Vient du mot : lin, son ancienne
dénomination était "linomple" du vieux français lin et omple = uni.
A l'origine, comme la batiste il était
tissé uniquement avec du lin, aujourd'hui, on en trouve surtout en coton
peigné. Dans ce cas, une étiquette doit préciser "linon de coton".
C'est une toile souple, et transparente
caractérisé par un espacement caractéristique des fils de trame, ce qui la densité du linon entre la batiste plus
serrée et la gaze plus lâche). Le linon traditionnel est moins clair que le
voile, il emprunte la transparence de l'un, la légèreté de l'autre, il à la
main d'un organdi mais pas sa raideur et malgré tous ces emprunts c'est un tissu spécifique largement apprécié pour
ses propres qualités. Les femmes l'utilisèrent volontiers, trouvant dans le
linon la transparence juste suffisante et surtout la solidité que ne leur
apportaient pas toujours les autres étoffes cousines.
Un moine irlandais qui évangélisa la
région du canton d'Appenzell en Suisse, fit bâtir une abbaye à Saint-Gall, sur
les bords du lac de Constance. Celle-ci vécut en partie grâce aux bénéfices
tirés de la culture du lin. La région se spécialisa bientôt dans la fabrication
de linon et de batiste. Son aspect peut être modifié par différents apprêts
pour correspondre à différents usages. Si son aspect est lustré, c'est qu'il a
subi un mercerisage Au Moyen-Age, le linon était empesé avec de la farine, pour
les coiffes.. La qualité du tissage en Suisse, jadis en lin est encore réputée
pour les Ces cotons suisses sont souples, brillants, et les dessins sont
généralement obtenus par effet de tissage et non par impression.
Le linon est une matière de luxe, sachez
l'apprécier lorsque vous en trouvez doux au toucher, aimable à l’œil et pour ne
rien gâter agréable à porter, deux ombres à ce tableau idyllique , la rareté du
produit ce qui implique un prix élevé.
Une des utilisations du linon fit
beaucoup de bruit à l'époque. Madame de Pompadour et la comtesse Du Barry entre
autres, utilisaient un accessoire qui sembla scandaleux à leurs contemporains :
un morceau de linon qui servait à se moucher
et qui ne se jetait pas après usage car, étant donné le prix élevé de
cet objet très finement brodé et bordé des dentelles les plus fines, les
chambrières les donnaient à laver. Il n'y a pas de petites économies même,
chose extraordinaire, à la cour de France.
!
Jusqu'au Moyen Age, l'usage voulait que
l'on se moucha dans ses doigts
Cependant au temps des romains, le
mouchoir était un élément du costume mais son utilisation se limitait à essuyer
la sueur du visage ou remplaçait l'éventail (ces dernières utilisations sont
encore en usage de nos jours).
Les chinois, eux, avaient déjà des kleenex® ; ils employaient des feuilles de papier de riz qu'ils
jetaient après usage.
Si l'apparition du mouchoir dans le
costume du Moyen-Age se répand, l'utilisation n'en est pas pour autant celle
que nous connaissons aujourd'hui.
L'église en fit un symbole, (le linge que
Véronique tendit au Christ sur le chemin de Croix) puis le mouchoir, objet de
luxe s'il en fut, eut un rôle décoratif, richement orné de dentelles ou de
broderies. Il coûtait si cher que les dimensions furent réduites et que, d'un
commun accord, on le retrouva en carré dans de nombreux pays.
C'est aussi l'Eglise, mais anglicane
cette fois qui fit grand cas du linon. Le linon est utilisé pour les manches
des surplis des évêques anglicans En Grande Bretagne cette étoffe est appelée lawn
probablement parce que les premiers linons furent importés de Laon grand centre textile français.
Le mouchoir a son langage : agiter son
mouchoir (classique sur le quai de la gare), accrocher son mouchoir à la
fenêtre (signe de méfiance, attention traquenard, je suis surveillée), faire tomber son mouchoir (très romantique),
faire un nœud à son mouchoir (se souvenir de, ne pas oublier..).
Autrefois, tout comme le linge de table,
le nombre de mouchoirs qu'il était normal de posséder, était impressionnant. On
raconte que Brumell, chef de file des élégants au XIX e siècle en comptait plus
de 50 douzaines. Chose curieuse, les mouchoirs se vendent toujours à la
douzaine, sauf cas particulier de pochette-mouchoir assortie à une cravate, ou
de fines étoffes superbement brodées, ou monogrammées.
Les fils de lin des mouchoirs "en
linon" sont si fins qu'il est
impossible de les filer et de les tisser mécaniquement, ils ne supporteraient
pas le traitement et la rupture serait immédiate. Jusque dans les années 1950
ils étaient encore tissés à la main, par des artisans de la région de Cambrai
d'où leur dénomination commerciale : "fil de main" et
huile de coude…
Si le linon ou fine batiste, le lin ou la
soie font de luxueux mouchoirs, les grands carreaux de Cholet sont aujourd'hui
caractéristiques des mouchoirs d'hommes généralement plus grands que ceux réseRvés
aux femmes (ces derniers sont plus jolis, ornés de dentelle, ou brodés). Venue
des U.S.A., l'utilisation de mouchoirs en ouate de cellulose est de plus en
plus développée en Europe. Côté hygiène, cela semble moins archaïque.
Les mouchoirs précédemment décrits sont
dit "de poche" ; il en existe de cou se sont les
"bandanas", ou de tête les
madras aux Antilles.
Pour les serviteurs de l'église la
manipule fut un élément du costume ecclésiastique. Cette bande de fine étoffe
blanche, que le prêtre porte sur le bras gauche pendant l'office et qui lui
permet d'essuyer la sueur de ses mains et de son visage, était en linon
Lingerie féminine, vêtements d'enfants, chemises d'été fraîches et légères, mouchoirs
, le linon peut aussi être utilisé pour des voilages.