vendredi 16 mars 2012

Voyages textiles

Longtemps j'ai rêvé en un à un les timbres de ma collection. Mes préférés ? Ceux de Madagascar parce qu'ils représentaient des animaux et des fleurs des plantes, qui n'existaient pas dans mon quotidien, et puis j'ai passé beaucoup de temps penchée sur les cartes de mon Atlas en essayant de m'imaginer les habitants d'Afrique du  sud marcher la tête en bas.  Ensuite j'ai voyagé " pour de vrai, d'abord à pieds, la tête en l'air dans mon extraordinaire ville de Paris, puis en avion, en voiture, en bateau . La réalité c'est souvent plus fabuleux que les rêves mais rêver c'était bien aussi. L'imaginaire exarcerbe les passions, véhicule la curiosité. Dans une coque de noix on peut y voir bien des choses, dans un tableau abstrait chaque jour selon son humeur on y trouve autre chose, et puis   dans un simple morceau de tissu  je sais par expérience qu'il y a de quoi alimenter bien des songes.

Les tissus ce sont des brides de vies, les tissus on aime, on déteste,  on ne s'en préoccupe pas, mais ils font partie de notre culture.
Une coupe de basin  bleu et on s'embarque pour l'Afrique haute en couleur, avec de vastes étendues brûlées par le soleil, ou les rideaux de pluie diluvienne qui inondent les rues des villages en quelques secondes, mais rassasient aussi rapidement les champs desséchés, et voilà le film qui commence, votre film. Pas de jet lag, pas de passeport, on voyage assis dans son rêve.
Bazin super riche bleu roi
une coupe de bazin, destinée à la fabrication de boubou


Et ici un petit bout d'un huipil,  blouse brodée par des mains expertes guatémaltèques. Ce sont des vêtements que les femmes portent traditionnellement et qui enchantent les yeux.
Chaque village possède son vocabulaire mais les lettres sont remplacées par des animaux, des fleurs, des plantes.C'est juste poètique, et  symbolique à l'époque où le jean semble être universel. Sur les marchés colorés le dimanche après la messe, on se bouscule  sur les places des villes et des villages, les femmes arborent  fièrement leurs blouses brodées. C'est un tumulte coloré et bon enfant qui  anime les rues les jours de marché. Celui de Chichicastelnago est un des plus extraordinaire que l'on puisse imaginer.



détail d'un huipil acheté sur le marché de Chichicastelnango
Un pagne pré-hispanique découvert lors de fouilles dans le désert d'Atacama dans le sud péruvien, et c'est  une civilisation qui nous intrigue parce que mal connue. La pachamamma, une ode à la terre, à la mère nourricière. Les couleurs, les motifs et nous voilà dans un univers qui reste à découvrir, dans les livres  et les musées .Le musée du quai Branly possède des pièces importantes de l'artisanat de ces civilisations aujourd'hui disparues. Les tissus sont des pièges à souvenirs...
pagne préhispanique 


Quelques centimètres de tissu peuvent aussi nous transporter dans le futur. Le Tyvek, matière technique s'il en est, commercialisée depuis plus d'un demi siècle par la société Dupont de Nemours nous projette dans l'espace? Oui   ces produits techniques autorisent l'homme à se surpasser. Sans ces produits l'homme n'aurait pas pu aller dans l'espace ou sur la lune,  car il a fallut trouver des solutions pour le protéger du soleil, de la chaleur, du froid, le faire voyager en toute sécurité.

Tyveck, sorte de non tissé, extrêment résistant, léger, occultant et isolant phonique et thermique, idéal pour doubler des rideaux. Le rêve et en bonus le best.


Ainsi de la terre à la lune on retrouve des tissus. Vous aussi voyagez sans billet, sans contraintes, sans jet lag, presque gratuitement. Comment? Rendez vous dans votre armoire, vos tiroirs, votre dressing, votre placard,  et au hasard sortez un vêtement. Touchez le, regardez le, et imaginez...... Je suis certaine que vos rêves seront différents les uns des autres même devant un simple jean... Reparlons en dans quelques jours. Racontez moi vos voyages textiles


Je m'appelle Talia , j'aurai bientôt un mois et je voici mon premier jean. Pour le moment c'est ma grand mère qui raconte des histoires de tissus.  
Les souvenirs textiles enfouis dans notre mémoire sont une bibliothèque dans laquelle on peut piocher pour voyager.

1 commentaire:

  1. Je regarde les tâches de boues rouges sur mon pantalon de toile beige et je me souviens de mon treck en Birmanie. Je touche mes chemises en lin et je me dis : vivement l été ! Mais les vrais voyage c est quand même bien!!

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