Mais quelle étoffe se cache donc derrière cette délicieuse description ? C'est le Nansouque ou Nansouk. Un bijou pour les mains, un enchantement pour le regard, un ravissement pour l'ouïe. Plus prosaïquement, il s'agit d'une fine toile de coton lustrée légère et soyeuse, au si joli nom.
Une origine lointaine.
Etymologiquement, Nansouk vient de l'hindou nain = yeux, et sukh = enchantement. L'Inde, pays où l'on aime les étoffes, où on les utilise sans modération au quotidien, aussi bien pour la décoration que pour l'habillement.
La production textile indienne et surtout les techniques d'impression, furent une révélation pour les occidentaux. Cela justifie la place qui leur fut dévolue dans la mode dès le XVIIe siècle : indiennes, nansouk, jasons et bien d'autres tissus exotiques remplirent les armoires et les coffres des élégantes européennes.
Au fil des siècles
Au XVII e siècle, la création par Colbert de la Compagnie des Indes Orientales, ouvre au déferlement sur l'Europe de produits nouveaux comme les épices et les tissus. Le Nansouk est un tissu commun en Inde, mais par rapport aux produits que l'on trouvait en Europe au XVIIe siècle, il est évident qu'il n'avait pas de concurrence. Certains articles furent considérés comme des "must have" de nombreux articles textiles dits exotiques sont très prisés par les élégantes qui cherchent la nouveauté.
Au XVIIIe siècle, le nansouk devient un article made in France. En effet, à la suite du succès de ce tissu, la demande est de plus en plus grande et des villes comme Tarare ou Saint Quentin se spécialisent dans cette production.
Les tisserands français n'eurent de cesse de découvrir les secrets de fabrication de ces toiles peintes ou unies afin de les produire sur place.
L'Alsace se spécialisa dans la fabrication des "indiennes" cotonnades aux imprimés colorés et résistant au lavage.
Au XIXe siècle, le nansouk est souvent présent dans la littérature: " Le rayon avait sorti tous ses articles blancs (...): des paletots en drap blanc, des robes en piqué, en nansouk, en cachemire blanc (Zola, Bonh. dames, 1883)
Deux techniques pour faire briller cette cotonnade
Calendrage et mercerisage donnent à cette toile de coton un lustre incomparable. Les opérations sont effectuées tout au long de sa fabrication : les fils sont mercerisés puis le tissu est calandré sur les deux faces. Le calendrage a été adopté par les britanniques pour obtenir le fameux chintz.
Le fil de coton cardé ou peigné ?
Le coton comme la laine, est transformé en fil. A ce stade de la fabrication, la matière peut être cardée ou peignée.
Les tissus fabriqués avec des fils cardés "barbus" se reconnaissent à leur surface "granuleuse", car les brins sélectionnés sont courts.
Les tissus fabriqués avec des fils peignés "lisses" se reconnaissent à leur surface parfaitement lisse.
L'envers vaut l'endroit.
Cette cotonnade sophistiquée, si fine, souple, légère, avec une texture serrée, le nansouk visuellement se situe entre le linon et la baptiste. Le calandrage écrase la surface d'un tissu, gommant ainsi toutes les aspérités, le grain. Après cette étape, les deux faces sont lisses et brillantes.
Une cotonnade de luxe
Plus le nombre de fils au centimètre carré est important plus le nansouk est beau. La particularité de cette toile tient dans les fils de trame, plus nombreux que les fils de chaîne.
Les fils utilisés sont selectionnés, ce sont de longues soies. En coton peigné pour les plus belles qualités.
Pour les qualités inférieures, ce sont des fils de coton cardés et un compte équilibré en chaîne et en trame.
Le nansouk pour des dessous chics
On l'utilisait pour fabriquer des articles de lingerie, une lingerie fine mais aussi en doublure pour des vêtements légers. Cette matière naturelle remplace avantageusement les tissus en fibres artificielles ou synthétiques, puisque lustrée, la surface glisse comme les doublures traditionnelles.
Le nansouk était autrefois largement utilisé comme support de broderie. Il est une utilisation fort judicieuse du nansouk : des enveloppes d'oreiller ou de couette en duvet. En effet, le fait qu'il s'agisse d'un tissu très serré est parfaitement adapté. Il ne laisse pas passer les plumes.
N'est pas nansouk qui veut.
Mais je pense que vous l'aurez compris et peut être aurez vous hâte de découvrir cette merveille.
Etymologiquement, Nansouk vient de l'hindou nain = yeux, et sukh = enchantement. L'Inde, pays où l'on aime les étoffes, où on les utilise sans modération au quotidien, aussi bien pour la décoration que pour l'habillement.
La production textile indienne et surtout les techniques d'impression, furent une révélation pour les occidentaux. Cela justifie la place qui leur fut dévolue dans la mode dès le XVIIe siècle : indiennes, nansouk, jasons et bien d'autres tissus exotiques remplirent les armoires et les coffres des élégantes européennes.
Au fil des siècles
Au XVII e siècle, la création par Colbert de la Compagnie des Indes Orientales, ouvre au déferlement sur l'Europe de produits nouveaux comme les épices et les tissus. Le Nansouk est un tissu commun en Inde, mais par rapport aux produits que l'on trouvait en Europe au XVIIe siècle, il est évident qu'il n'avait pas de concurrence. Certains articles furent considérés comme des "must have" de nombreux articles textiles dits exotiques sont très prisés par les élégantes qui cherchent la nouveauté.
Au XVIIIe siècle, le nansouk devient un article made in France. En effet, à la suite du succès de ce tissu, la demande est de plus en plus grande et des villes comme Tarare ou Saint Quentin se spécialisent dans cette production.
Les tisserands français n'eurent de cesse de découvrir les secrets de fabrication de ces toiles peintes ou unies afin de les produire sur place.
L'Alsace se spécialisa dans la fabrication des "indiennes" cotonnades aux imprimés colorés et résistant au lavage.
Au XIXe siècle, le nansouk est souvent présent dans la littérature: " Le rayon avait sorti tous ses articles blancs (...): des paletots en drap blanc, des robes en piqué, en nansouk, en cachemire blanc (Zola, Bonh. dames, 1883)
Deux techniques pour faire briller cette cotonnade
Calendrage et mercerisage donnent à cette toile de coton un lustre incomparable. Les opérations sont effectuées tout au long de sa fabrication : les fils sont mercerisés puis le tissu est calandré sur les deux faces. Le calendrage a été adopté par les britanniques pour obtenir le fameux chintz.
Le fil de coton cardé ou peigné ?
Le coton comme la laine, est transformé en fil. A ce stade de la fabrication, la matière peut être cardée ou peignée.
Les tissus fabriqués avec des fils cardés "barbus" se reconnaissent à leur surface "granuleuse", car les brins sélectionnés sont courts.
Les tissus fabriqués avec des fils peignés "lisses" se reconnaissent à leur surface parfaitement lisse.
L'envers vaut l'endroit.
Cette cotonnade sophistiquée, si fine, souple, légère, avec une texture serrée, le nansouk visuellement se situe entre le linon et la baptiste. Le calandrage écrase la surface d'un tissu, gommant ainsi toutes les aspérités, le grain. Après cette étape, les deux faces sont lisses et brillantes.
Plus le nombre de fils au centimètre carré est important plus le nansouk est beau. La particularité de cette toile tient dans les fils de trame, plus nombreux que les fils de chaîne.
Les fils utilisés sont selectionnés, ce sont de longues soies. En coton peigné pour les plus belles qualités.
Pour les qualités inférieures, ce sont des fils de coton cardés et un compte équilibré en chaîne et en trame.
Le nansouk pour des dessous chics
On l'utilisait pour fabriquer des articles de lingerie, une lingerie fine mais aussi en doublure pour des vêtements légers. Cette matière naturelle remplace avantageusement les tissus en fibres artificielles ou synthétiques, puisque lustrée, la surface glisse comme les doublures traditionnelles.
Le nansouk était autrefois largement utilisé comme support de broderie. Il est une utilisation fort judicieuse du nansouk : des enveloppes d'oreiller ou de couette en duvet. En effet, le fait qu'il s'agisse d'un tissu très serré est parfaitement adapté. Il ne laisse pas passer les plumes.
N'est pas nansouk qui veut.
Mais je pense que vous l'aurez compris et peut être aurez vous hâte de découvrir cette merveille.