UNE BATAILLE DE GENERATIONS ?
Marcel ou T shirt, deux articles, deux styles. Tous pour un et un pour tous parce que, entre nous, c'est du pareil au même à la différence près qu'aujourd'hui, on joint l'utile à l'agréable en mettant au dessus ce qu'auparavant, on cachait en dessous. Les sous vêtements ne se cachent plus proclame une publicité, et c'est une aubaine pour une industrie qui n'était plus un secteur porteur économiquement parlant. La vogue du T shirt lui à redonné une vigueur inespérée.
ÊTES VOUS TRAM OU CAMION?
Marlon Brando en T- shirt moulant blanc, à petites manches, dans "un tramway nommé désir" ou Yves Montand en Marcel sans manches, épaules découvertes et largement échancré sur la poitrine dans" le salaire de la peur". Deux styles, une même idée mise en image…
Le tricot de peau, le maillot de corps, c'est en ces termes peu avenants mais très éloquents que l'on désignait ce sous vêtement plutôt masculin, jusqu'au succès mondial dans les années 50 du fameux Tee shirt qu'il était de bon ton de ne plus cacher sous la chemise.
Au 19e siècle, les sous- vêtements étaient en laine, en chanvre pour le peuple et en lin ou en soie pour les nantis puis, vint le coton qui unifia tout ce monde. Encore que le coton offre de nombreuses variantes : longues soies, courtes soie, coton d'Egypte, coton indien, coton mercerisé, coton bio…
Une star parmi les stars osa, avant Brando se montrer dans un vêtement en jersey ajusté, blanc et ras du cou, jusque là considéré comme un sous- vêtement , ce fut Clark Gable dans New York Miami, en 1934. Il ne laissa pas un souvenir aussi marquant que ces deux autres stars hollywoodiennes mais, ce jour là, le Tee shirt perdit sa fonction de sous- vêtement pour devenir un vêtement à part entière, avec une connotation sportive, sexy, moderne. Porté avec un jean ou un chino, le look révolutionnaire des débuts est devenu un costume quasi traditionnel pour les jeunes et les moins jeunes au XXIe siècle.
UTILE OU FUTILE ?
L'utilité du sous vêtement est-elle aujourd'hui devenu une futilité ? Jusqu'à la fin du XIXe siècle et même au début du XXe, le tricot de peau était considéré comme un élément vestimentaire de confort et hygiènique. Et il y avait des raisons valables pour cela. Les vêtements de protection comme les vestes, les manteaux, les pulls, étaient en laine, rugueux, lourds, et par conséquent rarement lavés. On mettait donc une couche de tissu entre la peau et le vêtement, un "sous vêtement" lavé plus aisément et plus fréquemment.
Le maillot de corps ou tricot de peau, fut ainsi nommé parce qu'il fut tricoté par les femmes pour leur mari, en laine ou en coton . Puis vint l'industrialisation. Les métiers à de mailles tubulaires. Au XIXe siècle, le coton était la matière première la plus employée, suivie du lin, du chanvre et de la soie.
Les premiers débardeurs étaient donc taillés dans des "tubes"de jersey, ce qui évitait les coutures latérales. Aujourd'hui, les Marcel ou les T shirt ont des coutures sur les côtés, parfois une seule sur un côté. Dans ce cas de figure, au bout d'un certain nombre de lavages, la couture a une fâcheuse tendance à "tournicoter" et à perdre sa place initiale.
POURQUOI DEBARDEUR ?
A la fin du 19 siècle, les halles de Paris emploient des milliers de manutentionnaires qui chargent et déchargent des tonnes de nourritures, surtout la nuit. Or, il fallait se protéger du froid et des courants d'air tout en ne contraignant pas les mouvements et en tenant les reins bien au chaud. L'un d'entre eux eu l'ingénieuse idée de couper les manches d'un pull en laine, largement échancrés à l'emmanchure et à l'encolure. Ainsi, ce vêtement remplissait à merveille les fonctions nécessaires. Voilà comment le traditionnel tricot de mot devint un maillot de corps adopté par les débardeurs ; le nom de baptême coulant de source pour ce modèle fut dès lors un débardeur.
POURQUOI MARCEL ?
Parce qu'à Roanne, capitale de la maille, l'entreprise Marcel, dirigée par Marcel Eisenberg, se lance dans la fabrication industrielle d'un modèle de sous vêtements en maille, d'où le mot maillot. Le succès est immédiat, utilisés par les forts des halles, par les agriculteurs et par de nombreux travailleurs manuels, qui soudain retrouvent une liberté de mouvements. D'abord en laine pour ces hommes qui effectuent des travaux de force la nuit ou en hiver, il se porte sous la chemise ou sous le pull, puis en coton pour protéger la peau des rayons du soleil.
Sachez que pendant la guerre de 14-18 le Marcel fit partie du paquetage de chaque soldat partant au front.
Dans les années 30, la gamme s'enrichit d'un tricot de corps en maille plus aéré, le point de départ étant le filet de pêche.
En 1936, premiers congés payés, et encore une fois le Marcel remporte tous les succès.
Puis dans les années 60 le maillot à tendance à se montrer, et le marcel "prolo" va, petit-à-petit, devenir sexy.
Dans les années 80, le Marcel trouve sa place dans le dictionnaire.
POURQUOI T-SHIRT ?
Au 19e siècle, apparaît aux USA un vêtement en jersey à encolure ronde et petites manches, coupé dans une maille de coton tubulaire dont la forme n'est pas sans rappeler celle d'un T.
Ce fut un élément classique de la gamme de vêtements masculins populaires, avant de devenir un incontournable article de l'uniforme des marins US, puis des sportifs.
L'ARMEE À L'AVANT GARDE DE LA MODE ?
Si le marcel fit partie du paquetage des soldats durant la première guerre mondiale, le sous vêtement en forme de T devint réglementaire dans la marine américaine à partir de 1899 puis, de sous vêtement, il se fit voir dans les années 20.
L'armée est souvent à la pointe de la mode avant gardiste. Lorsque les soldats américains débarquèrent en Europe durant la seconde guerre mondiale, ils contribuèrent au succès de ce petit article sans prétention. Il était nouveau, facile à entretenir, confortable et bon marché.
L'histoire se répète, ce sont les soldats américains qui, de retour dans leur pays et démobilisés, continuèrent à porter ces pantalons si confortables, les Chinos.
IMPRIMÉS COLLECTOR
Aujourd'hui, le T shirt est un article incontournable que l'on trouve dans le monde entier, unisexe et inter-générationnel. Uni ou imprimé son succès est considérable. Certaines pièces imprimées sont devenus des collectors recherchés. Le premier T shirt utilisé pour promouvoir l'élection d'un candidat à la présidence des USA est conservé au Smithsonian institution à Washington
QUAND LE T SHIRT FAIT SON CINÉMA ET ENTRE EN POLITIQUE
Si le marcel est resté vierge de toute inscription, c'est sans doute parce que les fines côtes qui rythmaient sa surface ne permettaient pas d'obtenir un contour net. La surface lisse et immaculée du T shirt fut une aubaine pour les publicitaires. Le cinéma fut encore une fois l'élément déclencheur de ce qui va devenir une évidence. Afin de promouvoir "le magicien d'Oz" premier film en couleur, les producteurs imaginèrent des T shirt promotionnels à l'effigie du film. Une première pour une première.
Puis, les hommes politiques furent séduits par ce mode de communication et, durant les élections présidentielles de 1948, Thomas E. Dewey utilisa la surface du T shirt comme support de campagne, inscrivant : "Dew it with Dewey". En 1952, ce sont les supporters du candidat Eisenhower qui vont porter les tee shirt "I like Ike". Tout un programme, qui va rendre populaire ce produit de prime abord insignifiant.
ANNEE 80, LOOK NOUVEAU
Le hip hop s'est pris d'amour pour cet accoutrement particulier composé de pantalons "baggy" et d'un tee-shirt XXXXL. Dans un autre post, je parlerai de l'origine du baggy mais, pour l'instant, restons dans l'univers des maillots ?
Les rappeurs et les skatteurs se sont approprié cette sillhouette si particulière. C'est une mode qui a séduit les jeunes et désormais le T shirt extra large est un article courant dans les collections sportswear.
Si le but rechercher est le confort, pas de soucis, ceux qui le portent sont à l'aise.
LE TEE SHIRT, UN OUTIL DE COMMUNICATION INCONTOURNABLE, UN SUCCES MARKETING REMARQUABLE, UNE REUSSITE.
L'homme et la femme se prêtent volontiers à une mascarade, véhiculant sur leur poitrine ou leur dos, des messages publicitaires, humoristiques, politiques.
Parfois, pour arborer les initiales d'une grande maison de couture, en lettres dorés ou en strass il faut payer très cher. Mais après tout, personne ne force personne et, si devenir un panneau publicitaire ambulant ou un homme "sandwich" est un plaisir, pourquoi s'en priver?
L'AVENIR DU T SHIRT SUPPORT DE MESSAGE MIS EN DANGER PAR LE TWITT?
A quoi bon désormais porter haut et fort sur un morceau de tissu des formules toutes faites, des photos de stars, des idées qui ne nous appartiennent pas puisque 140 caractères permettent de s'adresser à une multitude de lecteurs ? En même temps, tout dépend du but recherché : communiquer ou s'habiller? Le Tee shirt permet les deux, c'est peut être pourquoi les nouveaux moyens de communication ne mettent pas son utilisation n'est pas en péril.
Marcel ou T shirt, deux articles, deux styles. Tous pour un et un pour tous parce que, entre nous, c'est du pareil au même à la différence près qu'aujourd'hui, on joint l'utile à l'agréable en mettant au dessus ce qu'auparavant, on cachait en dessous. Les sous vêtements ne se cachent plus proclame une publicité, et c'est une aubaine pour une industrie qui n'était plus un secteur porteur économiquement parlant. La vogue du T shirt lui à redonné une vigueur inespérée.
ÊTES VOUS TRAM OU CAMION?
Marlon Brando en T- shirt moulant blanc, à petites manches, dans "un tramway nommé désir" ou Yves Montand en Marcel sans manches, épaules découvertes et largement échancré sur la poitrine dans" le salaire de la peur". Deux styles, une même idée mise en image…
Le tricot de peau, le maillot de corps, c'est en ces termes peu avenants mais très éloquents que l'on désignait ce sous vêtement plutôt masculin, jusqu'au succès mondial dans les années 50 du fameux Tee shirt qu'il était de bon ton de ne plus cacher sous la chemise.
Au 19e siècle, les sous- vêtements étaient en laine, en chanvre pour le peuple et en lin ou en soie pour les nantis puis, vint le coton qui unifia tout ce monde. Encore que le coton offre de nombreuses variantes : longues soies, courtes soie, coton d'Egypte, coton indien, coton mercerisé, coton bio…
Une star parmi les stars osa, avant Brando se montrer dans un vêtement en jersey ajusté, blanc et ras du cou, jusque là considéré comme un sous- vêtement , ce fut Clark Gable dans New York Miami, en 1934. Il ne laissa pas un souvenir aussi marquant que ces deux autres stars hollywoodiennes mais, ce jour là, le Tee shirt perdit sa fonction de sous- vêtement pour devenir un vêtement à part entière, avec une connotation sportive, sexy, moderne. Porté avec un jean ou un chino, le look révolutionnaire des débuts est devenu un costume quasi traditionnel pour les jeunes et les moins jeunes au XXIe siècle.
UTILE OU FUTILE ?
L'utilité du sous vêtement est-elle aujourd'hui devenu une futilité ? Jusqu'à la fin du XIXe siècle et même au début du XXe, le tricot de peau était considéré comme un élément vestimentaire de confort et hygiènique. Et il y avait des raisons valables pour cela. Les vêtements de protection comme les vestes, les manteaux, les pulls, étaient en laine, rugueux, lourds, et par conséquent rarement lavés. On mettait donc une couche de tissu entre la peau et le vêtement, un "sous vêtement" lavé plus aisément et plus fréquemment.
Le maillot de corps ou tricot de peau, fut ainsi nommé parce qu'il fut tricoté par les femmes pour leur mari, en laine ou en coton . Puis vint l'industrialisation. Les métiers à de mailles tubulaires. Au XIXe siècle, le coton était la matière première la plus employée, suivie du lin, du chanvre et de la soie.
Les premiers débardeurs étaient donc taillés dans des "tubes"de jersey, ce qui évitait les coutures latérales. Aujourd'hui, les Marcel ou les T shirt ont des coutures sur les côtés, parfois une seule sur un côté. Dans ce cas de figure, au bout d'un certain nombre de lavages, la couture a une fâcheuse tendance à "tournicoter" et à perdre sa place initiale.
POURQUOI DEBARDEUR ?
A la fin du 19 siècle, les halles de Paris emploient des milliers de manutentionnaires qui chargent et déchargent des tonnes de nourritures, surtout la nuit. Or, il fallait se protéger du froid et des courants d'air tout en ne contraignant pas les mouvements et en tenant les reins bien au chaud. L'un d'entre eux eu l'ingénieuse idée de couper les manches d'un pull en laine, largement échancrés à l'emmanchure et à l'encolure. Ainsi, ce vêtement remplissait à merveille les fonctions nécessaires. Voilà comment le traditionnel tricot de mot devint un maillot de corps adopté par les débardeurs ; le nom de baptême coulant de source pour ce modèle fut dès lors un débardeur.
POURQUOI MARCEL ?
Parce qu'à Roanne, capitale de la maille, l'entreprise Marcel, dirigée par Marcel Eisenberg, se lance dans la fabrication industrielle d'un modèle de sous vêtements en maille, d'où le mot maillot. Le succès est immédiat, utilisés par les forts des halles, par les agriculteurs et par de nombreux travailleurs manuels, qui soudain retrouvent une liberté de mouvements. D'abord en laine pour ces hommes qui effectuent des travaux de force la nuit ou en hiver, il se porte sous la chemise ou sous le pull, puis en coton pour protéger la peau des rayons du soleil.
Sachez que pendant la guerre de 14-18 le Marcel fit partie du paquetage de chaque soldat partant au front.
Dans les années 30, la gamme s'enrichit d'un tricot de corps en maille plus aéré, le point de départ étant le filet de pêche.
En 1936, premiers congés payés, et encore une fois le Marcel remporte tous les succès.
Puis dans les années 60 le maillot à tendance à se montrer, et le marcel "prolo" va, petit-à-petit, devenir sexy.
Dans les années 80, le Marcel trouve sa place dans le dictionnaire.
POURQUOI T-SHIRT ?
Au 19e siècle, apparaît aux USA un vêtement en jersey à encolure ronde et petites manches, coupé dans une maille de coton tubulaire dont la forme n'est pas sans rappeler celle d'un T.
Ce fut un élément classique de la gamme de vêtements masculins populaires, avant de devenir un incontournable article de l'uniforme des marins US, puis des sportifs.
L'ARMEE À L'AVANT GARDE DE LA MODE ?
Si le marcel fit partie du paquetage des soldats durant la première guerre mondiale, le sous vêtement en forme de T devint réglementaire dans la marine américaine à partir de 1899 puis, de sous vêtement, il se fit voir dans les années 20.
L'armée est souvent à la pointe de la mode avant gardiste. Lorsque les soldats américains débarquèrent en Europe durant la seconde guerre mondiale, ils contribuèrent au succès de ce petit article sans prétention. Il était nouveau, facile à entretenir, confortable et bon marché.
L'histoire se répète, ce sont les soldats américains qui, de retour dans leur pays et démobilisés, continuèrent à porter ces pantalons si confortables, les Chinos.
IMPRIMÉS COLLECTOR
Aujourd'hui, le T shirt est un article incontournable que l'on trouve dans le monde entier, unisexe et inter-générationnel. Uni ou imprimé son succès est considérable. Certaines pièces imprimées sont devenus des collectors recherchés. Le premier T shirt utilisé pour promouvoir l'élection d'un candidat à la présidence des USA est conservé au Smithsonian institution à Washington
QUAND LE T SHIRT FAIT SON CINÉMA ET ENTRE EN POLITIQUE
Si le marcel est resté vierge de toute inscription, c'est sans doute parce que les fines côtes qui rythmaient sa surface ne permettaient pas d'obtenir un contour net. La surface lisse et immaculée du T shirt fut une aubaine pour les publicitaires. Le cinéma fut encore une fois l'élément déclencheur de ce qui va devenir une évidence. Afin de promouvoir "le magicien d'Oz" premier film en couleur, les producteurs imaginèrent des T shirt promotionnels à l'effigie du film. Une première pour une première.
Puis, les hommes politiques furent séduits par ce mode de communication et, durant les élections présidentielles de 1948, Thomas E. Dewey utilisa la surface du T shirt comme support de campagne, inscrivant : "Dew it with Dewey". En 1952, ce sont les supporters du candidat Eisenhower qui vont porter les tee shirt "I like Ike". Tout un programme, qui va rendre populaire ce produit de prime abord insignifiant.
ANNEE 80, LOOK NOUVEAU
Le hip hop s'est pris d'amour pour cet accoutrement particulier composé de pantalons "baggy" et d'un tee-shirt XXXXL. Dans un autre post, je parlerai de l'origine du baggy mais, pour l'instant, restons dans l'univers des maillots ?
Les rappeurs et les skatteurs se sont approprié cette sillhouette si particulière. C'est une mode qui a séduit les jeunes et désormais le T shirt extra large est un article courant dans les collections sportswear.
Si le but rechercher est le confort, pas de soucis, ceux qui le portent sont à l'aise.
LE TEE SHIRT, UN OUTIL DE COMMUNICATION INCONTOURNABLE, UN SUCCES MARKETING REMARQUABLE, UNE REUSSITE.
L'homme et la femme se prêtent volontiers à une mascarade, véhiculant sur leur poitrine ou leur dos, des messages publicitaires, humoristiques, politiques.
Parfois, pour arborer les initiales d'une grande maison de couture, en lettres dorés ou en strass il faut payer très cher. Mais après tout, personne ne force personne et, si devenir un panneau publicitaire ambulant ou un homme "sandwich" est un plaisir, pourquoi s'en priver?
L'AVENIR DU T SHIRT SUPPORT DE MESSAGE MIS EN DANGER PAR LE TWITT?
A quoi bon désormais porter haut et fort sur un morceau de tissu des formules toutes faites, des photos de stars, des idées qui ne nous appartiennent pas puisque 140 caractères permettent de s'adresser à une multitude de lecteurs ? En même temps, tout dépend du but recherché : communiquer ou s'habiller? Le Tee shirt permet les deux, c'est peut être pourquoi les nouveaux moyens de communication ne mettent pas son utilisation n'est pas en péril.