. Attention, tous les panama apprêtés se déforment à la pluie ! Les autres aussi. Un conseil, si votre panama à mauvaise mise après une averse ou un voyage inconfortable pour lui : humidifiez le (spray ou posez le dans la salle de bain pendant votre douche en même temps que vos vêtements en lin) puis un petit coup de fer à repasser sur les bords et il reprend sa forme jusqu’à la prochaine averse
UN VRAI PANAMA N'EST PAS un déjeuner de soleil si on sait prendre soin de lui 
! En effet, le panama brut d'apprêt est souple voire pliable, il n'est donc pas sujet à se casser. Cependant, si on le plie trop souvent et sans délicate attention, celui-ci peut se fragiliser. D'autre part, plus un panama est apprêté, plus il devient cassant, notamment si on le pince pour le mettre et l'enlever
Certaines précautions sont donc nécessaires pour conserver une longue vie à votre panama
1/ Ne pas le pincer (ou du moins ne pas exercer de pression) en le portant à votre tête, le prendre de préférence par le bord
Le pays d’origine du panama est naturellement humide, nous somme sur l’équateur, et outre la saison des pluies, il y a l’amazonie et la foret humide, (rain forest) donc ce conseil n°2 s’adresse essentiellement aux « touristes » humidifier de temps en temps le chapeau avec un brumisateur
LE PANAMA EST UN ACCESSOIRE UNIVERSEL C’est un objet artisanal entièrement tissé à la main selon un rituel ancestral, dont la tradition est restée quasiment inchangée depuis son origine en 1630. Il est tissé à la main, on peut observer à son sommet le début du tissage sous la forme d’une rosace Le panama est un chapeau qui a une histoire. Derrière chaque panama, il y a la sueur et le savoir-faire d'un homme ou d'une femme, il y a le soleil et la terre d'Equateur, la culture d'un pays, la fierté et la simplicité de ses artisans. Le panama est un chapeau qui a une âme !

Alors après cette description je pense que l'on peut classer ce Panama dans les GTC. Et si vous désirez en voir un de plus près, alors pas de problème venez leur rendre visite à la boutique De Gilles qui les accueille pour quelques temps encore

mercredi 12 mai 2010

Les grands crus textiles

Les appellations controlées, les AOC pour des produits alimentaires bien sûr vous les connaissez. Moi je vous invite à découvrir les Grands Crus Textiles. GCT.
Pourquoi? parce que l'univers textile nous offre des produits uniques, liés à des régions, des villes, des industriels mais aussi des artisans. Alors, avant que le tissu qui ne s'use pas, qui ne se tache pas, qui s'utilise hiver comme été soit inventé et fabriqué par millions de mètres, avant que nous ayons tous les mêmes vêtements dans le même tissu dans la même couleur, prenons le temps de découvrir ce dont nous avons hérité de nos ancêtres.
Je vous convie à une promenade à travers les siècles et les continents, nous irons à la rencontre des civilisations anciennes, des hommes de science, des artisans et des ouvriers.
La dégustation visuelle se fera avec émotion tant la survie de ces tissus ne tient plus qu' à un fil. C'est peut être votre enthousiasme qui les fera perdurer. Tout au long des semaines je vous distillerai des informations sur quelques grands crus textiles. Cependant, si ce jeu vous amuse, alors n'hésitez pas à me transmettre à votre tour vos découvertes textiles.
Si nous sommes nombreux à défendre l'idée de classer les tissus qui le méritent, alors peut être que les professionnels du secteur textile pourront imaginer un diplôme, une distinction, un certificat ou tout autre signe distinctif, pour protéger la qualité de ces tissus, comme le font les britanniques pour le Tweed.


un homme, un tissu, une ville

Un homme, un tissu, une ville.
Oberkampf développa son entreprise de toiles imprimées dans une petite bourgade proche de Versailles Jouy en Josas, qui donna le nom à ce tissu : toiles de jouy. Aujourd'hui la toile de Jouy se résume à un imprimé et peu importe la qualité du support la finesse des motifs et la solidité des couleurs. Le mot est tombé dans le domaine public et en même temps il a perdu sa personnalité.

mardi 11 mai 2010

Les îles sous le vent et les moutons de la blanche Albion






Pour satisfaire ma curiosité et augmenter les trésors de la boutique, je suis allée faire un tour en Ecosse. De là je vous rapporte des tissus, des photos et des histoires.
Le nord ouest de l'Ecosse ne possède pas que des fantômes qui hantent les châteaux, souvent bien délabrés, le célèbre loch Ness n'est qu'un bon canulard, le haggis n'a rien de spectaculaire mais ce qu'il faut retenir de ces terres inhospitalières, c'est un autre trésor, peut être moins touristique : la laine provenant de la toison des moutons des îles Skye, Lewis et Harris. Jadis, les paysans furent chassés des terres au rendement pourtant bien pauvre afin d'offrir des pâturages pour les moutons dont l'élevage était bien plus rentable avec leur laine et leur viande. Ceci est en partie la cause de l'immigration des écossais aux quatre coins du monde.
Longtemps, la production textile se cantonna aux tissus écossais utilisés pour fabriquer des plaids et tartans, ce sont les incontournables clans mais, depuis la fin 19e siècle, un rival est apparu : le Tweed. En fait, les tisserands ayant constaté que le marché du textile stagnait, ils ont eut l'idée d'utiliser la laine locale, les teintures naturelles locales et la main d'œuvre locale et de proposer aux clients une nouveauté : un tissu en laine solide à l'épreuve des ronces, de la pluie et du vent qui aurait pour fantaisie des chevrons des sillons ou des boutons. Voilà une idée marketing qui dure. Les premiers clients furent les habitants des régions nord de l'Ecosse.
En Ecosse, on trouve des tweeds différents dans chaque région ou presque, des sergés, des toiles, des chevrons, des chinés.
L'Ecosse produit des Tweed magnifiques, mais ce sont les îles Lewis et Harris qui ont données leurs lettres de noblesse à cette étoffe grâce aux célèbres Harris Tweed.
Pour fabriquer ces tissus, il faut des laines provenant de moutons vivant dans cette région.
Les moutons qui paissent dans les prés de cette île doivent faire face à un climat rude, venteux et humide, il se nourrisent d'une herbe très particulière, ce sont ces spécificités qui vont évidemment conférer sa qualité à la toison. La laine produite par les moutons des Iles Harris et Lewis n'est pas la même que la laine produite par les moutons élevés en Basse Normandie.
Les fabricants tiennent tellement à l'authenticité de leur produit qu'ils ont réussi un coup de maître en marketing. Ils apposent leur sigle sur les tissus : un orbe impérial, une sphère surmontée d'une croix. C'est donc écrit dessus. Les tissus sont tissés en petite largeur environ 0,75 m et les couleurs originelles sont celles du terroir. Par exemple, on obtient l'orange avec l'ambroisie ou le souci, le vert avec la bruyère ou l'ortie, le rouge avec le lichen ou le gaillet, le jaune avec la fougère, le violet avec les baies de sureau, le bleu avec l'iris.


En 1933, le Harris Tweed Act déclare qu'un véritable Harris tweed doit être constitué en totalité de laine vierge teinte et filé dans les îles Hébrides et tissée à la main, à la maison par les habitants des îles Hebrides Harris, Lewis, Barra et Uist. Un institut, le Harris Tweed Authority, est chargé de garantir la constance de la qualité.

Le nom de tweed serait à la base, une faute de frappe. En effet, le mot qui désignait le tissu était twill, c'est- à-dire sergé. Mais finalement on garda Tweed car c'est le nom de la rivière qui coule aux environs d'Edimbourg, bien que les tissus soient fabriqués dans des régions éloignées de la tweed.
Les vêtements en tweed sont authentiques, ils se patinent, vivent, ils se lustrent mais ne s'usent pas.
Ils font partie de votre vie, c'est alors une bonne vieille veste, un bon vieux tweed qui se bonifie avec l'âge. La laine utilisée est une laine rustique, le brin est court, ce qui donne un aspect poilu, il ne se froisse pas et son toucher rugueux, avec les années, s'assouplit.
Chaud, imperméable, casual chic, c'est une étoffe indémodable qui mérite d'être GCT.


mercredi 17 mars 2010

pourquoi j'ai voulu avoir un blog

 Je l'ai vraiment désiré ce blog, cela faisait bien longtemps que je remettais au lendemain ce  que j'imaginais être un travail de titan. Et puis j'ai pris le temps d'y réfléchir et ma fille m'a soutenu dans cette entreprise. Ses conseils je les suis pas à pas, et puis me voila enfin seule aux commandes. Pourquoi  j'ai voulu ce blog ? Parce que je n'ai pas trouvé ce qui correspondait à mes attentes. Quelles sont elles me direz vous ? Eh bien ce qui me tient à coeur c'est de pouvoir communiquer avec des personnes pour qui le textile, les voyages, l'histoire sont intimement liés. Lors de mes voyages lointain j'ai toujours un but : rencontrer des artisans, des créateurs, des artistes et rapporter dans mes valises un peu de leur savoir faire, et beaucoup de souvenirs textiles
 C'est une passion dévorante que mon quotidien me permet d'assouvir. J'ai de la chance, je travaille dans  un domaine ou le tissu est l'objet principal,  puisque j'ai ouvert  une boutique il y a 25 ans  De Gilles Tissus. Je suis née dans une famille qui travaillait dans le tissu , alors mes racines  je les assume avec joie. Cette connaissance du monde textile qui m'a été transmise j'aimerai à mon tour la transmettre .  Le domaine textile est loin d'être un sujet futile, parler chiffon n'est en rien insignifiant parce que à travers le tissu c'est l'économie, l'histoire, la science, la société qui se reflète. On voyage d'un continent à l'autre, on travers les siècles de notre histoire c'est passionnant. Il est possible de "lire" les tissus comme un livre, il n'est qu'à déchiffrer les mots : textile, tisser, texte... Il me semble que ce blog pourrait être le lieu idéal pour des échanges autour du tissu. Cependant comme les jours ont 24 heures,  et les semaines des week -end, j'ai aussi d'autres points d'intérêt: les voyages,   la cuisine, le théâtre, le cinéma Pourquoi se limiter ? Quand on aime on ne compte pas. 

lundi 8 mars 2010

des tissus de la fin d'un monde

 Nous voici à l'ère des tissus intelligents mais est ce pour autant que les tissus du siècle dernier étaient idots? Peut être. Cependant entre un tissu technique et une étoffe pleine de sensualité je n'hésite pas. Je saisie à bras le corps la seconde. Pourquoi ? Parce que  j'adore les tissus , les vrais, ceux qui parlent, ceux qui se froissent, ceux qui vivent, ceux qui sont remplis de souvenirs. Ai je besoin d'avoir un vêtement dans lequel sont placés des capteurs électroniques, ai je besoin d'un vêtement qui mesure mon rythme cardiaque, ai je besoin de collants qui libèrent grâce à des capsules emprisonnées dans les fibres, des matières qui vont hydrater ma peau? Non Je peux tenir mon I pod toute seule près de mon oreille, je suis capable de mettre de la crème sur mes jambes si ma peau est déshydratée, et en plus je peux selectionner mon produit hydratant,  et si j'ai des problèmes cardiaques, alors je vais voir un cardiologue. Chacun son métier, et les tissus ne remplacent ni les médecins, ni les ordinateurs, ni les conseils des esthéticiennes...
Si je ne vais pas sur la lune, si je n'escalade pas des sommets à plus de 5000 m si je ne fais pas de natation de compétition, si je ne dors pas dans un igloo, encore que, mais ça je vous le raconterai un autre jour, alors les fibres naturelles me suffisent amplement. Elles ont naturellement ce que les hommes cherchent à produire industriellement.  Bien entendu les fibres synthétiques sont nécessaires, et dans la vie quotidienne, elles nous aident nous dépannent, nous font gagner du temps, mais elles ne sont  pas indispensables comme les fabricants, les publicitaires, les commerçants (les autres) voudraient nous le faire croire.  Moi j'aime le bruit de la soie, l'odeur de la laine mouillée, le toucher frais d'un   lin. Ce sont des fibres qui évoquent des souvenirs, qui mettent en émoi les cinq sens, ils vont se patiner, vieillir plus ou moins vite plus ou moins bien, comme nous en somme, ils sont vivants. On peut avoir une passion pour le toucher d'un satin de soie, comme une caresse, mais aussi une répulsion pour le toucher d'un velours, on peut rêver, on peut se souvenir,  on peut accoler des adjectifs aux tissus  fabriqués avec des fibres naturelles mais que peut on dire d'un tissus technique? Ce polyester est vraiment  est performant, ce polyamide  est pratique et léger,  et infroissable en plus.. Intelligent parce qu' il évacue la transpiration, il maintient le corps au sec, au chaud, au froid ? et  la part du rêve? Et la sensation tactile. Lorsque l'on parle de seconde peau pour les sous vêtement, n'oubliez pas que  la première peau c'est la votre?   Mais en réalité la laine n'est elle pas infroissable, n'evacue t elle pas la transpiration, ne tient elle pas le corps au sec? Serait elle intelligente sans le savoir? Demandez donc à Monsieur Jourdain...
Bientôt c'est au musée que l'on découvrira ce avec quoi nos mères et nos grand mère se vêtaient parce que les moires, les ottomans, les gazars, les organza, les bengalines, ou encore les failles de soie, les gabardines de coton, les satins de coton, les seersuckers  seront devenus les tissus d'un autre monde. Le souvenir de ces étoffes   sera "la madeleine" pour tous (tes) les passionnés qui portent haut et fort la mémoire des tissus