L'étymologie de bayadère réserve quelques surprises. Curieusement je remarque qu'un petit mot sans trop d'importance, trop souvent utilisé à tord peut nous entraîner dans des univers aussi différents que la culture, la religion, la technique et la politique
N'EST PAS BAYADERE QUI VEUX
Le terme bayadère a aujourd'hui perdu de son prestige, il est devenu un nom générique au point de désigner des tissus comportant de larges rayures multicolores, oh , hérésie!
Dans l'annonce ci dessous le terme bayadère est usurpé. Il s'agit d'une simple étoffe rayée.
Pour les puristes il n'est de véritable tissu bayadère que celui qui présente une succession de bandes de largeurs variables, de couleurs et de matières diverses, produites par des armures différentes.
Le décor en bandes horizontales (perpendiculaires aux lisières) des tissus bayadère est obtenu par tissage. C'est l'alternance de ces bandes aux couleurs vives et contrastées et de largeurs différentes qui donne son caractère à ce tissu, qui autrement serait simplement un tissu barré, biffé ou rayé
RAYURES ET BANDES
On dit d'un tissu qu'il est rayé lorsque la chaine est divisée en différentes nuances qui forment les rayures. Ces traits plus ou moins épais sont verticaux, parallèles aux lisières
BAYADERE : UNE ETYMOLOGIE SURPRENANTE
On a l'habitude de croire que le mot bayadère est d'origine portugaise de balhar danser et bailadéira ou bailadera danseuse sacrée de l'Inde en portugais. Mais ce n'est pas aussi simple parce que le mot baller en vieux français exprime l'idée de bouger, se remuer, se balancer or baller vient du bas latin ballarer = danser qui donnera le mot bal=réunion dansante, et si l'on pousse le raisonnement plus loin ballein se rattache à une racine indo- européenne que l'on trouve dans le sanskrit donc le mot bayadère a des correspondances dans de nombreuses langues européennes.
QUEL RAPPORT ENTRE LES DANSEUSES SACREES INDIENNES ET LE TISSU BAYADERE
Rappelons nous que l'économie européene prospéra grace à une politique de colonisation. Les portugais, les hollandais et les français (Pondichery, Chandernagor, Mahé...) établirent dès XVIIeme siècle des comptoirs en Indes, des ports qui facilitaient les échanges commerciaux entre l'Orient et l'Occident
Voici donc une explication qui tient la route : les portugais étaient présents dans la région de Surate, ville où se trouvaient en grand nombre des Devadâsi ou servantes de Dieu, dit en terme moins flateurs c'étaient des "esclaves de Dieu" courtisanes et danseuses, balhaderia en portugais.. La suite ? Le mot subit une légère transformation en donnant bayadère.
Il y avait deux catégories de servantes dans les temples hindous. Les devadâsi qui demeuraient dans l'enceinte des temples
et celles qui parcouraient le pays en dansant et chantant lors des processions
Or en 1838 il y eut une tournée en Europe et 28 représentations à Paris des Devadâsi. C'est ainsi qu'elles purent faire connaître leur art. Les costumes jouait un rôle très important, dévoilant une part du mystère de l'Orient
Les robes étaient agrémentées de ceintures de couleurs vives, leurs bras couverts de bracelets, leur cou paré de colliers. Tous ces accessoires formaient des bandes multicolores dont l'effet visuel était exacerbé par les couleurs vives
Ainsi le tissu bayadère par ses bandes colorées est un rappel du costume des danseuses sacrées indiennes appélées désormais les "danseuses bayadères"
N'EST PAS BAYADERE QUI VEUX
Le terme bayadère a aujourd'hui perdu de son prestige, il est devenu un nom générique au point de désigner des tissus comportant de larges rayures multicolores, oh , hérésie!
Dans l'annonce ci dessous le terme bayadère est usurpé. Il s'agit d'une simple étoffe rayée.
Toiles au Mètre | Tissus Rayés Multicolores Catalan
eshop.toiles-du-soleil.com/fr/toiles-au-metre
Les toiles du soleil sont des toiles bayadères, c'est à dire que le tissu présente des rayures multicolores, dans la tradition du tissage basque et catalan.Pour les puristes il n'est de véritable tissu bayadère que celui qui présente une succession de bandes de largeurs variables, de couleurs et de matières diverses, produites par des armures différentes.
Le décor en bandes horizontales (perpendiculaires aux lisières) des tissus bayadère est obtenu par tissage. C'est l'alternance de ces bandes aux couleurs vives et contrastées et de largeurs différentes qui donne son caractère à ce tissu, qui autrement serait simplement un tissu barré, biffé ou rayé
RAYURES ET BANDES
On dit d'un tissu qu'il est rayé lorsque la chaine est divisée en différentes nuances qui forment les rayures. Ces traits plus ou moins épais sont verticaux, parallèles aux lisières
Il existe des étoffes rayées plus complexes comme l'imberline ou le pékiné mais c'est une autre histoire.
les tissus barrés . On dit d'un tissu qu'il est biffé ou à bandes lorsque la trame est divisée en différentes couleurs qui forment des bandes horizontales (perpendiculaire aux lisières) |
BAYADERE : UNE ETYMOLOGIE SURPRENANTE
On a l'habitude de croire que le mot bayadère est d'origine portugaise de balhar danser et bailadéira ou bailadera danseuse sacrée de l'Inde en portugais. Mais ce n'est pas aussi simple parce que le mot baller en vieux français exprime l'idée de bouger, se remuer, se balancer or baller vient du bas latin ballarer = danser qui donnera le mot bal=réunion dansante, et si l'on pousse le raisonnement plus loin ballein se rattache à une racine indo- européenne que l'on trouve dans le sanskrit donc le mot bayadère a des correspondances dans de nombreuses langues européennes.
QUEL RAPPORT ENTRE LES DANSEUSES SACREES INDIENNES ET LE TISSU BAYADERE
Rappelons nous que l'économie européene prospéra grace à une politique de colonisation. Les portugais, les hollandais et les français (Pondichery, Chandernagor, Mahé...) établirent dès XVIIeme siècle des comptoirs en Indes, des ports qui facilitaient les échanges commerciaux entre l'Orient et l'Occident
Voici donc une explication qui tient la route : les portugais étaient présents dans la région de Surate, ville où se trouvaient en grand nombre des Devadâsi ou servantes de Dieu, dit en terme moins flateurs c'étaient des "esclaves de Dieu" courtisanes et danseuses, balhaderia en portugais.. La suite ? Le mot subit une légère transformation en donnant bayadère.
Il y avait deux catégories de servantes dans les temples hindous. Les devadâsi qui demeuraient dans l'enceinte des temples
et celles qui parcouraient le pays en dansant et chantant lors des processions
Or en 1838 il y eut une tournée en Europe et 28 représentations à Paris des Devadâsi. C'est ainsi qu'elles purent faire connaître leur art. Les costumes jouait un rôle très important, dévoilant une part du mystère de l'Orient
Les robes étaient agrémentées de ceintures de couleurs vives, leurs bras couverts de bracelets, leur cou paré de colliers. Tous ces accessoires formaient des bandes multicolores dont l'effet visuel était exacerbé par les couleurs vives
Ainsi le tissu bayadère par ses bandes colorées est un rappel du costume des danseuses sacrées indiennes appélées désormais les "danseuses bayadères"
Bayadère est aussi la façon que l'on a de teindre un fil en le trempant dans différents bains de teinture. En le tissant ou le tricotant, on obtient aléatoirement des mélanges plus ou moins harmonieux et parfois spectaculaire !!
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