LA FABRICATION DU GHALAMKAR AU XXIeme SIECLE (SUITE)
Dans la région d'Isfahan la fabrication des tissus imprimés au bloc n'a jamais cessée depuis le XVIeme siècle. Manteaux, vestes, nappes, tapis de selle, couvertures de chevaux, sacs, rideaux, dessus de lit... Les cotons imprimés sont en 2017 des articles utilisés par les iraniens au quotidien. Nous sommes allés dans un restaurant installé dans un ancien hammam, situé dans le quartier iranien d'Isfahan Jolfa et les tables étaient garnies de nappes de imprimées au bloc.
QUAND LE BLOC DE BOIS SCULPTE REMPLACE LE KALAM
Au XVI eme siècle les toiles peintes ou persiennes furent victimes de leur succès. Le temps ne comptait pas, la lenteur d'exécution était un présage de qualité, jusqu'au moment où il devint un obstacle à la commercialisation des articles. Trop de commandes et un travail qui nécessitait beaucoup trop de temps Il fallut trouver un moyen de produire plus rapidement et plus économiquement. Graver les dessins en reliefs sur des blocs de bois qui une fois enduits d'une matière colorante seraient appliqués sur la toile de coton, fut la solution
ma collection est plus réduite. |
DE LA PIECE UNIQUE A LA SERIE, DE L'ART A L'ARTISANAT
Le travail était plus rapide et économiquement plus rentable..C'est une équipe composée d'au moins trois intervenants essentiels (graveur, teinturier, imprimeur) qui œuvrait dans les ateliers, chacun ayant un role bien déterminé dans cette chaîne.
Ce travail répétifif répond cependant aux critères de l'artisanat. La main de l'homme grave le bois et une autre main va préparer les colorants cependant que le dernier manipule le "bloc de bois sur la surface textile", la différence entre tissu peint et tissu imprimé est cependant perceptible. Le ghalamkar moderne est un multiple et non un original, j'ose la comparaison entre une peinture et une lithographie.
Ce travail répétifif répond cependant aux critères de l'artisanat. La main de l'homme grave le bois et une autre main va préparer les colorants cependant que le dernier manipule le "bloc de bois sur la surface textile", la différence entre tissu peint et tissu imprimé est cependant perceptible. Le ghalamkar moderne est un multiple et non un original, j'ose la comparaison entre une peinture et une lithographie.
Le commerce suit des règles immuables hier comme aujourd'hui les imprimeurs proposent des qualités et des tarifs différents.
Une nappe, selon ses dimensions peut être tamponnée entre 600 et 4 000 fois, le support peut être une percale ou un simple calicot. La finesse de la gravure sur bois, la complexité du dessin sont des indices de qualité. Chaque article sortant des ateliers est "tamponné" sur l'envers c'est la marque de fabrique de l'entreprise qui est imprimée, sa carte de visite indélébile, avec un bloc de bois bien sûr.
tampon réalisé sur l'envers d'une nappe en Octobre 2017 |
tampon réalisé sur une nappe achetée en 1970 dans une brocante en Floride! |
LES COULEURS
Aujourd'hui même si sur une étagère de l'atelier trônent des bocaux qui contiennent des matières
colorantes naturelles, les artisans utilisent des produits chimiques, autrement comment pourraient ils vendre leur production à des prix si bas? Le safran pour le jaune?
Personne n'est dupe, le prix du gramme dépasse celui du caviar, voir de l'or.....le lapis lazuli pour le bleu? pas plus crédible...
Dans un coin de l'atelier des bocaux contiennent des pigments naturels jadis utilisés pour imprimer les Ghalamkar mais ils n'ont pas été ouverts depuis longtemps, c'est le coin musée qui donne un air de d'authenticité à l'ensemble des articles exposés dans l'atelier /boutique Le commis connait par cœur le nom des plantes qui entrent dans leur composition et il les présente avec une sorte de fierté en français et en anglais à chaque fois qu'un touriste visite l'atelier. Mais l'impression est aujourd'hui réalisé avec des colorants chimiques la plupart du temps, quelques exceptions demeurent bien sûr, le prix est alors à la hauteur de la rareté des produits. Ceci n'enlève rien à la qualité du travail des artisans qui suivent à la lettre les différentes étapes de fabrication d'un ghalamkar.
A SUIVRE
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