vendredi 13 mai 2016

UNE BALLADE TEXTILE IRLANDAISE

 Donegal et Connemara  des régions  du bout du monde pourtant à une 1h30 d'avion de Paris.  Les traditions font partie de la vie quotidienne des habitants. On vit à l'heure du soleil, lorsqu'il y en a, mais dès novembre, la nuit est bien plus présente que le jour. On s'y croit seul,  sur les routes étroites on croise   plus souvent des moutons que des voitures

 les villages aux maisons colorées se succèdent mais bien peu de monde dans les rues. Sur les plages dont les limites se perdent dans la brume, dans la campagne battue par les vents l'homme est quasiment invisible, seuls  les moutons à tête noire occupent les lieux, silencieusement mais surement.

l'horizon est noyé dans la brume
Avec une palette des couleurs  qui varie en fonction de la luminosité la nature sauvage nous  plonge dans l'univers des impressionnistes

  les vagues qui se fracassent contre les falaises  vous envoient les embruns en pleine figure comme une gifle

  tout au nord la mer se confond avec le ciel


Le tweed irlandais est à l'image de cette nature : simple, sauvage, forte, humaine.

Pourquoi ces tissus possèdent t ils cette gamme de couleurs si particulière? Parce que les tisserands utilisaient les moyens du bord pour la teinture : lichens, baies, racines... Voila le secret de cette osmose textile/nature qui aujourd'hui persiste malgré l'utilisation de plus en plus fréquente des métiers  mécaniques et des teintures artificielles.

Existe t il dans le monde un tissu  qui traduit si bien  la nature environnante?  En observant l'un on découvre l'autre ? Regarder un tweed c'est découvrir l'Irlande. On y retrouve le sol aride, parsemé de pierres blanches ou noires et c'est le fameux salt and pepper



La chaussée des géants, un nature rude et  un tweed à chevrons qui se métamorphose en pierre!
la pierre  brute qui ressemble à un tissu , et le tweed gris  à chevrons qui se  métamorphose en pierre



                                              l'herbe est verte et le tissu aussi
ce tissu aurait pu   être tissé avec l'herbe de ce champ

Ce patchwork résume en quelques couleurs l'âme de l'Irlande

 le parme c'est la couleur des merveilleux hortensias qui décorent les jardins et l'orange c'est l'or des cheveux des irlandaises
le rose c'est pour les filles en souvenir des baies et les fleurs sauvages  qui en été envahissent le bord des chemins

                                        



                                                                                                                                        
l'eau semble avoir déteint sur le gilet






 un ciel capricieux qui est en mouvement perpétuel passant du bleu au gris et toutes les autres nuances  et le tissu aussi




La couleur du ciel, la violence des vents, la présence de l'eau, l'odeur si particulière de la tourbe qui brûle dans toutes les cheminées

Dans les grandes tourbières du Connemara les briques de tourbes sèchent sur le lieu de la récolte. 

.Comment ne  pas être séduit  par ces paysages ,  ces animaux valeureux qui vivent tranquillement au bord des falaises sans se soucier des rafales de vent,  ces habitants qui perpétuent les traditions culturelles et culinaires 
 et surtout par ce tissu qui représente la somme de toutes ces spécificités?

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