mercredi 23 janvier 2013

1 UNE NOUVEAUTE MILLENAIRE : LE TISSUS EN FIBRE DE LOTUS



Je n'avais qu'une hâte en arrivant en Birmanie, c'était d'aller au lac Inlé seul endroit au monde 

où les pêcheurs rament avec une jambe 

 où les femmes tissent une fibre  extraite de la tige du lotus royal.

                                           et où les tomates poussent des jardins flottants
et où les hommes cueillent les fleurs assis dans une barque à fond plat



A LA RECHERCHE D'UN PETIT BONHEUR TEXTILE DU BOUT DU MONDE
Mais après quoi je courrais si vite? Après un petit bonheur textile, le tissu en fibre de lotus. Un tissu unique au monde ou presque, un tissu secret, une production confidentielle, connu de quelques initiés. Evidement ma curiosité était titillée, l'allais s enfin avoir l'occasion de toucher ce phénomène textile. Originellement c'est  dans cette cité lacustre que débuta le tissage de la fibre de lotus. Dans un prochain post je vous donnerai des détails plus techniques.
Longtemps ces tissus furent réservés à la fabrication des robes de  moines et de manteaux de Bouddhas.
Statue de Bouddha recouverte de feuilles d'or et vêtue d'un manteau en fibre de lotus (temple de Shewdagon à Yangon.)

LES LOTUS DU LAC INLE CACHENT UN TRESOR
Les Intha, les habitants du lac savent comment extraire  les filaments translucides contenus  dans les longues tiges des fleurs de lotus, et  les transformer en une matière textile.
Ce travail réclame une grande dextérité. Au fil des ans dans  bruit régulier des cliquetis incessants des métiers à tisser,  se façonne centimètre par centimètre, tranquillement, lentement, paisiblement une étoffe qui deviendra la Robe d'une vie pour un Vénérable.  Pour les Bouddhistes Intha,  le tissu de lotus fait partie de leur  économie, de leur culture, de leur vie.
C'est grâce à une production confidentielle que cet artisanat a pu  sauvegarder son authenticité.

ATTENTION DANGER : TROP,  TROP VITE
 Il semble que les Intha, en même temps que leur pays entrouvre ses portes, s'adaptent aux contraintes du commerce international avec une grande aisance.
Mais réussiront ils à conserver leur sérénité face à des entrepreneurs étrangers qui découvrent cette fibre et son potentiel commercial. Certains  envisagent  déjà une diffusion à grande échelle,  ciblant  le marché international du très grand luxe. Une fois le doigt est mis dans l'engrenage, le fragile équilibre économico-culturel peut facilement être déstabilisé et cela d'une façon irréversible.

UNE MODE PASSE ET MANQUE
Le tissu de lotus dans les années qui viennent va devenir un "must have" un "hit" . Il sera  inévitablement copié, imité, vendu ici et là comme on vend une savonnette, sans conseil, sans son cv ; il perdra son identité pour courir le monde et envahir les défilés des fashionweeks de New York, Londres, Milan ou Paris.

OUI OU NON?
OUI, c'est un dilemme pour moi de vous faire découvrir cet article. Dois-je le divulguer,  
essayer de le commercialiser  ou le cacher et garder ma trouvaille égoïstement pour moi toute seule? Pourquoi un tel questionnement ? Parce que cette étoffe mystique est fabriquée depuis des siècles par les habitants de cette cité lacustre implantée au milieu d'un lac, avec une destination très précise plus  mystique que commerciale.
NON je ne le commercialiserai pas en métrage.
 Votre avis sur la question m'intéresse. N'hésitez pas à me laisser un message.


AVENTURES EN BIRMANIE  A SUIVRE

1 commentaire:

  1. Minglaba Catherine! Merci pour ces textes sur la Birmanie, et en particulier du lac Inle et de ses habitants.Merci aussi de ne pas commercialiser ce tissu, j'espère que beaucoup auront ton courage. En avant toute pour respecter les peuples!
    Bien cordialement. Violette

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