Donegal et Connemara des régions du bout du monde pourtant à une 1h30 d'avion de Paris. Les traditions font partie de la vie quotidienne des habitants. On vit à l'heure du soleil, lorsqu'il y en a, mais dès novembre, la nuit est bien plus présente que le jour. On s'y croit seul, sur les routes étroites on croise plus souvent des moutons que des voitures
les villages aux maisons colorées se succèdent mais bien peu de monde dans les rues. Sur les plages dont les limites se perdent dans la brume, dans la campagne battue par les vents l'homme est quasiment invisible, seuls les moutons à tête noire occupent les lieux, silencieusement mais surement.
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l'horizon est noyé dans la brume |
Avec une palette des couleurs qui varie en fonction de la luminosité la nature sauvage nous plonge dans l'univers des impressionnistes
les vagues qui se fracassent contre les falaises vous envoient les embruns en pleine figure comme une gifle
tout au nord la mer se confond avec le ciel
Le tweed irlandais est à l'image de cette nature : simple, sauvage, forte, humaine.
Pourquoi ces tissus possèdent t ils cette gamme de couleurs si particulière? Parce que les tisserands utilisaient les moyens du bord pour la teinture : lichens, baies, racines... Voila le secret de cette osmose textile/nature qui aujourd'hui persiste malgré l'utilisation de plus en plus fréquente des métiers mécaniques et des teintures artificielles.
Existe t il dans le monde un tissu qui traduit si bien la nature environnante? En observant l'un on découvre l'autre ? Regarder un tweed c'est découvrir l'Irlande. On y retrouve le sol aride, parsemé de pierres blanches ou noires et c'est le fameux salt and pepper
La chaussée des géants, un nature rude et un tweed à chevrons qui se métamorphose en pierre!
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la pierre brute qui ressemble à un tissu , et le tweed gris à chevrons qui se métamorphose en pierre |
l'herbe est verte et le tissu aussi
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ce tissu aurait pu être tissé avec l'herbe de ce champ |
Ce patchwork résume en quelques couleurs l'âme de l'Irlande
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le parme c'est la couleur des merveilleux hortensias qui décorent les jardins et l'orange c'est l'or des cheveux des irlandaises |
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le rose c'est pour les filles en souvenir des baies et les fleurs sauvages qui en été envahissent le bord des chemins |
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l'eau semble avoir déteint sur le gilet |
un ciel capricieux qui est en mouvement perpétuel passant du bleu au gris et toutes les autres nuances et le tissu aussi
La couleur du ciel, la violence des vents, la présence de l'eau, l'odeur si particulière de la tourbe qui brûle dans toutes les cheminées
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Dans les grandes tourbières du Connemara les briques de tourbes sèchent sur le lieu de la récolte. |
.Comment ne pas être séduit par ces paysages , ces animaux valeureux qui vivent tranquillement au bord des falaises sans se soucier des rafales de vent, ces habitants qui perpétuent les traditions culturelles et culinaires
et surtout par ce tissu qui représente la somme de toutes ces spécificités?
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