UNE ORIGINE LOIN D' ETRE EVIDENTE
Que l'histoire serait aimable et simple si cette étoffe portait effectivement le nom de son "inventeur". Le sieur Jean Baptiste ou, selon les sources, Jean Baptiste Chambray ou Cambray, originaire de Cantaing sur Escaut établi comme tisseur à Cambrai puis à Valenciennes. On peut se plaire à croire qu'il avait créé un tissu particulier utilisant des fils de lin très fins, filés dans la pénombre des caves humides de Cambrai ou de Valenciennes par des ouvrières à domicile. Peut-être fut-il un tisserand imaginatif, peut-être ce Jean Batiste ne fut-il qu'un metteur en fil comme il en existait tant d'autres au XIIIe siècle dans cette région. En effet, des écrits attestent de la grande renommée de la toile fine de Valenciennes dite toilette.
La batiste est, ou fut, un tissu de lin fin, blanc ou écru, au tissage très serré. On le trouve généralement uni, rarement teint ou imprimé.
LE LIN RAME
Le secret de la qualité exceptionnelle de la batiste du Cambraisis réside dans la manière particulière de cultiver le lin. Pour avoir un lin ramé il fallait utiliser des rames ou tuteurs de plantes grimpantes. Des sortes de piquets étaient plantés dans les champs labourés et semés afin de soutenir les tiges naissantes du lin, les empêchant de ployer sous les bourrasques de vent ou les averses de pluie. On obtenait ainsi, avec tant de précautions, un lin qui permettait d'obtenir un fil d'exception.
Il est évident que tant de soins apporté à la culture de cette plante en augmentait le prix ; le tissu obtenu à partir de ce lin ramé était un produit de luxe réservé souvent aux petites pièces comme les mouchoirs ou des vêtements de dessous, les surplis des prêtres, les robes de baptême...
UNE GENEALOGIE INVALIDEE
Mais la filiation entre le tissu et le sieur Jean Baptise demeure une hypothèse jamais démontrée. Les éléments de la biographie du sus-nommé sont trop peu nombreux pour permettre de la valider.
Plus rationnelle, serait la dérivation du mot batiche, terme utilisé dans le patois picard dès le XIII e siècle qui signifiait battre (mouvement du battant des métiers à tisser). Plus le mulquinier actionnait le battant plus le tissage était serré.
A gauche, un mouchoir en linon, toujours un tissu en lin mais plus clair ; à droite, un mouchoir en batiste, le tissage est plus dense. Le battant a été actionné un plus grand nombre de fois. La batiste est donc obtenu en battant le métier. Dans les archives de la ville de Cambrai, j'ai pu retrouver des chiffres que l'on aurait du mal à obtenir avec une machine, si perfectionnée soit-elle. En effet, dans la période faste de la production de batiste dans le Cambraisis, avec 500 g de fil on obtenait 250 km de fil ! Soit 1 g = 500 m. Peut-être à mettre dans le livre des records.
Cependant, de batiche à batiste il y a Baptise, un prénom très populaire à cette époque qui se prononçait batisse !
On en retiendra que ce tissu, malgré ces controverses étymologiques, a traversé les siècles et les modes en conservant non pas son identité, mais une image, gage de qualité, ce qui est en soi, déjà remarquable.
UN PARCOURS SANS FAUTE
Si j'ai plus haut ajouté que la batiste n'avait conservé que son image, c'est parce qu'aujourd'hui, ce terme s'applique à toute étoffe fine au tissage serré, réalisé avec des fils de coton ou de polyester. C'est une erreur, car si batiste devient un mot générique, qu'adviendra-t-il dans les prochaines décennies des autres tissus ? Ce n'est qu'en leur octroyant le juste nom que nous sauverons notre patrimoine textile.
En cherchant batiste sur le net voici ce qui est proposé par les commerçants.
A SUIVRE LA ROUTE DU LIN PARALLELE A CELLE DE LA BATISTE
Que l'histoire serait aimable et simple si cette étoffe portait effectivement le nom de son "inventeur". Le sieur Jean Baptiste ou, selon les sources, Jean Baptiste Chambray ou Cambray, originaire de Cantaing sur Escaut établi comme tisseur à Cambrai puis à Valenciennes. On peut se plaire à croire qu'il avait créé un tissu particulier utilisant des fils de lin très fins, filés dans la pénombre des caves humides de Cambrai ou de Valenciennes par des ouvrières à domicile. Peut-être fut-il un tisserand imaginatif, peut-être ce Jean Batiste ne fut-il qu'un metteur en fil comme il en existait tant d'autres au XIIIe siècle dans cette région. En effet, des écrits attestent de la grande renommée de la toile fine de Valenciennes dite toilette.
La batiste est, ou fut, un tissu de lin fin, blanc ou écru, au tissage très serré. On le trouve généralement uni, rarement teint ou imprimé.
LE LIN RAME
Le secret de la qualité exceptionnelle de la batiste du Cambraisis réside dans la manière particulière de cultiver le lin. Pour avoir un lin ramé il fallait utiliser des rames ou tuteurs de plantes grimpantes. Des sortes de piquets étaient plantés dans les champs labourés et semés afin de soutenir les tiges naissantes du lin, les empêchant de ployer sous les bourrasques de vent ou les averses de pluie. On obtenait ainsi, avec tant de précautions, un lin qui permettait d'obtenir un fil d'exception.
Il est évident que tant de soins apporté à la culture de cette plante en augmentait le prix ; le tissu obtenu à partir de ce lin ramé était un produit de luxe réservé souvent aux petites pièces comme les mouchoirs ou des vêtements de dessous, les surplis des prêtres, les robes de baptême...
mouchoir en batiste |
UNE GENEALOGIE INVALIDEE
Mais la filiation entre le tissu et le sieur Jean Baptise demeure une hypothèse jamais démontrée. Les éléments de la biographie du sus-nommé sont trop peu nombreux pour permettre de la valider.
Plus rationnelle, serait la dérivation du mot batiche, terme utilisé dans le patois picard dès le XIII e siècle qui signifiait battre (mouvement du battant des métiers à tisser). Plus le mulquinier actionnait le battant plus le tissage était serré.
A gauche, un mouchoir en linon, toujours un tissu en lin mais plus clair ; à droite, un mouchoir en batiste, le tissage est plus dense. Le battant a été actionné un plus grand nombre de fois. La batiste est donc obtenu en battant le métier. Dans les archives de la ville de Cambrai, j'ai pu retrouver des chiffres que l'on aurait du mal à obtenir avec une machine, si perfectionnée soit-elle. En effet, dans la période faste de la production de batiste dans le Cambraisis, avec 500 g de fil on obtenait 250 km de fil ! Soit 1 g = 500 m. Peut-être à mettre dans le livre des records.
Cependant, de batiche à batiste il y a Baptise, un prénom très populaire à cette époque qui se prononçait batisse !
On en retiendra que ce tissu, malgré ces controverses étymologiques, a traversé les siècles et les modes en conservant non pas son identité, mais une image, gage de qualité, ce qui est en soi, déjà remarquable.
UN PARCOURS SANS FAUTE
Si j'ai plus haut ajouté que la batiste n'avait conservé que son image, c'est parce qu'aujourd'hui, ce terme s'applique à toute étoffe fine au tissage serré, réalisé avec des fils de coton ou de polyester. C'est une erreur, car si batiste devient un mot générique, qu'adviendra-t-il dans les prochaines décennies des autres tissus ? Ce n'est qu'en leur octroyant le juste nom que nous sauverons notre patrimoine textile.
En cherchant batiste sur le net voici ce qui est proposé par les commerçants.
A SUIVRE LA ROUTE DU LIN PARALLELE A CELLE DE LA BATISTE
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