TEMOIGNAGE D'UNE TEXTILE GLOBETROTTEUSE
De mon récent voyage en Assam j'ai rapporté des souvenirs textiles inattendu. La soie ou plutôt les soies, moi qui je pensais avoir fait le tour de ce sujet, mais ma liste était incomplête, parce que ce fabuleux fil inconsciemment ou non, caché entre les mains d'habiles artisans qui perpétuent au prix de bien des efforts cet héritage textile au sein de petits ateliers disséminés dans la région
AU "FIL" DU BRAHMAPOUTRE L'Assam une terre coincée entre la chaine montagneuse vertigineuse de l'himalaya, la Birmanie, le Bhoutan, le Bengladesh, et traversée par le Brahmapoutre affluent influent du Gange n'a pas la place qu'elle mérite au sein de l'univers textile
Curieuse d’en savoir plus sur la production locale de soie en Assam, je poursuivi ma route vers une région , d'où dit on il sortait des metier à tisser une soie aussi pure que la lune. Dans la ville de Sualkuchi se cache la soie muga
D’un éclat doré naturel, elle semblait contenir la lumière du soleil en son sein. Légende ou réalité , les anciens racontent qu’autrefois, seuls les rois et les nobles pouvaient porter ce tissu divin. En effleurant l’étoffe, je compris aussitôt pourquoi : sa texture était à la fois robuste et somptueusement douce, promettant d’embellir avec le temps plutôt que de se faner.
UNE MISE AU POINT S'IMPOSE Le terme "ver" est souvent employé de manière familière pour désigner tout être à corps allongé, mais scientifiquement, il ne correspond pas à la chenille. La larve du Bombyx du mûrier est une chenille, c'est-à-dire le stade larvaire d'un papillon de nuit (ordre des Lépidoptères). Les vers, quant à eux, sont des organismes très différents (comme les annélides ou les nématodes) qui n'appartiennent pas au règne des insectes. Ainsi, parler de "ver" pour désigner la larve du Bombyx du mûrier relève d'une confusion dans le langage courant.
UNE SOIE UNIQUE
Il existe des étoffes qui racontent une histoire, des fibres qui portent en elles l’empreinte d’un héritage immémorial et parmi elles, la soie Muga de l’Assam occupe une place d’exception. Rare, somptueuse et éternelle, elle incarne l’élégance intemporelle et la richesse du patrimoine indien.
La soie Muga est obtenue à partir du cocon de l’Antheraea assamensis, qui ne se vit qu’au cœur de l’Assam, cette une région luxuriante de l’Inde. Ce papillon, fragile et précieux, "construit" son cocon à l'aide d' un filament aux reflets dorés naturellement chatoyants, une caractéristique qui fait de la Muga une étoffe incomparable. Le saviez vous? Muga signifie dans le dialecte assamais jaune. Les chenilles se nourrissent des feuilles d'un arbre endémique de la region le machilus Bombycina som. Le filament se teint difficilement, c'est pourquoi la soie muga une fois tissée est généralement vendue dans une gamme de couleur restreinte qui va du blanc cassé au beige plus ou moins soutenu. Le plus se cache dans la durée car le lustre des filament s'intensifie au fur et à mesure des lavages
UNE ETOFFE POUR L'ETERNITE OU PRESQUE Ce qui rend la soie Muga si unique, c’est sa résistance exceptionnelle. Contrairement aux autres soies qui s’affinent et s’usent, la Muga se bonifie avec le temps, gagnant en éclat et en douceur. Un sari en soie Muga, soigneusement entretenu, peut traverser des générations, devenant ainsi un précieux héritage familial.
UN ARTISANAT PRESERVÉ Face aux défis de la modernité et aux menaces pesant sur sa production, la soie Muga est aujourd’hui protégée par UNE APPELATION GEOGRAPHIQUE et des efforts de conservation. Encourager son usage et valoriser son artisanat, c’est participer à la sauvegarde d’un patrimoine exceptionnel, témoin d’un savoir-faire ancestral.
A "CONSOMMER" EN PLEINE CONSCIENCE Posséder un morceau de soie Muga, c’est embrasser un fragment d’histoire, une touche de lumière dorée qui danse avec le temps, une caresse précieuse qui relie le passé au présent. Un trésor à chérir, à transmettre et à aimer.
A bientôt pour d'autres aventures textiles
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire