Dans toute l'Océanie on utilise la sous écorce de mûrier ou liber ou phloème, tissu conducteur de sève pour obtenir un matériau qui se rapproche physiquement d'une étoffe.
Les artisans locaux s'appliquent à décorer ces tapas de motifs géométriques, graphiques, abstraits ou, au contraire, des représentation très concrètes de la faune, la flore, des diverses activités de la tribu avant de les utiliser pour la décoration, l'habillement ou pour en faire des accessoires.
Ce matériau prend des noms différents suivant les régions. En Papouasie indonésienne, c'est le maro ; à Wallis et Futuna, c'est le tapa. Jadis, les petits maros ou tapas étaient des articles utilisés au quotidien : besaces, ceintures, ponchos, capes. Les grands modèles richement décorés servaient de costumes d'apparat et parfois, de linceul pour envelopper le corps des défunts.
Lorsque j'ai visité ce petit village tribal installé sur une île au milieu du lac Sentani
j'ai eu la chance de voir des femmes fabriquer un maro.
Cet artisanat est devenu un commerce florissant. La qualité de la production locale est reconnue dans le pays et les points de vente se multiplient en Papouasie, tandis que sur l'ile, les maros sont destinés aux touristes qui visitent ce village de pêcheurs et aux costumes pour les danses traditionnelles.
Ce commerce est un moyen d'enrichir le village, de faire connaître leur culture et de perpétuer un savoir faire traditionnel.
Tapa ou maro, c'est un produit difficile à décrire lorsqu'on ne l'a jamais eu entre les mains. Ce n'est pas un tissu puisqu'aucun fil n'entre dans sa fabrication. Bustier, ceinture, pagne, tout est fait en écorce de murier. La matière est similaire à un feutre assez fin, la fibre est "tassée" dense, et légèrement cartonneuse. Elle n'a pas la souplesse d'un tissu, mais il est possible de l'utiliser pour construire des vêtements aux formes géométriques, comme des rectangles, des carrés ou des triangles.
Sur l'ile, le travail de l'écorce de mûrier est réservé aux femmes, mais ce sont les hommes qui vont couper les mûriers dans la foret avoisinante, de préférence à la pleine lune afin que la sève soit mieux répartie dans le tronc, ce qui simplifiera les opérations suivantes.
Pour obtenir une simple feuille d'écorce plusieurs étapes sont nécessaires. Ici, le savoir faire se transmet de mère en fille, alors que dans d'autres régions d'Océanie ce sont les hommes qui sont en charge de récupérer l'écorce.
Ensuite, le tronc est fractionné, les "tronçons" étant coupés à la mesure des maros sont transportés à proximité du village en barque, puis sont déposés dans le lac quelques jours afin de faciliter la séparation de l'écorce.
Le bois se travaille encore humide, la buche est raclée afin de dégager la partie tendre du bois : le phloème. Une fois le bois entaillé, débute l'épluchage. La feuille séparée du bois est battue longuement afin de l'assouplir et de lisser sa surface. Il en résulte une feuille blanchâtre qui séjournera encore quelques jours dans l'eau. En ressortant, elle ressemble à une peau de chamois, la couleur a viré au brun et la texture a acquise une souplesse étonnante. La feuille est mise à sécher au soleil avant de pouvoir être décorée avec des pigments naturels : ocres, blancs ou noirs. Après cette suite d'opérations le maro ou tapas est enfin prêt.
Les artisans locaux s'appliquent à décorer ces tapas de motifs géométriques, graphiques, abstraits ou, au contraire, des représentation très concrètes de la faune, la flore, des diverses activités de la tribu avant de les utiliser pour la décoration, l'habillement ou pour en faire des accessoires.
Ce matériau prend des noms différents suivant les régions. En Papouasie indonésienne, c'est le maro ; à Wallis et Futuna, c'est le tapa. Jadis, les petits maros ou tapas étaient des articles utilisés au quotidien : besaces, ceintures, ponchos, capes. Les grands modèles richement décorés servaient de costumes d'apparat et parfois, de linceul pour envelopper le corps des défunts.
Lorsque j'ai visité ce petit village tribal installé sur une île au milieu du lac Sentani
j'ai eu la chance de voir des femmes fabriquer un maro.
Cet artisanat est devenu un commerce florissant. La qualité de la production locale est reconnue dans le pays et les points de vente se multiplient en Papouasie, tandis que sur l'ile, les maros sont destinés aux touristes qui visitent ce village de pêcheurs et aux costumes pour les danses traditionnelles.
J'ai fait mon choix : des marques pages en écorce de mûrier , original non? |
Ce commerce est un moyen d'enrichir le village, de faire connaître leur culture et de perpétuer un savoir faire traditionnel.
Après les danses traditionnelles de la cérémonie d'accueil, je suis allée dans les coulisses pour admirer les costumes |
Tapa ou maro, c'est un produit difficile à décrire lorsqu'on ne l'a jamais eu entre les mains. Ce n'est pas un tissu puisqu'aucun fil n'entre dans sa fabrication. Bustier, ceinture, pagne, tout est fait en écorce de murier. La matière est similaire à un feutre assez fin, la fibre est "tassée" dense, et légèrement cartonneuse. Elle n'a pas la souplesse d'un tissu, mais il est possible de l'utiliser pour construire des vêtements aux formes géométriques, comme des rectangles, des carrés ou des triangles.
Sur l'ile, le travail de l'écorce de mûrier est réservé aux femmes, mais ce sont les hommes qui vont couper les mûriers dans la foret avoisinante, de préférence à la pleine lune afin que la sève soit mieux répartie dans le tronc, ce qui simplifiera les opérations suivantes.
Pour obtenir une simple feuille d'écorce plusieurs étapes sont nécessaires. Ici, le savoir faire se transmet de mère en fille, alors que dans d'autres régions d'Océanie ce sont les hommes qui sont en charge de récupérer l'écorce.
Même les barques sont décorées avec les motifs traditionnellement destinés aux maros |
Ensuite, le tronc est fractionné, les "tronçons" étant coupés à la mesure des maros sont transportés à proximité du village en barque, puis sont déposés dans le lac quelques jours afin de faciliter la séparation de l'écorce.
Le bois se travaille encore humide, la buche est raclée afin de dégager la partie tendre du bois : le phloème. Une fois le bois entaillé, débute l'épluchage. La feuille séparée du bois est battue longuement afin de l'assouplir et de lisser sa surface. Il en résulte une feuille blanchâtre qui séjournera encore quelques jours dans l'eau. En ressortant, elle ressemble à une peau de chamois, la couleur a viré au brun et la texture a acquise une souplesse étonnante. La feuille est mise à sécher au soleil avant de pouvoir être décorée avec des pigments naturels : ocres, blancs ou noirs. Après cette suite d'opérations le maro ou tapas est enfin prêt.