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vendredi 29 juin 2012

CACHEMIRE ADDICT EN TOUTE SIMPLICITÉ


LE CACHEMIRE UNE HISTOIRE D'AMOUR
Douce, merveilleuse, séduisante, chaude, légère, mœlleuse, rare, exceptionnelle, sensuelle, luxueuse, onéreuse, inimitable, enjôleuse voilà dans le désordre ordonné de mes pensées quelques mots qui  caractérisent cette matière textile. Avez-vous découvert la fibre à qui j'offre ce bouquet de qualificatifs ? Le cachemire bien sûr!

TELLEMENT SENTIMENTAL
Je n'imagine pas décrire une autre matière textile avec ce vocabulaire sentimental.
L'émotion est tactile et visuelle, le cachemire fascine, le cachemire garde ses secrets, le cachemire est plus qu'une fibre c'est une histoire, c'est un savoir faire, que les anglais furent les premiers à découvrir et à faire connaître.

LA NATURE NOUS CAJOLE, PROFITONS EN !
Une matière naturelle, élégante, confortable, amicale, ancestrale, une fibre difficile à collecter,  tissée ou tricotée artisanalement ou industriellement. Le résultat est une récompense pour qui sait bien choisir le produit et l'entretenir dans les règles de l'art. Elle se mérite cette laine, on s'y attache, on la câline,  on l'aime, et elle vous le rend bien. Si l'on doit être éconduit par un article vestimentaire c'est sans l'ombre d'un doute par un pull, une veste, un châle qui ne vous décevra jamais, qui ne vous laissera jamais insensible à ses subtiles attentions.

UNE HISTOIRE D'AMOUR
Un pull, un châle, un plaid en cachemire, c'est presque toujours une histoire d'amour, comme une veste en Harris Tweed, ce sont des années de cohabitation heureuse, et les rides nous les  partageons. Oui le cachemire est un petit bonheur qui se range dans le tiroir ou qui agrémente le dressing. Curieusement, je me suis surprise à dire : "Je prends mon cachemire" alors que j'aurais pu dire : "Je prends un pull". Voilà toute la subtilité de la chose, je possède un pull en cachemire et c'est mon cachemire, imprégné de l'odeur de mon parfum, c'est mon doudou à moi alors que, bien entendu, il y a dans mon dressing plusieurs pulls et, bien qu'ils soient tous très beaux, ils sont anonymes, je les choisis en fonction de leur couleur, de leur forme, j'enfile un pull parce qu' il fait froid mais je choisis mon cachemire par plaisir.
Si vous envisagez l'acquisition d'un article en cachemire, alors optez pour la qualité, sinon rien. Pas question de demie-mesure, vous seriez déçu(e) au plus haut point.
Reste à définir ce qu'est la qualité. Même dans les magasins spécialisés, les vendeurs ne sont pas toujours à la hauteur de leur rôle. Manque de formation, manque de curiosité ? Sans doute, mais le doute s'installe chez le client lorsque l'on propose un article à plus de 200 euros, sans gage de qualité. Le laïus de l'étiquette, la photo ou le dessin de la chèvre capra hircus ne cherchent pas à convaincre les clients indécis. Non, ces informations jouent sur la fibre sensible au luxe des novices.
Dans mon prochain post,  je vous propose de faire vraiment connaissance de ce duvet, délicat et solide.

CONSOMMABLE/JETABLE ? NON
Cachemire et  éphémère ? Inconcevable! Un bon, un vrai cachemire c'est "pour la vie" ou presque.

LE CACHEMIRE  UN DÉJEUNER DE SOLEIL?
Non. Un article en cachemire n'est pas un produit éphémère dans l'absolu. Mais la réalité est toute autre.
Les cachemires premier et même deuxième prix sont ce que l'on appelle joliment des produits d'appel, mais malheureusement pour les clients ce sont souvent des produits de rappel. Si, comme moi, vous avez cédé une fois, vous ne le ferez pas une seconde fois, l'expérience a parfois du bon.
Les articles d'une saison, voire le temps d'un lavage, ne sont pas dignes de porter le nom de cachemire.

TOUT BEAU TOUT NEUF
Vous avez fait l'acquisition d'un pull en cachemire, vous êtes contente de votre achat. Doux, chaud, mœlleux, couleur profonde, dense, séduisante. Cette sensation de bien être, cette impression qu'un nuage vous habille, c'est le double effet cachemire sur la peau.

LE CACHEMIRE UNE LAINE POUR ENFANT?
La peau des bébés est fragile. Des vêtements en laine de mouton à même la peau sont déconseillés, car ils peuvent, dans certains cas, provoquer des allergies, des rougeurs, les poils peuvent gratter. Par contre, avec le cachemire, rien à craindre de ce côté la, mais c'est une autre histoire côté porte monnaie.

UN LUXE ACCESSIBLE ? OUI  MAIS  C'EST LE RESULTAT D'UN TRES BON MARKETING
Aujourd'hui, les enseignes de grande distribution se sont toutes précipitées sur ce phénomène et n'hésitent pas proposer des articles tricotés en cachemire à des prix de plus en plus bas. C'est une bataille que ce livrent les fabricants.
Leurs publicités, leur communication sont essentiellement basées sur le prix, on ne parle pas qualité puisque le simple mot cachemire est un sésame qui fait succomber le client.
C'est un achat peut-être plaisir, mais pas gagnant. Et voilà comment on peut ternir l'image d'un produit exceptionnel.


LE MIROIR AUX ALOUETTES
Vous trouverez des articles tricotés en cachemire à tous les prix, beaucoup à moins de 100 euros, ils ressemblent au cachemire, ils ont le toucher du cachemire mais ils ont perdus leur âme. Les
fabricants surfent sur l'image d'un rêve de luxe mais le luxe en moins.
Ce luxe, ce prestige on ne peut pas l'acquérir à moindre coût parce que cela ne signifie plus rien. 
Manger du caviar une fois est une sensation agréable pour certains, en manger tous les jours, c'est banaliser le produit. C'est ce qui se passe avec le cachemire. Vendre du cachemire au prix d'un T-shirt de bonne qualité équivaut à gommer la passion. Petite fille, je me souviens avoir longtemps regardé cette bicyclette blanche et rouge dans la vitrine du marchand de cycles. J'y pensais, j'en parlais, je lui parlais en passant. Et puis un jour, ce fut la surprise, mes parents m 'emmenèrent dans ce magasin, la clochette de la porte d'entrée résonne encore à mes oreilles. Le marchand de cycles avec sa blouse grise un peu triste à mon goût, s'avança vers la vitrine, décrocha mon ami le vélo, le déposa sur le sol et me dit ; maintenant il est à toi. A ce moment, je vis dans les yeux de mes parents le plaisir de faire plaisir.  Mon émotion n'était pas feinte, et tout en enfourchant ce bolide, je me mis à pleurer. J'en avais eu  tellement envie, et voilà que mon rêve devenait réalité, mais en même temps il se terminait.
Et bien aujourd'hui, désirer un cachemire, c'est un peu la même chose ; inaccessible, on l'imagine, on se fait son cinéma, on passe et on repasse devant le rayon, on l'essaye, on en parle, on se prive d'autre chose, on économise, on se dit qu'un jour on entrera dans la boutique, et cette fois on repartira avec. C'est une démarche particulière, un acte  réfléchi, pour un achat extraordinaire. Mais acheter un pull en cachemire pour un prix modique, cela ne fait pas partie du jeu. C'est bien, c'est formidable mais ne nous vendez pas le pull avec l'image de la chèvre, s'il vous plaît. Un peu de respect pour le client!


DEUX OU TROIS CHOSES QUE VOUS DEVEZ SAVOIR
Deux, quatre ou encore huit fils ce pull tricoté ? De quelle origine ? Chine ? Mongolie ? Nouvelle Zélande ? Australie ? Regardez les coutures, le tricot est-il coupé cousu, ou bien diminué ?
Cette veste en cachemire est-elle en cachemire ? En 100% cachemire ? En pur cachemire ou bien un mélange ?  Regardez d'abord les étiquettes pour la composition et le prix ; ensuite, adressez-vous à une vendeuse pour les questions plus ciblées. Le cachemire mérite votre confiance, mais un achat gagnant/gagnant doit être un parcours sans faute car c'est un investissement .
Les premiers prix n'ont que le nom pour vous séduire. A prix égal, préférez un bon article en laine mérinos à un article médiocre en cachemire.

L'EPREUVE DE FORCE
Il faut mettre à l'épreuve ce beau pull. Le porter au moins une ou deux journées. Il peluche ? Il laisse des poils sur votre pantalon noir ? A chaque lavage il vous semble de plus en plus fin ? C'est curieux. Il feutre, alors là il y a un hic car, contrairement à la laine de mouton, le cachemire ne feutre pas.
Il faut le laver avec précaution mais l'eau est tout de même indispensable, le cachemire aime l'eau tiède. Ne le tordez pas pour l'essorer. Le lavage en machine est parfois recommandé pour les articles en maille  si vous avez un programme laine ou fragile. En effet, les mouvements du tambour entraînent l'article dans une valse en eau tiède avec plus de régularité que vous ne le feriez en lavant votre pull préféré à la main. Le faire sécher à plat semble la moindre des choses,  loin de la lumière du soleil et d'une source de chaleur. Tranquille en somme. 
Alors, je vous entraîne dans les coulisses de ce miracle de la nature, et ainsi, j'espère vous éviter de tomber dans les pièges du miroir aux allouettes, dans les griffes des publicitaires, dans les entourloupes du marketing, dans la course aux prix bas, dans les fausses bonnes affaires. Le cachemire est le cachemire, et pas question de céder. Il y a cachemire et cachemire, certes, il y a le pur et le 100%, il y le cachemire majoritaire, il y a une marque Cachemire et Soie, il y a l'appel des sirenes qui vous plongent quelques instants dans le rève mais qui se revèlent être un cauchemar avec des adaptations sinon des imitations.

A SUIVRE : A LA DECOUVERTE DU CACHEMIRE

vendredi 22 juin 2012

FAMILLE, A CHACUN SA PASSION ET TOUS PASSIONNÉS

De moi, vous savez beaucoup de choses : mes études, mes voyages, mes passions, mon métier, mes découvertes, mais de ma famille je ne vous ai rien dévoilé. Or elle passionnante car passionnée.
Alors pour une fois, permettez moi de vous parlez de mes proches, de leurs passions et surtout de leur succès.
Dans la famille Kouliche Goldman demandez le père.
Mon mari  est Coach et se passionne pour la "connaissance et la reconnaissance de soi" et la "gestion des conflits". C'est dans cette optique qu'il vient de publier son quatrième livre  "couples longue durée, mode d'emploi" paru chez Hachette Pratique. Et si nous fêtons aujourd'hui notre 37e anniversaire de mariage ce n'est peut être pas un hasard!
Demandez la fille
Jessica est comédienne,  elle sera  en Juillet à Avignon pour jouer "Peter Pan" qu'elle a co-écrit ;  elle y est  une fée Clochette passionnément fée. Et  je ne dis pas cela  à cause de nos liens familiaux, en fait si un petit peu. Une maman reste une maman.
Demandez le  fils
Benjamin  est un cinéphile, et bien que les arcanes de l'univers cinématographique l'attirent depuis l'enfance, c'est une autre passion qu'il a transformé en métier  : les jeux.  Super! Travailler en jouant, le rêve s'amuser en travaillant!  Avec son équipe il vient de créer "Fashion Icon" que vous pouvez télécharger sur votre smartphone.  Après la mode, d'autres jeux et pleins de surprises...

Portrait de famille
Voici un instantané de ma famille. Bien que nos métiers nous entraînent sur des chemins divers  nous sommes tous guidés par une passion, le piment de la vie!
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mercredi 20 juin 2012

ET SI DIMANCHE ON SE METTAIT SUR NOTRE TRENTE ET UN ?

EXPRESSION DE LUXE
Parfois on utilise des expressions popoulaires sans avoir conscience que leurs origines sont basées sur des bases concrétes  qui avec les années, voir les siècles sont totalement occultées. Alors si pour une raison ou une autre il vous faut sortir vêtue de vos plus beaux atours, vous vous mettrez sur votre trente et un. Bizarre, abstrait ce trente et un, s'agit il du dernier jour des mois impairs, d'un indicatif téléphonique, d'un jeu de carte, d'un tissu? Peut être tout peut être rien de tout cela. Mais si je devais choisir une seule de ces propositions, je ne vous étonnerai pas en sélectionnant la dernière.

LE COMPTE EST BON
Entre le XII et le XVI e siècle, on trouvait de nombreuses qualités de lainages. Les qualités différaient au niveau de la provenance des fibres, de la grosseur des fils et surtout du nombre de fils de chaîne. C'est sur ce dernier point que je vais détailler. Le client non initié ne juge pas la qualité d'un tissu en fonction du nombre de fils en chaîne, et pourtant c'est un point qu'il faudrait prendre en compte. Chacun ne se promène pas avec un compte fils dans sa poche, mais en ce qui concerne le linge de maison et surtout les draps de coton, vous trouverez des étiquettes précisant le nombre de fils au cm2  57,86... c'est un premier élément pour vous décider. Plus il y a de fils  plus le prix est élevé.
Donc au Moyen Age et à la Renaissance, les drapiers proposaient des draps de laine de qualité courante qui comportaient 14 ou 18  fois 100 fils en chaîne soit 1400 ou 1800. Pour les qualités supérieures, pour des lainages de luxe destinés à une clientèle aisée, la chaîne  était composée de 30 fois 100 fils soit 3000 fils sur toute la largueur de l'étoffe. Et voilà la trentaine de paquets de 100 fils qui donne son nom au tissu "le trentain". Le XXe siecle n'eu donc pas la primeur des lainages fins avec les  super 100, 150, 200 italiens.

LES HABITS D'HABITUDE.
Curieusement,  bien que la fabrication de ce tissu ait cessé au cours du XVIe siècle , l'expression perdure. C'est ainsi que  d'habitude en habitude, on continue à se mettre sur son trente et un.

ALORS SAMEDI SOIR ON S'ENDIMANCHE?
Jadis le dimanche, citadins, banlieusards, ou provinciaux tous  revêtaient leurs plus beaux atours, ceux réservés aux jours de congé, aux fêtes, aux mariages, aux enterrements, aux baptêmes...La tenue était propre sinon neuve. Après la messe, c'était le repas de famille, et il fallait faire bonne et belle figure. Hommes, femmes enfants, le monde se transformait. On troquait les vêtements de travail contre les vêtements du dimanche et  le costume noir, les chemises blanches, les belles robes...Parfois on

DEVINES QUI VIENT DINER CE SOIR
Le rapport avec le trente et un? C'est évident maintenant que vous êtes en possession de tous les éléments. Vous avez trouvé? Qui n'a jamais hésité sur une tenue, qui n'a jamais essayé dix vêtements avant de choisir le bon celui qui convient à l'occasion, celui qui fera de vous la vedette de la soirée, celui dans lequel vous vous sentez bien. Un dîner entre amis, c'est simple mais un invité inconnu, il faut lui faire bonne impression, s'habiller et non se saper ou se fringuer, et pour être parfaite vous vous mettrez sur votre trente et un.

LA SOLUTION
Oui  ! J'en était certaine. Evidement,  le trentain était un tissu de luxe,  destiné à la confection de vêtements d'apparat. Se mettre sur son trente et un est donc  une déformation  de  trentain, de mettre son habit fait en trentain. Bien que cette étoffe ait disparue, l'idée de luxe, est toujours véhiculée par cette l'expression populaire.
Je sais qu'il existe plusieurs hypothèses au sujet de cette expression, mais si j'ai privilégiée celle -ci c'est parce  que je la trouve particulièrement fiable et digne d'intérêt. Et puisque je ne suis pas tout à fait impartiale,  cette interprétation me permet de vous adresser un nouveau message textile. Je vous souhaite bonne lecture, bonne couture et bonne dégustation.

mardi 12 juin 2012

LES HABITS DE L'HABITAT N°3



PASSAGE DU COLLECTIF A L'INDIVIDUEL

SERVIETTE DE TOILETTE
En vieux français le mot touaille désigne le morceau d'étoffe qui sert à essuyer les mains. Il  donnera en anglais le mot towel. Reconnaissons aux anglais une supériorité dans le vocabulaire. Si de touaille ils firent towel, soit serviette de toilette, ils prirent nappe et en firent napkin soit serviette de table. Alors que nous, nous utilisons le même mot ce qui nous oblige à préciser serviette de table ou de toilette. Le mot toilette, vient lui même du mot toile.
 Au XVIIe siècle, le mot toilette désignait un ensemble composé d'objets de toilette tels le peigne, la brosse, le miroir... le tout disposé sur un petit meuble, ancêtre de nos coiffeuses, recouvert d'un tissu et quelquefois de dentelle. Il nous reste encore des bribes de cet ensemble notamment dans la  locution eau de toilette.

NAPPE ET SERVIETTE FIRENT UN BOUT DE CHEMIN ENSEMBLE
La nappe eut longtemps une double destination : cacher avec plus ou moins d'élégance la rusticité de la table et permettre aux convives de s'essuyer les mains et la bouches au cours des repas. Elle perdit cette double identité lorsque la serviette individuelle fit son apparition.

SERVIETTE DE TABLE
C’est un linge dont on se sert pour s’essuyer les mains ou le visage et pour protéger ses vêtements
Dans la Rome antique son usage était développé, puis il semble que la serviette soit tombée dans l'oubli quelques siècles durant.
Manger avec les doigts à même les plats n'était chose ni facile ni propre. Alors, l'homme trouva la solution ou des solutions différentes selon les époques.
Lors des banquets les romains se lavaient les doigts avec une eau de rose et de marjolaine et un esclave ou serviteur passait auprès des convives avec une pièce d'étoffe pour leur permettre de se sécher les mains.
En l'absence de personnel de maison suffisant, les systèmes D se développèrent. Les convives étaient inventifs
- ils pétrissaient des boulettes de mie de pain pour s'essuyer les doigts,
- ils utilisaient la longue chevelure d'une esclave en guise d'essuie mains,
- parfois le vêtement faisait office de serviette et longtemps les manches servirent de mouchoir dans les classes populaires.
Savez-vous pourquoi les manches des uniformes des militaires ont des boutons ? On raconte que Napoléon Bonaparte fit coudre des boutons sur les manches des grognards de la Grande Armée afin  d'éviter que ceux-ci ne se servent pas de leurs manches comme d'un mouchoir.

DE L'ESSUIE MAIN COLLECTIF A LA SERVIETTE INDIVIDUELLE

Lorsque l'homme cessa de s'essuyer les mains sur ses vêtements, avec la nape, ou la touaille, il utilisa une serviette, mais son emploi ne fut pas systématique, loin s'en faut, dans tous les foyers.
Puis du groupe, on passa à l'individu. Par conséquent, les dimensions de la serviette seront réduites.  La mode sera aux serviettes coupées dans du lin fin puis dans du coton souvent brodé.

LES US ET COUTUMES DE LA SERVIETTE DE TABLE  

Les habitudes perdurent et pour cette raison l'essuie main et l'essuie bouche cohabitèrent longtemps.
Aujourd'hui on se simplifie la vie, la serviette est généralement en papier à utilisation unique comme les mouchoirs et les essuie tout.
  
Les invités des maisons riches utilisaient les serviettes pour emporter des confiseries à la fin du repas (ce qu'aujourd'hui les américains nomment pudiquement des "doggy bags").
Dans les maisons moins aisées, on apportait sa serviette. Les romains en firent de si belles dans des étoffes si précieuses que les invités les volaient à la fin des festins.
Jusqu'au Moyen-Age, on se lave les mains à table. Un serviteur passe auprès de chaque hôte avec un broc d'eau, une cuvette et une serviette.
Il semble que l'usage de la serviette individuelle se soit perdu entre l'époque romaine et la fin du Moyen Age. La renaissance fut aussi l'époque de la renaissance de la serviette de table.
A la fin du XVe et au début du XVIe siècle, l'usage de la serviette telle que nous la connaissons va devenir indispensable lorsqu'il fallut protéger les fraises. Son usage se répandit à la cour de Charles VII.  De collective elle devint individuelle et, par conséquent, ses dimensions se réduisirent.

D'abord posée sur l'épaule ou sur le bras gauche, à la Renaissance elle est nouée autour du cou à cause des "fraises". Avec ces énormes collerettes, il convient d'utiliser de grandes serviettes individuelles, parfois jusqu'à un mètre de large afin de préserver la blancheur de ces cols encombrants mais précieux. La difficulté rencontrée par les convives était de nouer par derrière les extrémités de la serviette. De là l'expression populaire encore en vigueur "joindre les deux bouts" 

Dans les inventaires de l'époque, on trouve fréquemment des serviettes grosses, serviettes communes, serviettes pleines ou unies, et des serviettes de lin fin ouvragé ou ouvré de Venise, à ramage de Reims ou de Caen. Cet accessoire joua désormais un rôle important dans l'étiquette des cours. En effet, c'était un honneur très recherché que de donner ou de présenter la serviette au Roi ou aux princes, et un cérémonial particulier réglait cette cérémonie dans les moindres détails.

LES BONNES MANIERES DE TABLE
Les ouvrages concernant le savoir-vivre fleurirent au cours du XVIe siècle. 
La renaissance c'est l'épanouissement du luxe, et le linge de maison contribue grandement à ce triomphe. Les tables sont toujours garnies de nappes multiples, et chacun possède désormais sa serviette.  Nicolas de la Chesnaye, décrit ainsi la table dans sa "condamnation du Bancquet" en 1507.
"La table est mise gentement, nappes, touailles, serviettes".
Dans les grandes demeures, on changeait les serviettes plusieurs fois au cours du repas et Henri III en réclamait une propre après chaque plat (les repas se composaient de douzaines de plats...)  pour chaque invité le pliage était différent.
Le pliage de la serviette est donc déjà un art à la mode ; on en trouve en forme d'oiseaux ou de navires. Dès le XVIIe siècle, des traités furent édités enseignant l'art du pliage du linge de table (serviettes et nappes) dont l'un des principaux fut celui de Mathias Giegher paru à Paris (1639).
Sous le règne de Louis XIII, on ne se lave les mains que pour les grandes occasions ou les grands festins : un valet passe de l'eau parfumée parmi les convives, et s'il en vient à manquer, on utilise alors le vin.
Lorsque une pièce de l'habitation fut consacrée aux repas et devint la "salle à manger" on y faisait installer de petites fontaines murales avec un réservoir d'eau à côté duquel se trouve une serviette, permettant aux invités de se laver les mains. Aujourd'hui, il est fréquent de trouver dans les toilettes, lave main, serviette d'invité et savon

Avec l'apparition du couteau individuel et de la fourchette, l'utilisation de la serviette parfois en lin damassé se développe.

LA SERVIETTE, SIGNE EXTERIEUR DE RICHESSE 
A la cour de Louis XIV, les hôtes s'essuyaient les doigts dans des serviettes chaudes, ce qu'on nous propose encore de nos jours dans les restaurants asiatiques.
Le raffinement allait jusqu'à parfumer nappes et serviettes d'eau de rose, du mélilot et autres essences.
Ce fut à partir du XVIIIe siècle que la serviette devint un article qui par sa qualité, la finesse de son tissu et l'importance des broderies, symbolisa le statut social de son propriétaire. Voilà pourquoi "on ne mélange pas les torchons et les serviettes".
A partir du XIXe siècle, les serviettes de table brodées ou à jours, firent partie du trousseau que la jeune fille apporte dans la corbeille de mariage. Un usage hors d'usage au XXI e siècle en Occident.

L'époque moderne n'a pas révolutionné le monde des arts de la table dans la manière mais dans la technique. Le linge de maison bénéficie de toutes les évolutions techniques touchant aux domaines des colorants, des dessins et des matériaux nouveaux.

DE L'USAGE DE LA SERVIETTE DE TABLE
Au XVIe siècle, toujours dans l'ouvrage d'Erasme, il est indiqué que "la serviette doit pendre sur l'épaule gauche et l'on doit l'utiliser pour s'essuyer les lèvres avant de boire"

Les convives attachent leurs serviettes autour du cou mais pour ce faire, il faut la nouer par les deux bouts, exercice quelque peu périlleux. Aussi l'expression relative à un équilibre financier précaire  "arriver ou ne pas arriver à joindre les deux bouts".

La taille des serviettes aura tendance à se rétrécir avec le temps et la mode, plus de fraises pour les hommes de qualité, plus de robes volumineuses pour les femmes coquettes.

C'est à cette époque aussi que l'on prend de nouvelles habitudes culinaires : le café et le chocolat sont des boissons nouvelles dont la haute société est friande. Ces dégustations seront entourées d'un cérémonial quasiment aussi compliqué que celui du thé au Japon. On sert le chocolat et le café sur des petites tables recouvertes d'une nappe. De petites serviettes de couleurs agrémentées de broderies représentant parfois des scènes de la vie bourgeoise ou des textes satiriques sont distribuées aux invités de "la dégustation".

DU JUSTE EMPLOI DE LA SERVIETTE
Longtemps encore, nous verrons des hommes nouant leur serviette autour du cou même dans les restaurants. Si il n'y a plus de fraise à protéger, la cravate est un accessoire prédisposé aux taches, qu'il est nécessaire de protéger. 

Quant aux femmes, elles protègent plutôt leur robe en dépliant leur serviette sur les genoux. Lorsque la serviette est très grande, il faut la laisser pliée en deux sur les genoux de manière à ne pas couvrir toute la jupe.
La bienséance veut que l'on attende que la maîtresse de maison déplie sa serviette la première et ainsi donne le signal du début du repas.
Si l'on se lève au cours du repas pour une raison ou une autre, il faut laisser sa serviette pliée sur son siège.
A la fin du repas, il convient de ne pas replier sa serviette mais de la laisser dépliée sur la table à côté de son assiette.
Ces rites sont toujours en vigueur, le saviez-vous?

TEMPS LIBRE  ET TABLES BIEN MISES
Les arts de la table reviennent dans les foyers. Nous consacrons de plus en plus de temps à la décoration de la table lorsque nous recevons. Les émissions de télévision, les journaux, la mode, tout cela influence et facilite notre mode de vie. 
Les décors dépendent des festivités, des thèmes sont proposés pour les grandes fêtes, des accessoires éphémères remportent beaucoup de succès. Les tables sont souvent fort joliment "dressées" et pour les grandes occasions, il nous arrive de ressortir les nappes en lin damassées et les 12  serviettes, héritage d'un passé que nous ne renions plus.
L'art du pliage des serviettes, remis à la mode avec les origamis, devient un exercice de style auquel nous nous plions volontiers. La fonction décorative de la serviette est perceptible. A quant la réédition de l'ouvrage de Mathias Giegher paru à Paris en 1639 ?

LES HABITS DE L'HABITAT N°2


VOLONTÉ PROLONGER LA VIE DES CHOSES OU DESIR SURCONSOMMER ?

La longévité d'un produit fut une des forces du commerce d'antan. On achetait pour longtemps, on achetait pour la durée, on achetait ou on fabriquait pour une utilisation fréquente et durable. Réparations, raccommodage, ravaudage, reprisage, rapiéçage se pratiquaient afin de prolonger autant que possible la vie d'un article.
C'était l'idée qui dominait depuis des siècles. Cela impliquait même une transmission aux générations suivantes. Mais ce temps est révolu. Les fabricants "inventent" des produits à durée de vie limité. Fini les réparations, on jette et on remplace. Les déchéteries sont pleines de produits qui pourraient avoir une seconde vie. Alors consommer et jeter est-ce la solution? A chacun de faire selon sa conscience !

DU DRAP A LA CHARPIE :  GACHER N'EST PAS JOUER

Le drap est la pièce de  toile qui garnissait autrefois le lit familial ou parental généralement en chanvre ou en lin. Aujourd'hui, le drap est devenu un produit commun en coton, ou en coton et polyester. 
L'évolution des formes suit le changement de mode de vie. Les draps housses, les housses de couettes, remplacent les draps du dessous, du dessus, les couvertures et ou les édredons, et facilitent grandement la "mise au carré du lit". Gagner du temps, voilà la demande du client. Facilité d'entretien et vitesse d'exécution, voilà la réponse des fabricants.
Revenons à l'historique du drap. Passons rapidement de la préhistoire, et des débuts de l'histoire. Le drap était alors inconnu et inadapté à la rusticité de la couche, constituée d'un amas de végétaux séchés, recouvert ou non de peaux de bêtes.
1-Au Moyen Age le lit devient familial ; on se réchauffe en se serrant les uns contre les autres. Le drap  simple ou sophistiqué selon les finances de chacun, est alors utilisé. Une pièce d'étoffe recouvre le grand lit. Mais lorsque l'usure se faisait sentir au milieu du drap, celui-ci était coupé en deux, et peut alors garnir un lit plus petit, celui des enfants par exemple.
2-Après de nombreuses années de bons et loyaux services, la première destination du drap devenait obsolète ; cependant le tissu possédait encore des ressources.  
3-De drap point, mais bonjour les torchons. Redécoupée une fois de plus, l'étoffe, ou ce qui en restait,  devenait torchon. Puis son l'usage intensif le rendant impropre à servir dans la cuisine, on lui trouvait encore une utilisation.
4-Et voici notre drap devenu serpillière. A la suite de toutes ces transformations, lorsque enfin il devenait bon à rien, on lui trouvait encore une raison de vivre.
5-Au XIV e siècle, le verbe charpir signifiait carder la laine ou mettre en pièce : ce mot vient du latin  carpire c'est-à-dire arracher ou effiler la laine. C'est ainsi que le linge usé était mis en lambeaux ou en charpie pour servir de pansement.

 NAPPE ET SERVIETTE COLLECTIVE, DEUX EN UN

IL FAUT UN DEBUT A TOUT

Dans la Rome antique, la table telle que nous la connaissons n'existait pas ;  les convives s'allongeaient sur des lits, et c'est mollement étendus, que les mets leurs étaient proposés. 
Dans certaines civilisations orientales, la coutume voulait que l'on invite les assistants à s'asseoir sur les tapis, ailleurs c'était sur des coussins. Assis  en tailleur ou vautrés sur des étoffes luxueuses,   ces positions n'étaient pas propices à un service de table. Aussi posait-on les plats sur des guéridons ou sur des plateaux. Au Japon les tables très basses contraignent à se poser sur le sol avec bien entendu un coussin pour améliorer le confort. Je trouve pour ma part, cette contrainte fort incommode, lorsque l'on manque de souplesse. Cependant ce qui me semble être un inconvénient est largement contrebalancé par  la gourmandise. Comment résister à des plats aussi exquis, présentés avec tant d'élégance, avec des   goûts si subtils? Après tout ces dégustations valent  bien quelques douleurs articulaires!
La mode vestimentaire occidentale est répandue dans le monde ; il n'en va pas de même en ce qui concerne les arts de la table. Bien des sociétés on conservé leur propre style, baguettes et non fourchette, coussin et non chaises, tables basses et non tables hautes, ce qui n'empêche nullement les convives de porter tous le même blue jeans.

DE L'USAGE ET DES FORMES

Au Moyen Age,  qu'il s'agisse de repas familiaux ou de banquets,  il y avait toujours du monde autour de la table. Les repas étaient collectifs, exception faite  pour les repas royaux.
La nappe servait à masquer les planches et les tréteaux et, à l'occasion, permettait aux convives de s'essuyer les mains.
Les arts de la table suivaient un schéma bien établi qui s'affina au fur et à mesure des siècles. La table une fois dressée était recouverte par une pièce de tissu dont les dimensions varièrent au cours des siècles.
Le doublier
La table dressée était recouverte avec le doublier, un morceau de toile, de la longueur de la table, plié en deux d'où son nom. Ce n'est pas par hasard mais par nécessité que le tissu était ainsi doublé. Cet astuce permettait en cas de nécessité  de retourner le tissu et de cacher la saleté ou les taches .
Une partie tombait sur les genoux des convives afin qu'ils puissent utiliser ce supplément d'étoffe pour s'essuyer les mains et la bouche. 
La longuière
La table était recouverte d'une longue pièce de toile  dépassant largement sur s bords de la table, servant de serviette collective.
La touaille 
 Vers le XIIIe siècle apparait sur les tables une pièce d'étoffe grossière, longue d'environ 4 m, pliée en deux et posée sur un bâton, ou accrochée au mur, dans la pièce où le repas se déroulait qui permettait à chacun de venir s'essuyer les mains.
Accessoire mobile, la touaille était déplacée en fonction de l'endroit où était dressée la table ;  les convives se déplaçaient au cours du repas afin de s'essuyer les mains et la bouche si nécessaire ; et c'était généralement nécessaire.
 Dans les maisons royales ou princières, les nappes étaient considérées comme des objets précieux. Un "garde nappe" était préposé uniquement à leur rangement et à leur bonne conservation. La lavandière s'occupait, quant à elle, de l'entretien du linge de table. Une fois propre, le linge était rangé dans de grands coffres de bois, fermés à clé.
Le pliage des nappes suivait des règles strictes, et sur certaines gravures on observe que les nappes qui recouvrent les tables ont des plis bien marqués, ce qui produit une sorte de quadrillage.
 Henri III voulait que la nappe supérieure soit plissée avec art, comme les fraises que l'on portait au cou,  afin qu'elles offrissent des dessins agréables à la vue.

L'utilisation de la nappe, habit de séduction de la table,  respecte selon les époques et les civilisations des prescriptions religieuses, ou sociètales. Comme dans de nombreux domaines, il est encore des traditions observées sans que l'on prête la moindre attention à leurs origines

NAPPE ET RELIGION
La première destination de la nappe avait une connotation religieuse. Elle servait à la célébration de rites religieux chrétien ; elle symbolisait la place du mystère consommé avec Dieu. Les autels étaient recouverts lors des messes d'une nappe elle devait alors être parfaitement blanche et immaculée : c'est de cet endroit que s'élève l'hostie, nourriture presque immatérielle.
On comprend alors mieux pourquoi la nappe de fête est blanche, parfois brodée de fils d'or ou d'argent.
Certaines coutumes très anciennes sont toujours perpétuées comme en Provence, la vieille de Noël, le 24 décembre, il y a un grand et bon repas de famille pour lequel on recouvre la table de trois nappes blanches qui représentent la sainte trinité, avant d'y disposer tous les plats.

NAPPE ET CIVILITES

"Il est discourtois de se lécher les doigts graisseux ou de les nettoyer à l'aide de sa veste. Il vaut mieux se servir de la nappe ou de la serviette."
Erasme de Rotterdam 1530

Au début du Moyen-Age dans les civilisations chrétiennes, napper la table devient courant ; les miniatures en font foi. Lors des déplacements des rois ou des princes, on dresse la table sous la tente,  en prenant soin de la garnir d'un linge blanc.  
Dans ses chroniques, Froissart décrit les noces d'Isabelle de France, fille de Charles VI avec Richard II  roi d'Angleterre : "Ce dîner passé en la tente du roi de France qui fust bien brief, on leva les nappes les tables furent abaissées..."
Entre le XII e et le XV e siècle, la nappe porte le nom de doublier car l'usage voulait que le linge fut plié en deux, peut être pour avoir la possibilité de la retourner en cas de nécessité.

Au XIII e siècle, généralement les ménages aisés possèdent nappes, touailles et doubliers.
La nappe servit souvent de serviette et même de mouchoir, quelquefois en remplacement  des vêtements.
Dans les riches demeures  la coutume voulait que l'on mette deux nappes. Dans les milieux populaires  on mangeait à même la table, et pour les liquides il y avait les écuelles, lorsqu'il avait de quoi se nourrir.

A partir du XV e siècle, le doublier fait place à une nappe simple, recouverte en partie par un napperon de luxe nommé tablier ou trabelier.
Tablier = nappe destinée à protéger la table, ce sens de protection nous l'avons conservé dans le mot tablier aujourd'hui utilisé dans le sens de vêtement de protection des cuisiniers et des cuisinières. Dans les autres métiers, le vêtement de protection est une blouse (celle de l'infirmière est blanche, celle du maître d'école est grise) ou une chemise (celle du boucher est à carreaux).
Ce morceau d'étoffe avait juste la dimension du plateau de la table alors que la nappe proprement dite retombait tout autour jusqu'au sol.
La décoration des nappes se cantonnait aux liteaux, de l'ancien français listel = bande.
Les premiers signes de décor dans le linge de maison et de table, étaient les raies bleues ou rouges allant d'une lisière à l'autre, et  les franges qui garnissaient les dites lisières.
La production de nappes se développant, un métier va naître : le nappier.
Au XV e siècle, la production de linge précieux dit "à ramages"  de Reims était renommée. Les grands seigneurs   possédaient plusieurs de ces précieux articles textiles  qui étaient rangés  dans une chambre spéciale "la chambre aux nappes." L'entretien du linge de table dans les grandes maisons constituait à lui seul un office : la napperie, pièce généralement peu éloignée de la cuisine, et la personne qui en avait la charge était le "garde nappe". Il nous reste de cette tradition l'office qui est, lorsque qu'elle existe, une pièce attenante à la cuisine où l'on conserve les provisions, la vaisselle et le linge de maison. 

LA NAPPE MIROIR DU RANG SOCIAL

La nappe a conservé avec les siècles un reflet social au même titre que le vêtement.
Le rituel de la nappe était strictement réglementé. Lors des repas, le partage de la nappe comme celui de la table, indiquait une égalité ou une inégalité complète :  lorsque le maître de maison mangeait avec ses serviteurs, il avait une nappe particulière devant lui, et si une seule grande nappe recouvrait la table en totalité, on disposait devant lui une touaille supplémentaire afin de bien marquer la différence due à son rang. Dans les grands couverts, des napperons individuels étaient disposés devant chaque convive sous chaque tranchoir (tranche de pain épaisse qui tenait lieu d'assiette).  
On employait en plus du napperon et de la nappe une seconde nappe supplémentaire très longue et peu large "la longière" qui, placée en bordure autour de la table, des buffets et des dressoirs, permettait aux convives de s'essuyer la bouche et les mains.
La première nappe est de couleur ou à motifs et la seconde ou napperon, simple en toile de lin blanc. En effet, les doigts servant de fourchette, la nappe servait de serviette ; les repas durant un certain temps, il fallait parfois changer la nappe du dessus entre les plats.
N'oublions pas que ce n'est qu'au XVI e siècle que l'usage de la fourchette se développa et que la serviette de bouche remplaça la nappe du dessus.
Dans les maisons de grand train de vie les nappes étaient ouvrées, damassées, et parfois brodées.
Sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV les nappes étaient repassées de façon à bien marquer les pliures. Elles devaient être visibles, représentant des carreaux ou des rectangles une fois le tissu déplié sur le plateau de la table.

L'usage des nappes au XVIII e siècle était régi par des règles très précises ; l'étiquette était sévère.
Pour un repas simple, on mettait une nappe plutôt rustique ; pour un repas de fête, outre le fait que la table était dressée avec la vaisselle la plus belle, les aiguières d'argent et de cristal, la nappe était de lin fin, brodée, damassée, c'est la nappe d'apparat. Il faut montrer à ses amis ce que l'on possède, et à ses ennemis combien de belles et rares choses on peut s'offrir. Remémorez-vous l'épisode du camp du drap d'or et tout est dit.
On note l'appellation de "service" pour désigner la nappe, son napperon et les serviettes assorties. Savary écrit à ce propos :
"Douze serviettes, une grande nappe et une petite font ce qu'on appelle un service de table aujourd'hui"

OUVREE OU  DAMASSEE LA NAPPE SE PARE D'ELEMENTS DECORATIFS

Connaissez vous la différence entre une nappe ouvrée et une nappe damassée? Dans le premier cas les dessins sont réguliers, exemple les jours, dans le second cas les motifs sont irréguliers. Les fleurs et les arabesques sont les éléments les plus  employés dans les tissus damassés.
L'invention du métier Jacquard a favoriser la production en grande série de tissus façonnés, permettant des couleurs et des motifs plus variés et des prix de revient rendant ces articles plus accessibles. Les nappes  de couleurs et ornées de dessins fantaisie font partie des articles réclamés par une clientèle traditionnelle.
A Paris, il existe un magasin dont je ne me lasse pas d'admirer les vitrines chaque fois que j'ai l'occasion de passer devant. C'est la maison Noel place d'Iéna, spécialisée dans le linge brodé depuis plus de 100 ans. Des pièces magnifiques de linge de maison plus élégantes les unes que les autres, sont présentées da, un peu fleur bleue ai je besoin de l'avouer,  je rêve devant les vitrines de Noël et j'imagine toutes les tables impériales, royales, et même républicaines puisque cette maison vénérable fournie le linge de table de l'Elysée  . Quelle magnificence cela doit être. Des nappes, des serviettes, des draps brodés, sur différents supports  de la toile de lin  à l'organdi, avec un éventail de couleurs et de motifs. C'est déjà un plaisir de les voir  quant à les posséder c'est une autre histoire. Le prix étant en rapport avec la rareté du produit.
 Aujourd'hui les belles tables semble revenir à la mode. Un autre décors ressurgit , oublié, délaissé, démodé, il fait les couvertures des magazines de décoration : le tissu rayé. Il envahit même les maisons  de la table aux fenêtres en passant par les lits. Mais c'est un article traditionnel qui nous vient du Pays Basque.  Ce linge de maison est appelé linge basque. La tradition, et oui encore et toujours, et c'est avec joie que j'en parle dès qu'elle apparaît quelque part.
Jadis les paysans basques recouvraient  le dos de leur boeufs  avec  une mante, pièce de  toile de lin épaisse et  rayée, pour les protéger des moustiques et du soleil pendant les travaux des champs. Cette fabrication  perdure  et des entreprises régionales cultivent  les souvenirs  avec succès : la gamme des produits en toile rayée c'est élargie. On trouve du linge de lit, des serviettes, des rideaux, des nappes... Toute la maison peut s'habiller de rayures aux couleurs vives. Attention n'est pas qui veut une toile basque, la rayure ne fait pas la renommée. La spécificité de la toile basques tient de son histoire : il doit y avoir 7 rayures et pas une de plus : une par province  du Pays Basque  c'est à dire 3 en France et 4 en Espagne plus, ce serait de la gourmandise et une erreur. Sept bandes rouges et vertes sur fond écru si vous tenez à l'original voici pour les précisions, maintenant à vous de découvrir ce petit trésor de notre terroir..

 QUAND NAPPES ET SERVIETTES  SE DIFFERENCIENT
La nappe eut longtemps une double destination : cacher avec plus ou moins d'élégance la rusticité de la table et permettre aux convives de s'essuyer les mains et la bouches au cours des repas. Elle perdit cette double identité lorsque la serviette individuelle fit son apparition.

A SUIVRE UNE HISTOIRE DE LA SERVIETTE