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jeudi 2 mai 2019

LA TOURBE UNE FIBRE TEXTILE SOUS EXPLOITEE


LES TISSUS A BASE DE TOURBE, DE CHANVRE, D'ORTIE

GRADO ZERO ET KULTATURE 
Les moyens techniques disponibles aujourd'hui  permettent de réaliser ce qui était impossible il y a quelques décennies : produire à grande échelle des fibres textiles naturelles issues de la tourbe  Ces tissus parfois mélangés tourbe/laine ou Tourbe/ coton sont "bourrés de vitamines," et de qualités, non dénaturées contrairement à  la viscose de bambou qui a perdu tout son potentiel au cours des différentes étapes de la transformation de la matière première en fibre textile. Si l'on devait concevoir un vêticament ce serait un vêtement fabriqué dans une étoffe laine/tourbe.
Deux entreprises ont  magnifiquement relevé ce défi  Grado  Zero en Italie et  kultature en Finlande


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Les touffes blanches et cotonneuses de la linaigrette . Photo prise au Groenland au mois d’Aout. La neige à laissée place à l'herbe qui recouvre une partie de la côte ouest. 

AU DEBUT FURENT LA LINAIGRETTE ET LE CAREX
La linaigrette est liée physiquement à la tourbe. En effet ce végétal est générateur de tourbe. Une fois fanées la plante macèrent des siècles durant dans la boue des zones marécageuses.
La soie des périanthes de la linaigrette, c'est d'abord un joli nom mais c'est aussi une fleur blanche et délicate, l'idée de dormir la tête posée sur un oreiller rempli d'aigrettes douces et légères c'est déjà le début d'une bonne nuit.

Il y a linaigrette et linaigrette. L'eriophorum du grec érios = laine et phero =porter. La photo est parlante, le nom est en rapport avec le physique de cette tige qui porte une houppe laineuse en son sommet. Mais curieusement c'est au coton que l'on pense en découvrant ces boules blanches légères et duveteuses .Si le nom scientifique fait référence à la laine, le nom le plus commun lui fait référence au coton autrement dit la linaigrette devient une herbe à coton.
L'eriophorum  vaginatum  = en forme de gaine.  



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carex
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LA OUATE DE TOURBE UN TRESOR ENDORMI. 
La tourbe est le résultat de la lente décomposition de diverses plantes dont la linaigrette et le carex qui poussent à la surface des eaux stagnantes. La sphaigne est la partie vivante des tourbières. Seule sa partie immergée se dégrade alors que la partie émergée continue de se développer. Les tourbières sont donc en partie constituées d'une dégradation de sphaigne, sorte de mousse pouvant dater de plusieurs centaines, voire de millions d'années.
Imaginons une "carotte" de tourbe. On trouve en partant de la partie la plus profonde, enfouie dans la boue et en remontant vers la surface : du pétrole, du charbon, de la tourbe brune, de la tourbe blonde et de la sphaigne en surface. C'est la tourbe jaune, plus riche en végétaux décomposés qui fut utilisée au XIXe siècle pour la fabrication de la ouate de tourbe.

Ce qui me parait être un extraordinaire effort technique et une remarquable stratégie commerciale  en 2019, peut perdre de sa superbe comparée à la stupéfiante avance de la société Maris et Co qui utilisant les procédés de filature du Dr Redon à su donner toute sa légitimité pharmaceutique à la fibre de tourbe en 1894!
« Maison V. Maris et Co. Nous garantissons que la fabrication de notrê ouate de tourbe est faite exclusivement d'après les procédés de son créateur, le Dr Redon, c'est-à-dire avec des machines et dans des conditions spéciales d'asepsie. Nous garantissons toutes les qualités de notre marque, mais de celle-là seulement !  De la valeur hygiénique et antiseptique des tissus de tourbe
Les tissus que nous présentons sont faits de tourbe pure, de fibres de tourbe filées par un procédé nouveau et exclusif. 
Les fibres employées, extraites de certaines tourbes de Hollande, sont en majeure partie des fibres de carex lentement transformées par l'action très prolongée du temps, de l'eau et de divers agents de fermentation. Sous ces multiples influences, le végétal a subi d'importantes modifications dans sa constitution physique et chimique ; tout en conservant sa structure anatomique générale, il est devenu un véritable squelette inorganique, désormais à l'abri de toute putréfaction et de toute fermentation.
Le végétal fait de tourbe ayant conservé son volume tout en perdant beaucoup de son poids, a dû devenir poreux ; de là, en dehors même de la constitution de la plante elle-même, une grande élasticité et un grand pouvoir absorbant.
Du fait de sa constitution chimique et du milieu dans lequel elle elle formée, la tourbe est aseptique et même, dans une mesure appréciable, antiseptique.
Les propriétés caractéristiques de la fibre de la tourbe, complètement étudiées par le Dr Redon, aujourd'hui reconnues par tous les savants, sont :
La capacité d’absorption
L'élasticité;
La conductibilité ;
L'inaltérabilité ;
L'action antiseptique et désinfectante.
Ce sont ces qualités, d'autant plus précieuses qu'elles sont naturelles, qu'il s'agissait de conserver dans les diverses transformations et utilisations de ces fibres, en particulier dans la fabrication de tissus. — Que devait-il advenir, en effet, de l'antisepsie et du pouvoir absorbant, par exemple, si, pour l'élaboration de la fibre et sa mise en tissu, on voulait passer par la série des opérations ordinaires de la filature, où l'addition de matières essentiellement fermentescibles (corps gras, oléine) est d'une nécessité absolue ?
Nous avons pu atteindre cependant le but désiré d'une manière certaine, incontestable, mais non sans de laborieuses recherches et grâce à un nouveau système de filature, le système Cupers. Seul, ce système, dont nous avons le monopole, permet de hier les fibres de tourbe sans l'addition d'aucune matière étrangère, en leur conservant leur pureté originelle. Nous avons donc la certitude d'offrir un tissu qui réunit en lui toutes les qualités naturelles de la tourbe pure, puisque toutes les manipulations ont été faites à sec, sans matières grasses et sans eau.
Le jury de l'Exposition d'hygiène d'Anvers 1894 a reconnu le mérite de nos tissus en leur attribuant un diplôme d'honneur.
Il est acquis qu'une des qualités principales de la tourbe est sa grande capacité d'absorption. Cette propriété, jointe à la conductibilité bien connue de la tourbe pour la chaleur, assure à notre tissu de tourbe un rôle prépondérant dans l'hygiène de l'homme et du cheval.
Une couverture en tissu de tourbe, placée sur un cheval en sueur, absorbe et facilite l'évaporation de cette sueur tout en maintenant une température régulière et en évitant la production d'une couche dense de vapeur entre elle et le cheval. Ce dernier phénomène se produit, on le sait par expérience, avec tous les autres tissus et fait souvent redouter l'emploi des couvertures ordinaires, causes fréquentes de refroidissement.
Sous la couverture de tourbe, l'animal peut se sécher ; sa peau s'y comporte comme au contact de l'air avec le danger des impressions extérieures en moins. Il n'y a plus à craindre un refroidissement brusque quand il faut découvrir le cheval »

On trouve nombre d'exemples ayant conduit des industriels à se lancer dans la transformation de la tourbe en fibre textile`` 
Louis Neyron  crée sa première société en 1882.  Puis il s'associe avec son ami le Docteur Rasurel. Ainsi naquit la première société de sous vêtements  "hygièniques" connue sous le nom de  Dr Rasurel puis Rasurel,
 On y file un fil de laine importé d'Australie mélangé à de la ouate de tourbe importée de Hollande. Le fil est tricoté à la machine pour obtenir une maille, matériau qui permet la fabrication de sous vêtements confortables alliant l'isolation thermique, la souplesse et un pouvoir antiseptique avéré.
 . 
Les affiches publicitaires de l'époque vantent les mérites  de cet article


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Un de ses clients célèbre fut Marcel Proust. Asmatique  il vivait dans un monde clos, dans une chambre aux rideaux tirés, fenêtres fermées, et pourtant il se réchauffait difficilement
« Je grelotte sous cinq couvertures de laine augmentées de trois édredons cependant que sur moi les tissus que vous méprisez du docteur Rasurel recouverts de trois épaisseurs de Pyrennées me protègent un peu des flammes du feu qui est dans la cheminée. »
La ouate de tourbe est une matière fibreuse, élastique, et fine. Mélangée à au moins 25% de fil de laine de mouton, il est possible de la filer et de la tisser. On obtient une étoffe de tourbe, type flanelle, aux qualités calorifiques exceptionnelles. Ce lainage était recommandé aux personnes souffrant de rhumatismes. Je dis était car aujourd'hui la tourbe est quasiment ignorée par l'industrie textile. Le consommateur du XXI e siècle devrait il  se contenter d'un ersatz  présenté comme la perfection faite fibre : la polaire.? La stratégie de la société finlandaise est couronnée de succès : utiliser les ressources locales ( tourbe) pour fabriquer industriellement un textile à la fois techniquement très sophistiqué et en même temps naturel. Depuis quelques années Kultature commercialise sous le nom d'Eriotex une sorte de feutre mi tourbe mi laine. Des stylistes comme J.C Castelbajac ne s'y sont pas trompé en intégrant dans leurs collections cette matière « ancestralement » nouvelles.
Plus encore : la tourbe est hémostatique et c'est pour cette raison qu'elle fut utilisée comme s pour fabriquer des pansements antiseptiques Un certain monsieur Béraud, français expatrié en Hollande, avait réussi à fabriquer des fils et à tisser des étoffes avec la fibre de plantes tourbeuses.

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et  les propriétés thermiques de la ouate de tourbe permis de fabriquer des pantoufles et des gilets (laine de mouton et ouate de tourbe)  pour les soldats durant la guerre de 14/18
Encore plus: la tourbe possède des propriétés absorbantes et désodorisantes si importantes qu'elle fut utilisée comme les litières dans les étables.

Cet amas de fibres  était  mélangé avec de la laine de mouton. Le fil obtenu  possédait de qualités insoupçonnables. Tissés ou tricotés les étoffes, laine/tourbe ont longtemps tenus au chaud les reins de nos grands parents. Les ceintures lombaires  luttaient efficacement contre les rhumatisme bien avant que Damart nous propose ses articles en Thermolactyl mis au point en 1953
La nature est bien faite, mais l'homme depuis les temps immémoriaux tente de la surpasser. Et voila comment on passa de la ceinture de flanelle aux sous-vêtements Damart. La science au service du bien- être rentre dans les fibres de ces tricots magiques. Les propriétés "triboélectriques" du Thermolactyl vont soulager les rhumatisants, enfin c'est la publicité qui le dit, les rhumatologues sont plus septiques. Que se cache t il derrière ce mot technique? Une fibre synthétique  la chlorofibre (un autre post sera consacré aux frère Desparture dont les bureaux étaient situés rue Dammartin à Roubaix adresse à l'origine de la marque Damart
.
C'est désolant d'abandonner une telle ressource naturelle. La France possède des tourbières surtout dans le nord, mais  le Canada, l'Irlande, l'Ecosse, et bien d'autres régions dans le monde pourraient exploiter le potentiel textile des tourbières.  Les industriels  ont préféré  mettre sur le marché des fibres chimiques qui tentent d'égaler les qualités intrinsèques de la ouate de tourbe.  La société Damart a connu le succès grâce à un slogan publicitaire "coup de poing" Froid? moi jamais!  








  







Le saviez vous ? 
L’empereur Vespasien à la suite de travaux herculéens effectués dans la ville de Rome se vit dans l’obligation de trouver des moyens de renflouer les caisses de la ville. Il eut l’idée d’instaurer entre autre taxes celle sur l’urine. Dans des lieux destinés à cet usage que depuis on nomme des vespasiennes, les utilisateurs devaient payer pour ce service. L’urine ainsi récoltée dans les latrines était revendue aux teinturiers qui utilisaient l'urine fermentée pour dégraisser la laine 
Suétone, un haut fonctionnaire romain, contemporain de Vespasien écrit à se sujet ‘Titus, le fils de Vespasien lui reprochait d’avoir institué un impôt sur les urines. Il lui mit sous le nez le premier argent qu’il perçu de cet impôt, et lui demanda s’il sentait mauvais. Titus lui ayant répondu que non ; c’est pourtant de l’urine dit l’Empereur.
 C’est ainsi que naquit le proverbe « l’argent n’a pas d’odeur

dimanche 28 avril 2019

QUESTIONS REPONSES

Merci pour vos commentaires, vous avez des questions? pas de problèmes, je vous répondrais si vous me laissez une adresse mail ou  celle de votre blog.

lundi 11 mars 2019

La psychologie du shopping masculin vu par une femme
Il est un fait indéniable, le shopping est vécu très différemment par les hommes et par les femmes. N'est pas tant que les hommes détestent ce moment, c'est qu'ils ne partagent pas la manière dont les femmes pratiquent cette activité.
Pourquoi un homme déprimé ne mange -t -il pas un morceau de chocolat, pourquoi ne va -t -il pas chez le coiffeur pour changer de tête, pourquoi ne partage -t -il pas une tasse de chocolat avec un copain, pourquoi ne rentre t -il pas dans une boutique pour se réconforter en essayant un vêtement, en touchant des étoffes douces, chaleureuse, colorées, amicales, quitte à ne rien acheter? Parce qu'il s'agit d'attitudes typiquement féminines; ces petits moments girly ont une incidence positive  sur le mental et le moral. Sinon il y a le régime sans sel, sans gluten, l'hygiène de vie façon végane, le naturisme ou la méditation.
Pour les hommes, le shopping c'es l'occasion  de s'occuper de leur tenue à eux, alors que pour la plupart d'entre nous, et surtout pour celles qui sont en train de lire ces lignes,  il s'agit d'une activité, pas toujours considérée comme un loisir. Ainsi, les mamans ont en charge non seulement leur propre vestiaire mais aussi celui  de toute la famille, l'entretien y compris . Si c'est une obligation, autant en prendre son parti et s'en acquitter avec aisance plutôt que sous la contrainte.
Ce passage incontournable et répétitif de la vie quotidienne, est considéré par beaucoup d'hommes comme quelque chose de nécessaire mais oh combien futile Ennuyeux pour les uns, et détestable pour les autres mais indispensable si l'on vit en société, à moins de s'appeler Robinson Crusoé .
Les hommes considèrent  le temps passé pour choisir un  vêtement comme ridicule, mais  chercher des pendant des heures sur le net le meilleur rapport qualité prix d'un nouveau modèle de smartphone   serait-il  un acte plus glorieux ?

UNE NOUVELLE GENERATION UN NOUVEAU MODE D'ACHAT
Dans les grandes villes  le nombre de lieux spécialisés dans la mode pour homme est en nette progression, ce qui laisse penser qu'un plus grand nombre d'hommes prend   plaisir à magasiner,  mais ils sont encore très minoritaires. Donc ces pages s'adressent aux autres, à ceux qui n'ont pas encore modifié leurs habitudes d'achat, leur manière de se vêtir.

LE CHANGEMENT LE MOINS POSSIBLE
Généralement les hommes se rendent dans les boutiques plus souvent de force que de gré. Ils attendent le dernier moment pour  se rende à l'évidence : la veste est élimée, les chaussures déformées par un usage intensif, le col de la chemise est rapé etc. Curieusement coté démodé, plutôt vintage ne les agace pas, c'est le principe d'acheter les coupes, des couleurs, classiques.
Ils recherchent   le coté pratique  fonctionnel, confortable du vêtement quotidien, eux ne veulent pas souffrir pour être beaux. Ils ont mille fois raison sur ce plan.

Le moment fatidique étant arrivé, il faut se mettre en quête d'une nouvelle veste. Les hommes
que le shopping ne passionne pas vont au plus rapide et  préfèrent  la routine là l'originalité. Regardez les rayons, les vitrines, rien de plus classique, des couleurs éteintes , les fabricants restent sur des gammes classiques exception faite des  modèles proposés dans le sportswear ou  par les maisons Haute Couture où la fantaisie à droit de cité, mais qui se paie cher.
Donc pour ne pas déroger à l'habitude, ils se rendent dans les boutiques qu'ils connaissent, s'adressent au vendeur qui connait leurs gouts, et souvent ils repartent avec le même modèle de veste, mais neuve, parfois  dans une autre teinte. Le changement les ennui. C'est l'achat automatique, motivé par la seule obligation de ne pas avoir froid ou de se présenter correctement vêtu dans une société  encore très codifiée. Tout sentiment à l'égard du produit semble absent. Mais inconsciemment sans doute
ils sont peut être plus attaché à leur vêtement qu'ils ne l'imagine, le lien avec un article vestimentaire est peut être plus étroit chez eux que chez nous. Puisqu'ils ne prêtent pas grande attention à la mode et à ses mouvements,  il conservent plus longtemps que nous les pièces maitresses de leur vestiaire et pour cette raison ils finissent par s'habituer à leur vieille veste en tweed, au point qu'ils hésitent à s'en séparer lorsque le moment est venu d'en acheter une nouvelle.
Denis Diderot dans un texte magnifique chante son amour pour sa vieille robe de chambre et cri son désespoir de devoir utiliser sa nouvelle tenue, trop belle, trop chic, trop chère, trop fragile, enfin sans passé, sans histoire, sans âme
"Pourquoi ne pas l'avoir gardée? Elle était fait à moi j'étais fait à elle. Elle moulait tous les plis de mon corps sans le gêner..L'autre raide, empesée me mannequine..J'étais le maître absolu de la vieille robe de chambre... Mes amis gardez vos vieux amis, que mon exemple vous instruise...  Ma vieille robe de chambre était une avec les autres guenilles qui m'environnaient, tout est désaccordé, plus d'ensemble, plus d'unité".
In Regrets sur ma vieille robe de chambre, avis à ceux qui ont plus de gout que de fortune. 1772.
La lecture de ce texte me touche toujours autant, et je vous incite vivement à le découvrir.

samedi 9 mars 2019

1 -VOYAGES DANS MES SOUVENIRS TEXTILES


 VOYAGES DANS MES SOUVENIRS TEXTILES

Et c'est l’image d'une petite fille  qui  marche vers l’école  primaire du 16 rue de Sévigné.  Un ancien hôtel particulier du XVIIe siècle n'est plus une école et c'est une bonne chose car il n'était absolument pas adapté à cet usage  mais il est toujours là bien que les murs de guingoiS aient été blanchis, la cour arborée est désormais habitée par quelques oiseaux qui nichent dans les arbres centenaires . A l’heure de la récréation la cloche ne  sonne plus l'heure de la récréation ou de la sortie
Mais ce jour de juin 1956 il faisait chaud et pour aller à l'école j’avais eu l’autorisation de sortir « en taille » comme disait maman. Une jupe plissée à carreaux verts et bleus, des sandalettes en cuir blanc et semelles en crêpe et des socquettes blanches et une chemise  blanche. C’était une tenue tout à fait conforme à l’idée que l’on se faisait alors d’un vêtement confortable et fonctionnel, absolument pas un uniforme. Je volais plus que je ne marchais, parce que manteau, veste, chaussettes  montantes et bottines  reliquats d’un hiver rude étaient remisés enfin dans le placard jusqu'à l'année suivante.  Cette nouvelle tenue était le signe d'une nouvelle saison, avec elle c’est la liberté qui m’était accordée. L’air était frais,  à l'époque encore presque pur à Paris. Les saisons bien définies, l’été c'était enfin  les bras et les jambes à l’air, imperceptiblement caressés par les rayons du soleil.
Comment une tenue aussi  quelconque peu s’imprimer dans le disque dur de ma mémoire?  Je n’ai pas d’explications, mais ce que je ressens à cet instant c’est quasiment la même chose à soixante ans d’écart. Même si l’air est un peu plus pollué dans la capitale, il est frais, les rayons du soleil filtrent à travers une brume aussi aérienne qu’un organza, et moi j’aperçois ces tenues estivales qui colorent les rues.


UN VELOURS VENUS D’OUTRE ATLANTIQUE
C’était dans les années 50  bien peu de temps après la fin de la seconde guerre mondiale. En France, tout était calme, et rue de Sévigné la vie s’écoulait  tranquillement entre le magasin de tissus de mes grands parents et l'école communale située à quelques enjambées l'une de l'autre ; le marais n'était pas encore  quartier pour bobos d'ailleurs cet adjectif n'avait pas encore été inventé. Les rues étroites étaient bordées d'immeubles aux façades décrépies et sombres pour ne pas dire délabrées  qui  semblaient n'attendre que la loi Malraux pour faire peau neuve Le festival du Marais dans les années 70  donnera un nouveau souffle à ce coin de Paris  lieu magique de mon enfance entre la place des Vosges et le musée Carnavalet
Un jour de 1955 le facteur apporta à mes parents un paquet en provenance des USA. Les timbres étaient nombreux et une étiquette portant la mention air mail barrait une partie de l’emballage. Le nom de l’expéditeur ne surpris pas mes parents, il s’agissait de l'oncle d’Amérique. Eh oui nous en avions un, un vrai,  le mari de la sœur de ma grand mère. Ouvrir le paquet voilà ce qui m'importait. Quel ne fut pas l'étonnement de mon père lorsqu'apparut  un métrage de velours côtelé corail ! J’avais cinq ans et voilà peut être l’origine  de ma passion pour la couleur et les tissus. Une lettre accompagnait ce cadeau inattendu. Nos cousins d’Amérique nous pensaient dans l’embarras, je dis nous, mais je ils imaginais les français privés de nourriture et de matières premières. Pouvions nous trouver des marchandises en quantité suffisante,  pouvions nous acheter du tissu pour fabriquer des vêtements chauds pour l’hiver ? Il semble que l’information n’était pas arrivée jusqu'à Trenton petite ville américaine située à mi chemin entre NY et Washington
 Bien sûr que nous avions de quoi manger et pour nous vêtir il n’y avait pas de problème, mon grand père étant lui même marchand de tissus ! Mais après les remerciements d’usage, il fallut faire quelque chose avec cette coupe. Et le cadeau me tomba sur le dos, je veux dire sur les jambes, car la couturière transforma ce velours côtelé corail en un pantalon pour le moins voyant. Il faut un début à tout et malgré ma timidité j’assumais cet accoutrement. Imaginez les réactions des élèves lorsque vêtue de ce spectaculaire élement vestimentaire je traversais la cour de récréation. Le velours passe encore, mais corail, alors là je renversais les codes. Malgré ma petite taille, j’étais à la hauteur de ma réputation d’une fille insensible à la mode.

UNE ROBE DE PETITE FILLE D’HONNEUR 

Il faut souffrir pour être belle, que n’ai je entendu ce ridicule diction dans mon enfance. Le passage chez le coiffeur, disons plutot le friseur m’a laissé un souvenir si terrible que pendant des années j’ai refusé que l’on s’attaque à ma chevelure, j’avais bannie toute permanente et coloration de mon vocabulaire.
Le coiffeur était un ami de mes grands parents, et pour le mariage de mon oncle il fallait boucler mes cheveux baguette de tambour. Cinq ans, j’avais cinq ans et une peur panique de cette machine à bigoudis chauffants. On me mis sur la tête ces trucs chauds qui étaient sensés friser mes cheveux. Pourquoi fallut il m’infliger ce supplice ? Mes cris et mes pleurs  n’empéchèrent rien, et l’assistance c’est à dire la clientele du salon de coiffure de monsieur  Simon de la rue de Sévigné souriaient en voyant cette charmante enfant tenter de se soustraire à la permanente.
Mais c’était là le dernier acte avant la cérémonie, avant cela il y avait eu les essayages chez la couturière. Je me souviens de cette femme, aimable, patiente et habile de ces mains, qui m’avait confectionné une robe bleue  clair en organdi doublée d’une soie bleue plus foncée. Mais pour en arriver là plusieurs visites avaient été nécessaires, accompagnées d’essayages  interminables pour une enfant. Ce qui me consola c’est ce petit sac, une petite bourse en fait que je portais au poignet  fabriquée dans le même tissu que la robe. Il faut croire que cela en valait la peine,car sur les photos non seulement je frise, mais ma robe est magnifique et en prime je souris, visiblement ravie d’être en vedette entre les mariés.




La solitude du client dans la cabine d'essayage

Un petit espace, petit, petit, sombre, quelque fois poussiéreux  où l'on parvient  à pénétrer à à force de patience.  Qui n'a pas appréhendé ce moment? De nombreuses enseignes à succursales multiples ont trouvé la solution pour remédier à cet inconvénient : articles échangeables ou remboursables. Superbe idée, on rentre chez soi, et on essaie. Le hic parce qu'il y en a un c'est de revenir à la boutique pour rendre les produits ou les échanger et par conséquent, refaire la queue... Une grande enseigne japonaise installée en Europe, met à la disposition de sa clientèle des cabines d'essayage, claires, nombreuses et entre deux essayage un membre du personnel passe inspecter la propreté de la cabine,  donc vous pouvez en toute tranquillité passer les articles  sélectionnés

mardi 5 mars 2019

CONFUSION DES GENRES

L'exposition qui se tient actuellement à la fondation Louis Vuitton, permet de découvrir la collection de tableaux, de sculptures et de dessins magnifique d'Elizabeth et Samuel Courtauld.  Un parcours sans faute si ce n'est que la fin de la visite se  termine sur une déconvenue En effet je suis surprise que ces lignes destinées à découvrir  les éléments clés la vie de cet  homme, industriel par obligation et  mécène  par passion, contiennent une telle erreur.  
La rayonne n'est pas une fibre synthétique même révolutionnaire contrairement à ce qui est écrit mais  une fibre chimique artificielle. Il convient de rectifier cela et de rendre à la rayonne son identité. J'espère que cela sera fait dans les prochains jours. J'en ai par ailleurs informé la maison mère. Nous verrons si l'information circule. Mais que ceci ne vous empêche nullement de venir admirer les  œuvres  de Degas, Van Gogh, Renoir  célèbres mais rarement exposées.