dimanche 25 septembre 2016

L' EXPOSITION ALEXANDRE SACHE: WORK IN PROGRESS

EXPOSITION SACHE (1902-1981) : WORK IN PROGRESS


Je me rends compte que plus je cherche plus je trouve. Les documents concernant ce textile designer s'accumulent, les trésors qui dormaient dans le grenier de la maison familiale se réveillent. En feuilletant ces archives, je découvre l'homme qui se cachait derriere ses dessins transposés en couleurs sur un support de soie ou de laine. C'est avec un réel plaisir que j'avance sur ce projet. Comme promis, je vous associe à l'organisation de cette aventure qui verra le jour en Juin 2017 à Bure-sur-Yvette.

Alexandre Sache fut un acteur « muet » de la grande époque de la Haute Couture Parisienne. Entre 1930 et 1970, ses étoffes imprimées furent présentes dans toutes les collections ou presque.
Cet homme était avant tout un artiste, un amateur de belles choses, passionné par son métier. Artiste né dans une famille d'artistes.
Un frère peintre Gabriel Spat
huile sur toile, une vue de la côte normande par Spat. Collection privée.
Un frère sculpteur Numa Patlagean

,
Après des études de chimie à l’école polytechnique de Lausanne, il intègre l'université de Genève pour suivre des cours de dessin. Cela explique, non seulement la diversité de ses activités, mais aussi le haut niveau de qualité de son travail. 


Dessin au fusin et crayon noir. signé Sache. Collection privée
Il jouait avec aisance du crayon, il maniait le pinceau avec dextérité, il utilisait les couleurs avec gourmandise, il alliait les tons avec excentricité, ses imprimés étaient mêlés de poésie et d’humour. Connaissant l’homme et son environnement, il me semble que parfois, il transposait sur la soie les fleurs qu’il avait dans son jardin.
Sa créativité fut immense et son talent unique puisqu'il réussit à s’adapter à chacun de ses clients aussi différents que Dior ou Givenchy, Schiaparelli ou Chanel. Pourtant, peu de personnes le connaissait. Discret, il resta dans l'ombre des grands créateurs. Alors, il est temps de lui rendre hommage.
 

Son activité cessa avec sa disparition en 1981. Mais sa vie durant, il n’eut de cesse de créer 
Il fut tour à tour :

- caricaturiste : il travailla pour des journaux des années 20 : Bonsoir, le canard enchaîné, le Herald Tribune, le courrier cinématographique.

- illustrateur de nouvelles dans des revues telles que Harper’s Bazar, Vanity Fair.

- sculpteur : il exécute en 1927 le buste de Lindbergh  en 33 heures, course contre la montre, soit exactement le même temps que la durée de la traversée de l’Atlantique par l’aviateur.

- peintre pour son plaisir et le nôtre.

Il s’intéresse à la mode dès les années 30. Il est considéré comme l’un des pionniers de ce qui allait devenir la création artistique d’imprimés pour la Haute Couture. 

 Avant la guerre, il rencontre Cristobal Balenciaga avec lequel il collaborera très longtemps, ce fut également le cas pour Molyneux et l'extravagante Schiaparelli.

Après ces années de guerre, la Haute Couture parisienne reprend des couleurs. Les grands couturiers parisiens mènent à nouveau le jeu, et Sache prend part à ce nouveau départ, marqué par le célèbre New Look initié par Chrisitan Dior.
Balenciaga toujours,  il sera avec Dior dès sa première collection, puis il signera des imprimés pour Saint Laurent, Givenchy, Patou, Chanel…

in l'officiel de la mode n°680/1982

Devenu chef d'entreprise, Alexandre Sache fonde avec sa sœur la société Beauclère.
Célèbre imprimé Homard d'après une idée de S. Dali pour Schiaparelli. Collection privée

Au sein de la société : un extraordinaire et unique atelier "de coloriste sur mesure"

Avec une équipe d'une vingtaine de compagnons, les tissus sont imprimés artisanalement sur des pentes, au rouleau gravé à la main puis au cadre, uniquement à la commande, c'est du sur mesure haut de gamme. Une technique artisanale certes coûteuse mais qui se justifie lorsque l'on est fournisseur des plus grandes signatures de l'univers de la mode.



























Si l'atelier est gardé à l'abri du regard des curieux, un autre lieu a pignon sur rue, ou plutôt sur place, puisque Sache va ouvrir Brumaire, une boutique place Vendôme à Paris voisine de la boutique de Schiaparelli. On y retrouve ses carrés de soie aux imprimés improbables et aux couleurs inégalables.










Découvrir le métier qui se cache derrière ces merveilleux imprimés, c’est suivre la mode depuis les coulisses. Le produit fini est le résultat d’un travail d’équipe et il faut franchir quantités d'étapes préliminaires indispensables avant d'obtenir un résultat digne de la Haute Couture.

Cette exposition permettra de poser un regard différent sur le monde de la mode et de ses fournisseurs.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire