Chers (es) amis (es) lecteurs (trices) de ce blog, je reviens les bras chargés de nouveautés, de rencontres étranges et curieusement interessantes, et nous allons en cette nouvelle saison, cheminer ensemble dans les méandres des vies secrètes des étoffes.
Alors pour commencer je vais vous dévoiler la face cachée de la "bourrette" de soie.
Alors pour commencer je vais vous dévoiler la face cachée de la "bourrette" de soie.
De Borre puis puis bourre du latin burra = étoffe
grossière à longs poils. Le mot bourrette apparaît dans la langue française
vers 1420.
Le tissu nommé bourrette est constitué d'un fil de soie reconstitué avec des déchets recueillis tout au long des étapes de la transformation du cocon en fil. La soie n'est pas la seule matière textiles à subir différentes opérations. lors du
peignage de la laine, il "tombe" des fibres trop courtes pour être filées, ce qui donne la bourre de laine , pour le lin ou le chanvre ces déchets se nomment étoupe et pour la soie c'est la schappe.
Il existe ensuite des sous divisions dans les déchets ; il convient de différencier schappe et
filoselle, les fils dits schappe sont soumis à une opération de schappage qui
consiste à désagréger les brins dans l'eau chaude ce qui conserve le lustre, la
filoselle quand a elle est un tissu mixte (déchet de soie et coton)
La bourrette (fil et tissu), la bourre de soie(fil) et le
fleuret (tissu)sont encore autant de produits textiles de soie différents :
La bourrette est une étoffe tissée avec des fils
constitués des déchets obtenus lors des diff_rentes opérations effectuée sur le brins de soie(du d_vidage au
tissage)
On peut donc considérer comme impropre le terme bourrette
il faudrait plutôt dire schappe.
Les déchets de soie, une fois récupérés sont traités
spécialement par cardage. On parvient par une forte torsion ˆ obtenir des fils
grossiers certes mais solides, qui entre dans la fabrication d'étoffes de
qualité courante Commercialisés sous forme d'articles en maille (T shirt)
d'articles tissés ( des chemises, jupes ou vestes) à des prix très abordables
pour une soie, d'ailleurs le consommateur ne s'y trompe pas et le succès de la
bourrette croît d'année en année.
Les bourrettes les plus fines ont une surface granuleuse
et les bourrettes plus _paisses ont un aspect rustique ; les fils plus épais
permettent un tissage destiné à la fabrication de vestes, chemises ou m_me
pantalons.
Pour reconnaître la bourrette l'utilisation d'un grand nombre de tests est
requise. Utilisez à volonté la vue, le toucher, l'odorat
La vue
Bien que la composition chimique soit la m_me pour les
brins de soie naturelle (provenant du dévidage du cocon des bombyx du mûrier )
et les fils de bourrette, ces derniers n'ont ni la douceur ni le brillant de la
soie naturelle parce que :
-ces brins ne peuvent pas être débarrassés de leur grès en
totalité_
-la forte torsion nécessaire à leur filage absorbe en
bonne partie l'éclat qui pourrait subsister : un crêpe de Chine est moins
brillant qu'un taffetas
-Le fil obtenu après le cardage est irrégulier, sa surface
est "poilue" et rend le tissu granuleux qui un relief qui rythme la surface des étoffes
Ces "boutons" moins nombreux et moins visibles
que dans les soies sauvages agrémentent la surface du tissu mais emprisonnent
le reste de lustre
-Du fait de la torsion du fil et de son non dégommage la
surface est grenue et n'a pas la douceur que l'on attend d'une soie.
-les poils absorbent la lumière en empêchant celle ci de
se refléter sur une surface lisse
Une bourrette de bonne qualité offre une inhabituelle combinaison :
-le tissu est fin, son éclat caché est sous-jacent, il ne
brille pas de tout ses feux, mais on perçoit une lueur derrière la brume, sa
surface est à la fois mate, granuleuse et poilue mais jonchées d'étincelles.
La bourrette est pleine de promesses (qu'elle tient) et
pourtant d'aucuns la considèrent comme une étoffe pauvre.
Un fil tors de
bourrette résiste bien à la traction, par contre si vous prenez un fil, que
vous le détorsadiez en même temps que vous lui fassiez subir une traction, il
se désintègre, un peu comme de la ouate...
Le toucher :
Les bourrettes de soie ont un toucher reconnaissable à la fois rêche, doux et savonneux, que l'on ne retrouve pas ni dans les doupions ou les shantung qui ne sont pas des déchets aussi petits
Les bourrettes de soie ont un toucher reconnaissable à la fois rêche, doux et savonneux, que l'on ne retrouve pas ni dans les doupions ou les shantung qui ne sont pas des déchets aussi petits
La bourrette donne l'étrange sensation qu'ayant été à lavée à l'eau et au savon, le tissu a été mal rincé_ et par conséquent il
"grince" entre les doigts
La meilleurs façon de vous en rendre compte c'est de les manipuler...Pour certaine personnes le toucher d'une bourrette de soie provoque la même répulsion que le toucher d'un velours ou la même réaction épidermique que le grincement de la craie sur un tableau noir. Une bourrette de soie possède une main particulière : c'est un tissu mou et pesant, et en général son tissage lâche empêche une utilisation en biais car il se déformerait facilement ; il est tout le contraire d'un tissu nerveux, mettez le en boule, il ne se mettra pas en colère ! Il n'est pas élastique mais inerte chose particulièrement inhabituelle pour une soie.
La meilleurs façon de vous en rendre compte c'est de les manipuler...Pour certaine personnes le toucher d'une bourrette de soie provoque la même répulsion que le toucher d'un velours ou la même réaction épidermique que le grincement de la craie sur un tableau noir. Une bourrette de soie possède une main particulière : c'est un tissu mou et pesant, et en général son tissage lâche empêche une utilisation en biais car il se déformerait facilement ; il est tout le contraire d'un tissu nerveux, mettez le en boule, il ne se mettra pas en colère ! Il n'est pas élastique mais inerte chose particulièrement inhabituelle pour une soie.
L'odorat
Malgré tout ce qui précède il est encore possible de se fourvoyer car la
bourrette ressemble à s'y méprendre à un coton, non pas un coton Suisse, lisse
et brillant, mais un coton indien, rustique, irrégulier, boutonné, épais et
mat. Si un doute subsiste, ayez recourt au test de l'allumette. L'ôdeur de la
corne brûlée ne vous laissera alors plus aucun doute sur la nature du tissu.
S'il s'agit de filosselle, vous aurez également un fil de coton qui brulera
comme du papier en laissant des cendres grises
Les bourrettes sont selon les qualités fines ou épaisses,
tricotés ou tissées mais attention, ces fibres très courtes s'useront plus
rapidement qu'une étoffes tissées avec des fils longs Compte tenu de ces caractéristiques un fil
constitué de brins courts (quelque soit sa nature, soie, laine ou Fibranne)
n'est pas absolument idéal pour la chaîne (la traction étant forte) bien que certains
tisserands en fassent usage. Cependant
si c'est le cas, un tisserand consciencieux utilisera des fils obtenus à partir
des déchets de cocons autres que ceux du bombyx du mûrier, par exemple ceux des
chenilles vivant à l'état sauvage qui sont plus solides, mais ceci est rarement
indiqué sur l'étiquette.
Il est fréquent de trouver des bourrettes comportent en
chaîne et en trame le même genre de fil, et si souvent on rencontre l'armure
panama, (deux fils en chaîne croisant deux fils en trame) c'est pour conférer à l'ensemble du tissage une plus grande solidité_.
Pourquoi les uns sont ils plus solides que les autres ?
Parce que les animaux ont une nourriture diff_rente qui
entraine une couleur de bave différente mais aussi une composition chimique quelque
peu différente (plus de calcium pour les cocons sauvages) : les chenilles
vivant à l'état sauvage ont une nourriture
Parce que les déchets des cocons de vers sauvages résultent du cardage de la totalité du cocon, ce qui n'est pas le cas en ce qui concerne le traitement des cocons des chenilles du bombyx : les cocons non percés sont dévidés et les déchets obtenus sont alors moins nombreux, plus fins et moins solides(récupérés seulement dans les rebuts des premiers tours du cocon, irréguliers, abîmés ou tachés et dans la fin du cocon c'est à dire la partie proche de la chrysalide, fil faible parfois contenant des impuretés, traces de la chrysalide elle même ; les fibres proches de la chrysalide fabriquées par la chenille quasiment épuisée à ce stade sont trop faibles pour être dévidées (elles se cassent) En général ces segments de brins plutôt faibles et irréguliers sont utilisés pour la fabrication des shantung.
Parce que les déchets des cocons de vers sauvages résultent du cardage de la totalité du cocon, ce qui n'est pas le cas en ce qui concerne le traitement des cocons des chenilles du bombyx : les cocons non percés sont dévidés et les déchets obtenus sont alors moins nombreux, plus fins et moins solides(récupérés seulement dans les rebuts des premiers tours du cocon, irréguliers, abîmés ou tachés et dans la fin du cocon c'est à dire la partie proche de la chrysalide, fil faible parfois contenant des impuretés, traces de la chrysalide elle même ; les fibres proches de la chrysalide fabriquées par la chenille quasiment épuisée à ce stade sont trop faibles pour être dévidées (elles se cassent) En général ces segments de brins plutôt faibles et irréguliers sont utilisés pour la fabrication des shantung.
Etant donné la courte longueur des fibres, le fil peut
manquer de vigueur et surtout d'élasticité dans les qualités les plus
courantes aussi préférez une bourrette de bonne qualité même un peu plus cher,
que vous aurez bien en main et qui vous semble exister à une bourrette pauvre
c'est à dire inerte, sans présence et sans éclat. On trouve des bourrettes
commercialisées sous diverses formes
-de toile simple
armure simple
- d'un dérivé de l'armure toile le panama les fils de
trame et de chaîne s'entrecroisent deux par deux. Son toucher semble adouci, son tomber est
plus lourd, et sa solidité plus grande. Poids idéal pour tailleurs
La bourrette "crêpée" : les fils ont
subit une torsion mais l'aspect crêpé est produit par un artifice : le fil est un fil fantaisie c'est à dire qu'il
sert d'^me et qu'autour de lui serpente un fil de soie ou de coton qui crée un
certain relief, ce qui donne un tissu encore différents de ceux que nous venons
de voir : souple et lourd Parfait pour une veste
La bourrette de soie a une excellente affinité avec les
colorants. Elle se déteint et se reteint avec beaucoup de facilité (avis aux
costumiers) La surface de ces tissus étant "sablée" l'impression est
difficile. La couleur (épaissie pour l'impression) s'accroche aux aspérités de
l'étoffe, et les dessins manquent de lisibilité
A l'usage, une bourrette imprimée semble avoir usée prématurément, le tissu bouloche comme une laine, et les dessins ont tendance à s'estomper aussi faut il se méfier des bourrettes imprimées si l'on aime les vêtements irréprochables
A l'usage, une bourrette imprimée semble avoir usée prématurément, le tissu bouloche comme une laine, et les dessins ont tendance à s'estomper aussi faut il se méfier des bourrettes imprimées si l'on aime les vêtements irréprochables
Sur une bourrette naturelle non blanchie, des taches
noires peuvent apparaître, il s'agit de résidus de la chrysalide (terme
désignant la nymphe des lépidoptères, état intermédiaire entre la chenille et
le papillon. La chrysalide se développe dans une enveloppe de protection nommée
cocon dont on tire la matière textile) La chrysalide du ver à soie est huileuse
et comme rien n'est perdu dans l'industrie des déchets, on exploite aussi ces résidus (comme les graines
de lin) On en extrait l'huile qui sera utilisée en complément protéïnique pour
la nourriture (animale) j'ose l'espérer. On nomme bourre le fil obtenu par la filature de la partie
externe du cocon, et les premières couches entourant et protégeant le cocon du
ver à soie, souvent irrégulières, abîmés courtes et faibles. On l'utilise en général
sous forme de brin non tors pour la broderie ou certains tissages.
C'est le cas de la bourre de Marseille " étoffe de
soie dont la chaîne était en gros fil de
soie non torse, et la trame en bourrette (filé de fibre tors.) Avec le fil de bourre on tisse une étoffe
nommée fleuret : les fils étant poilus, l'aspect du tissu sera pelucheux. Le
fleuret est à la soie naturelle ce que la Fibranne est à la viscose, ou le
pilou au coton. L'utilisation industrielle des "déchets textiles
"est considérable.
UTILISATIONS
L'aspect mat et doux à la fois de ces tissus de soie
permet un usage moins restrictif que les soies naturelles ; des lignes de
vêtements quotidiens ont été ainsi
commercialisées
- Vêtements : vestes, tailleurs, robes, pantalons,
chemises, T-shirt...
- Décoration : rideaux ou coussins, plutôt pour un style
rustique, car le tissage est grossier mais les tissus sont très solides.
Les couleurs sont variées mais peu éclatantes
Détachage :
Certains fabricants recommandent de faire nettoyer à sec
ce tissu, l'eau risquant quelquefois de le tacher. Une tache d'eau sur la
surface d'une bourrette ressemble à une tache de graisse
Mais ceci est sans conséquence sur la vie future du
vêtement: la tache disparaîtra si vous
plongez la totalité du vêtement dans l'eau ; en séchant tout rentre dans
l'ordre. Cette particularité tient au fait que les fils ne sont pas
entièrement débarrassés de leur grès