DE POURPRE, D'ECARLATE OU D'ANDRINOPLE : DE QUOI VOIR ROUGES!
Cette « Porte » était de lin blanc, entremêlé de bleu, de pourpre et d'écarlate.
UNE INDUSTRIE BASÉE SUR DES RECETTES SECRETES
Description biblique du tabernacle. C'est dire que les" racines" des ces couleurs plongent dans l'histoire.
En ce qui concerne la teinture pourpre on sait aujourd'hui qu'elle existait déjà au Moyen Orient vers 1500 ans avant JC.
Dans l'Occident médiéval, toutes les nuances du rouge, vif, sombre, clair, lumineux, doux, violent, virant au rose ou au violet sont recherchées, car rares sont les teintures rouges solides. Celles qui existent sont onéreuses et par conséquent deviennent un symbole de force, de pouvoir, et un signe de richesse évident.
L'ESPIONNAGE INDUSTRIEL
A partir du XIIe siècle, les occidentaux traversant les océans avec leurs navires ou les terres avec des caravanes, importeront des nouvelles matières premières colorantes des Indes, de l'Amérique du sud avec le bois Brésil, de l'Amérique centrale avec la cochenille du Mexique de l'Indonésie... C'est alors que la diversité des nuances ouges permettra de satisfaire la demande de plus en plus importante.
Des industries très lucratives en découleront . Ces recettes seront gardées secrêtes, autant que possible. Considérées comme un trésor, le savoir faire des teinturiers sera soumis à bien des convoitises.
Après le secret de la couleur pourpre et plus tard celui du rouge d'Andrinople force est de constater que l espionnage industriel n'est pas l'apanage des temps modernes.
permettant
N° 1
UNE LEGENDE POUR UNE COULEUR LEGENDAIRE
Il est une jolie légende qui nous mène en Phénicie, aujourd'hui le Liban, à la découverte de la couleur pourpre, couleur réservée un temps aux empereurs byzantins:
Le dieu Melqart, Heracles pour les grecs, et la nymphe Tyros se promenaient sur la plage près de Tyr en Phenicie. Leur chien, qui gambadait devant eux, trouva un murex et le croqua. Aussitôt sa gueule devint rouge violacée. La nymphe apprécia tant cette couleur qu'elle décida de ne céder aux avances de Melqart que lorsque celui-ci lui apportera une robe de cette couleur très pécisément. Celui-ci fit pêcher un grand nombre de murex et il pu ainsi teindre le tissu dont il fit faire une robe qu'il offrit à sa belle.
Ainsi naquit une industrie prospère. Le colorant issu de ce coquillage marin, le murex grandaris, rouge violet très profond, fut bien découvert par les phéniciens. Ils exploitèrent ce filon gardant secret le mode de fabrication de ce colorant "magique" comme les chinois gardèrent le secret de la fabrication de la soie. Mais avec une pêche excessive des murex, la source se tarira quelques siècles plus tard et la couleur pourpre disparaîtra.
UNE RACINE GREQUE POUR LA PHENICIE
Le mot grec désignant le murex était phonix, c'est-à-dire rouge. De là à imaginer que la Phénicie vient de phonix ou phœnix… Pourquoi pas, cette hypothèse ne semble pas dénuée de bon sens puisque l'activité majeure de Tyr était l'extraction du principe colorant à partir de murex qui étaient très nombreux dans la région.
Cette « Porte » était de lin blanc, entremêlé de bleu, de pourpre et d'écarlate.
UNE INDUSTRIE BASÉE SUR DES RECETTES SECRETES
Description biblique du tabernacle. C'est dire que les" racines" des ces couleurs plongent dans l'histoire.
En ce qui concerne la teinture pourpre on sait aujourd'hui qu'elle existait déjà au Moyen Orient vers 1500 ans avant JC.
Dans l'Occident médiéval, toutes les nuances du rouge, vif, sombre, clair, lumineux, doux, violent, virant au rose ou au violet sont recherchées, car rares sont les teintures rouges solides. Celles qui existent sont onéreuses et par conséquent deviennent un symbole de force, de pouvoir, et un signe de richesse évident.
L'ESPIONNAGE INDUSTRIEL
A partir du XIIe siècle, les occidentaux traversant les océans avec leurs navires ou les terres avec des caravanes, importeront des nouvelles matières premières colorantes des Indes, de l'Amérique du sud avec le bois Brésil, de l'Amérique centrale avec la cochenille du Mexique de l'Indonésie... C'est alors que la diversité des nuances ouges permettra de satisfaire la demande de plus en plus importante.
Des industries très lucratives en découleront . Ces recettes seront gardées secrêtes, autant que possible. Considérées comme un trésor, le savoir faire des teinturiers sera soumis à bien des convoitises.
Après le secret de la couleur pourpre et plus tard celui du rouge d'Andrinople force est de constater que l espionnage industriel n'est pas l'apanage des temps modernes.
permettant
N° 1
UNE LEGENDE POUR UNE COULEUR LEGENDAIRE
Il est une jolie légende qui nous mène en Phénicie, aujourd'hui le Liban, à la découverte de la couleur pourpre, couleur réservée un temps aux empereurs byzantins:
Le dieu Melqart, Heracles pour les grecs, et la nymphe Tyros se promenaient sur la plage près de Tyr en Phenicie. Leur chien, qui gambadait devant eux, trouva un murex et le croqua. Aussitôt sa gueule devint rouge violacée. La nymphe apprécia tant cette couleur qu'elle décida de ne céder aux avances de Melqart que lorsque celui-ci lui apportera une robe de cette couleur très pécisément. Celui-ci fit pêcher un grand nombre de murex et il pu ainsi teindre le tissu dont il fit faire une robe qu'il offrit à sa belle.
Ainsi naquit une industrie prospère. Le colorant issu de ce coquillage marin, le murex grandaris, rouge violet très profond, fut bien découvert par les phéniciens. Ils exploitèrent ce filon gardant secret le mode de fabrication de ce colorant "magique" comme les chinois gardèrent le secret de la fabrication de la soie. Mais avec une pêche excessive des murex, la source se tarira quelques siècles plus tard et la couleur pourpre disparaîtra.
UNE RACINE GREQUE POUR LA PHENICIE
Le mot grec désignant le murex était phonix, c'est-à-dire rouge. De là à imaginer que la Phénicie vient de phonix ou phœnix… Pourquoi pas, cette hypothèse ne semble pas dénuée de bon sens puisque l'activité majeure de Tyr était l'extraction du principe colorant à partir de murex qui étaient très nombreux dans la région.
Phonix et Phénicie, ce n'est pas le seul exemple d'une matière colorante qui donna son nom au territoire où elle était exploitée : le bois rouge braise que l'on trouve au brésil, est à l'origine du nom du pays. Un autre exemple en rapport avec le tissu ou le vêtement et un nom de pays ? Le Gabon. Lorsque les navigateurs portugais au XVe siècle arrivèrent près de côtes de cette région, ils se trouvèrent face à l'estuaire d'un fleuve dont la forme était semblable à leur veste, le caban, qui en portugais donne gabâo soit gabon.
Si le mot "rouge" est la traduction de phœnix en grec, le mot pourpre vient de porphura en grec et purpura en latin.
UN SAVOIR FAIRE EXCEPTIONNEL
Près de 1500 ans avant JC, les phéniciens maîtrisaient la fabrication d'une substance colorante aux qualités exceptionnelles. Ils avaient à portée de main la matière première : le murex phyllonotus brandaris était très abondant le long de côtes phéniciennes, et la pêche aisée. C'est au début du printemps, durant la période de reproduction mais avant la ponte, que l'on allait chercher les mollusques en mer. Ensuite, ils étaient entreposés dans de grandes cuves pour être écrasés afin de libérer ce pigment coloré. En fait, on cassait la coquille au niveau de la glande hypobranchiale et l'exposition du liquide à la lumière déclanchait le développement du pigment pourpre, composé de dibromoindigotine. On mélangeait le liquide obtenu avec du sel et on laissait reposer cette mouture durant trois ou quatre jours. Ensuite, le liquide était transvasé dans d'autres cuves durant une semaine. C'est alors que la teinture était prête. En diluant cette solution dans de l'eau ou en la laissant au soleil, on obtenait une gamme de rouge, en passant du rose, au violet.
Lors de fouilles près de la côte, on a retrouvé des "collines" constituées de débris de coquilles de murex dont l'exploitation à durée plusieurs siècles.
Cette teinture fut considérée comme un produit de luxe dans le monde antique. Toutes les personnes influentes rêvaient de posséder un vêtement pourpre mais seuls quelques privilégiés eurent cet honneur : les empereurs, les rois et, plus tard, les princes de l'église. Porter un vêtement pourpre c'était un privilège réservé aux hauts dignitaires. Ce prestige social résulte non seulement du prix élevé du produit mais également de lois réservant cette couleur à certaines personnes, dont le rang social s'accordait avec ce luxe..
10 000 POUR 1
Pour obtenir un gramme de cette substance colorante pourpre plus de 10 000 mollusques étaient nécessaires. la production était saisonnière, les artisans devaient avoir une parfaite connaissance du mode de fabrication et l'exportation vers l'Orient et l'Occident réclamait une grande vigilance et de la patience, les chemins étant parfois dangereux. La renommée de la pourpre fit accroître la demande mais aussi monter les prix. C'est pourquoi, au même titre que la soie ou les épices, la pourpre fut longtemps un produit de luxe.
Mais quel secret se cachait dans la profondeur de ce violet ? Sa solidité. Enfin une couleur qui ne passait pas à l'eau et que les rayons du soleil ne fanaient pas.
DE LA COULEUR A L'ETOFFE
Mais la réputation de Tyr ne s'arrêta pas au colorant. On importa de la laine d'Espagne que les teinturiers teignaient en pourpre. Ainsi naquit une industrie annexe presque aussi florissante : le commerce d'étoffes précieuses. Sachant que les phéniciens étaient de grands navigateurs et d'excellents commerçants, ils surent mettre à profit leur savoir faire.
SYMBOLIQUE
Longtemps, le rouge demeura une couleur précieuse bien après que le secret de la fabrication de la pourpre ne soit découvert, bien après que la recette de fabrication de la teinture pourpre ait été oubliée. L'idée du luxe restera accolée à cette couleur, très difficile à obtenir, à conserver et, par conséquent, plus onéreuse que les autres. Tapis rouge et robe de Cardinal, rideau de théâtre cramoisi, mais le rouge est symbole de la force, la puissance, l'amour passion..
Si le mot "rouge" est la traduction de phœnix en grec, le mot pourpre vient de porphura en grec et purpura en latin.
UN SAVOIR FAIRE EXCEPTIONNEL
Près de 1500 ans avant JC, les phéniciens maîtrisaient la fabrication d'une substance colorante aux qualités exceptionnelles. Ils avaient à portée de main la matière première : le murex phyllonotus brandaris était très abondant le long de côtes phéniciennes, et la pêche aisée. C'est au début du printemps, durant la période de reproduction mais avant la ponte, que l'on allait chercher les mollusques en mer. Ensuite, ils étaient entreposés dans de grandes cuves pour être écrasés afin de libérer ce pigment coloré. En fait, on cassait la coquille au niveau de la glande hypobranchiale et l'exposition du liquide à la lumière déclanchait le développement du pigment pourpre, composé de dibromoindigotine. On mélangeait le liquide obtenu avec du sel et on laissait reposer cette mouture durant trois ou quatre jours. Ensuite, le liquide était transvasé dans d'autres cuves durant une semaine. C'est alors que la teinture était prête. En diluant cette solution dans de l'eau ou en la laissant au soleil, on obtenait une gamme de rouge, en passant du rose, au violet.
Lors de fouilles près de la côte, on a retrouvé des "collines" constituées de débris de coquilles de murex dont l'exploitation à durée plusieurs siècles.
Cette teinture fut considérée comme un produit de luxe dans le monde antique. Toutes les personnes influentes rêvaient de posséder un vêtement pourpre mais seuls quelques privilégiés eurent cet honneur : les empereurs, les rois et, plus tard, les princes de l'église. Porter un vêtement pourpre c'était un privilège réservé aux hauts dignitaires. Ce prestige social résulte non seulement du prix élevé du produit mais également de lois réservant cette couleur à certaines personnes, dont le rang social s'accordait avec ce luxe..
10 000 POUR 1
Pour obtenir un gramme de cette substance colorante pourpre plus de 10 000 mollusques étaient nécessaires. la production était saisonnière, les artisans devaient avoir une parfaite connaissance du mode de fabrication et l'exportation vers l'Orient et l'Occident réclamait une grande vigilance et de la patience, les chemins étant parfois dangereux. La renommée de la pourpre fit accroître la demande mais aussi monter les prix. C'est pourquoi, au même titre que la soie ou les épices, la pourpre fut longtemps un produit de luxe.
Mais quel secret se cachait dans la profondeur de ce violet ? Sa solidité. Enfin une couleur qui ne passait pas à l'eau et que les rayons du soleil ne fanaient pas.
DE LA COULEUR A L'ETOFFE
Mais la réputation de Tyr ne s'arrêta pas au colorant. On importa de la laine d'Espagne que les teinturiers teignaient en pourpre. Ainsi naquit une industrie annexe presque aussi florissante : le commerce d'étoffes précieuses. Sachant que les phéniciens étaient de grands navigateurs et d'excellents commerçants, ils surent mettre à profit leur savoir faire.
SYMBOLIQUE
Longtemps, le rouge demeura une couleur précieuse bien après que le secret de la fabrication de la pourpre ne soit découvert, bien après que la recette de fabrication de la teinture pourpre ait été oubliée. L'idée du luxe restera accolée à cette couleur, très difficile à obtenir, à conserver et, par conséquent, plus onéreuse que les autres. Tapis rouge et robe de Cardinal, rideau de théâtre cramoisi, mais le rouge est symbole de la force, la puissance, l'amour passion..
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