ALEXANDRE SACHE (1902-1981) : TEXTILE
DESIGNER
Ce siècle avait deux ans lorsque naquit Alexandre Sache qui
sera un acteur muet de la grande époque de la Haute Couture. Entre 1930 et
1973, ses foulards et ses étoffes imprimés ont été présents dans la plupart des
collections Haute Couture de Schiaparelli à Dior, de Givenchy à Balenciaga.
Un créatif inspiré, son milieu familial fut
sans doute propice à ce mode d’expression. Artiste entouré d’artistes : un
frère peintre : Gabriel Spat, un autre sculpteur : Numa Patlagean, et
aujourd’hui un petit fils, Jean-Jérôme, pianiste.
L’art fait décidément partie de cette famille.
Monsieur Sache, comme l’appelaient ses employés et ses clients,
fait ses études de chimie à l’école polytechnique de Lausanne, puis il intègre
l’université de Genève et poursuit des études de dessin. Ceci explique non
seulement la diversité de ses activités mais aussi le haut niveau de qualité de
son œuvre.
Il puisait son inspiration dans ses souvenirs autant que dans son
quotidien. Un rien, une rencontre, un paysage, un griffonnage, une parole qui
aurait été sans importance pour quiconque pouvait lui inspirer un sujet de
collection.»
Il transposait sur les étoffes les fleurs qui poussaient dans son
jardin de la vallée de Chevreuse, la végétation luxuriante et le bleu azur de
la mer dans la région d’Antibes, ou la vue sur la place Vendôme depuis la
fenêtre de son bureau.
« C’est à Monsieur Sache que l’on doit cette saison les robes
du soir de Dior « griffonnées » de la tête aux pieds. Après avoir passé trois semaines dans une
clinique et pris le temps, il a crayonné quelques traits sur un morceau de
papier. Marc Bohan a trouvé cette idée sublime de naturel. Et voilà la
naissance d’un imprimé exclusif que Sache baptisa Crayonnage. » (in le
journal : La Suisse, mars 1974).
Alexandre Sache eut de multiples occasions d’exercer ses talents.
Il fut tour à tour :
- caricaturiste :
pour des journaux des années 20 : Bonsoir, le Canard Enchaîné, le Herald
Tribune, le Courrier Cinématographique. Il fut notamment l’ami de Louis Delluc.
- illustrateur de
nouvelles dans des revues telles que Harper’s Bazar ou Vanity Fair.
- sculpteur : il
exécute en 1927 le buste de Charles Lindbergh en 33 heures, course contre la
montre, soit le même temps exactement que la durée de la traversée de
l’Atlantique par l’aviateur : un exploit partagé.
SES PREMIERS PAS DANS L’UNIVERS DE LA MODE
Il s’intéresse à la mode dès les années 30. Il est considéré comme
l’un des pionniers de ce qui allait devenir la création artistique d’imprimés
pour la Haute Couture.
Ses imprimés font partie
des collections des Maisons Callot, Lucien Lelong, Augusta Bernard, Worth,
Redfern, Mainbocher, Patou.
Il rencontre Cristobal Balenciaga avec qui il engagera une longue
collaboration, travaille aussi pour Molyneux et Schiaparelli.
Après les années sombres de la guerre, la Haute Couture parisienne
reprend des couleurs. Les grands couturiers mènent le jeu et Sache travaille
avec eux et pour eux : Balenciaga toujours, mais aussi Dior, Saint
Laurent, Givenchy, Chanel…
Sa réussite est due, sans aucun doute, à son savoir faire tout
autant qu’à la façon qu’il eut de s’adapter à chacun de ses clients, qu’il
s’agisse de Jean Patou ou de Hubert de Givenchy.
Il crée l’atelier BEAUCLERE à Montrouge, au service de couleur sur mesures, il ouvre place Vendôme une boutique, BRUMAIRE point de vente de ses carrés de soie imprimés, non loin de la première boutique de Schiaparelli.
Bel hommage!
RépondreSupprimerJ'ai travaillé pour Mr Sache chez Brumaire rue Victor Basch à Montrouge
RépondreSupprimerJ.aimerais discuter avec vous au sujet de votre expérience professionnelle et si. C était possible partager quelques uns de vos souvenirs
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