WHO’S WHO
Né en1834 dans l’Essex, au sein d’une famille bourgeoise, son enfance se passe au milieu des fleurs et des arbres, dans un paysage verdoyant, une source d’inspiration inépuisable. Il poursuivit des études supérieures à Oxford où il se lia d’amitié avec des artistes membres de la confrérie « préraphaélite » dont il partageait les convictions, voire les idéaux. Il y rencontra Jane, sa muse qu’il épousa et dont il eut deux filles. Vers la fin de sa vie, la politique devint sa principale activité : il participa et anima des réunions du parti socialiste. Il mourut, certains dirent de tuberculose d’autres d’épuisement, en 1896 à Londres.
UNE FORMATION XXXL
Etudiant en théologie à Oxford, il s’orienta rapidement vers l’architecture. La peinture et la poésie influencèrent sa carrière, ou plutôt ses carrières. Au fil des ans et de ses rencontres, il enrichit ses connaissances, tant au niveau historique que technique, toujours avec passion. Il fit des incursions couronnées de succès dans des domaines aussi variés que le dessin, l’illustration, le tissage, la teinture, la typographe, l’ébénisterie, la poésie, la céramique et la politique dans la version socialisme britannique.
Le génie créatif associé au talent et des convictions fortes furent les clés de son succès.
-Son but : créer artisanalement des produits utilitaires du quotidien beaux, fonctionnels et accessibles financièrement à tous.
-Le dilemme : l’opposition entre une production à l’unité de qualité mais onéreuse et une production industrielle de masse bon marché.
Ses centres d’intérêt : les mythes nordiques, éperdument amoureux de l’art et de la littérature moyenâgeuse.
-Son équipe
Morris rejoint un groupe d’artistes peintres et poètes comme Rossetti, Millais, Hunt, Burne-Jones Ruskin fondateurs d’une « confraternité préraphaélite », à la manière des guildes.
-Une certaine conception de l’art et la décoration
Il oriente ses recherches vers un art global, donnant autant d’importance au papier peint, au mobilier, aux étoffes, faisant fi de la hiérarchie, chaque produit trouvant une place au sein d’une entité : la décoration d’intérieur est conçue par un chef d’orchestre à la fois architecte, décorateur, textile designer, ébéniste, éclairagiste… Les arts décoratifs sont un et indivisibles.
-Un home-showroom
Morris fit de «Red house » une résidence familiale réalisant lui même une grand partie de la décoration : meubles, papier peint, tentures murales, tapis.
A Kelmscott Manor, Morris put tout à loisir revivre les jolis moment de son enfance, de ce jardin abécédaire où les entrelacs végétaux s’épanouissaient en toute liberté sur les papiers peints de la firme Morris & Co, liant à jamais les arts et la nature.
Ces lieux furent probablement choisis pour leur forte personnalité. Il les façonna à son image et en fit un show-room personnalisé dédié à un petit groupe d’amis et de clients très avertis.
-Un bémol dans le business plan
Il ne parvint pas à appliquer ses idées politiques dans la politique de son entreprise. La réalité fut difficile à surmonter, le prix des matières premières et le salaire des artisans spécialisés ne permettaient pas de rivaliser commercialement avec l’attractivité du prix des articles fabriqués industriellement. Ils voulaient s’adresser à une population ouvrière mais ils séduisirent l’un et l’autre une clientèle, réduite certes mais assidue, issue de la noblesse et de la haute bourgeoisie, cultivée, fidèle, capable d’acquérir financièrement ces merveilles mais loin de partager ses opinions politiques.
ALEA JACTA EST
L’histoire passa outre ce manquement, ne retenant que ses inventions, ses techniques innovantes, sa passion pour le travail manuel et sa détestation pour les objets industriels produits en série, ainsi fut il à sa façon, un des initiateurs du renouveau des arts décoratifs.
Si ses créations perdurent, si le monde artistique du XXIe siècle lui consacre toujours des expositions, c’est parce que son message est intergénérationnel : le genre humain peut se passer de la machine pour créer, la machine ne peut pas se passer du génie humain pour exister, un partage équitable et judicieux des deux rend possible une production de qualité digne de satisfaire l’égo du créateurs et le plaisir du client.
1851 : PREMIERE EXPOSITION UNIVERSELLE
« The Great Exhibition » de 1851 qui se tint au Crystal Palace à Londres réunissait des œuvres d’art industriel du monde entier dans le but de valoriser la production industrielle par rapport à la production artisanale, privilégiant la technique à l’art.
UNE UTOPIE : UNIR LES ARTISTES ET LES INDUSTRIELS
Morris mit en avant le travail de l’artisan, ce qui allait à l’encontre de la politique économique britannique en cette fin du XIXe siècle où l’ère industrielle balbutiante prônait un système éliminant la production artisanale au profit des produits manufacturés en série à des prix accessibles au grand public, ne se préoccupant ni de l’éthique ni de l’esthétique.
LA GESTATION DU MOUVEMENT ARTS AND CRAFTS
C’est à cause ou grâce au refus de l’Académie Royale d’inclure les arts décoratifs dans l’exposition universelle que W.Morris et quelques amis fondèrent un front du refus avec une société d’expositions baptisée « Arts and Crafts ».
UN HERITAGE ARTISANAL
Morris intégra le groupe des préraphaélites semant les graines d’une ère nouvelle dans le domaine des arts décoratifs donnant la primauté au travail conjoint des artisans et des artistes. Si l’activité manuelle était privilégiée il était admis que les machines et les nouvelles techniques pouvaient être utilisées dans les cas où elles se révélaient indispensables. Ainsi, leur profession de foi indiquait qu’ils ne furent jamais ennemis du progrès mais qu’ils refusaient que la production ne soit guidée que par des motivations commerciales.
LE MOYEN AGE : AGE D’OR DE L’ARTISANAT
Comment ne pas être d’accord avec les préraphaélites, puisque seul l’homme était capable de façonner la matière à son idée à l’aide d’outils, avant que n’intervienne la concurrence entre l’homme et la machine, comme ce sera le cas avec les débuts de l’ère industrielle.
LE POT DE TERRE CONTRE LE POT DE FER
La révolte gronda souvent en Europe, comme à Lyon où les canuts refusèrent l’invention de Jacquard, mais la machine sort victorieuse chaque fois.
A SUIVRE
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