Il en est des paysages comme des fleurs, des vêtements ou des mets, certains marquent un espace colorée blotti au fond de notre mémoire. Et un jour une image remonte à la surface de nos souvenirs pour un oui, pour un non, un mot, un geste, un objet, un tissu, une couleur.
Un jour une cliente me demanda si j'avais en stock du velours cotelé violet, et soudainement, je me retrouve 50 ans en arrière, petite fille avec un paquet dans les mains, envoyé par mes cousins d'Amérique Je ne sais pas ce qui du cadeau ou de l'origine du cadeau qui me faisait le plus plaisir. Il a traversé l'atlantique parce que de l'autre coté il y a ma famille d'Amérique. Une famille qui imaginait la France sans la connaître, sans nous connaître. Nous ces cousins et petits cousins vivant dans cette vieille Europe, nous n'en savions pas beaucoup plus sur eux. C'est l'imagination qui dirige nos sentiments, et émoustille notre curiosité. C'est certainement grace à ces lointains cousins que j'ai appris leur langue afin de communiquer plus aisément.
Il faut dire que nous ne recevions pas tous les jours des colis d'Amérique. Sur l'emballage il y avait une multitude de timbres, de cachets, de tampons, tout cela était déja beau à regarder, difficile à imaginer mais tellement extraordinaire. Mon père ouvrit avec précautions le paquet.
Ma curiosité était à son comble, que contenait donc ce colis?... Et il apparut soudain comme un canular ce cadeau, bien plié attendant sagement, que quelqu'un vienne le reveiller. Je me précipitait sur ce morceau de tissu violet sans me préoccuper de mes parents qui essayaient de déchiffrer la lettre jointe au colis, écrite en anglais évidement.
Il s'avera que ce que je tenais dans mes petites mains était un pantalon. Ce pantalon était en velours cotelé, violet, mais violet.. Un violet, osé, franc, fort, haut en couleur, assourdissant. Pas un violine comme en raffolait ma grand mère, pas un lilas plus dilué, pas un mauve, non un vrai, un authentique, qui ne se cache pas ne se camoufle pas qui joue franc jeu.
Dans les années 50 à Paris ce coloris était totalement incongru surtout pour une petite fille. Ce pantalon c'est une histoire, une jolie histoire de famille D'abord cela a été l'occasion de renouer, ou plutot de nouer des relations avec nos cousins d'Amérique et ensuite ce vêtement peu commun m'a certainement influencé dans le choix de ma garde robe, et mon amour des couleurs.
Fallait il du culot pour porter un vêtement différent, un vêtement remarquable, un vêtement hors mode.
Eh bien moi, j'ai osé, j'ai traversé fierement la cour de récréation de l'école primaire de la rue de sévigné avec une immense fierté, vêtue d'un pantalon en velours grosses côtes, violet , enfin il se voyait juste un peu, parce que à cette époque les élèves portaient toutes des tabliers, oserais je le dire ? Oui en polyamide, autrement dit Nylon. Qui n'a pas fait une expérience qui tenait de la magie : frotter un moment la regle en plastique sur la manche du tablier et ensuite utiliser la règle comme un aimant pour souler les feuilles de papier? Ca ne marchait pas avec le coton, juste avec ces satannées blouses en Nylon.
Les photos de classe donne une fausse idée de cet uniforme informe, car pour l'évenement nous étions invitées à oter les blouses ... Toujours est il qu' étant la seule à porter un tel "accoutrement" il fallait du cran, ne pas ressembler aux autres était un acte de courage, inconscient peut être, mais marquant
C'est encore un joli souvenir aujourd'hui. A soixante ans passés, je porte toujours des vetements très colorés ignorant la mode sur ce plan là. Si j'ouvre mon armoire c'est un bouquet de couleurs qui m'accueille, si j'ouvre les tiroirs c'est un feu d'artifice qui me saute aux yeux, et si vous venez dans mon magasin vous verrez que je ne ments pas, il y a de la couleur encore et encore sur les murs, sur les étagères, dans les rayons. Les souvenirs visuels sont tenaces, et la mémoire visuelle est ma mémoire préférée. Je suis capable de retrouver un rouleau de tissu comme on trouve une aiguille dans une meule de foin, parce que sa couleur ou son imprimés sont remarquables.
Mais pourquoi donc est ce que je repense à ce vêtement, quel est l'élément déclencheur? Un nouvel arrivage de tissus dans lequel il se trouve un velours cotélé violet. Et me voilà en face de ce rouleau comme jadis en face du paquet venu d'Amérique...Voila la cause de ce retour dans mes souvenirs colorés de l'enfance
Un jour une cliente me demanda si j'avais en stock du velours cotelé violet, et soudainement, je me retrouve 50 ans en arrière, petite fille avec un paquet dans les mains, envoyé par mes cousins d'Amérique Je ne sais pas ce qui du cadeau ou de l'origine du cadeau qui me faisait le plus plaisir. Il a traversé l'atlantique parce que de l'autre coté il y a ma famille d'Amérique. Une famille qui imaginait la France sans la connaître, sans nous connaître. Nous ces cousins et petits cousins vivant dans cette vieille Europe, nous n'en savions pas beaucoup plus sur eux. C'est l'imagination qui dirige nos sentiments, et émoustille notre curiosité. C'est certainement grace à ces lointains cousins que j'ai appris leur langue afin de communiquer plus aisément.
Il faut dire que nous ne recevions pas tous les jours des colis d'Amérique. Sur l'emballage il y avait une multitude de timbres, de cachets, de tampons, tout cela était déja beau à regarder, difficile à imaginer mais tellement extraordinaire. Mon père ouvrit avec précautions le paquet.
Ma curiosité était à son comble, que contenait donc ce colis?... Et il apparut soudain comme un canular ce cadeau, bien plié attendant sagement, que quelqu'un vienne le reveiller. Je me précipitait sur ce morceau de tissu violet sans me préoccuper de mes parents qui essayaient de déchiffrer la lettre jointe au colis, écrite en anglais évidement.
Il s'avera que ce que je tenais dans mes petites mains était un pantalon. Ce pantalon était en velours cotelé, violet, mais violet.. Un violet, osé, franc, fort, haut en couleur, assourdissant. Pas un violine comme en raffolait ma grand mère, pas un lilas plus dilué, pas un mauve, non un vrai, un authentique, qui ne se cache pas ne se camoufle pas qui joue franc jeu.
Dans les années 50 à Paris ce coloris était totalement incongru surtout pour une petite fille. Ce pantalon c'est une histoire, une jolie histoire de famille D'abord cela a été l'occasion de renouer, ou plutot de nouer des relations avec nos cousins d'Amérique et ensuite ce vêtement peu commun m'a certainement influencé dans le choix de ma garde robe, et mon amour des couleurs.
Fallait il du culot pour porter un vêtement différent, un vêtement remarquable, un vêtement hors mode.
Eh bien moi, j'ai osé, j'ai traversé fierement la cour de récréation de l'école primaire de la rue de sévigné avec une immense fierté, vêtue d'un pantalon en velours grosses côtes, violet , enfin il se voyait juste un peu, parce que à cette époque les élèves portaient toutes des tabliers, oserais je le dire ? Oui en polyamide, autrement dit Nylon. Qui n'a pas fait une expérience qui tenait de la magie : frotter un moment la regle en plastique sur la manche du tablier et ensuite utiliser la règle comme un aimant pour souler les feuilles de papier? Ca ne marchait pas avec le coton, juste avec ces satannées blouses en Nylon.
Les photos de classe donne une fausse idée de cet uniforme informe, car pour l'évenement nous étions invitées à oter les blouses ... Toujours est il qu' étant la seule à porter un tel "accoutrement" il fallait du cran, ne pas ressembler aux autres était un acte de courage, inconscient peut être, mais marquant
C'est encore un joli souvenir aujourd'hui. A soixante ans passés, je porte toujours des vetements très colorés ignorant la mode sur ce plan là. Si j'ouvre mon armoire c'est un bouquet de couleurs qui m'accueille, si j'ouvre les tiroirs c'est un feu d'artifice qui me saute aux yeux, et si vous venez dans mon magasin vous verrez que je ne ments pas, il y a de la couleur encore et encore sur les murs, sur les étagères, dans les rayons. Les souvenirs visuels sont tenaces, et la mémoire visuelle est ma mémoire préférée. Je suis capable de retrouver un rouleau de tissu comme on trouve une aiguille dans une meule de foin, parce que sa couleur ou son imprimés sont remarquables.
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