UNE NOUVELLE ADRESSE
En 1875 Liberty s'installe dans ses nouveaux locaux, situés juste en face du magasin Farmer et Rogers, L'enseigne est parlante : "East Indian House". Il débute sa nouvelle activité comme il a terminé l'ancienne, avec un stock insolite, hétéroclite qui attire encore l'attention de personnalités influentes du monde artistique qui vont faire venir dans leur sillage de nouveaux adeptes du style Liberty. Des produits exotiques pour l'époque qui intriguent et éveillent la curiosité.
Indéniablement novateur, Liberty a réussi sa reconversion ; comme promis ses plus fidèles clients voguent avec lui vers de nouveaux horizons. Il pose ainsi les fondations d'une future grande maison.
Indéniablement novateur, Liberty a réussi sa reconversion ; comme promis ses plus fidèles clients voguent avec lui vers de nouveaux horizons. Il pose ainsi les fondations d'une future grande maison.
Pour la petite histoire, la boutique Farmer et Rogers fermera quelques temps après le départ de Liberty, le chiffre d'affaire ayant prodigieusement chuté après le départ du directeur du rayon phare " "le bazar oriental" et la désaffection des acheteurs.
Dans l' East Indian House on trouve un bric à brac fascinant pour les amateurs, les chineurs et autres curieux. Une caverne d'Ali Baba où l'on ne sait pas ce que l'on va trouver, mais on sait que l'on va découvrir quelque chose.
Le décor de l'époque victorienne, si lourd, si chargé semble avoir vécu. Les fenêtres s'habillent de tissus plus légers, les murs se couvrent d'étoffes plus lumineuses, avec des motifs moins présents. Tout s'allège de la décoration à l'habillement.
Habiller le monde à sa manière, passer outre les habitudes, changer pour se libérer, changer pour Liberty quelle belle ambition!Quelle réussite!
Le succès permet le remboursement du prêt très rapidement. Petit à petit le local de Regent Street s'agrandira, annexant les immeubles voisins.
Dans les années 1880 la maison Liberty diversifie ses produits, et les soies d'Orient qui lui avaient valu ses premiers succès sont petit à petit remplacées par des articles réalisés par des stylistes anglais. Les "tissus d'art Liberty" deviennent un signe de raliement pour tout anglais qui se veut à la pointe de la modernité.
Liberty décida d'importer des tissus bruts et de les faire teindre et imprimer en Grande Bretagne, grâe aux teintureries et manufactures d'impression Thomas Wardle de Leek dans le Staffordshire et Edmund Littler de Merton Abbey dans le Surrey. Vers 1890, Liberty reprit la production totale des imprimeries textiles Littlers, et ses produits devinrent les tissus d'art Liberty, the "Liberty Art Fabrics".
Liberty est à l'origine du développement de l'industrie textile britannique, et de l'image d'excellence qu'elle véhicule toujours
DU TISSU AU VETEMENT
Fort de son succès commercial, la société Liberty ouvre en 1884 un département mode. La gamme de produit s'étoffera. E.W. Godwin fut un conseiller éclairé dans le choix des modèles crées par des modélistes permanents de la société.
La ligne de vêtements est en harmonie avec la philosophie de l'école des pré-raphaélites : style médiéval, lignes souples, tissus souples, drapés à l'antique
C'est une petite révolution dans la mode, les femmes se libèrent de leur carcan, plus de corsets, mais des lignes fluides, des plis souples, un mode de vie plus naturel. Le tissu est alors une soie imprimée de fleurs Paul Poiret créa quelques modèles pour les clientes de Liberty ainsi la robe du soir Calypso.
L'Exposition Universelle de 1889 est l'occasion pour Liberty d'exposer ses modèles de vêtements féminins"esthétiques et fonctionnels" sur le pré carré parisien qui domine alors la mode occidentale
Dans l' East Indian House on trouve un bric à brac fascinant pour les amateurs, les chineurs et autres curieux. Une caverne d'Ali Baba où l'on ne sait pas ce que l'on va trouver, mais on sait que l'on va découvrir quelque chose.
le navire amiral de Liberty à Londres |
UNE VISION AMBITIEUSE
Arthur Liberty marque son époque et bien plus. Il parvient à modifier quelque peu le gout du public. En cherchant à rompre avec l'ère victorienne il propose une option différente pour meubler et décorer les intérieurs londoniens.Le décor de l'époque victorienne, si lourd, si chargé semble avoir vécu. Les fenêtres s'habillent de tissus plus légers, les murs se couvrent d'étoffes plus lumineuses, avec des motifs moins présents. Tout s'allège de la décoration à l'habillement.
Habiller le monde à sa manière, passer outre les habitudes, changer pour se libérer, changer pour Liberty quelle belle ambition!Quelle réussite!
Le succès permet le remboursement du prêt très rapidement. Petit à petit le local de Regent Street s'agrandira, annexant les immeubles voisins.
décor très présent d'un salon "victorien" |
UNE CREATIVITE EXACERBEE DANS LES ARTS DECORATIFS
Le mouvement Art and Crafit en Grande Bretagne, le Jugendstill en Allemagne, Confort Tiffany aux Etats Unis, l'Art Nouveau en France ces mouvements vont éclore en ce début du XXè siècle et Monsieur Liberty va surfer avec succès sur cette vague, il partage les inspirations de ces avant-gardistes et les ré-interprête à sa manière.
Je me glisse ici dans cette saga, mais juste un moment, le temps d'établir un parallèle entre cette époque et cet homme et les années 1960/70 et l'époque de Carnaby street et de Mary Quant. Parce que c'est un peu mes vingt ans, et j'ai vécu cette expérience comme beaucoup de lycéennes qui partaient à Londres pour un séjour linguistique, et découvrant Carnaby Street, ses pulls en shetland multicolores, ses mini jupes... Un tel renversement des codes vestimentaires en une seule fois, c'était beaucoup mais extraordinaire. Une époque formidable, surtout pour les teen-ager. Eh oui, tout était possible, enfin le croyait -on. Le monde était à nous, la mode était pour nous, la musique nous enchantait, la nouvelle vague du cinéma était un raz de marée, nous étions avides de nouveautés, de couleurs, de bruits. Et des époque comme celle-ci, entrainées par une génération il y en eut beaucoup dans l'histoire de l'humanité. Liberty débutât au moment d'un renouveau dans les arts, d'un bouleversement de la société. La fin d'un siècle, le début d'un autre et tout se bouscule, on dépoussière les habitudes, on revisite les modes. Ce n'est pas une révolution, mais une évolution.
La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècles sont des périodes d' effervescence. L'art est en mouvement, la technique évolue, les inventions se succèdent, et facilitent le quotidien des citadins L'électricité, l'eau courante, les trains, la publicité, la photo..aujourd'hui cela nous semble évidement mais pour nos arrières- grands parents c'était un peu magique.
Les échanges commerciaux transforment peu à peu le commerce, les voyages sont facilités. Force est de constater que l'ouverture du Japon va influencer les artistes et les artisans occidentaux dans des secteurs comme la peinture ou la mode.
Le développement de l'industrie, l'ouverture de grands magasins transforment et développent l'activité commerciale des grandes villes européennes
Pour réussir il faut être le premier, il faut être à l'écoute des besoins voir les susciter. Un monde nouveau se fait jour et Arthur Liberty est l'un de ces hommes qui vont non pas prendre le train en route, mais le guider. Il saura s'entourer des meilleurs techniciens, artisans, industriels dans des domaines aussi pointus que la teinture, l'impression, le tissage.
UNE VISION DE CHEF D'ENTREPRISE
C'est sans doute le bon sens de cet entrepreneur qui a fait la réputation de sa société.
En bon gestionnaire et bien qu'il soit réceptif à l'esthétique prônée par le mouvement Art and Craft, il ne put se résoudre à suivre les "artistes" dans leur perception du commerce.
Le souffle du beau sur les objets usuels se retrouve encore aujourd'hui dans notre quotidien. Des créateurs d'objets insolites ou fonctionnels se multiplient à travers le monde, et le public est au rendez vous.
Mais au début du XXe siècle, le fonctionnel n'était pas destiné à être beau, du moins dans l'esprit des clients. On peut innover, mais il faut aussi prendre en considération la loi du commerce.
Dans la mouvance d'Art and Craft, en suivant les peintres, les architectes, les sculpteurs Liberty chercha aussi à embellir le quotidien du monde, en souhaitant que toutes les classes de la société puissent en bénéficier. Contrairement à l'artisanat élitiste des membres fondateurs du mouvement qui s'adressait à une minorité de clients aisés Liberty pris un autre chemin.
Fabriquer des objets à la main, en petite quantité ou en pièce uniques, obligerait à les vendre trop cher, ne touchant qu'une infime partie de la population. Or le but de Liberty était justement de proposer des articles de bonne qualité, avec un aspect "artisanal" mais à un prix abordable. De fait il touchera un public plus large avec ses produits manufacturés mais il n'attirera pas les classes populaires.
Il faut se rendre à l'évidence , au XIXeme, au XXeme ou au XXIeme siècle la qualité a un prix et il en fut toujours ainsi. Le prix des cotons Liberty dépasse largement le prix moyen d'une simple cotonnade imprimée. Ceci étant on peut les utiliser avec parcimonie, et longtemps puisque c'est désormais un classique, hors mode
Le mouvement Art and Crafit en Grande Bretagne, le Jugendstill en Allemagne, Confort Tiffany aux Etats Unis, l'Art Nouveau en France ces mouvements vont éclore en ce début du XXè siècle et Monsieur Liberty va surfer avec succès sur cette vague, il partage les inspirations de ces avant-gardistes et les ré-interprête à sa manière.
Je me glisse ici dans cette saga, mais juste un moment, le temps d'établir un parallèle entre cette époque et cet homme et les années 1960/70 et l'époque de Carnaby street et de Mary Quant. Parce que c'est un peu mes vingt ans, et j'ai vécu cette expérience comme beaucoup de lycéennes qui partaient à Londres pour un séjour linguistique, et découvrant Carnaby Street, ses pulls en shetland multicolores, ses mini jupes... Un tel renversement des codes vestimentaires en une seule fois, c'était beaucoup mais extraordinaire. Une époque formidable, surtout pour les teen-ager. Eh oui, tout était possible, enfin le croyait -on. Le monde était à nous, la mode était pour nous, la musique nous enchantait, la nouvelle vague du cinéma était un raz de marée, nous étions avides de nouveautés, de couleurs, de bruits. Et des époque comme celle-ci, entrainées par une génération il y en eut beaucoup dans l'histoire de l'humanité. Liberty débutât au moment d'un renouveau dans les arts, d'un bouleversement de la société. La fin d'un siècle, le début d'un autre et tout se bouscule, on dépoussière les habitudes, on revisite les modes. Ce n'est pas une révolution, mais une évolution.
La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècles sont des périodes d' effervescence. L'art est en mouvement, la technique évolue, les inventions se succèdent, et facilitent le quotidien des citadins L'électricité, l'eau courante, les trains, la publicité, la photo..aujourd'hui cela nous semble évidement mais pour nos arrières- grands parents c'était un peu magique.
Les échanges commerciaux transforment peu à peu le commerce, les voyages sont facilités. Force est de constater que l'ouverture du Japon va influencer les artistes et les artisans occidentaux dans des secteurs comme la peinture ou la mode.
Le développement de l'industrie, l'ouverture de grands magasins transforment et développent l'activité commerciale des grandes villes européennes
Pour réussir il faut être le premier, il faut être à l'écoute des besoins voir les susciter. Un monde nouveau se fait jour et Arthur Liberty est l'un de ces hommes qui vont non pas prendre le train en route, mais le guider. Il saura s'entourer des meilleurs techniciens, artisans, industriels dans des domaines aussi pointus que la teinture, l'impression, le tissage.
UNE VISION DE CHEF D'ENTREPRISE
C'est sans doute le bon sens de cet entrepreneur qui a fait la réputation de sa société.
En bon gestionnaire et bien qu'il soit réceptif à l'esthétique prônée par le mouvement Art and Craft, il ne put se résoudre à suivre les "artistes" dans leur perception du commerce.
Le souffle du beau sur les objets usuels se retrouve encore aujourd'hui dans notre quotidien. Des créateurs d'objets insolites ou fonctionnels se multiplient à travers le monde, et le public est au rendez vous.
Mais au début du XXe siècle, le fonctionnel n'était pas destiné à être beau, du moins dans l'esprit des clients. On peut innover, mais il faut aussi prendre en considération la loi du commerce.
Dans la mouvance d'Art and Craft, en suivant les peintres, les architectes, les sculpteurs Liberty chercha aussi à embellir le quotidien du monde, en souhaitant que toutes les classes de la société puissent en bénéficier. Contrairement à l'artisanat élitiste des membres fondateurs du mouvement qui s'adressait à une minorité de clients aisés Liberty pris un autre chemin.
Fabriquer des objets à la main, en petite quantité ou en pièce uniques, obligerait à les vendre trop cher, ne touchant qu'une infime partie de la population. Or le but de Liberty était justement de proposer des articles de bonne qualité, avec un aspect "artisanal" mais à un prix abordable. De fait il touchera un public plus large avec ses produits manufacturés mais il n'attirera pas les classes populaires.
Il faut se rendre à l'évidence , au XIXeme, au XXeme ou au XXIeme siècle la qualité a un prix et il en fut toujours ainsi. Le prix des cotons Liberty dépasse largement le prix moyen d'une simple cotonnade imprimée. Ceci étant on peut les utiliser avec parcimonie, et longtemps puisque c'est désormais un classique, hors mode
Dans les années 1880 la maison Liberty diversifie ses produits, et les soies d'Orient qui lui avaient valu ses premiers succès sont petit à petit remplacées par des articles réalisés par des stylistes anglais. Les "tissus d'art Liberty" deviennent un signe de raliement pour tout anglais qui se veut à la pointe de la modernité.
Liberty décida d'importer des tissus bruts et de les faire teindre et imprimer en Grande Bretagne, grâe aux teintureries et manufactures d'impression Thomas Wardle de Leek dans le Staffordshire et Edmund Littler de Merton Abbey dans le Surrey. Vers 1890, Liberty reprit la production totale des imprimeries textiles Littlers, et ses produits devinrent les tissus d'art Liberty, the "Liberty Art Fabrics".
Liberty est à l'origine du développement de l'industrie textile britannique, et de l'image d'excellence qu'elle véhicule toujours
DES IMPRIMES FLEURIS POUR L'AMEUBLEMENT ET L'HABILLEMENT
Tout en restant importateur d'articles orientaux, de la vaisselle en porcelaine jusqu'au soieries en passant par les tapis, des kimonos, et autres trésors, il se spécialise dans les tissus d'ameublement ; plus tard seulement il ouvrira un rayon de tissus d'habillement, avant de lancer une ligne de vêtements. Faisant appel au talent de plusieurs dessinateurs, imprimeurs et teinturiers, la gamme de tissus proposés va s'étoffer au cours dans ans.
Tout en restant importateur d'articles orientaux, de la vaisselle en porcelaine jusqu'au soieries en passant par les tapis, des kimonos, et autres trésors, il se spécialise dans les tissus d'ameublement ; plus tard seulement il ouvrira un rayon de tissus d'habillement, avant de lancer une ligne de vêtements. Faisant appel au talent de plusieurs dessinateurs, imprimeurs et teinturiers, la gamme de tissus proposés va s'étoffer au cours dans ans.
MOUVEMENT POUR UN VETEMENT RATIONNEL ET HYGIENIQUE
Enfin des tissus qui permettent de créer des vêtements amples, aux drapés élégants qui s'adaptent au corps. Ils se lavent facilement, les teintures sont naturelles et solides. L'absence d'apprêts de finitions termine cette liste de bonnes résolutions. C'est ce qui en cette fin de siècle fait la différence entre les tissus Liberty et les autres qui ont trop souvent un éclat factice. Le beau bio avant le bio, décidément Liberty va de l'avant.
Enfin des tissus qui permettent de créer des vêtements amples, aux drapés élégants qui s'adaptent au corps. Ils se lavent facilement, les teintures sont naturelles et solides. L'absence d'apprêts de finitions termine cette liste de bonnes résolutions. C'est ce qui en cette fin de siècle fait la différence entre les tissus Liberty et les autres qui ont trop souvent un éclat factice. Le beau bio avant le bio, décidément Liberty va de l'avant.
"finis les corsets, tournures et épaulettes ; elles porterons des draperies moelleuses, souples, fluides, de couleurs douces et fondues. Enfin le vêtement s'adapte au corps. Dans l'absolu Arthur Liberty songe à révolutionner un mode de fonctionnement figé. La mode, la mode et pourquoi supporter les dickats d'une poignée de personnes influentes? Il voudrait que les clientes prennent conscience que leur corps est unique et qu'il faut l'habiller avec harmonie, choisir les formes en fonction de sa silhouette, les couleurs en fonction de sa couleur de peau, de ses yeux, de sa chevelure... Beaucoup de critères très nouveaux pour les femmes en ce début de XXe siècle. Il faut du temps pour que le changement s'installe, mais ce sont des débuts prometteurs pour Liberty.
Les femmes du XXIe siècle ont la possibilité de se vêtir sans contraindre leur corps, elles ont à leur disposition des lignes de vêtements qui prennent soin de leur santé, de leur bien être et en prime de leur élégance Malheureusement ces offres ne rencontrent qu'un succès d'estime, c'est dommage. J'espère assister dans les années à venir au développent de la diététique vestimentaire.
Les femmes du XXIe siècle ont la possibilité de se vêtir sans contraindre leur corps, elles ont à leur disposition des lignes de vêtements qui prennent soin de leur santé, de leur bien être et en prime de leur élégance Malheureusement ces offres ne rencontrent qu'un succès d'estime, c'est dommage. J'espère assister dans les années à venir au développent de la diététique vestimentaire.
DU TISSU AU VETEMENT
Fort de son succès commercial, la société Liberty ouvre en 1884 un département mode. La gamme de produit s'étoffera. E.W. Godwin fut un conseiller éclairé dans le choix des modèles crées par des modélistes permanents de la société.
La ligne de vêtements est en harmonie avec la philosophie de l'école des pré-raphaélites : style médiéval, lignes souples, tissus souples, drapés à l'antique
C'est une petite révolution dans la mode, les femmes se libèrent de leur carcan, plus de corsets, mais des lignes fluides, des plis souples, un mode de vie plus naturel. Le tissu est alors une soie imprimée de fleurs Paul Poiret créa quelques modèles pour les clientes de Liberty ainsi la robe du soir Calypso.
L'Exposition Universelle de 1889 est l'occasion pour Liberty d'exposer ses modèles de vêtements féminins"esthétiques et fonctionnels" sur le pré carré parisien qui domine alors la mode occidentale
UN ESTHETE
Arthur Lazenby Liberty était amateur d'art et nul doute qu'il fut influencé par ses amis les peintres pré-Raphaélites comme Rosseti ou Millais. Leur idéal était de revenir à l'avant Renaissance et de tout recommencer. Le goût du détail, la description des plantes notamment dans le tableau de Millais "Orphée" est reflété dans l'extrême délicatesse des premières impressions Liberty.
Ophelia de Millais |
LIBERTY OF LONDON A PARIS
En 1890 la firme Liberty ouvrira une boutique à Paris au 38 avenue de l'opéra. Le succès aidant, en 1920 Liberty déménage dans un local plus vaste au 3, boulevard des capucines. Jusqu'au krach de 1929, une partie de la clientèle se composait de riches américaines, mais au lendemain de la catastrophe boursière, le chiffre d'affaire baissa et la boutique ferma définitivement ses portes parisiennes en 1932.
UN LONG PREAMBULE AVANT LE CELEBRE COTON IMPRIME
Liberty comme jadis Oberkampf ou Chanel ne commencèrent pas immédiatemet à produire ce qui fit leur célébrité, le chemin préliminaire est souvent laborieux.
Arthur Lasenby Liberty fut l'un des plus ardent défenseur du beau dans le quotidien, il défendra le mouvement anglais Art and Craft. Les pré-raphaelites trouvèrent dans les tissus vendu par Liberty une souplesse, une mollesse, un indolence qui correspondait à leur imaginaire et que nulle part ailleurs ils ne pouvaient se procurer
La qualité des motifs imprimés sur divers supports comme la soie, le velours, le coton ou le lin firent en partie la renommée de la marque.
Les premiers motifs étaient dans l'air du temps, et presque d'avant garde dans le style "art nouveau" , Les dessins étaient imprimés à la main, ensuite à la planche puis au rouleau. Il étaient influencés par le naturalisme d'artistes comme William Morris. : la mode est aux motifs floraux stylisés et les tissus sont baptisés de noms charmants comme " chardons gothiques.
LE SUCCES ENTRAINE LES COPIES
Le coton imprimés de semis de fleurs fut l'un des articles de la société Liberty le plus copié... Mais d'autres produits connurent le même sort. Dans les années 1890 Liberty commercialisa un "cachemire" made in England sous le nom Umritza. Le succès fut important, et les copies se multiplièrent, sans parvenir au même résultat.
Arthur Liberty se rendit compte que le véritable cachemire tissé à la main était parfait pour les étoles mais bien trop fragile pour être utilisé en ameublement ou en habillement ; des tentatives furent réalisées par des tisserands anglais pour fabriquer une étoffe aussi douce et souple mais plus résistante. Les résultats furent couronnées de succès. Le tissage industriel était plus régulier et plus serré. Bonne pioche, le tissu était parfaitement adapté à ses nouvelles destinations.
Liberty comme jadis Oberkampf ou Chanel ne commencèrent pas immédiatemet à produire ce qui fit leur célébrité, le chemin préliminaire est souvent laborieux.
Arthur Lasenby Liberty fut l'un des plus ardent défenseur du beau dans le quotidien, il défendra le mouvement anglais Art and Craft. Les pré-raphaelites trouvèrent dans les tissus vendu par Liberty une souplesse, une mollesse, un indolence qui correspondait à leur imaginaire et que nulle part ailleurs ils ne pouvaient se procurer
La qualité des motifs imprimés sur divers supports comme la soie, le velours, le coton ou le lin firent en partie la renommée de la marque.
Les premiers motifs étaient dans l'air du temps, et presque d'avant garde dans le style "art nouveau" , Les dessins étaient imprimés à la main, ensuite à la planche puis au rouleau. Il étaient influencés par le naturalisme d'artistes comme William Morris. : la mode est aux motifs floraux stylisés et les tissus sont baptisés de noms charmants comme " chardons gothiques.
LE SUCCES ENTRAINE LES COPIES
Le coton imprimés de semis de fleurs fut l'un des articles de la société Liberty le plus copié... Mais d'autres produits connurent le même sort. Dans les années 1890 Liberty commercialisa un "cachemire" made in England sous le nom Umritza. Le succès fut important, et les copies se multiplièrent, sans parvenir au même résultat.
Arthur Liberty se rendit compte que le véritable cachemire tissé à la main était parfait pour les étoles mais bien trop fragile pour être utilisé en ameublement ou en habillement ; des tentatives furent réalisées par des tisserands anglais pour fabriquer une étoffe aussi douce et souple mais plus résistante. Les résultats furent couronnées de succès. Le tissage industriel était plus régulier et plus serré. Bonne pioche, le tissu était parfaitement adapté à ses nouvelles destinations.
En 1879 un article résumait ainsi la situation :"aucun matériau ne saurait être calculé plus soigneusement pur présenter les qualités de douceur, de souplesse, de légèreté, de chaleur et de grâce dans le drapé que les tissus orientaux vendus chez Liberty's. Une création récente le cachemire Umritza possède ainsi toutes les plus belles qualités de la confection indienne combinées avec la resistance et la sobriété des produits anglais. Il est exécuté en teintes neutres et toutes sortes de couleurs, les longs poils répartis sur sa surface lui donnent une apparence très exotique et ajoutent à son charme."
Arthur Liberty comme plus tard Chanel apprécia les nombreuses copies " l'imitation étant jugée comme le compliment le plus sincère Liberty and Co ont remarqué avec beaucoup d'orgueil les nombreuses tentatives pasées et présetes faites pour copier leur cachmire Umritza"
Avant la première guerre mondiale Liberty se lance dans une gamme de tissus d'habillement et après la guerre que la désormais célèbre batiste imprimée de petits motifs de fleurs va surgir sur le devant de la scène et cela pour un bon moment.
LES NOUVELLES FIBRES ENTRENT CHEZ LIBERTY
Il faut aller toujours plus loin, si on ne veut pas arrêter de monter. "Liberty" se diversifient. Après la première guerre mondiale viennent rayonnes commercialisées sous le nom de "Woodray" (rayon de bois. Le bois ou plutôt les déchets de bois - sont transformés en une masse visqueuse qui sera filée) Dans les années 20 la maison Liberty commercialise des tissus soie/viscose. Les nouveautés entrent dans la maison.
LE TANA LAWN
En 1920 la société recrute William Haynes Dorell comme acheteur de coton. En 1924 c'est l'introduction par Dorell dans la gamme de la société d'un article exclusif fabriqué et vendu pour dans la boutique Liberty : il s'agit d'une fine toile de coton imprimée à semis de fleurs dont la marque déposée était "Tana"lawn. Le toucher est proche de la soie tant la qualité du coton employée est fine douce et soyeuse.
Avant la première guerre mondiale Liberty se lance dans une gamme de tissus d'habillement et après la guerre que la désormais célèbre batiste imprimée de petits motifs de fleurs va surgir sur le devant de la scène et cela pour un bon moment.
LES NOUVELLES FIBRES ENTRENT CHEZ LIBERTY
Il faut aller toujours plus loin, si on ne veut pas arrêter de monter. "Liberty" se diversifient. Après la première guerre mondiale viennent rayonnes commercialisées sous le nom de "Woodray" (rayon de bois. Le bois ou plutôt les déchets de bois - sont transformés en une masse visqueuse qui sera filée) Dans les années 20 la maison Liberty commercialise des tissus soie/viscose. Les nouveautés entrent dans la maison.
LE TANA LAWN
En 1920 la société recrute William Haynes Dorell comme acheteur de coton. En 1924 c'est l'introduction par Dorell dans la gamme de la société d'un article exclusif fabriqué et vendu pour dans la boutique Liberty : il s'agit d'une fine toile de coton imprimée à semis de fleurs dont la marque déposée était "Tana"lawn. Le toucher est proche de la soie tant la qualité du coton employée est fine douce et soyeuse.
Ce curieux nom que tous les amateurs et admirateurs des tissus Liberty of London connaissent n'est pas dû au hasard. Il résulte d'une association de mots très précise.
C'est dit on Haynes Dorell qui baptisera cette fine toile de coton imprimée de Tana Lawn.
Tana est le nom d'un lac éthiopien autour duquel au XIXe siècle on cultivait encore un coton d'une excellente qualité. Haynes importera un temps ce coton pour la fabriquer les cotonnades de la maison Liberty. Lawn est une transcription de Laon, ville française d'où est originaire la batiste, fine toile jadis en lin puis en coton. Simple non? Mais il fallait y penser! Maintenant c'est évident non?
C'est dit on Haynes Dorell qui baptisera cette fine toile de coton imprimée de Tana Lawn.
Tana est le nom d'un lac éthiopien autour duquel au XIXe siècle on cultivait encore un coton d'une excellente qualité. Haynes importera un temps ce coton pour la fabriquer les cotonnades de la maison Liberty. Lawn est une transcription de Laon, ville française d'où est originaire la batiste, fine toile jadis en lin puis en coton. Simple non? Mais il fallait y penser! Maintenant c'est évident non?
RECONNAITRE LE VERITABLE LIBERTY
La société britannique Liberty and Co Limited de Londres est seule titulaire de la marque Liberty pour désigner des tissus.
Ce mot ne doit pas par conséquent être utilisé comme un nom commun. C'est une marque déposée souvent imitée ; vous trouverez des copies plus ou moins réussies.
Par contre le style est devenu un classique On parle d'un coton style Liberty comme d'un lainage style Chanel. Certains sont fiers d'être copiés, d'autres n'apprécient pas.
L'importance donnée à la qualité, du fil, du tissage, de l'impression, contribue à la renommée justifiée de la production Liberty.
La quantité de fil au cm carré est importante et le coton est sélectionné en fonction de sa qualité, longues fibres évidement. Le tissage est serré et les fils très fins.
La batiste est le support privilégié des imprimés de la maison.
L'aspect légèrement brillant de la surface de l'étoffe, la souplesse , les motifs imprimés aux colories délicats qui sont visibles sur l'envers et l'endroit et la solidité des couleurs résistantes aux lavages sont les repères aisément identifiables
C'est un joli travail même si aujourd'hui il n'y a plus la patte d'un artisan derrière, les machines sont domptées et les industriels ne laissent passer aucuns défauts.
En ce qui concerne la laine le principe est le même : la qualité des matières première est primordiale.
La laize classique est 1,36m , seuls les cotons Liberty destinés au patchwork sont en 1,10 m.
Mais ce que l'on retient de plus évident ce sont ces dessins aux lignes courbes, aux arabesques élégantes que l'on retrouve dans l'art nouveau. J'aime la subtilité des tons. Des couleurs élaborées, imaginées, travaillées jamais sorties directement d'une gamme industrielle. Impossible de donner un nom précis à ces teintes, elles sont Liberty. Pour moi il y a le bleu Liberty, le vert Liberty.... j'adore la précision du trait et la finesse du motif, je ne me lasse pas d'admirer les grands classiques du début du XXe siècle. Entre les nénuphars et les plumes de paon, je me perds dans les méandres de ces lignes d'une nature qui entre dans la décoration et l'habillement avec simplicité, sobriété et élégance.
C'est pourquoi ces imprimés ne se démodent pas, ils ne sont pas présents dans les défilés, ils sont simplement présent dans nos armoires, nos souvenirs. Ce sont des moments de bonheur, de la petite enfance, de l'adolescence, et du moment présent.
Les tissus Liberty sont utilisés par toutes générations confondues. Les robes des fillettes et les corsages sages, sans oublier les chemises à fleurs de la maison Cacharel dans les années 70, les délicieux vêtements de remis dans le circuit vestimentaire par Laura Ashley. Un style campagnard qui séduit les citadins en mal de verdure, une inspiration végétale qui allait de paire avec l'idéologie hippie du peace and love des années 60.
Antoine clamait dans les Elucubrations:" Si je porte des chemises à fleurs c'est que je suis en avance de deux ou trois longueurs ce n'est qu'une question de saison, les vôtres n'ont encore que des boutons..."
Conflit de génération ou pas, les fleurs envahisssent à ce moment les chemises, les cravates, les gilets masculins. Enfin un peu de couleurs!
Les cotonnades fleuries ressortent périodiquement dès l'été venu, et contrairement à leurs débuts, elles sont désormais "le bon ton" pour des robes très B.C.B.G. Si vous vous promenez à Versailles ou à Neuilly vous constaterez que les robes à smocks et les jupes taillées dans du tissu Liberty envahissent les rues et les vitrines des magasins spécialisés dans la confection enfantine.
Voici donc un produit devenu un classique qui ne se préoccupe pas de la mode, et c'est sans doute un souhait de son créateur qui se réalise..
C'est une sage qui est loin de se terminer, mais ce message touche à sa fin.
C'est une brassée de fleurs raffinées et délicates que je vous "post" en ce premier jour de l'été.