Arriver à Tokio c'est déjà l'aboutissement d'un rêve mais se retrouver dans cette ville un dimanche c'est renversant, c'est hallucinant, c'est spectaculaire au sens propre du terme. Ce souvenir de ma première rencontre avec le japon et les japonais fut pour moi bluffant.
Les choses et les gens ne sont jamais comme on l'imagine, c'est pour cela que les voyages existent, pour se faire sa propre idée, sa version non sous titrée du monde. Comme beaucoup j'imaginais les japonais en costume occidental, avec un petit accesoire style Vuitton pour donner le ton, les japonaises élégantes avec un sac à main français, dans l'ensemble plutôt classique passe partout, des hommes et des femmes qui travaillent, qui vivent en banlieue, qui prennent les transports en commun super au demeurant Seules les femmes âgées sont en kimono, avec une démarche particulière , petits pas, avec des chaussettes à doigts de pieds et des drôles de chaussures qui tiennent sur le pied par miracles. Mais cela s'était dans mon imaginaire de parisienne, dans mes souvenirs d'étudiante, qui confondait la réalité avec les estampes japonaises.
Eh bien non à Tokio le dimanche, personne de s'ennuie, des jeunes filles et les jeunes gens s'amusent, riaient bruyamment, comme partout, mais comme nulle part ailleurs, portent leurs vêtements traditionnels avec superbe, kimonos merveilleusement originaux, multicolores, brodés, imprimés les uns en soies, les autres en coton, j'en ai même vu certains en polyester mais un polyester japonais n'est pas tout a fait un polyester, il y a un petit quelque chose de plus. La démarche chaloupée des filles vous laisse une drôle d'impression, je m'attendais à en voir tomber plus d'une. Mais non, les pieds en dedans, ou en dehors , elles avançaient dans un équilibre parfois précaire, mais avec panache Ces vêtement d'un autre siècle étaient pour moi un coup de pouce à mon imaginaire et en tant que touriste un immense bonheur, car je me sentait enfin au pays du soleil levant.
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un jeune homme Zen perdu dans ses pensées mais qui traverse sur le passage zébré et au feux rouge |
Mais ces icônes je les plaignais parce que porter un kimono et des soc pour monter dans les bus, courir, descendre quatre à quatre les marches pour ne pas rater le métro cest périlleux, bien qu'en ce jour de congés pas besoin de se dépêcher, on se promène, mais lundi matin l'exercice sera plus périlleux. Pour le moment les personnes que je croise dans la rue sont des jeunes gens qui passent d'un extrême à l'autre. De jeunes gens zen ou bien délurés, déjantés, joyeux, délirants, revetus d'atours très très particuliers et maquillés à outrances, mais pas du tout ressemblant aux touristes que je rencontre à Paris ou aux élèves des écoles de mode qui font leurs études à l'étranger
Cette ville fourmille de milliers de piétons qui vont et viennent, s'arrêtent au signal d'un feu rouge , respectent la signalisation routière, le sifflet d'un agent de la circulation, les passages cloutés... C'est une attitude que l'on ne connaît pas à Paris, où traverser au feu vert, en dehors des passages pour piètons est un sport national. Je me faisais mon cinéma pensant à toutes ces personnes, que je rencontrerai cette semaine, qui dans les hôtels, qui dans les restaurants, qui dans les bureaux, qui dans le métro... et qui seraient ainsi vêtue, je me régalais d'avance, espérant voir de merveilleux kimonos anciens aux couleurs fastueuses, et aux motifs absolument fantastiques, j'étais dans mon rêve de kimonos de rêves, une exposition merveilleuse que j'ai eu la chance de voir il y a bien un vingtaine d'années au musée Galliera
Dans les jardins de la ville, on trouve un peu de fraîcheur, et on voit des scènes hallucinantes de jeunes gens qui connaissent enfin ce que lâcher prise signifie.
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parfois ils abusent de costumes et de maquillages outranciers |
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de gens gens extravertis qui se regroupent dans les jardins |
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l'élégance magique |
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on vient au parc en famille parfois juste pour le spectacle |
, des couleurs vives, des bas rayés, des chapeaux insolents, de visages maquillés mais tout cela sans violence, dans une ambiance festive, ils bougent, ils rient, ils crient, ils gesticulent, ils vivent. Tout ce dont ils sont privés pendant la semaine, étudiants ou salariés, ils ont le dimanche pour se défouler.
Je pris quelques photos, mais inutile de me précipiter, dans la semaine j'aurai bien des occasions de photographier des costumes sublimes... Et le lendemain vint, et la désillusion aussi
Comme dans un film on tourne une autre scène, comme dans un roman, on tourne une page, on change de chapitre , me voilà lundi matin, bure aux ouverts, magasins accueillants une clientèle pressée, foule dans le métro, bus blindés, et rien, mais rien que du gris, du bleu, du noir... tous les habitants de la ville avaient troqué leur uniforme du dimanche pour leur uniforme de la semaine.Quelle tristesse en réalité leurs traditions les japonais les conservent jalousement chez eux, pour eux, entre eux, ils ne s'exhibent pas ni le dimanche ni les autres jours. Seuls quelques jeunes gens en mal de liberté jettent leur carapace grise contre un bouquet de couleurs vives et de paroles fortes mais seulement le dimanche
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chaussures à doigts, chapeau de paille, paré pour tirer le pousse- pousse |
Alors mon avis arrivez à Tokio un dimanche et profitez du spectacle.
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